Création mondiale de Mateo Falcone de Gouvy à Metz
Les 27, 29 puis 31 mai 2011, l’Opéra Théâtre de Metz Métropole assure enfin la création de l’opéra de Théodore Gouvy (1819-1898), Mateo Falcone, inspiré de la nouvelle éponyme de Mérimée: chef d’oeuvre de concision expressive et dramatique, la partition en moins d’1 heure de temps suit la violence saisissante du sujet… Production événement venant clore la saison lyrique 2010-2011 à Metz.
Tragédie corse…
Mateo Falcone est un opéra court, fulgurant même… Moins de 50 minutes ; Gouvy bien que réputé fin orchestrateur, superbe symphoniste, tenté surtout par la musique pure, réalise pour Mateo Falcone , une partition qui saisit par sa violence resserrée, sa construction qui préserve économie et expressivité, peu d’ airs, mais une déclamation âpre, tendue, continue et sans développement artificiel, d’une précision rare, d’une justesse convaincante… Le portrait de Mateo saisit par son aplomb de commandeur, sa force morale, intransigeante et brutale qui nargue par arrogance et fierté, la maréchaussée : il y a chez ce héros corse, une démesure qui force l’admiration, une figure qui ressuscite les modèles transmis par les tragédies grecques… On ne s’étonne plus que Mérimée ait été saisi par l’épaisseur digne du personnage; à Gouvy,revient le mérite de lui dédier une musique ciselée et palpitante, en réponse au souffle de la nouvelle qui atteint l’énoncé d’une fable universelle… Qu’un père tue sans explication ni autre forme de procès son propre fils dépasse l’entendement; qu’un jeune homme soit prêt à faire payer un fugitif pour le cacher, puis à le donner aux policiers pour … une montre convoitée, voilà une crapule sans morale qui méritait bien un châtiment… Sans prendre parti, l’écrivain puis le compositeur qui se fait librettiste, ont été naturellement frappés par la violence barbare du sujet…
Gouvy n’avait pas pu de son vivant faire créer l’opéra, l’une de ses dernières partitions (avec Le Cid). Éric Chevalier dont le discernement a souvent porté sur la scène messine d’indiscutables apports, a choisi de produire l’ouvrage complètement achevé par Gouvy… Et qui attendait toujours sa première réalisation scénique, présentée ainsi à Metz en création mondiale… 3 dates incontournables, les 27, 29 et 31 mai 2011. En « prélude », l’opéra de Théodore Gouvy est précédé par les 12 chants de l’île Corse d’Henri Tomasi.
Mise en scène : Éric CHEVALIER
Scénographie : Ange LECCIA
Costumes : Danièle BARRAUD
Lumières : Patrice WILLAUME
Fortunato, fils de Mateo : Valérie CONDOLUCI
Giuseppa, femme de Mateo : Catherine HUNOLD
Mateo Falcone : Jean-Philippe LAFONT
Tiodoro Gamba, adjudant : Florian LACONI
Gianetto Sanpiero, bandit : Éric MARTIN-BONNET
Chœurs de l’Opéra Théâtre de Metz Métropole
Orchestre national de Lorraine