dimanche 4 mai 2025

Henry Purcell: (after) The Fairy Queen. Wooter Van Looy Gand, les 24 et 25 janvier. France, du 30 janvier au 7 février 2009

A lire aussi

(After) The Fairy Queen
Henry Purcell

Tournée en Belgique et en France

Du 24 janvier au 7 février 2009

Les 24 et 25 janvier 2009 à l’Opéra de Gand

Le 30 janvier 2009 à L’Onde de Villacoublay

Le 4 février 2009 au Théâtre d’Arras

Le 7 février 2009 au Théâtre Jean Arp de Clamart


Féerie revisitée

« After », placé avant le titre de l’opéra de Purcell, l’un des plus applaudis (non sans raison), indique la distance prise avec ce chef d’oeuvre lyrique du XVIIème siècle: ici, sous la plume à métamorphose du compositeur dont 2009 marque le 350è anniversaire de la naissance, sous l’action de sa pensée poétique, Le Songe d’une nuit d’été du grand William (Shakespeare), devient The Fairy Queen, une féerie musicale et théâtrale, semi-opéra (genre emblématique de l’art musical britannique des derniers Stuart dont Purcell est le meilleur ambassadeur.)

La production déjà présentée en 2008, au cours d’une tournée qui se termine début février 2009, est une compilation des meilleurs morceaux de l’ouvrage purcellien, établie dans une dramaturgie « nouvelle » (conçue par le metteur en scène belge, né en 1966, Wouter Van Looy), désireuse d’offrir un regard neuf et régénéré du théâtre de Purcell. L’ouvrage du musicien britannique mort en 1696, à seulement 36 ans, a été créé le 2 Mai 1692 au théâtre de la Reine à Londres.
Ici quatre danseurs, ambassadeurs de la sensualité opérante, de cette grâce captivante qui ouvre la faille de l’onirisme visuel (Hermia, Démétrius, Lysandre et Héléna, dirigés par la chorégraphe mexicaine Vivian Cruz) personnifient aussi, aux côtés des chanteurs du Concert d’Astrée, l’égarement des couples mêlés, entrecroisés, pris dans les rets du trouble et de l’ambivalence. Chacune de leur apparition permet la réalisation du rêve purcellien.

Le sujet a séduit après Purcell, Mendelssohn et aussi Britten. Les souverains Oberon et Titiana, roi et reine des elfes, se disputent un jeune page. La forêt qu’ils habitent devient lieu des enchantements et des envoûtements où chacun fait l’expérience de la soumission et de la perte de son identité profonde. En un parcours initiatique et métaphorique, chacun revient à la réalité, comme purifié après un rite poétique décisif. Le travail de la jeune artiste belge Freija Van Esbroeck souligne le délire et les vertiges surréalistes qui saisissent chaque personnage. Entre fantastique et beautés inédites, la plasticienne imagine un bestiaire personnel métissé des rites hallucinogènes des Indiens d’Amazonie: autant de créations visuelles destinées à exprimer les manifestations d’un monde que doivent éprouver tous les personnages, au cours d’une seule nuit magique.
Féerie convaincante.

Henry Purcell: (After) The Fairy Queen. Solistes du Concert d’Astrée. Emmanuelle Haïm, direction. Wouter van Looy, mise en scène. Nouvelle production de la Clef des Chants, saison 2008 – 2009

Illustrations: Henry Purcell, (1) Wooter van Looy © Mirjan Devriendt. (2) © Freija Van Esbroeck

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