lundi 28 avril 2025

Franz Schubert: Schwanengesang. Jardin des critiquesFrance Musique, dimanche 13 novembre 2011 à 14h

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Franz Schubert


Schwanengesang

Schwanengesang, Le Chant du cygne appartient aux oeuvres les plus profondes et intimes, mystérieuses et captivantes que Schubert écrit à Vienne en un temps très court, après la mort de Beethoven, figure tutélaire et impressionnante. Le recueil de 14 lieder D 957 d’après les poèmes de Ludwig Rellstab, Heinrich Heine, Johann Gabriel Seidl est constitué comme un ensemble cohérent après la mort de Schubert et intitulé (le chant du cygne) comme s’il s’agissait d’en faire comme un testament artistique. Sombre, sans démonstration d’aucune sorte, d’un gris diaphane et mystérieux, qui plonge dans les eaux profondes de l’âme la plus intime, le cycle de 14 poèmes échappe cependant à toute quête d’unité entre les textes.

Si La Belle Meunière et Le Voyage d’hiver restent cohérents par leurs sujets, leur action fédératrice ou la proximité de leurs caractères poétiques, le Schwanengesang suit les facettes multiples de l’âme humaine, ses espoirs, ses élans, ses déceptions tragiques tues… ses éclairs délirants voire hallucinés (der Doppelgänger: le double). Tout converge cependant inéluctablement vers ce repli nostalgique aux indicibles vertiges, expression de la Sehnsucht, mélancolie suspendue si typiquement allemande et romantique. Sans écart expressif, Schubert semble nous dire adieu dans l’ultime poème Die Taubenpost (le pigeon voyageur), plongée dans le merveilleux enchantée…

De Dietrich Fischer Dieskau qui l’enregistra deux fois (avec Gearld Moore puis Alfred Brendel au piano), à Matthais Goerne, Thomas Quasthoff, Christophe Prégardien, Hans Hotter ou José Van Dam… tous les grands diseurs et chantres introspectifs se sont un jour ou l’autre, comme un moment de vérité ultime, confronté au cycle testament, l’un des plus bouleversants de Schubert…

France Musique
Dimanche 13 novembre 2011 à 14h

Le jardin des critiques
bilan discographique

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Le lied, cette mélodie qui se chante à la maison serait donc né en 1814 quand Schubert à 18 ans compose Marguerite au rouet
Au XIXème – romantique-, l’Allemagne s’invente une âme… chantante,
inspirée par espoirs et déboires de la vie éprouvante. « Le lied c’est la poésie du peuple et le naturel de voix« ;
dans ce texte capital, André Tubeuf pose les jalons d’une forme
emblématique de l’âme germanique, éclose à l’heure romantique, à
laquelle les 4 « géants » du genre: Schubert, Schumann, Brahms, Wolf,
puis « les quelques autres », Loewe, Beethoven, Richard Strauss,
Mendelssohn, Nicolai, Weber, Marschner, Cornelius, Liszt, Wagner,
Mozart, Mahler… apportent leur éclairage sensible. On peut être
surpris qu’ici, dans un texte écrit en 1991, publié en premier tirage en
1993, ni Mozart ni surtout Mahler n’atteignent la valeur des 4 mis en
avant. D’autant qu’il s’agit en 2011, d’une version révisée par l’auteur
soi-même. En lire plus
André Tubeuf: Le lied, poètes et paysages, Schubert, Schumann, Brahms, Wolf, Mahler… 512 pages. Editions Actes-Sud. Parution: octobre 2011.
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