Hillemacher, Hüe, D’Ollone
Samedi 4 février 2012 à 20h
Venise, Scuola Grande di San Giovanni Evangelista
C’est « Le » concert que nous attendons avec impatience car il marquerait le premier aboutissement d’une ligne de recherche scrupuleusement défendue par le Palazzetto Bru Zane à Venise Centre de musique romantique française. Les Musiques du Prix de Rome de musique demeurent un axe fort des investigations menées par le Centre de musique romantique française: Alexandre Dratwicki, dynamique directeur scientifique du Palazzetto veille à la qualité des oeuvres exhumées grâce à une sélection minutieuse des sources et manuscrits, grâce à la préparation de leur restitution, grâce enfin aux choix des interprètes dont plusieurs chanteurs à présent familiers de l’articulation stylistique romantique à la française: qu’il s’agisse des mezzos Marie Kalinine ou Jennifer Borghi, du ténor Philippe Do ou du baryton Alain Buet, chacun s’est distingué dans tel rôle inédit ou tel répertoire réhabilité. Marie Kalinine a chanté les motets de Dubois aux Frari; Jennifer Borghi incarnait avec flamme l’ange du Paradis Perdu du même Dubois tandis que Alain Buet faisait un diable tentateur et vainqueur dans le même oratorio, révélé à l’été 2011 (dont le cd devrait être publié d’ici l’été 2012); enfin Philippe Do participait à la résurrection spectaculaire d‘Amadis de Jean-Chrétien Bach à l’Opéra de Versailles. C’est dans l’esprit d’une troupe de partenaires choisis, une aventure lyrique dont chaque avancée est offerte aux spectateurs à Venise, le temps du festival.
Cantates romaines au Palazzetto
Créé en 1666 par Colbert et Louis XIV, le prix de Rome ne s’ouvre à la musique que sous Napoléon en 1803. Le principe consiste à envoyer à Rome (d’abord au Palais Mancini puis à la Villa Médicis) le fleuron des jeunes artistes français afin de leur permettre – au terme de leurs études – de découvrir l’art italien jugé supérieur à tout autre. En musique, la sélection du lauréat s’opère en deux étapes : d’abord, concours d’essai consistant en l’écriture d’exercices de contrepoint (qui deviendront une fugue stricte à partir des années 1830) et d’un chœur avec orchestre. Puis une seconde sélection ne retient que cinq ou six candidats pour le concours définitif. Enfermés en loge pendant une trentaine de jours, les candidats pour prix de Rome doivent mettre en musique un livret de cantate imposée, qui – à partir de 1839 – fait intervenir trois personnages aux destins souvent tragiques. Jusqu’à cette date les cantates sont principalement à une voix (parfois deux entre 1831 et 1838) et conçues selon le moule de l’ancienne cantate baroque.
Les cantates pour le Prix de Rome sont capitales: l’équivalent en musique, des fameux morceaux de réception pour les jeunes peintres académiciens. L’épreuve révèle les talents: en composant pour la voix, pour une situation souvent tragique, devant ciseler tout autant l’écriture orchestrale (on sait ce que peut donner ici un génie comme Berlioz sur le sujet de Sardanapale ou de Cléopâtre), le musicien est appelé à se dépasser. Car la Cantate peut mener directement à … l’opéra.
Le champ de recherche et de découvertes promet plusieurs réalisations décisives car les meilleurs compositeurs français s’y sont soumis, accordant leur juvénile ardeur au cadre plus contraignant de l’épreuve imposée. En avril 2011, le Palazzetto nous offrait la création de Velléda de Dukas dans sa version pour orchestre, temps fort de son festival Du Second Empire à la IIIè République…
Pour son concert inaugural, dans le cadre du festival d’hiver Le Salon Romantique, le Palazzetto Bru Zane nous propose à Venise, la redécouverte de 3 cantates datées de la fin XIXè: Judith de Paul Hillemacher (1876), Médée de Georges Hue (1879) et surtout Frédégonde (1897) de Max D’Ollone… Chaque oeuvre a permis à son auteur de se distinguer et d’obtenir le fameux Prix. Chacune est réalisée dans sa version pour piano et voix (dispositif présenté à l’époque devant chaque jury): style vocal, articulation, projection et jeu expressif, mais aussi partition réécrite au piano sont quelques uns des nombreux défis qui se présentent aux interprètes. Sous la contrainte perce la manière spécifique d’un futur grand; malgré la contrainte, se libère et se précise la main d’un maître accompli… Révélation à Venise, ce 4 février 2012.
Paul HILLEMACHER
Judith (1876)
Livret de Paul Alexandre
Max D’OLLONE
Frédégonde (1897)
Livret de Charles Morel
Georges HÜE
Médée (1879)
Livret d’Albert Grimault
Interprètes
Katia Velletaz, soprano
Marie Kalinine, mezzo-soprano
Jennifer Borghi, mezzo-soprano
Philippe Do, ténor
Alain Buet, baryton
Stéphane Jamin, piano

à Venise. Fidèle à son offre annuelle, le Centre propose cette saison 3 cycles vénitiens dans des lieux toujours aussi saisissants par leur esthétisme comme leur acoustique: festival « Virtuosités », du 8 octobre au 19 novembre 2011; festival « Le Salon romantique » (du 4 au 28 février 2012); le festival dédié à la figure du compositeur élève d’Ambroise
Thomas, Théodore Dubois (1837-1924) et l’art officiel : Du 14
avril au 27 mai 2012
Réservez vos concerts !

programmes, les lieux et les offres spéciales abonnements (package
avantageux comprenant 3, 6, 12 concerts au choix sur l’ensemble de la
saison) sur le site du Palazzetto Bru Zane à Venise.
Informations et réservations au + 39 0415211005; par e-mail:
[email protected]. Par fax: + 39 0415242049 (noter le concert, le
nombre de places, la catégorie, le numéro de votre carte de crédit, sa
date d’expiration et le code CVV : 3 derniers chiffres au dos de votre
carte).

ne manquez pas le week end des 18 et 19 février 2012. Le 18 février, 2
concerts de piano, à 17h et 20h, pour un panorama de haut pianisme
romantique dans les deux genres emblématique du Salon: récital soliste
et quatre mains: Andrea Bacchetti d’abord (17h: Cherubini, Poulenc,
Dubois, Debussy, Diémer et Chopin); puis duo des soeurs Sanja et Lidija
Bizjak (20h: Chopin, Jadin, Onslow, Boëly).
Le 19 février 2012, toujours au Palazzetto Bru Zane
(salle de concert au 1er étage à 20h): programme franco-allemand
dévoilant les influences croisées; ainsi pleins feux sur Gouvy influencé
par Mendelssohn; Chausson par Wagner; Dubois par Schumann… Le Trio
Arcadis, jeune Trio français récemment récompensé au Concours de musique
de chambre de Lyon défend ce romantisme métissé entre écritures
françaises et germaniques.
ABONNEMENTS :
3 concerts au choix : 60€/35€*
6 concerts au choix : 100€/60€*
12 concerts au choix : 180€/100€*
* Tarif réduit pour les étudiants et les moins de 28 ans
Étudiants de Ca’ Foscari et IUAV di Venezia
INFORMATIONS ET RÉSERVATIONS :
39 041 52 11 005
[email protected]
bru-zane.com