dimanche 4 mai 2025

Boris Berezovsky, pianiste virtuose. DocumentaireArte, Maestro. Dimanche 1er avril à 19h

A lire aussi

Boris Berezovsky
Pianiste virtuose

Maestro.
Dimanche 1er avril 2007 à 19h

Documentaire-portrait. Réalisation: Holger Preube et Claus Wischmann. 2006, 42 mn

Y aurait-il un côté Dostoïevsky chez Berezovsky? Boris fumeur, Boris joueur de poker ou attablé à la roulette, cherchant à réaliser ce qu’on attend de lui, ce qu’il souhaite aussi pour lui-même (même s’il sait qu’il est quasiment impossible de gagner dans un casino): « jouer juste ». « Les cartes sont comme la musique: les règles sont toujours les mêmes, mais le résultat offre des possibilités toujours différentes« . Aucun concert, même pour une même oeuvre, n’est semblable au précédent. Tout est toujours différent. Libre à chaque fois, pour une même partition de varier les plaisirs et les angles de lecture : privilégier la ligne de basse, ciseler le relief de la mélodie, s’appuyer sur la voix de remplissage…
Le pianiste russe est un virtuose du clavier. Et il nous le montre dans une transcription pour main gauche, composée par Leopold Godowsky d’après Chopin. Eloquente autant qu’époustouflante démonstration de pure virtuosité à mano sola!

Jouer du bout des doigts
Le portrait de Preube et Wischmann suit l’artiste tout au long de ses très nombreux concerts dont la fréquence impose à l’interprète une discipline régulière. « Au fond, je suis un être assez indiscipliné: le nombre des concerts que l’on me demande partout dans le monde, de Londres à Paris, à Bruxelles et en Russie, – ce qui est en soi assez extraordinaire-, m’impose de travailler mon jeu tout le temps, et parfois la nuit« . Le Noctambule aime jouer dans les boîtes à jazz car l’improvisation est au coeur de son propre travail. « Dans le classique, vous pouvez ménager une place importante à l’improvisation. Bien sûr il y a des compositeurs qui nous imposent un cadre plus étroit mais prenez par exemple Chopin. Il permet à l’interprète une palette d’options très large. Ce qui est bien sûr dangereux. En terme de souffle, de phrasé, d’accent, tout est là encore et toujours différent. »
Celui qui aime jouer du bout des doigts parce qu’il connaît presque intuitivement chaque partition, sait ce que la virtuosité signifie… en travail, en assiduité digitale. Sans omettre, l’enjeu esthétique et philosophique de chaque oeuvre.
En répétition avec l’Orchestre Symphonique de l’Oural, sous la direction de Dmitri Liss, avec lequel le pianiste enregistre une grande partie de son répertoire, de Chopin à Tchaïkovsky, sans omettre Aram Khatchaturian (magnifique second mouvement du concerto pour piano), Boris Berezovsky ajoute qu’il est au sommet de ses possibilités. Et qu’après 50 ans, il n’aura pas cette facilité technique des doigts qui le porte actuellement. L’interprète précise devant la caméra sa pensée musicale, sans réserve, de façon claire, carrée, construite… comme son jeu. Passionnant.

Crédit photographique
Boris Berezovsky (DR)

Derniers articles

CRITIQUE CD. RACHMANINOFF : Concerto n°3 / Yunchan LIM, piano (Van Cliburn Competition 2022) – Fort Worth Symphony, Marin Alsop (1 cd Decca classics)

Virtuosité libre qui paraît improvisée, tempérament et clarté, élégance et aussi jeu voire facétie poétique… ce 17 juin 2022...

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img