saison 2011 – 2012
30 ans
Giovanni Bellini
La Sonnambula, 1831
Miroir sonore de son âme lumineuse, le bel canto que Bellini porte à un degré inégalé dans La Sonnambula, exprime la passion tragique et angélique de son héroïne Amina. La jeune somnambule s’abandonne, s’alanguit dans ses duos avec Elvino; Bellini y explore et parfait une ligne mélodique d’une troublante longueur/langueur; un tel allongement tendre et sensible allait durablement impressionner les compositeurs à son époque, y compris des musiciens non engagés sur la scène lyrique dont Chopin qui découvre à Paris, la magie de l’opéra romantique italien. Suspectée d’adultère et de trahison par son fiancé par ce qu’elle a été retrouvé dans la chambre d’un seigneur, Amina est prête à mourir mais sans combattre; la jeune femme a la douceur et la passivité d’une âme tendre, sincère et généreuse, en rien combative. Fort heureusement, une nouvelle scène de somnambulisme cette fois découverte en public, ne laisse aucun doute sur sa loyauté. Humiliée, accusée l’héroïne est finalement réhabilitée.
Défendue à sa création à Milan en 1831 (Théâtre Carcano), la partition suscite un triomphe immédiat en partie grâce à l’engagement de deux artistes de légende: Giuditta Pasta dans le rôle d’Amina; Giovanni Rubini dans celui d’Elvino. Poète soucieux des climats, alchimistes des paysages crépusculaires et suspendus, le Sicilien né à Catane renouvelle totalement l’opéra italien à son époque: au moment de sa mort, en 1835 (à seulement 34 ans), Bellini laisse avec La Sonnambula, Norma puis les Puritains (I Puritani), plusieurs opéras tout à fait singulier dont la modernité et l’originalité méritent toujours d’être évaluées à leur juste mesure. Composée pour une voix ample et claire, Giuditta Pasta était mezzo, le rôle fut ensuite adapté pour le timbre plus sombre encore de Maria Malibran qui chanta aussi le personnage selon les modifications de Bellini. Par la suite, les sopranos se sont emparées du rôle dont Maria Callas au XXème siècle…
Grand amateur de bel canto, Jean-Claude Malgoire poursuit son exploration de l’opéra italien; la nouvelle saison 2011 – 2012 met l’accent sur Rossini (avec entre autres la reprise de l’excellente production de Tancredi: les 23 et 25 mars 2012 à l’Opéra Royal de Versailles); mais en ouverture, place au chant lunaire bellinien… en version de concert.
Vincenzo Bellini
La Somanambule
Opéra en deux actes
version de concert
Alain Buet, le comte Rodolfo
Sabine Devieilhe, Amina
Fausto Reinhardt, Elvino
Anne-Marguerite Werster, Teresa
Choeur régional Nord Pas de Calais
La Grande Ecurie La Chambre du Roy
Jean-Claude Malgoire, direction
Toutes les infos et les modalités pratiques sur le site de l’Atelier Lyrique de Tourcoing

saison des 30 ans. L’Atelier Lyrique de Tourcoing fête ses 30
printemps:
30 ans de défrichement, d’expérience musicale défendue dans l’esprit
d’une troupe, mieux d’une famille. Portée par l’infatigable autant
qu’exigeant Jean-Claude Malgoire, l’aventure poursuit ses escales
stimulantes pour sa nouvelle saison 2011-2012:
Bellini, duo pétillant Molière/Lully (Monsieur de Pourceaugnac),
Festival Rossini (Petite Messe solennelle, reprise de Tancrède…)