Mateo Falcone
création mondiale
Si Théodore Gouvy est né à Goffontaine (Sarre alors prussienne) en 1819, son écriture demeure française, même si logiquement (ouverture et proximité géographique), il reste très attaché aux milieux romantiques allemands, recevant en particulier de Leipzig (où il meurt en 1898), l’ascendance d’un Mendelsohnn solaire et enfantin: vitalité rythmique, séduction mélodique, raffinement de l’orchestration… Tout indique un maître confirmé chez Gouvy, certainement pas ce « suiveur » qu’on aime écarter … à l’instar de George Onslow (1784-1853) lequel lui aussi reçoit l’influence germanique, et dans son cas, celle de Beethoven.
Mateo, d’après Mérimée
A Hombourg-Haut, Théodore Gouvy compose dans une semi-retraite, loin des cercles parisiens des salles de concerts et des scènes lyriques où règnent Lalo, surtout Gounod, Franck…
Metz remet à l’honneur l’un de ses meilleurs ouvrages, d’autant plus concentré dramatiquement qu’il adapte la nouvelle éponyme de Mérimée: Matteo Falcone.
Fortement imprégné d’Italianité, le style de Gouvy offre à son auditoire outre-Rhin, une couleur latine et solaire… Sublime alternative au wagnérisme dominant. C’est d’ailleurs en terre germanique, que Gouvy, anti wagnérien convaincu, connait sa vraie grande notoriété… Encore aujourd’hui il reste plus connu en Allemagne (Leipzig) qu ‘ en France. A quand un prochain documentaire sur Arte ? Le compositeur correspond exactement à cette double culture franco-allemande qui fait ordinairement la ligne éditoriale de la chaîne de télévision.
Pour l’heure, saluons Éric Chevalier de souligner cette rigueur saxonne qui équilibre et colore chez Gouvy, une sensibilité méditerranéenne pour la couleur… La toute puissance et (relative) sauvagerie de l’écriture illumine le sujet tragique de Matteo Falcone: ici un fils est sacrifié par son propre père… Mais Gouvy apporte ce qu’il a réussi dans ses autres ouvrages, une grandeur simple et mesurée, ce sens de l’éloquence exemplaire qui rappelle Gluck, et qui souvent rapproche ses opéras, de la forme oratorio… Fortunato est le fils de Mateo Falcone. Contre la loi de l’hospitalité corse, le jeune homme livre à la police un fugitif. Inflexible, le père punit son fils en le tuant, ni plus ni moins. Sentence foudroyante d’un père obtus? Pas si simple. Mérimée signe sa nouvelle la plus brutale. Gouvy par ailleurs symphoniste accompli, en adapte le sujet pour l’un de ses deux opéras, avec le Cid. A Metz, le plasticien, peintre et vidéaste Ange Leccia, d’origine corse, imagine les décors et les mondes oniriques de l’opéra de Théodore Gouvy… à partir d’images filmée ou photographiques, reprises, décalées, remontées. Ses « arrangements » offriront l’enveloppe visuelle du Mateo Falcone présenté à Metz.
Pour nourrir le thème de l’insularité et de la Méditerranée, l’opéra de Metz fait précéder Fortunato, des 12 chants de l’île Corse d’Henri Tomasi.
Redécouverte capitale à partir du 27 mai 2011 à l‘Opéra Théâtre de Metz Métropole. 3 dates incontournables: les 27, 29 puis 31 mai 2011.
Distribution de Mateo Falcone à Metz
Direction musicale : Jacques MERCIER
Mise en scène : Éric CHEVALIER
Scénographie : Ange LECCIA
Costumes : Danièle BARRAUD
Lumières : Patrice WILLAUME
Fortunato, fils de Mateo : Valérie CONDOLUCI
Giuseppa, femme de Mateo : Catherine HUNOLD
Mateo Falcone : Jean-Philippe LAFONT
Tiodoro Gamba, adjudant : Florian LACONI
Gianetto Sanpiero, bandit : Éric MARTIN-BONNET
Chœurs de l’Opéra Théâtre de Metz Métropole
Orchestre national de Lorraine
Toutes les informations et les réservations pour Mateo Falcone de Théodore Gouvy sur le site de l’Opéra Théâtre de Metz Métropole