dimanche 4 mai 2025

Claudio Monteverdi, Orfeo (1607) Mezzo, du 24 mars au 13 avril 2007

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Claudio Monteverdi,
Orfeo
(1607)

Le 24 mars 2007 à 20h45
Le 25 mars 2007 à 13h45
Le 3 avril 2007 à 15h45
Le 6 avril 2007 à 3h45
Le 14 avril 2007 à 15h45

Opéra en 1 prologue et 5 actes, créé le 24 février 1607 à Mantoue. Livret : Alessandro Striggio. Les chanteurs et l’Orchestre du Nouveau Studio de l’Opera de Lyon, direction musicale : Philip Pickett, mise en scène : Antonio Latella, costumes et scénographie : Emanuela Pischedda. Lumières : Giorgia Cervesi Ripa. Réalisation : Stephane Lebard. Production de 2004. 2h30mn.

L’Orfeo, aboutissement esthétique des premières manifestations florentines du genre lyrique, est considéré par l’unité et la cohérence de sa forme et de sa construction comme le premier opéra de l’histoire musicale.
2007 marque ainsi les 400 ans de l’opéra, genre flamboyant qui n’a jamais connu un tel engouement dans le monde. Besoin de merveilleux, scène critique sur les désordres psychiques d’une humanité qui ne sort pas des scénarios freudiens, divertissement bourgeois, expression extrêmiste et radicale de la passion, l’opéra est tout cela à la fois. Sur le plan artistique, il opère une fusion stimulante entre les arts (le chant, la danse, le théâtre, la musique: tout y concoure pour la magie et l’enchantement du spectateur. Son principe est un mensonge mais son résultat, un tour de force.
Ainsi, en illustrant le pouvoir du chant d’Orphée, capable par son art d’émouvoir jusqu’aux dieux des enfers, et de libérer de la mort sa promise, Eurydice, Monteverdi nous dévoile une vérité plus effrayante: l’homme possède son destin. Il ne dépend que de lui de triompher s’il sait maîtriser ses passions.

Que penser de la prodution lyonnaise?
En 2004, Serge Dorny directeur de l’Opéra de Lyon, présente le travail de la classe des élèves de son « studio-opéra », un cycle de professionnalisation de jeunes chanteurs qui pendant 3 mois, et sans interruption, (« à la façon de la Star Ac », ce n’est pas nous qui le disons!) ont suivi l’enseignement et les stages de perfectionnement des « professionnels »: en l’occurrence ceux du metteur en scène Antonio Latella et du chef Philip Pickett. Le projet est passionnant, l’intention noble et formatrice pour de jeunes apprentis musiciens et acteurs, désireux d’éprouver leurs capacités personnelles et étendre leur expérience du travail d’équipe.
Le résultat, en dépit de l’enthousiasme affiché par Eve Ruggiéri (qui présente, interroge entre les actes, les interprètes), se montre plutôt décevant. Orfeo est transplanté par un Latella déconstructeur et provocant, dans le monde plus délirant et vulgaire que fantasmatique, de Lewis Caroll et de son » Alice au Pays des Merveilles ». Ici, l’Espérance est une femme lapin (on appréciera le parallèle et sa pertinence), la tenue des acteurs reste figée, les mouvements statiques, sous une lumière froide, dans une salle de théâtre avec ses loges qui est une sorte d’arène. Les chanteurs manquent encore d’aisance et de souffle. Même sur le plan scénique, les options théâtrales et les références visuelles ont des airs de déjà vu. Le frisson se fait exceptionnel… Dommage.

Approfondir
Lire notre dossier « 2007: les 400 ans de l’Orfeo de Monteverdi« 

Illustration
Gustave Moreau: Orphée pleure Eurydice (DR)

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