mardi 19 mars 2024

Livre, compte rendu critique. Les grands topoï du XIXe siècle et la musique de Liszt (sous la direction de Marta GRABOCZ – éditions Hermann)

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les-grands-topoi-du-xixe-siecle-et-la-musique-de-liszt.jpgLivre, compte rendu critique. Les grands topoï du XIXe siècle et la musique de Liszt (sous la direction de Marta GRABOCZ – éditions Hermann). L’étude des topoï littéraires, musicaux ne cesse de nourrir de façon décisive l’évolution et les apports de la recherche depuis les années 1990. Il s’agit donc de rétablir la création musicale et l’écriture dans son contexte culturel, et donc la création musicale, la pensée des compositeurs au sein des grands courants d’idées à leur époque : les courants esthétiques, les styles, les succès livresques, les tendances de la pensée philosophique, les grands courants d’opinions sont désormais des marqueurs qui ont directement ou indirectement influencé ou marqué l’inspiration, la sensibilité du créateur, … en l’occurrence Franz Liszt, d’autant plus qu’il est compositeur et aussi interprète, figure sensible, éponge créative, capable d’absorber et de réinterpréter les dits « topoï » qui marquent son époque… vaste et passionnante étendue du spectre de recherche.
L’ensemble du corpus ainsi regroupé constitue le contenu de cet ouvrage collectif plutôt riche et très passionnant ; c’est aussi la concrétisation d’un cycle d’études réalisées à travers 3 colloques simultanés en France, en septembre 2011 : Rennes, Dijon, et … Strasbourg dont le sujet central était justement le titre de ce livre : « Les grands topoï du XIXe siècle et la musique de Liszt ».

Ainsi plusieurs sociétés savantes et groupes de recherches internationaux se sont penchés sur l’élaboration d’une méthode de recherche en littérature et en musique fondée sur la connaissance des « lieux communs » – les fameux topoï, « piliers » / « emblèmes » des idées majeures propre à la période.
Parmi les topoi, excellemment exprimés, ici, celui du « Sublime négatif », « explicité » développé dans le roman à succès de Senancour, Oberman (paru en 1804), et que Liszt  comme beaucoup d’artistes à Paris en 1833 remarque, distingue, « absorbe ». Ses années de Pèlerinage en témoignent précisément. Ils éclairent ce que Liszt, pianiste-compositeur a compris et saisi du grand vide philosophique ainsi cristallisé… Ainsi les contributions de ce collectif nous éclairent sur le panorama et le contexte intellectuel et esthétique de la période où créa et vécut Liszt. La grande question lisztéenne du sens de la vie se précise à l’aulne du mythe Faustéen : ombre et lumière, damnation et rédemption, malédiction et élévation… Parmi les chapîtres passionnants de cette somme qui ne l’est pas moins : soulignons en quatre.
Liszt et le sublime négatif de Senancour (Béatrice Didier) ; Variations sur la Loreley / Construction et fonction de la narration dans le lied romantique (François-Gildas Tual) ; « Gretchen, Zerlina and Leonore / Variations on Gretchen for the Faust Symphony, en anglais (Yusuke Nakahara), éclairant de façon significative la IIIè partie intitulée « Présence de la femme et de l’amour dans la musique de Liszt ». Enfin, « Timbre et signification musicale : la spécificité pianistique des topiques dans la musique pour piano de Franz Liszt », par Nathalie Hérold, premier chapitre de la Vè partie du livre, intitulée « Liszt et le piano romantique ». La lecture de ce livre est indispensable pour qui veut connaître et maitriser ce que fonde la singularité esthétique de Liszt à son époque.

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CLIC_macaron_2014Livre, compte rendu critique. Les grands topoï du XIXe siècle et la musique de Liszt (sous la direction de Marta GRABOCZ – éditions Hermann / collection GREAM – février 2018). ISBN 9782705693541 – prix indicatif : 38 € – 170 x 244 mm, 432 pages / 125 illustrations – Parution : 20 Janvier 2018 — Editions HermannCLIC de CLASSIQUENEWS de mars 2018.

SOMMAIRE des 5 parties  :

I. Entre littérature, beaux-arts et mal du siècle (articles de Béatrice Didier, Siglind Bruhn, Mara Lacché, Marta Grabócz, François Decarsin, François-Gildas Tual, Laurence Le Diagon-Jacquin) ;
II. Nouvelle esthétique, nouvelles formes au XIXe siècle (articles de Constantin Floros, Jean-Paul Olive , Bruno Moysan, Claudia Colombati,  Albert Van der Schoot) ;
III/ Présence de la femme et de l’amour dans la musique de Liszt  (articles de Grégoire Caux, Megan McCarty, Yusuke Nakahara, Malgorzata Gamrat) ;
IV. Nature et horizons lisztiens (articles de Bertrand Ott, Michael Eisenberg, Sandra Myers Brow,) ;
V. Liszt et le piano romantique  (articles de Nathalie Herold, Olivia Sham, Tibor Szász, Daniela Tsekova, Panu Heimonen,  Kasimir Morski).

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