Télé de fêtes : concerts et programmes du NOUVEL AN 2017. Que voir sur le petit écran, que faut-il ne pas manquer pendant les fêtes ? Et si vous manquiez la première heure de diffusion à l’antenne, n’oubliez pas l’option REPLAY pour visionner vos programmes fétiches, à l’heure de votre choix. ARTE, FRANCE2 et FRANCE3 nous régalent pour les fêtes de fin d’année. C’est un marathon télégénique et musical qui chaque année satisfait nos envies mélomanes. Voici le meilleur de la télé : ballets, docu sur Cendrillon, concerts, opéras, plateau inédit, grands invités… Sélection télé par CLASSIQUENEWS : aujourd’hui samedi 31 décembre 2016, dimanche 1er janvier 2017 et le 6 janvier suivant.
Samedi 31 décembre 2016
18h40
Concert des 3 ténors : inédits
Dans les années 1990, les ténors vedettes : Placido Domingo, José Carreras et l’immense Luciano Pavarotti, aux tempéraments idéalement distincts, se produisent en concert, fusionnant leur timbre ardent, passionnés, lumineux. Né en 1990 dans les thermes de Caracalla à Rome au moment de la coupe du monde de football, le trio ainsi formé, qui s’intitule « Les 3 ténors » remporte un succès immense et persistant tout au long de la décennie. Sur les 30 concerts organisés, 6 ont fait l’objet d’une captation télévisée. EN voici le best of, les « inédits » enfin révélés. Durée : 1h.
20h : Venise, saison morte et eau montante
Documentaire : Venise en hiver. La lagune sous la neige déploie sa fascinante beauté mortifère, monde suspendu entre ciel et mer aux allures de cité idéale embrumée. Le magazine évasion découverte, « 360° GEO » s’intéresse à en analyser la beauté spécifique où pèse aussi dans des images insolites, la vie quotidienne des vénitiens, éprouvés par des conditions climatiques qui changent leur ordinaire… car souvent en novembre et décembre c’est la pluie qui s’invite ; le film, trop court, suit la vie hivernale de deux vénitiennes confrontées en janvier à la montée cyclique des eaux (aqua alta) : ainsi deux profils se précisent, pendant la morte saison : Lorenza Mariutti, une policière qui patrouille en canot, et Tiziana Terzi, une ordonnatrice de pompes funèbres, témoin direct d’une ville qui s’éteint. Durée : 43 mn (2014).
Dimanche 1er janvier 2017
Pour célébrer le premier jour de l’an neuf, et toutes les espérance que le passage à un cycle nouveau autorise, Arte nous présente 3 rvs incontournables. D’autant mieux programmés que leur heure de diffusion respectives permet entre deux, de suivre l’incontournable de la journée, le Concert du NOUVEL AN A VIENNE (le vénézuélien Gustavo Duhamel, le plus jeune maestro à réaliser ce concert, dirige les Wiener Philharmoniker) sur France 2, de 11h à 13h environ…
5h : les adieux de l’étoile Nicolas Le Riche
Pour les couches tôt : soirée exceptionnelle Nicolas Le Riche : les adieux de l’ex étoile de l’Opéra de Paris est l’occasion des spectacle exceptionnels, riche en clins d’yeux, références à ses complicités avec de nombreux autres solistes ès mérite… Ainsi Nicolas Le Riche met fin ce 9 juillet 2014 à 42 ans, après 30 ans de carrière dont les bons prodigieux continuent d’émerveiller les jeunes danseurs parmi les plus prometteurs de la nouvelle génération de danseurs mâles : «Il bondit comme un tigre, vole comme un ange et atterrit en chat», résume son ami le comédien Guillaume Gallienne. Nicolas Le Riche compose un programme où il rejoue les grands rôles qui l’avaient révélé, confirmé, couronné : Les Forains, Le Jeune homme et la mort, entre autres, soit deux ballets de Roland Petit où la grâce aérienne du danseur étoile avait saisi les spectateurs ; à ne pas manquer non plus son duo avec Sylvie Guillem, sa partenaire favorite, dans une courte séquence d’Appartement du suédois Mats Ek, puis Boléro de Ravel (chorégraphie de Maurice Béjart), où sa virilité athlétique et féline s’affirme avec un naturel irrésistible. Invités : le chanteur Matthieu Chedid, le comédien Guillaume Gallienne.
Télé. France 2. Direct, Concert du Nouvel à Vienne, dimanche 1er janvier 2017, 11h. C’est depuis des décennies “Le” rendez-vous planétaire immanquable pour fêter le passage à l’an neuf et donc le premier jour 2017. CONCERT MAGIQUE POUR TEMPS DE CRISE… Les années se suivant, le pire nous est promis car le déni collectif en matière de désastres économiques, humanitaires, écologiques, climatiques est aussi tenace et croissant que les menaces se multiplient, partout, sur tous les fronts, en particulier depuis 3 ans. Sans omettre le péril terroriste qui malgré la berceuse lénifiante des politiques, a réussi à saper peu à peu le socle républicain des démocraties européennes (pas moins de 13 menaces auraient été défaites grâce à l’état d’urgence en France, rien qu’en 2017)… Où va le monde ? Où va la société humaine ? Questions vaines en réalité, car la question la plus juste demeure à présent : quand la civilisation et l’humanité vont-elles périr sous l’activité des monstruosités que nous avons nous mêmes produit ? Il faudra que le mouvement populaire soit fort et puissant, unanime même… pour faire bouger les lignes, d’autant que le temps nous est compté. Voilà la face sombre et pourtant réaliste de l’avenir.
PAUSE VIENNOISE de 11h à 14h… Pour rompre le fil de l’inquiétude, ne serait-ce qu’un instant, passons-le à Vienne, ce 1er janvier 2017, en direct du Musikverein : la sainte et divine musique, celle majoritairement des Johann Strauss père et fils, servie par leurs meilleurs ambassadeurs, – les instrumentistes du Wiener Philharmoniker, pourra nous écarter de toute dépression : insouciance, ivresse, légèreté (et coupes de champagne évidemment), mais finesse et subtilité… tout est élaboré depuis les Valses viennoises et les opérettes des compositeurs précités, pour nous divertir. Divertir mais pas nous tromper. Un temps de célébration pour mieux mesurer à présent les gestes à réaliser pour sauver notre monde, en perdition. A chacun de faire sa part.
Pour l’heure qui va suivre, le raffinement et l’excellence d’un collectif orchestral prestigieux enchantent les sens. Dans la beauté et la tradition : les contrebasses sont ici et nul par ailleurs, disposées tout au fond de l’orchestre, – alignées, les unes à côté des autres, comme si elles formaient un mur de basses, véritable assise et socle moteur de l’orchestre. Ailleurs, les instruments à cordes les plus graves forment un nucleus latérale, en général à droite du chef. Cette année, c’est le maestro latino à la mode, Gustavo Dudamel (né le 26 janvier 1981) enfant du Sistema au Venezuela (pays qui va si mal actuellement sur le plan économique et social) qui dirige la flamboyante phalange viennoise. Gustavo Dudamel est actuellement directeur artistique de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et directeur musical de l’Orchestre Symphonique Simón Bolívar du Venezuela.
16h50
Dans les pas de Cendrillon… Le mythe est né en Chine au IXè siècle et continue d’inspirer les créateurs du monde entier : compositeurs, chorégraphes, plasticiens… Orpheline de mère, Cendrillon subit la lâcheté de son père absent : la marâtre avec laquelle il s’est remarié et qui a deux filles, lui impose des conditions insupportables : elle devient la domestique de sa nouvelle famille, souillon dans les cendres (de l’âtre dont elle doit assurer l’entretien), et qui lui donne son nom. A l’origine, dans son histoire orientale, attribuée à un lettré chinois de la dynastie Tang et datant de l’an 850, un poisson magique, symbole de fertilité, se porte au secours d’une jeune servante dénommée Yexian. Puis Charles Perrault, s’inspirant lui-même d’un avatar du conte chinois originel, conçu par le Napolitain, Giambattista Basile, réinvente le mythe. Puis au XIXè, les frères Grimm enrichissent encore le sujet dont le symbole incarne la misère d’une jeune fille maltraitée qui prend sa revanche… en épousant le prince. On sait que depuis les propositions des psychanalyste, le syndrome de Cendrillon, à laquelle toutes les jouvencelles de notre époque s’identifient ou se sont un temps identifiées, est devenu un principe universellement reconnu et avéré : ce cliché romantique où toute jeune fille qui se respecte se voit potentiellement épouser le beau prince, ne manque pas de séduire des foules d’admiratrices, mais aussi tous ceux qui remettent en doute cette espérance nunuche. Au delà des lectures féministes du mythe, Cendrillon ne serait-elle pas celle qui s’émancipe ? — durée : 1h21mn.
18h40
Concert du NOUVEL AN à LA FENICE de VENISE
Après le rituel planétaire et indétrônable, soit le Concert du Nouvel An à Vienne, Venise lui emboîte le pas et affiche elle aussi son propre gala de fête pour fêter l’an neuf. Le chef Fabio Luisi dirige ici l’orchestre et les choeurs maison dans un récital de bel canto romantique italien, surtout dévolu dans sa seconde partie (celle que diffuse Arte), à Giuseppe Verdi. La tradition verdienne à La Fenice remonte entre autres à la création de La Traviata, le 6 mars 1853, in loco (et échec cuisant). Nonobstant, l’opéra de Verdi tient l’affiche de ce soir avec le brindisi : air du champagne – idéal pour chanter les espérances de l’année nouvelle : « Libiamo ne’lieti calici », entonné par le choeurs et les deux solistes amoureux, soprano et ténor : en l’occurrence à Venise : Rosa Feola et John Osborn. Le choeur de La Fenice défend aussi ses flamboyantes couleurs chorales en interprétant comme chaque année, l’air des esclaves, hymne à la liberté des peuples opprimés, – manifeste patriotique à l’époque de Verdi (quand l’Italie était sous tutelle autrichienne) : « Va pensiero » extrait de l’opéra de jeunesse, Nabucco. Durée : 1h.
00h40 : Le Corsaire
Ballet de Manuel Legris, 2016, 2h. Directeur du ballet de l’Opéra de Vienne, Manuel Legris, ex danseur étoile de l’Opéra de Paris, signe ici une nouvelle lecture du mythe romanesque légué par Lord Byron. L’écrivain engagé sur la scène politique, imagine un corsaire patriote grec combat la conquête prônée par un sultan turc. La chorégraphie reprend celles conçues par Jules Perrot (1858) et Marius Petipa (1863) qui privilégient les tableaux spectaculaires et féeriques : tempête, labyrinthe enchanté d’un palais des mille et une nuits; c’est avec La Bayadère, chorégraphiée par Noureev, et récemment La Source, restituée par l’Opéra de Paris, l’un des sommets du ballet romantique d’esprit héroïque, rendu célèbre grâce à plusieurs séquences particulièrement réussie : la jardin animé, pas de trois des odalisques; ou le pas de deux, que réalisèrent en leur temps, les légendaires Rudolf Noureev et Margot Fonteyn dans les années 1960. Manuel Legris rend plus clair la trame romanesque et aventureuse : le corsaire Conrad enlève Medora, vendue en esclave sur les marchés turcs. Le héros provoque une mutinerie parmi les corsaires, semant une belle pagaille au sein du Palais du Pacha. Dans l’histoire de l’Opéra de Vienne, ce Corsaire version Legris 2016, incarne la réussite de la belle danse, virtuose et esthétique à Vienne, grâce au transfert du style français, réalisé par Manuel Legris dans la capitale autrichienne.
A VENIR vendredi 6 janvier 2017, 20h55 : Fauteuil d’orchestre avec Renaud Capuçon, violon. Volume II du magazine musical « Fauteuil d’orchestre » présenté par un poids lourd des talk show dans les années 1980 : Anne Sinclair, présentatrice mélomane, – après un premier opus (un rien compassé et plutôt formellement trop lisse) dédié au baryton mythique Ruggero Raimondi (le Don Giovanni du film de Losey d’après Mozart), tente une immersion dans les mondes personnels du violoniste français Renaud Capuçon… Sur France 3. Au delà de son contenu et de la forme choisie, saluons l’audace du service public de programmer un programme 100% musique classique en prime time.