La voix « vive » dont il est question n’est pas tant celle du chant qu’a porté comme nul autre Giuseppe Verdi, que celle du témoin qui en admire les prodigieuses trouvailles: l’auteur de cette évocation du théâtre verdien, en forme d’essai développé à la première personne. D’une voix passionnée, André Tubeuf raconte son rapport à l’opéra verdien, ses premières rencontres grâce à Schwarzkopf entre autres, écoutée, appréciée tant et plus, et surtout suivie dans les répertoires qu’elle a enregistré dont le Requiem par exemple…
A chacun des 13 premiers chapitres correspond une oeuvre ou un élément important du catalogue: le Requiem donc; Un bal masqué; La Force du destin; Rigoletto; Otello; Falstaff... sans omettre qu’à travers Luisa Miller ou Don Carlos se profile le génie dramatique d’un compositeur lui-même habité par le théâtre… et si fortement inspiré par Schiller (au même titre que Hugo).
Davantage qu’une biographie, voici une véritable parcours, jalonné d’anecdotes et de recommandations, celles d’un mélomane, connaisseur captivé des partitions, féru d’interprètes aussi, qu’ils soient chanteurs ou chefs d’orchestre. Septuagénaire, André Tubeuf (né en 1930) rend vivant et accessible le mythe théâtral verdien: il sait nous faire aimer l’opéra italien en s’attachant aux personnes: personnages lyriques ou interprètes inoubliables qui ont su en exprimer l’indicible et mystérieuse vérité. Lecture capitale.
André Tubeuf: Verdi, de vive voix. Collection « classica« . Actes Sud. 160 pages. Parution: janvier 2010.