(1811-1896)
Elève au Conservatoire de Paris, le messin Ambroise Thomas remporte le Prix de Rome en 1832. A son retour de Rome, le compositeur se passionne pour le théâtre : il veut s’imposer à l’opéra. Le Caïd est son premier succès (1849), suivent ses deux opéras particulièrement à l’honneur de son vivant, Mignon (d’après Wilhelm Meisters Lehrjahre de Goethe, Opéra Comique, 1866), à l’orchestration ciselée, et Hamlet (d’après Shakespeare, Opéra, 1868) dont le rôle-titre demeure l’une des parties dramatiques pour voix de baryton les plus difficiles de l’opéra français romantique. Léger, faussement réduit au seul sillage « académique », facile, séducteur… le style de Thomas continue d’être injustement déprécié. C’est par sa renommée l’égal de Verdi, un compositeur français plus joué que Gounod et qui même en Allemagne sera en particulier après 1870, produit et repris à l’égal de … Wagner. Né à Metz, Thomas après la défaite, devint un compositeur germanique (!), adulé comme tel outre-Rhin…
Mais en France, sa fortune critique faiblit quelque peu. Il est vrai qu’après la chute du Second Empire, le musicien ne saisit pas les changements de goût de ses contemporains ni les frémissements pour une esthétique nouvelle… ses oeuvres lyriques Gille et Gillotin, Françoise de Rimini puis le ballet fantastique La Tempête sont reçus avec indifférence.
Père la rigueur
Pourtant, Thomas connaît l’une des carrières parisiennes les plus dorées: élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1894 à la succession de Spontini, il devient directeur du Conservatoire de Paris en 1852. C’est à ce poste que bloqué dans un rigorisme aveugle aux évolutions de son temps, Thomas se montre intraitable et finalement injuste vis à vis des tempéraments bouillonnants de la nouvelle génération tels Debussy, mais aussi Bizet, Franck, Fauré.
Un tel manque de discernement aura grandement anéanti sa réputation et terni l’éclat de son oeuvre.
France Musique. Du 12 au 16 avril 2010 à 13h
Portrait d’Ambroise Thomas, « Grands compositeurs »
vidéo
Du 21 novembre au 2
décembre 2009, l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole présente sa 2ème
Biennale Ambroise Thomas. Temps fort de l’événement 2009, la
nouvelle production de l’opéra Hamlet, créé en 1868 à
Paris. L’ouvrage est à l’affiche de l’Opéra-Théâtre de Metz
Métropole, les 27 et 29 novembre 2009, avant le Théâtre de
Saint-Etienne, début mars 2010. Production lyrique événement
Présentation de l’événement et entretiens autour de la nouvelle
production lyrique avec Eric Chevalier, directeur de l’Opéra-Théâtre de
Metz Métropole, Bernard Habermeyer, metteur en scène et Jacques Mercier,
chef d’orchestre.
Illustration: Ambroise Thomas par Hippolyte Flandrin (DR)