jeudi 8 mai 2025

Georges Bizet: Carmen, 1875. Anna Caterina Antonacci Paris, Opéra Comique. Du 15 au 30 juin 2009

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Georges Bizet

Carmen
, 1875

Paris, opéra Comique

Du 15 au 30 juin 2009


Anna Caterina Antonacci, Carmen


John Eliot Gardiner, direction


Adrian Noble, mise en scène

Quels défis pour Carmen?

La nouvelle production de Carmen en ce mois de juin 2009 à partir du 15 et jusqu’au 30 juin, est un double événement: c’est d’abord le retour d’une oeuvre emblématique du romantisme « ibérique » français dans la salle où la partition fut créée en 1875. Retour aux sources en quelque sorte mais aussi, retour à une configuration spatiale plus intimiste, propre au volume de l’Opéra-Comique qui devrait permettre d’apprécier un plus juste équilibre entre voix et orchestre, chant, fosse et salle. L’articulation nuancée du texte devrait en sortir gagnante… D’autant que seconde raison d’aller applaudir le spectacle, la soprano Anna Caterina Antonacci incarne Carmen. Un rôle qu’elle a déjà chanté (dès 1998 sous la direction scénique de Gilbert Deflo entourée de vraies danseuses de flamenco, puis au Covent Garden de Londres, dans la mise en scène de Francesca Zambello, 10 ans plus tard en 2008 avec… le José animal de Jonas Kaufmann…) mais ici, dans la salle moyenne à Paris, c’est un nouveau défi pour cette diseuse qui articule le français comme peu de chanteuse aujourd’hui.
La soprano italienne aux côtés de laquelle Andrew Richards chante Don José, est dirigée par John Eliot Gardiner, dans la mise en scène d’Adrian Noble, du 15 au 30 juin.

Sous le cliché, faire remonter la nuance et l’éclat de la sensibilité

La conception de Carmen selon Antonacci souligne les racines gitanes, sombres, ardentes de la jeune femme cigarière. Mais pas seulement: sous la peau d’une femme fatale, il faut aussi fait remonter l’hypersensibilité humaine d’un être certes passionné mais inquiet, qui souffre parce qu’il ne trouve pas le bonheur. Sur la scène de l’Opéra-Comique, la cantatrice retrouve le chef britannique John Eliot Gardiner avec lequel elle a chanté triomphalement, Cassandre dans Les Troyens de Berlioz (Châtelet, 2003): sens du drame, mesure, intensité incantatoire d’une langue idéalement sculptée dans le métal de la voix, le plus noble. Anna Caterina Antonacci ne cache pas ses affinités avec l’opéra français et la langue de Berlioz qu’elle aime retrouver en récital, comme cette Mort de Cléopâtre (Cantate pour le Prix de Rome, 1829) dont elle demeure la seule aujourd’hui à réussir les vertiges et chacun des spasmes vocaux. Retrouver sous le masque lugubre, calculateur, fourbe et sauvage de Carmen, sa part d’humanité, de naturel (dans la Habanera, la Séguidille, puis le Trio des cartes, plus noir…): faire éclore la sensibilité féminine ardente et sincère de l’héroïne de Mérimée puis de Bizet, voilà aujourd’hui le défi que s’est fixé Anna Caterina Antonacci.

Le 25 juin 2009, la production Carmen à l’Opéra Comique, avec Anna Caterina Antonacci, est diffusée en direct dans les salles de cinéma. Une occasion rêvée pour découvrir de près, grâce aux plans rapprochés que permet la captation sur grand écran, le talent d’actrice de la diva italienne.

Carmen de Bizet à l’Opéra Comique. Du 15 au 30 juin 2009.

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