lundi 28 avril 2025

Francesco Cavalli: Artemisia, 1657 Montpellier, Opéra Comédie, le 24 juillet 2010 à 20h

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Francesco Cavalli

Artemisia
, 1657

Montpellier, Opéra Comédie

Samedi 24 juillet 2010 à 20h


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Cavalli connaît comme Lully un heureux revival. Baroque toujours: l’Europe sait enfin prendre soin de ses génies d’antan et poursuivre la recherche en ce qui les concerne. Au chapitre du vénitien Francesco Cavalli (1602-1676), disciple de Monteverdi et le plus grand compositeur fêté dans toutes les Cours royales du XVIIè européen (même en France par Mazarin pour les Noces du jeune Louis XIV: Ercole amante, 1662), voyez ce grand retour scénique (initié il y a près de 20 ans par René Jacobs): certes la mise en scène géniale du regretté Herbert Wernicke, eut été plus opportune (d’autant que jamais donnée à Paris, à peine reprise après Salzbourg et Bruxelles, à Lyon), mais coup sur coup nous avons eu à Gand (Giasone en avril), puis à Genève et Paris, à la même période, une Calisto surtout, qui comparée au dit Wernicke, fit ici et là, si piètre et trop pâle figure: il a manqué une vraie mise en scène capable de retrouver ou d’égaler la verve piquante et si onirique de metteur en scène allemand.

Montpellier poursuit la vague cavalienne, en programmant en juillet 2010: la belle Artemisia, drame musical en un prologue et 3 actes de 1657 d’après le livret de Niccolo Minato. C’est un événement et une création française! Dans le rôle titre Francesca Lombardi Mazzuli (soprano) soutenue et certainement mise en confiance musicale par une équipe de complices, les instrumentistes de La Venexiana (direction: Claudio Cavina).

Le maître de l’écriture lyrique, qui composa pas moins de 40 ans opéras, pour Venise dès 1639, soit 2 années après l’ouverture du premier théâtre public, collabore à nouveau avec Minato, après leur Serse de 1655. D’après un sujet historique et non plus mythologique, la reine Artémise II (décédée en 351 avant JC. cf son portrait ci contre par Francesco Furini) doit la célébrité post mortem pour avoir honoré comme peu le souvenir de son défunt mari (Mausole): elle fait édifier le fameux Mausolée d’Halicarnasse, l’une des 7 merveilles du monde antique. Minato fusionne épopée historique et petite histoire sentimentale: Artémise qui avait juré de venger l’honneur de son époux assassiné, en condamnant son meurtrier, s’éprend de Clitarco… qui est l’assassin du regretté Mausole. Autour de ce couple principal, 3 autres se mêlent et s’entrechoquent, créant des quiproquos savoureux, pourtant chacun promis à une heureuse issue. Cavalli et Minato poursuivent leur travail qui réorganise et clarifie les genres comiques et héroïques, badins et sérieux; comme le compositeur réalise nettement la caractérisation des arias et des récitativos, bientôt promis à une alternance si mécanisée dans l’école napolitaine au siècle suivant.

Illustration: reconstitution du Mausolée d’Halicarnasse. Portrait d’Artemisia, reine d’Halicarnasse, veuve de Mausole par Francesco Furini (DR)

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