lundi 12 mai 2025

ARTE, ce soir, Le Barbier de Séville de Rossini

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arte_logo_2013rossini_portraitCe soir, ARTE, 22h25. ROSSINI : Le Barbier de Séville. Rome, 1816 : Rossini lâche sa bombe délirante, bouffone, d’une irrésistible subtilité… lyrique et musicale. A l’affiche du TCE à Paris en décembre 2017, la nouvelle production du Barbier de Séville à Paris réunit une distribution prometteuse dont évidemment le Barbier, fraternel, complice (du Comte Almaviva), hâbleur et sacré malicieux Figaro, incarné par l’excellent baryton français Florian Sempey qui s’est fait une spécialité du rôle le plus éblouissant du répertoire. Silhouette vive et nerveuse, Figaro n’est pas encore celui qui chez Mozart, dans Les Noces de Figaro, sur le point d’épouser Suzanne, « ose » braver les conventions sociales, c’est à dire se rebeller contre ce même Almaviva devenu despote scabreux. Chez le jeune Rossini, le barbier espagnol a l’intelligence et la fougue astucieuse des héros libertaires ; sans lui, Almaviva Lindoro n’aurait pas pu enlever puis épouser la belle Rosina… bientôt Comtesse esseulée, frustrée … chez Mozart. Arte diffuse la dernière représentation parisienne réalisée le 16 décembre 2017.

Mozartien, le chef Jérémie Rhorer et son ensemble Le Cercle de l’Harmonie, accomplissent ici une exploration rossinienne, avec la complicité du metteur en scène Laurent Pelly, … Aux côtés du Figaro de Sempey, distinguons aussi l’élégant comte de Michele Angelini, la mutine Rosine de Catherine Trottmann et le Basilio de Robert Gleadow.

France Musique diffuse cet opéra le 31 décembre 2017 à 20h
Arte diffuse l’opéra vendredi 29 décembre 2017 à 22h25

rhorer jeremy direction maestro classiquenews mozart alpha cercle de l harmonie collection cd critique review classiquenewsCRITIQUE de la production du Barbier de Séville par Rhorer / Pelly : BIEN SINISTRE BARBIER. Pelly joue la carte terne, en noir et blanc, là où au diapason d’une écriture musicale chamarrée, flamboyante, l’harmonie des couleurs eut été plus adaptée… Certes le metteur en scène français a conquis ses lettres de noblesse dramaturgiques chez Offenbach (Belle Hélène réussie au Châtelet)… mais ici on cherche vainement les clés d’une réussite tout aussi convaincante… Vêtus de noir pour certains, les chanteurs acteurs semblent corsetés et comme bridés, sans verve, absent à tout écart et délire dans une partition qui en compte tant. Décalée, la lecture et la vision décorative qui en découle, retombent à plat, hors de toute joie et facétie. C’est comme si Pelly ne voyait chez Rossini (et quel Rossini alors en 1816, un vrai pur génie de la veine bouffe et comique)… que tragédie et tension, frustration et désespoir. Même le factotum Figaro, pourtant barbier émoustillant, provocateur, a des allures de Jack l’éventreur : pince sans rire, plus pervers moqueur que truculent lutin. On frise le contre sens, ou la dénaturation en règle d’un sommet comique et subtilement impertinent. Pire Florian Sempy qu’on annonçait champion toute catégorie dans un rôle qu’il s’évertue à servir amplement, peine à convaincre car il est fait trop. Or chez Rossini, même dans le comique, la finesse et la mesure sont de règle, sans quoi pointe le ridicule démonstratif. Dommage. Plus dans leur emploi et mieux calibrés, les Bartolo de Peter Kalman, le Basilio de Robert Gleadow (en son air redoutable de la calomnie). Les autres chanteurs ne sauvent pas hélas un spectacle qui déroute par sa volonté satirique et terne. Et la direction de Rhorer pourtant antérieurement bon mozartien, manque singulièrement de détente nuancée, d’abandon fluide et expressif : que tout cela résonne parisien, tendu, pincé. Un rien caricatural et professoral. Un Rossini triste et gris… il faut quand même le faire.

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ROSSINI, Le Barbier de Séville
Durée de l’ouvrage  : 2h30 environ
Opéra chanté en italien, surtitré en français

Michele Angelini, Il Conte Almaviva
Florian Sempey,  Figaro
Catherine Trottmann,  Rosina
Peter Kálmán,  Bartolo
Robert Gleadow,  Basilio
Annunziata Vestri,  Berta
Guillaume Andrieux,  Fiorello

Chœur Unikanti  (direction : Gaël Darchen)

Le Cercle de l’Harmonie
Jérémie Rhorer:  direction
Laurent Pelly:  mise en scène, scénographie, costumes

LIRE notre présentation du Barbier de Séville par Rhorer, Pelly au TCe en décembre 2017 :
http://www.classiquenews.com/nouveau-barbier-sur-arte/

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