dimanche 4 mai 2025

Noël Baroque à Saint-Marc de Venise: La Fenice/Orch. de Namur, Jean Tubéry Lyon, Chapelle de la Trinité. Les 12 et 14 décembre 2007

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Noël baroque
à Saint Marc de Venise


Trinité de Lyon
Mercredi 12 et vendredi 14 décembre 2007

Festival de musique baroque de Lyon
Oeuvres de Giovanni Gabrieli,
La Fenice et l’Orchestre de Namur
Jean Tubéry
, direction

Le festival de musique baroque de Lyon, sur novembre et décembre, consacre habituellement une part de ses concerts à la célébration d’un Noël qui approche : en 2007, ce sera Natale, donc la vision italienne de cette fête aimée des mélomanes aussi…Le compositeur est le Vénitien Giovanni Gabrieli, que l’architecture de la Trinité évoque de façon très pertinente, et c’est La Fenice de Jean
Tubéry
qui illustre les splendeurs sonores.

La Force Tranquille de la Sérénissime
En italien , dites Natale… pour ce que nous appelons ici Noël, et dans le même esprit d’exultation empreinte d’une certaine tendresse. Mais il y a la vie du peuple fidèle – essentiellement rural, jadis – et celle des élites, profondément urbaines. Surtout si la Cité est comme celle des Doges, cette Venise fière d’elle-même, de sa puissance, de « ses pompes et de ses œuvres » ( auxquelles une religion plus intériorisée demanderait plutôt de renoncer)…En approchant de la Fête, le Festival de Musique Baroque de Lyon emmène son public vers la Sérénissime – dont l’histoire, les institutions et les comportements ne furent pas tout à fait ceux d’une Force Tranquille – et ses fastes musicaux du XVIIe. Et célèbre à travers les œuvres de Giovanni Gabrieli une certaine conception de la musique, plus officielle à sa façon, ou moins intime .En tout cas, plus expérimentale, mais nous dirions technologique, en songeant aux possibilités offertes par la structure architecturale de la basilique Saint Marc , et ses espaces somptueusement étagés, en réponse permanente d’une tribune à l’autre. Stéréophonie, multiphonie, voyage des sons, tous ces concepts du XXe et du XXIe furent « inventés » là, et le nom des Gabrieli s’inscrit en lettres éblouissantes dans l’histoire musicale et de ses « applications » à la modernité.

L’oncle et le neveu, la procession en triomphe
Car deux Gabrieli il y a… L’oncle, Andrea (1520-1586), et son neveu, Giovanni (1557-1612). Tous deux, il est vrai, traits d’union entre la polyphonie et les nouveaux styles, de la Renaissance et du Baroque. Mais lui c’est lui, et moi c’est moi, aurait pu commenter Giovanni, « plus grave et moins exubérant » que l’oncle. Il n’empêche que l’un et l’autre s’identifient – et les Vénitiens avec eux – à ce croisement génial du sonore dans l’espace sous les cinq coupoles, aux instrumentistes et aux chanteurs qu’on peut installer dans les tribunes (ne pas en oublier les orgues !), à toute une dialectique de l’écho, de la question avec ou sans réponse. Ce qu’apporte plus particulièrement le neveu, ce sont les recherches sur les timbres – la spécificité des cuivres et des cordes – , et la profondeur de l’expressivité qui conduit à la définition et la réalisation d’une poétique musicale. On scrutera tout cela, chapelle de la Trinité – bien sûr, les tribunes à arcades le long de la nef se prêtent particulièrement aux expériences du sonore en croisement horizontal et vertical – , à travers les 12 canzone, motets et concertos qui figurent au programme. Le concert est ouvert par une « andate in trionfo », procession qui menait du Palais des Doges à la Basilique, via les quartiers : à la Trinité, ne pourrait-ce être de la rive gauche du Rhône, de la Saône, de la colline qui prie ou de la colline qui travaille qu’arrivent les processionnaires ? L’imaginaire est aussi le domaine vénitien par excellence, et les spectateurs ne manqueront pas de se reporter aux tableaux qui, de Carpaccio à Guardi – et pour l’époque des Gabrieli, entre Tintoret et Véronèse – sont le récit même de la lumière vénitienne, à nulle autre pareille. La Fenice française et son mentor, le cornettiste Jean Tubéry, sont les maîtres incontestés de la mise en espace sonore, spécialistes de cette période dans la splendeur des timbres et el rayonnement de couleurs visuelles tout autant qu’auditives.

13 œuvres de Giovanni Gabrieli (1557-1612) par La Fenice (Jean Tubéry). Chapelle de la Trinité, même programme le mercredi 12 et le vendredi 14 décembre à 20h30
Information et réservation T. 04 78 38 09 09 ou www.lachapelle-lyon-org

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