vendredi 9 mai 2025

Bellini: La Sonnambula, 1831. Natalie Dessay France Musique, samedi 27 février 2010 à 19h

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Vincenzo Bellini


La Sonnambula
, 1831
La Somnambule

Opéra lunaire

Alors que le Châtelet présente en janvier Norma (du 18 au 28 janvier 2010), La Somnambule fait son entrée (enfin) au répertoire de l’Opéra national de Paris (qui a récemment produit I Capuletti e i Montecchi,
l’ouvrage précédent La Sonnambula). Celui qui aurait été un rival
sérieux pour Verdi, s’il n’était mort prématurément à 34 ans (1835),
tient le haut de l’affiche parisienne.
En contrat avec le Teatro Carcano de Milan, Bellini est invité à y livrer un nouvel ouvrage. D’abord séduit par Hernani de
Hugo, finalement interdit par la censure en décembre 1830, Bellini qui
devait fournir son opéra en février suivant (!), choisit La Somnambule
d’Eugène Scribe, vaudeville et aussi ballet (créé en 1827 à l’Opéra de
Paris). Dans le livret de Felice Romani, l’action privilégie la
fantaisie pastorale : dans un petit village suisse, Amina hante les
nuits car elle est somnambule. Bellini y développe un style arachnéen,
suspendu, crépusculaire dont le fameux air « Ah non credea mirarti »
approfondit encore cette langueur onirique, faite élégie lunaire. En
opposition au monde idéal et innocent d’Amina, Bellini brosse le
portrait d’une société hostile et barbare qui n’épargne ni les faibles ni les poètes… Après I Capuletti e i Montecchi, l’opéra fut
applaudi avec triomphe: la partition assoit la réputation du
compositeur partout en Europe, avant les chefs d’oeuvre à venir: Norma
(également créé à Milan), Beatrice di Tenda (Venise, 1833), enfin I
Puritani (Paris, 1835), ultime manuscrit composé à Puteaux. C’est Maria
Callas qui dans les années 1950 ressuscite l’oeuvre en s’intéressant à
l’art du bel canto pré verdien, même si le rôle fut à l’origine écrit
pour une mezzo, la légendaire Giuditta Pasta, aux côtés du ténor Rubini
(Elvino).

La production de La Somnambule à l’Opéra de Paris bénéficie de la participation de la soprano Natalie Dessay qui l’a précédemment chanté et réussi au disque (La Sonnambula, 2 cd Virgin classics),-
enregistré en novembre 2006- au côté de l’excellent Francesco Meli dans
le rôle d’Elviro. Sur les traces de Maria Malibran pour laquelle
Bellini écrivit après La Pasta, le rôle d’Amina, Cecilia Bartoli incarne la version originelle pour mezzo (La Sonnambula, Cecilia Bartoli, Juan Diego Florez, 2 cd L’Oiseau-Lyre, Decca, version enregistrée en 2007 et 2008 à Zürich).

France Musique diffuse La Somnambule, samedi 27 février 2010 à 19h.


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Jusqu’au 23 février dernier, la soprano Natalie Dessay a tenu le haut de l’affiche de l’Opéra Bastille dans un Sonnambula attendue: les spectateurs venus l’acclamer ont eu des suées froides à l’annonce de son état de santé… qui a failli faire annuler plusieurs de ses performances. Heureusement, même malade, la diva a assumer ses soirées. Depuis 2006, Natalie Dessay a marqué le rôle titre (un enregistrement chez Virgin classics), et l’a chanté au Met de New York sous la direction d’Evelino Pido, retrouvé à Paris. Distinguée, fine et équilibrée, la baguette du chef né à Turin, soigne constamment le rapport voix et fosse pour une théâtralité sans appui, qui s’écoule du début à la fin et prépare chaque apparition de la diva comme il se doit: même affaiblie, « La Dessay » maîtrise tous ses aigus qu’elle a toujours, cristallins, flexibles, aériens. Son Amina est fragile et déterminée, d’une constante vérité. Masque idéal pour acclamer la soprano vedette dans sa robe rouge haute couture…

Distribution à l’Opéra Bastille
Opéra donné le 25 janvier 2010, l’Opéra Bastille à Paris, et en diffusion simultanée avec l’Union européenne de radios

Vincenzo Bellini: La Somnanbula
Opéra en deux actes de Bellini sur un livret de Felice Romani, d’après le ballet pantomime « La Somnanbule » d’Eugène Scribe et Jean-Pierre Aumer en langue italienne

Michele Pertusi : Le Conte Rodolphe, seigneur du château
Cornelia Oncioiu : Teresa, propriétaire du moulin
Natalie Dessay : Anima, sa fille adoptive
Javier Camarena : Elvino, jeune fermier
Marie-Adeline Henry : Lisa, propriétaire de l’auberge du village
Nahuel Di Pierro : Alessio, la voix, villageois
Claudia Galli, Anna Wall : deux crétoise
Choeur de l’Opéra National de Paris dirigé par Patrick Marie Aubert
Orchestre de l’Opéra National de Paris
Direction : Evelino Pidò

Illustration: Giuditta Pasta, la créatrice du rôle d’Amina (DR)

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