CD, coffret événement, annonce : » Raconte moi en musique… . » (4 cd Deutsche Grammophon). C’est encore Noël en février 2016, grâce à Deutsche Grammophon. AUjourd’hui 12 février 2016 sort un coffret incontournable qui ravira la famille, parents et enfants. La force de la musique, c’est sa capacité à parler à notre imaginaire : ajoutez un texte récité ; le résultat dépasse souvent tout ce que l’on peut imaginer. Conte musical, ballet pour enfants (La Boîte à joujoux de Debussy), opéra conté… les formes sont multiples mais toujours c’est la formidable expressivité des instruments qui est mise en avant ; la musique est un langage : l’orchestre y regorge de timbres, d’accents, de rebonds. Autant de glissements et d’invitations pour l’imaginaire et les univers oniriques les plus spectaculaires, les plus enchanteurs. Autant dire que le présent coffret relève d’une mine miraculeuse car les narrateurs, les orchestres, les chefs convoqués sont parmi les plus convaincants et les plus inspirés dans le genre. Qui n’a pas été séduits, conquis, captivés même par les diseurs enivrés, comédiens allusifs d’une exquise subtilité et d’un délire saisissant et juste que sont ici : Peter Ustinov (pour Piccolo, Saxo…), Charles Aznavour (pour Pierre et le loup), Mireille et son timbre de soprano flûtée dans l’inusable et si onirique Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns…
Les néophytes s’y familiarisent avec des écritures et des styles particulièrement expressifs ; les déjà connaisseurs redécouvrent des partitions (signées Prokofiev, Debussy, Britten, Mozart…) dont la poésie exquise continue de saisir, d’émerveiller, de captiver… Dès l’enfance, cette promesse est offerte aux jeunes mélomanes (et à leurs parents) grâce aux contes et histoires dont la magie a façonné des générations de jeunes âmes devenues mélomanes. Mais davantage qu’un coffret exclusivement dédié aux tous petits, c’est plutôt à tous, à chacun de nous ayant/voulant cultiver toujours encore sa part d’enfance (c’est à dire sa capacité à être enchanté encore et encore) que s’adresse le recueil de 4 cd comprenant 7 fleurons poétiques intemporels… (et par des interprètes de premier plan : acteurs récitants (la crème des voix radiophoniques et dramatiques : Jeanne Moreau, Denis Manuel, Claude Riche… surtout les inoubliables chacun dans sa partie : Mireille, Peter Ustinov, Charles Aznavour ..), chefs inspirés (Claudio Abbado, Ferenc Fricsay, Semyon Bychkov, Lorin Maazel…) musiciens solistes ou collectifs (les pianistes Jean-Marc Luisada, Alberto Neuman, Orchestre de chambre d’Europe, Orchestre de Paris, Orchestre Lamoureux…).
Pierre, Babar, Polichinelle, La Flûte enchantée… et tous les animaux du Carnaval le plus fantasque et déjanté… Florilège des contes mis en musique
7 féeries musicales pour petits et grands
La sélection parle d’elle même et promet des heures d’écoute, de narration, de complicité … enchanteresses. Rien de tel qu’une musique inspirée, un texte drôlatique et poétique et aussi, en complément, comme ici, un livre de coloriage à l’adresse des plus jeunes, pour revivre pour soi les sentiments éprouvés pendant la découverte de l’histoire…
Au programme du coffret « Raconte-moi en musique… » : Pierre et le loup (musique de Prokofiev), Le Carnaval des animaux (musique de Saint-Saëns), L’histoire de Babar l’éléphant (musique pour piano de Poulenc), La Boîte à joujoux de Debussy (ballet pour enfants, ici dans sa version pour piano, composé en 1913 pour sa fille Claude-Emma dite « Chouchou »), sans omettre, le cycle indépassé depuis sa création en 1956, destiné à faire découvrir l’orchestre par tous les curieux, petits et grands : « Piccolo, Saxo et compagnie, ou la petite histoire d’un grand orchestre » d’André Pop (où l’humour pincé, allusif du récitant Peter Ustinov sait exprimer les nuances du texte de Jean Broussolle) ; « Variations et fugue sur un thème de Purcell » de Benjamin Britten (créé en 1946, aussi intitulé « The Young Person’Guide to the Orchestra » avec la voix du jeune Lorin Maazel) ; enfin opéra magique par excellence, – et aussi conte initiatique et philosophique, c’est le propre des œuvres les plus fascinantes d’être aussi des leçons de vie outre leur caractère poétique et d’enchantement, une version écourtée mais irrésistible de La Flûte enchantée de Mozart (l’ultime opéra de Wolfgang créé en 1791), dans la version berlinoise de Ferenc Fricsay (texte de Lucien Adès, dit par Claude Riche).
Même pour les mélomanes les plus avertis, chacun des contes musicaux réunis ici affirme une force poétique irrésistible où la musique, langage universel, touche immédiatement l’esprit et le cœur de chaque auditeur. On est constamment saisi par le chant des instrument et le langage de l’orchestre. Grâce à la musique, la magie opère. L’éducation musicale des enfants et de leurs parents est ainsi magistralement réalisée.
Il faut absolument écouter Charles Aznavour phraser sa voix suave pour exprimer la marche ronde et feutrée du chat dans Pierre et le Loup ; se laisser conduire par la magicienne Mireille, délicieuse conteuse du Carnaval des animaux : évocation de la fête délirante et poétique que les animaux décident d’organiser après le Déluge : « rythmes à quatre temps pour les animaux à 4 pattes, à deux temps pour les 2 pattes, … à trois temps pour tous ceux qui aiment valser ».
L’humour de Saint-Saëns ne connaît aucune limite, ciselant chaque épisode évocation avec une subtilité rossinienne (Rossini est d’ailleurs explicitement cité – Rosina du Barbier de Séville, dans l’air des Dinosaures)… la marche alanguie des tortues, les bonds élégantisismes du kangourou facteur, les poissons et hippocampes et la danse des sardines qui « semblaient nager dans l’air ou voler dans l’eau… », comme plus tard, l’envolée des oiseaux dans les airs, dont chaque arabesque semble nager sous les nuages ; l’âne déguisé en oeuf de Pâques… ; le coucou snob dans sa pendule ou chaise à porteur… sans omettre le pianiste en queue de pie, et les dinos endiablés joueurs de xylo… Rien n’égale l’envoûtement des musiques écrites par Saint-Saëns sur ce formidable panorama musical du monde animal. C’est une faune enchantée et aussi un texte poétiquement qui aime jouer avec les mots. C’est aussi sur un même plan d’excellence, l’inspiration savoureuse de Peter Ustinov, narrateur dont la performance relève de l’inouï irrésistible, dans le conte Piccolo, Saxo et compagnie… Deutsche Grammophon réédite ses trésors et ses joyaux pour l’enchantement de toute la famille…
CONSEIL POUR L’ECOUTE, notre ordre à respecter… : les parents scrupuleux, désireux de ménager les oreilles des plus jeunes, commenceront d’abord par les contes explicatifs, présentant d’une fort subtile manière, les familles de l’orchestre, les timbres de chaque instrument au sein de l’orchestre. C’est pourquoi, selon nous, il convient d’abord de commencer l’écoute par les 2 contes aussi pédagogiques que divertissants : (1) Piccolo, Saxo et compagnie (un modèle du genre, intelligent et humoristique), puis plus didactique, (2) les Variations et Fugue sur un thème de Purcell (l’accent de Maazel peut s’avérer un tantinet fastidieux… qui mérite le commentaire des parents au moment de l’écoute par les enfants) ; après que les oreilles aient été ainsi familiarisées avec chaque timbre et toutes les familles d’instruments (cordes, bois et vents, cuivres, percussions…), l’écoute des contes mis en musique gagneront en évidence plus magicienne encore : (3) Pierre et le loup, (4) Babar, (5) La boîte à joujoux, enfin (6) La Flûte Enchantée d’après l’opéra de Mozart. Une expérience unique au sein du monde enchanté des instruments vous attend, suivez l’invitation de Charles Aznavour, plus poète que tous : « écoute, écoute ! ». Irrésistible et savoureuse initiation au monde de l’orchestre et des instrument, qui outre la séduction des mondes sonores ainsi imaginés, aiguise un peu plus l’ouïe des auditeurs. Coffret événement alliant découverte, amusement, jubilation… le coffret, par son contenu, relève d’un médicament nécessaire, d’un baume pour l’esprit : un must pour votre santé culturelle et musicale. Heureuse réédition. A ne manquer sous aucun prétexte.
CD, coffret événement, annonce : « Raconte moi en musique…. » (4 cd Deutsche Grammophon). Parution du coffret : le 12 février 2016. Coffret CLIC de CLASSIQUENEWS de février 2016, grande critique à venir dans le mag cd livres dvd de classiquenews.com
Tracklisting détaillé et commenté des 4 cd
Raconte-moi en musique
CD1. Pierre et le loup de Prokofiev et Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns. La version de Pierre et le loup de Prokofiev captive de bout en bout, tout autant orchestralement, – impliquée et suggestive d’autant mieux saisissante que Charles Aznavour et sa voix harmoniquement riche, tel un formidable basson chantant, éblouit littéralement par ses dons de comédien conteur ; il fait un récitant précis, nuancé, aux intonations qui engage immédiatement la complicité de l’auditeur (« écoute, écoute » entonne-t-il au début comme à la fin du conte musical) : une invitation d’un formidable attrait. C’est un savoureux narrateur d’une exquise présence dont les phrasés justes et souvent humoristiques expriment toute la vivacité du conte de Pierre et ses compères : l’oiseau (flûte traversières), le canard (hautbois), le chat (clarinette), son grand-père (basson), sans omettre le loup géant sui sort du bois affamé, téméraire (cors)… Irrésistible.
Lui emboîte le pas, une autre voix précise et flûtée, celle de l’ineffable Mireille, conteuse enchantée du Carnaval des animaux, dont la poésie délirante et presque surréaliste (les animaux masqués en animaux selon le texte tout en finesse d’Eddy Marnay) convoque une série de tableaux fantasques et d’une subtilité enivrée, dont le comique immédiat est préservé grâce au récit ciselé, mordant, drôlatique aussi de l’épatante comédienne. C’est en réponse à sa voix magicienne elle aussi, toute l’invention expressive et délicate d’un Saint-Saëns, génie de la caractérisation animale ; voilà une partition qui réalise un chef d’œuvre parmi les œuvres qui abordent comme autant de portraits, les espèces du monde animal : après Rameau à l’âge baroque, ce Carnaval est un bestiaire musical d’un idéale perfection, exploitant au plus juste les particularités de chaque timbre instrumental ; le compositeur exploite toutes les ressources de l’orchestre, magnifiquement combinées, avec une verve époustouflante qui lui permet non seulement de saisir la silhouette, évoquer le cri animal, mais aussi suggérer une posture, un tableau, une situation qui affirme la formidable charge expressive de chaque sujet croqué. Au palmarès des perles mélodiques en parfait accord avec le sujet animalier concerné règnent sans partage : l’évocation des poissons scintillants dans l’onde marine, le ballet du cygne (signe de la fin du cycle aussi), mais avant, l’enchantement aérien des oiseaux dans le ciel, la marche des dinos, celle grandiose des pachydermes, sans omettre le roi des animaux, sa seigneurie léonine, portée par un piano rugissant, déclamatoire, totalement fantasque, royalement arrogant… L’intelligence de la narratrice, l’éloquence de l’orchestre s’imposent naturellement ; et c’est tout le génie de Saint-Saëns qui s’impose à nous par son splendide imaginaire (une invention dont l’humour et la subtilité ressuscitent pour nous, le talent d’un Rossini au début du siècle ; comme nous l’avons relevé dans la présentation critique qui précède, Saint-Saëns cite même Rosina du Barbier de Séville de Rossini, dans la marche excitée des dinosaures…). Facétieux, intelligent, savoureux. Un must absolu, et là aussi, une perle dans le genre du conte musical.
CD2. L’Histoire de Babar (récitée par Jeanne Moreau, accompagnée par le pianiste Jean-Marc Luisada) nous touche toujours autant car l’histoire et le texte de Jean de Brunhoff rejoint celle de Saint-Exupéry dans Le Petit Prince : un texte juste, franc, sans mièvrerie où le jeune éléphant fait l’expérience de la maturité, affrontant la dure loi de la vie, la cruauté et aussi l’amour de sa première famille ; passage de l’enfance à l’adolescence grâce à l’amitié de la vieille femme, après la mort de sa maman ; puis il retrouve ses cousins Arthur et Céleste avec lesquels il retrouve sa première vie, hors de la ville… La Boîte à joujoux d’après le cycle pour piano de Claude Debussy est dit par l’excellent Denis Manuel en 1966 (et Alberto Neuman au piano) : le texte narratif souligne le caractère secret et mystérieux de la musique qui évoque la vie miraculeuse des jouets dans une grande, vaste boîte à joujoux. Le texte présente chacun des 5 épisodes, ses protagonistes associés à une motif spécifique : Pierrot, Arlequin et Polichinelle (aimé de la poupée danseuse que courtise un peu trop le soldat de bois)… une petite troupe qui s’éveille à la vie et devient foule de plus en plus bruyante à mesure que le jour se lève à travers la vitrine du magasin de jouets. L’enchantement opère grâce à la musique très évocatoire de Claude Debussy.
Le CD3 regroupe deux contes musicaux parmi les mieux conçus de l’histoire musicale, composés par deux compositeurs particulièrement et doués d’une intelligence pédagogique manifeste. L’auditeur y apprend tout en se divertissant à identifier les instruments de l’orchestre, selon chaque pupitre… André Popp (1924-2014), sur un texte de Jean Broussolle (dit ici par Peter Ustinov, récitant – avec l’Orchestre de Paris, sous la direction de Semyon Bychkov en 1992) imagine tout un monde sonore flamboyant, prodigieusement narratif dans « Piccolo, Saxo et compagnie » ; puis c’est l’excellent conte musical de Britten (1903-1976) « The young Person’s Guide to the orchestra » opus 34, qui en 13 Variations présente chaque instrument, chaque séquence inspirée par la musique du génie baroque britannique Purcell : un joyau d’inventivité et de grâce, où après le bavardage des bois (hautbois, clarinettes et bassons), les cordes (altos, violoncelles, contrebasses, harpe), puis les cuivres (cors, trompettes, trombones et tubas), et les percus se font entendre chacun par une exposition spécifique, avant le grand bain collectif, magistralement orchestré- de la fugue finale. Lorin Maazel, chef et récitant assure la réussite de cette lecture de 1962 avec l’Orchestre de RTF.
« Piccolo, saxo et Compagnie »… Le conte musical narré par un Peter Ustinov volubile et subtil à souhaits enchante littéralement par la justesse de la fusion commentaire et séquences musicales. Il est juste et très efficace de présenter chaque instrument par famille; les cordes, les saxos surtout se taillent ici la part du lion sans omettre la harpe une vieille fille qui malgré son âge n’a pas perdu son agile vocalité; puis les bois et vents (flûte, clarinette, basson, cor anglais … composant la magie des personnages de l’harmonie aux timbres parfaitement caractérisés). Ustinov transforme sa propre voix pour exprimer chacun des personnages / instruments sur un tempo enjoué dont la vitalité rythmique et la grande séduction ne sont pas sans rappeler l’entrain enivré du Gershwin d’un américain a Paris. … L’histoire proprement dite commence lorsque notre héros « Piccolo » auquel chaque enfant s’identifiera sans réserve, rencontre sur sa route la guitare, jolie demoiselle qui vagabonde et chante par les nuits étoilées avec son accent latino et qui pavane avec ses 6 cordes (quand les cordes habituelles n’en ont que 4). Sur le rythme d’une escapade, Piccolo et ses amis croisent de nouveaux personnages – (tous nouveaux instruments) : tambour, grosse caisse, batterie, les jumelles timbales (chaudrons de confiture dit Piccolo) puis les cymbales sans omettre le xylophone de la famille des marteaux. Chaque personnage est présenté par son timbre spécifique (célesta en son jeu de clochettes enchantées). Puis ce sont tous les timbres ronflants solennels de la famille des cuivres… tous piliers de la fanfare spectaculaire (trompettes, trombone, cors, puis le plus grave et lugubre tuba. .. soit de « sérieuses recrues » selon le grand père basson). Autant de brillant caquetage qui n’en finit pas de heurter l’oreille délicate de la vieille harpe toujours indisposée soupirant. Soudainement la guitare qui les rejoint leur présente un nouvel instrument : sa majesté le piano royal en ses gammes emperlées, présenté comme un narcissique qui peut résumer tout l’orchestre. Chaque famille / instrument entoure amoureusement le piano soliste : cordes, bois, saxos, tambours et marteaux, cuivres. … ainsi nait autour du piano, le grand orchestre. Chaque pupitre discipliné reprend le thème principal de la partition explicitant chaque timbre à présent idéalement identifiable. La partition n’a rien perdu de sa force suggestive qui présentant chaque instrument de l’orchestre, de façon vivante et détaillé, reste la meilleur initiation sonore …. L’humour le dispute à la clarté en une pédagogie intelligente et brillamment divertissante. Epopée irrésistible.
« The young Person’s Guide to the orchestra » opus 34 est un autre conte pour grand orchestre (celui-là « classique », sans les saxos), et comme « Piccolo, Saxo », superbe guide pour apprendre à reconnaître les instruments selon leur timbre et leurs effets spécifiques dans le langage musical ; le texte pourtant très riche et habilement rédigé souffre malheureusement de la voix du narrateur (de fait infiniment moins naturel et subtil que Ustinov pour Piccolo) : avec un français difficile, une voix nasalisée, celle de Lorin Maazel, l’auditeur comprend qu’il doit ici mieux se concentrer ; timbre pointu réellement moins radiophonique que le comédien auparavant, explique pourtant avec clarté l’intention de chaque famille d’instruments; à chaque instrument un effet choisi pour lexposition/l’exploitation du thème et sa réalisation mesure par mesure.
Présentation de chaque variation qui chacune met en avant une famille d’instruments : d’abord bavardage des bois et des vents, piccolos et flûtes, puis hautbois, bassons …. Les cordes sont introduites par les violons agiles et conquérants, les altos profonds et plus réfléchis, l’intensité des violoncelles (suavité mélancolique), sans omettre le faux bourdon des contrebasses (qui enfin tranche les débats) … enfin les glissements de la harpe. Puis viennent les cuivres: trompettes en chevauchée, trombones et tubas superfétatoires et grandiloquents. Enfin rapides et insistants, les percussions : timbales, grosse caisse et cymbales, triangle, xylophone, tam tam et même castagnettes enfin le fouet sur la batterie. Dès lors, parfaitement identifiés, tous les instruments de l’orchestre peuvent jouer de concert et exprimer la solennité pleine de panache du thème principal, ainsi réorchestré par Britten en hommage à Purcell.
CD4. La Flûte enchantée racontée comme un conte féerique. A partir d’une excellente version enregistrée à Berlin en 1955 – fleuron du catalogue Deutsche Grammophon, et sous la baguette de l’excellent Ferenc Fricsay, le dernier cd du coffret Raconte-moi en musique, s’intéresse à l’opéra féerique de Mozart, La Flûte enchantée… C’est à travers le personnage de Papageno l’oiseleur et le charmeur que les auditeurs découvrent chaque personnage puis suivent l’action mi initiation mi histoire magique ; qui l’emportera du monde des ténèbres, de l’ignorance, ou de la lumières ? ; qui sont précisément chacun de leurs représentants? Car le drame est bien celui d’une révélation malgré le jeu des illusions. … qui sert qui? Le prince Tamino accompagné dans sa quête par Papageno cherche à retrouver la reine de la nuit mais il rencontre la belle princesse Pamina et l’amour surgit dans un conte qui semblait que d’action. L’enregistrement en studio met en avant une superbe version celle Berlinoise dirigée par Ferenc Fricsay avec entre autres les excellents Fischer Dieskau (Papageno très séduisant), Rita Streich dont la reine de la nuit s’accompagne à chacune de ses apparitions du tonnerre spectaculaire, du fracas de la nature…. Claude Riche en narrateur principal entouré de nombreux comédiens, avance pas à pas, restituant la nature fantastique de la légende mozartienne où les deux héros masculins sont protégés dans leur voyage sans retour par la flûte enchantée et les clochettes d’argent sans omettre les 3 fées et les 3 jeunes garçons qui sont leur guide pendant l’épopée ; mais qui de Monostatos et du grand prêtre Sarastro dans le temple égyptien, détient la sagesse, c’est à dire le sens profond de leurs aventures? Que vont-ils finalement découvrir et accomplir au terme de leurs épreuves ? Texte dit et musique fusionnent en restituant le profil psychologique de chaque protagoniste. … désir, aspiration, mais aussi blessures cachées.
Et en guise de conclusion, le narrateur délivre les clés de compréhension en fin de texte : chacun des auditeurs peut y comprendre le sens du drame et la véritable identité de chaque protagoniste. .. Ainsi le combat entre le bien et le mal, la superstition et la sagesse, les ténèbres du debut finalement vaincues par la lumière. … est subtilement expliqué. Immédiatement, c’est le talent du Mozart divin conteur et poète qui surgit à travers l’enregistrement conté. La direction de Fricay en sort plus que jamais convaincante, sensible, juste. Somptueuse entrée pour découvrir et réécouter l’opéra mozartien. Un autre must absolu.