Le coffret DECCA regroupant tous les enregistrements studios de Wolfgang SAWALISCH pour Decca (à l’époque Philips) et Deustche Grammophon est une somme idéale, incontournable même. Le travail du chef se déploie dans le traitement souple, lumineux, transparent et particulièrement expressif des pupitres, auquel il apporte aussi une vision d’architecte qui structure tout en détaillant. Ses symphonies sont portées par un souffle et une urgence souvent saisissante, une intelligence dramatique qui accrédite son approche lyrique.
Wolfgang Sawallisch
un génie de la baguette
Le coffret miraculeux témoigne ainsi du travail du maestro munichois sur le durée à travers un répertoire essentiellement romantique et germanique, à la tête des principales phalanges que Sawalisch a dirigées : Concertgebouworkest (Beethoven : Symphonies 6 et 7, 1960 / Tchaikovsky, 5è Symphonie, 1962), Wiener Symphoniker (Brahms: Symphonies et Requiem / Schubert : Symphonies 5,8 et 9 ; 2 cd Wagner comprenant des ouvertures d’opéras en 196, puis les extraits symphoniques – Préludes, issus des Maîtres Chanteurs, Lohengrin, Parsifal à réécouter d’urgence, 1963…); avec le Gewandhaus Leipzig, un cycle Mendelssohn majeur (l’oratorio ILIJAH / ELIAS, juin 1968),complété par les symphonies dirigeant les instrumentistes du New Philharmonia Orchestra, 1966 – 1967). Avec la Staatskapelle de Dresde, un nouveau cycle Schubert regroupant Messes (5 et 6, 1971) et l’intégrale des symphonies (7è exceptée) en 1966/67 …
Le coffret éclaire aussi l’art du chef, fin pianiste et grand orfèvre du lied, dialoguant ainsi avec les plus grandes voix de l’heure (Lieder de Schubert avec Hermann Prey, 1961 ; de Brahms avec Edith Mathis, Peter Schreier, DF Dieskau, 1981 ; un récital de 1984 avec Peter Schreier (comprenant Brahms, Schumann…), un sommet étant atteint avec DF Dieskau dans un cycle Richard Strauss, crépusculaire et halluciné à Munich en 1976.
Immense chef lyrique, Wolfgang Sawalisch donne sa mesure de narrateur hors pair dans au moins 4 références ici regroupées: Le Château de Barbe Bleue de BARTOK (avec le couple légendaire, Julia Varady et Dietrich Fischer-Dieskau, et « son » Orchestre de l’Opéra de Munich, Bayerisches Staatsorchester, avril 1979) ; évidemment WAGNER : prises live du Festival de Bayreuth (Le Vaisseau fantôme d’août 1961 avec Franz Crass, Anja Silva…), Tannhäuser (août 1962, avec Wolfgang Widgassen, Anja Silva…), Lohengrin (août 1962, avec Jess Thomas, Anja Silva, Astrid Varnay, Franz Crass…). INCONTOURNABLE, donc CLIC de CLASSIQUENEWS printemps 2024.
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