Anton Dvorak
Stabat Mater, 1877
Le 12 décembre 2008 Le 16 décembre 2008
Paris, Eglise de la Madeleine
Paris, Eglise de la Trinité
Académie de musique
Jean-Philippe Sarcos, direction
Un père accablé
A 36 ans, Anton Dvorak, né en 1841, compose son Stabat Mater
dans des circonstances personnelles tragiques. L’oeuvre qui dure près
d’une heure trente, est liée à une série de deuils familiaux. La
partition est écrite au moment du décès de sa fille, Josepha, en 1876.
Mais le père allait être à nouveau frappé par le destin quand survint à
quelques mois d’intervalles, le décès de sa seconde fille, Ruzena, lors
d’un accident domestique, puis celui de son fils, Potakar, victime de
la variole. L’ouvrage qui est une réflexion sur la mort, permet au
compositeur d’exprimer l’horreur et le renoncement, depuis son début
désespéré jusqu’à la sublimation atteinte par le développement
cathartique et spirituel de l’ample méditation. Dvorak aborde
l’ensemble du texte sacré de Jacopo di Todi, moine ombrien du XIV ème
siècle.
La partition est conçue pour choeur mixte, pouvant compter
jusqu’à 100 exécutants, quatre solistes et orchestre symphonique. Elle
date de l’époque où Dvorak côtoie Brahms, lequel a créé à la même
époque (mars 1877) son Requiem Allemand. Brahms n’a jamais caché son admiration pour son confrère Tchèque dont il avait souhaité la présence à Vienne. L’oeuvre
qui sera jouée en mars 1884 au Royal Albert Hall, puis en septembre
1884, lors du Festival de Worcester à Londres (couplée avec la
Symphonie n°6, sous la direction de l’auteur) contribua dans une large
part à la reconnaissance du compositeur, à l’échelle européenne.
Découvrez toute la saison musicale 2008 – 2009 de l’Académie de musique dirigée par le chef d’orchestre Jean-Philippe Sarcos
Illustration
Anton Dvorak (DR)