jeudi 8 mai 2025

Parsifal’progress. Richard Wagner, ParsifalMezzo, le 22 février 2007 à 3h50

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Richard Wagner,
Parsifal


Le 22 février 2007 à 3h50

Documentaire. Réalisé par Reiner E. Moritz, Opéra de Baden Baden, 2004. Mise en scène: Nicolas Lehnoff. 52 mn.

Religion, combien de crimes ont été commis en ton nom? A l’heure où le terrorisme se répandau sein des démocraties évoluées, sous le feu de fanatiques religieux, l’éclairage désacralisant qu’apporte le metteur en scène Nicolas Lehnoff ne manque pas de nous troubler par sa pertinence et d’interroger sur le plan musical, le mythe de Parsifal. Déclin et usure d’une société maudite, qui ayant perdu le sens profond de la vie et de l’homme, poursuit l’observance de rites qui ne fonctionnent pas… Surgissement d’un « idiot » aussi beau que naïf qui apporte le salut de ce monde perdu… En Parsifal, Lehnoff voit l’élu, pur, innocent qui découvre l’histoire de chaque être rencontré dont l’histoire est une péripétie de fautes, de crimes, de frustrations haineuses: Klingsor et ses filles fleurs expriment le pouvoir de la magie noire, celle qui veut détruire la pureté; Amfortas, déchiré par une plaie jamais fermée et les chevaliers du Graal, expriment l’éclat qui a pâli de la magie blanche, laquelle tourne à vide. Kundry est prise entre ces deux forces antagonistes condamnées à s’autodétruire.
Chacun des chanteurs témoigne de son personnage. D’autant que tous, en particulier Matti Salminen (Gurnemanz), Thomas Hampson (Amfortas) ou Waltraud Meier (Kundry) ont déjà éprouvé leurs aspects respectifs pour les avoir chantés à de nombreuses reprises. Et avec quel engagement! Devant la caméra de Moritz, Nicolas Lehnoff explicite son point de vue: il insiste sur le personnage salvateur de Parsifal dans lequel il voit un élu, celui qui indique un autre avenir pour une humanité exsangue, déchirée par l’antagonisme des religions. Et si, selon son point de vue, le sort de l’humanité dépendait de la faculté des hommes à bâtir un nouveau monde sans l’impasse des religions? Passionnant. Le montage fait alterner témoignages des interprètes et de l’équipe de mise en scène, avec de nombreux extraits de la production présentée sous la baguette de Kent Nagano à l’Opéra de Baden Baden en 2004. Dommage que manquent les sous-titres sur chaque extrait lyrique: la compréhension des situations clés en aurait été facilitée.

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