Moment musical de pur bonheur, ce récital de piano à quatre mains offert aux 100% Schubertiens ce dimanche 11 février. Dès l’énoncé du thème initial de la Fantaisie en fa mineur, bouleversant par la simplicité et la beauté de son chant, les affinités des deux pianistes français avec cette oeuvre à la fois intense, lyrique et émouvante, s’imposent d’évidence. Philippe Cassard et Delphine Bardin ont indubitablement le ton juste pour aborder cette Fantaisie, qui, sous leurs doigts, s’adresse directement au coeur. Pièce maîtresse du répertoire schubertien pour piano à quatre mains, il s’agit aussi d’une des oeuvres les plus abouties du compositeur viennois car, dès son énonciation, le magnifique motif principal, au charme si mélancolique, s’élance pour porter et transporter toute une structure musicale qui, en quatre mouvements enchaînés, prend fin par une abrupte coda en forme de fugue. Merveilleux de musicalité accordée, l’on retiendra la délicatesse dans le toucher et la retenue dans l’approche des deux complices du piano.
En début de programme, Philippe Cassard et Delphine Bardin présentèrent, avec un égal bonheur, un florilège de petites pièces au charme convivial et spontané quoiqu’inégal, et dont l’intérêt principal réside précisément en ce qu’elles étaient destinées aux schubertiades, ces soirées improvisées entre amis musiciens que Schubert et son entourage affectionnaient tant. Un extrait du Divertissement à la hongroise D.818 offert en bis, vient clore un des événements les plus réussis de 100% Schubert.
Bruxelles. Flagey. 100% Schubert, le 11 février 2007. Franz Schubert (1797-1828) : Grande Marche D.819, Andantino varié D.823, Polonaises D.824, Fantaisie en fa mineur D.940. Philippe Cassard, Delphine Bardin, piano à quatre mains.
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Philippe Cassard (DR)
Bruxelles. Flagey. 100% Schubert, le 11 février 2007. Récital Philippe Cassard et Delphine Bardin, piano à quatre mains
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