lundi 30 juin 2025

Berlioz, Chopin. Collection de poche Palazzetto Bru ZaneEditions Symétrie

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La nouvelle collection de poche éditée par le Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française et les éditions Symétrie édite plusieurs textes majeurs, superbement commentés et préfacés. L’occasion de faire le point et de réviser ses classiques… sur Berlioz et Chopin, deux compositeurs à l’honneur des premiers volumes de la nouvelle collection
Berlioz: Mémoires 



Premier volume de la nouvelle collection de poche éditée par le Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française et les éditions Symétrie. Voilà une offre alléchante présentant des textes majeurs à des prix plus qu’abordables. Les Mémoires de Berlioz sont passionnants. Heureusement présentées en un texte très pertinent par Alban Ramaut, les presque 730 pages se lisent sans ennui: en plus d’être compositeur visionnaire et révolutionnaire, le plus important de l’art romantique des années 1830 (depuis La Fantastique), Berlioz sait aussi écrire. Le critique musical au Journal des Débats y démêle intrigues et souvent complots contre sa personne et la révélation de son art en France.
Beaucoup d’anecdotes surprennent, dévoilant souvent les hypocrisies, les humiliations et les rumeurs dont aime se repaître l’opinion sociale. Toujours enlevé, rapide, mordant, n’hésitant pas en concert à proférer ses commentaires (acerbes) quand il n’aime pas les oeuvres jouées, Berlioz concentre les jalousies et les aigreurs, c’est aussi un tempérament dont le ressentiment vis à vis de ses compatriotes va grandissant. Incompréhension profonde, désir de s’expliquer, et de tuer le risque de l’oubli… le compositeur écrit ses Mémoires à partir de 1848, depuis Londres, rétablissant de nombreux faits de son point de vue, révélant aussi quelques traits assassins sur les acteurs du petit monde musical d’alors: voyez le portrait de ce « bon Cherubini », directeur incontournable du Conservatoire, épinglé souvent dans sa lâcheté souriante et son accent à couper au couteau… Outre le parcours rétrospectif d’une vie, le lecteur y suit Berlioz dans ses nombreux voyages (lesquels lui auront plus qu’en France apporter gloire et bonheur)… Schizophrène, en proie au complexe de persécution? Témoin vif et sans complaisance de la musique en France? Berlioz grandit à la lecture de ces Mémoires, véritable document vivant d’une période où la révolution romantique se frotte aux règles et rouages souvent rigides de l’Administration. Ancien Prix de Rome, Berlioz avait légitimité pour ambitionner des postes confortables. Il n’en fut rien. Le texte transpire cette impossibilité et cet acharnement maudit. Même génial, le compositeur eut toujours la nécessité de se justifier, se battre, s’expliquer. Comme dans ce journal édifié en Mémoires. Passionnant.

Hector Berlioz: Mémoires comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre. ISBN 978-2-914373-71-5. 728 pages. Paru en août 2010


Pierre Brunel: Aimer Chopin


Les mots peuvent-ils ici dire dans sa fulgurante précision, ce caractère d’intimité et cette évidence de la musique de Chopin? L’auteur tente une immersion critique et captivée dans l’art du Polonais: « Valse de l’adieu, Prélude de la goutte d’eau, Étude révolutionnaire… Ces titres font un peu partie de ma vie intérieure et j’ai décidé de les reprendre comme autant de jalons dans cette traversée de la vie et de l’œuvre de Chopin. »
De la note au verbe, c’est toute la relation dévorante et hypnotique entre l’écriture littéraire et musicale qui se dévoile dans cet essai personnel. Chopin rechignait à écrire, surtout en français; mais il trouvait plus juste et facile d’exprimer ce qu’il ressentait par son piano. Est ce un hasard s’il vécut en France presque 10 années, les plus capitales de sa vie personnelle et artistique, avec un écrivain ô combien exceptionnel, George Sand?
Le texte commence par l’hommage de Schumann à Chopin: reconnaissance immédiate du plus romantique des compositeur pianistes au phénix polonais. L’intérêt essentiel du livre par un auteur qui fut un biographe révéré de.. Bellini (musicien si estimé de Chopin) découle de l’organisation des chapitres: puisqu’il est difficile de lire Chopin par lui-même (à la différence de Berlioz, presque « bavard » dans ses Mémoires).

Même réducteurs, déloyaux, traîtres… les mots de cet essai captivant rend l’un des hommages les plus essentiels au divin Chopin.

Pierre Brunel: aimer Chopin. ISBN 978-2-914373-75-3. 280 pages, paru en août 2010

2 nouveautés publiées par les éditions Symétrie

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