lundi 5 mai 2025

Rameau: Dardanus, 1739-44. A l’opéra de VersaillesFrance Musique, le 26 février 2012 à 16h

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Jean-Philippe Rameau

(1683-1764)

Dardanus
à l’Opéra de Versailles
France Musique
Dimanche 26 février 2012 à 16h
L’air des lieux

Dardanus,
oeuvre maîtresse de 1739 reprise en 1744 déroule un somptueux tapis orchestral: l’orchestre s’impose indiscutablement pour le souffle dramatique de
l’action, entre magie, tendresse, cataclysme et amertume…

Dardanus dans sa version 1739 est complétée par l’admirable scène où le héros découvre le rivage dévasté
par le dragon (début du IV, apport de la version plus récente de 1744);
Rameau y bouscule toute les règles alors connues, « osant » le grand genre,
et en mêlant danses, grand choeur, chant, scènes de magie et de pure
féerie, passions amoureuses et actions épique et guerrière, montre
combien avant Wagner, il est partisan de ce théâtre total qui
ne finit jamais de nous saisir ni de nous captiver. D’autant que
l’orchestre, – car le compositeur était plus intéressé par le continuum
instrumental que l’efficacité du texte (il y a quand même quelques
longueurs)-, est d’une rare opulence: constamment mis en valeur,
foisonnant par ses accents expressifs, sa tempête, la vitalité de ses
ballets, la profondeur de ses climats les plus divers (de la tendresse
élégiaque et rayonnante à l’amertume la plus noire et la plus
désespérée: celle que chante par exemple le passionnant Anténor), la
fosse détone, rugit, murmure, enchante…
Rameau fait mieux: il sait aussi renouveler le genre de la tragédie
lyrique, et son Prologue n’est plus un acte d’allégeance au pouvoir et à
la stature héroïque du Roi (quand au 17ème, Lully devait servir Louis
XIV) mais plutôt, -rocaille oblige-, le préambule se fait dithyrambe à
l’Amour, chanté par une Vénus, reine de Cythère plus voluptueuse que
jamais. Pour Louis XV, Rameau transpose les enchantements d’un Watteau
sur la scène musicale: tout commence et s’achève avec l’omnipotent
Amour.

A l’Opéra Royal de Versailles, Dardanus est l’objet d’une nouvelle approche par le jeune (trop vert?) ensemble Pygmalion mené par Raphaël Pichon: les audacieux s’attaqueraient-ils à trop grand pour eux?
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