mardi 19 mars 2024

Monteverdi en son jardin à BAR LE DUC

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bar-le-duc-12-13-14-mai-2017-festival-MUSIQUES-EN-NOS-MURS-presentation-classiquenewsFESTIVAL MUSIQUES EN NOS MURS, 12,13,14 mai 2017. BAR-LE-DUC (55 / Meuse, LORRAINE) a son nouveau festival. Un cycle musical qui accorde idéalement riche patrimoine de la ville Renaissance et concerts intimiste dont la conception et l’accessibilité ont été conçus pour favoriser proximité et très large public… Musiques en nos murs s’inscirt à présent comme l’événement incontournable à BAR-LE-DUC. Entretien avec son directeur artistique, Benoît Damant : présentation des sites emblématiques, temps forts et spécificités qui rythment un festival conçu comme un parcours enchanté. LIRE notre présentation du Festival Musiques en nos murs à Bar-Le-Duc (55), temps forts, enjeux, ligne artistique spécifique entre patrimoine et programmes musicaux présentés…

 

 

 

Comment se déroule le festival à BAR LE DUC ?

Bar-le-Duc est une ville au riche patrimoine architectural où la ville-haute est un secteur sauvegardé dont une grande partie des maisons et hôtels particuliers construits en pierre de taille sont des XVIe, XVIIe ou XVIIIe siècles. Notre festival souhaite faire vivre et faire découvrir ce patrimoine en investissant plusieurs lieux rarement voire jamais ouverts au public.
L’une de nos caractéristiques, est ce que nous avons appelé les Écoutes-intimes du samedi après-midi (13 mai 2017) ; pendant lesquels des petits groupes d’une vingtaine de personnes se déplacent au grès de 6 concerts et expositions, dans des lieux privés, maisons ou jardins, dont les propriétaires nous ouvrent les portes. L’après-midi se termine dans un septième lieu, un hôtel particulier, autour d’un verre pour un échange entre public et artistes.

eglise_saint_etiennePour les trois grands concerts, nous investissons l’église Saint-Etienne qui date de la fin du XVe et du XVIe siècle. Parmi les œuvres les plus marquantes de cet édifice figurent le fameux « Transi » de Ligier Richier, sculpteur dont le 450ème anniversaire de la mort (inscrit aux commémorations nationales) coïncide avec celui de la naissance de Claudio Monteverdi. Du même artiste, un impressionnant Christ et les deux larrons constitue un prestigieux fond de scène à nos Grands concerts.

Pour le nocturne du vendredi soir (12 mai 2017), l’église Saint-Louis, qui est aujourd’hui essentiellement une salle d’exposition résonnera au son du cornet à bouquin.
Le nocturne du samedi (13 Mai 2017) sera consacré à Salomone Rossi, et ses psaumes en hébreux en particulier, et aura lieu à la synagogue qui n’est plus ouverte que pour les journées du patrimoine.

Nous avons une politique tarifaire très raisonnable pour ouvrir les concerts au plus grand nombre. Deux systèmes de PASS permettent d’entendre 3 ou 5 concerts, et un bon nombre de festivalier a déjà pris l’habitude de réserver pour les 5 concerts d’emblée.

Pendant 3 jours, Bar-le-Duc se met ainsi à l’heure italienne avec l’aide de certains commerçants. Les festivaliers pourront en profiter pour découvrir l’hôtel des postes Art déco, et ses vitraux de Jean Grüber, ou encore deux églises… Saint-Antoine, du XIVe siècle et ses fresques des XIV et XVe siècles ou Notre-Dame, son très beau Christ en croix du XVIe siècle Sans omettre la Vierge aux litanies attribuée à Jean Croq. Ils pourront également déambuler dans la rue du Bourg et admirer les plus prestigieux hôtels particuliers Renaissance de la ville ; comme déguster la spécialité de Bar-le-Duc, la confiture de groseille épépinée à la plume d’oie, appréciée aussi bien de Marie Stuart (dont la mère est née à Bar-le-Duc) que d’Alfred Hitchcock.
Le Musée barrois est situé dans ce qui reste du château des ducs de Bar et ses très belles collections y dialoguent avec l’architecture ; ainsi un bel Orphée de Nicolas de Bar, peintre natif de la ville ayant fait toute sa carrière à Rome, est acquisition récente qui résonne si bien avec Monteverdi (fêté par notre édition 2017). L’an dernier, nous avons donné un concert dans cette salle.

 

 

 

Quels sont les critères artistiques qui assurent à la programmation sa cohérence et sa singularité ?

 

La singularité de Musiques en nos murs est la proximité avec les artistes à plusieurs moments clés de notre programmation. En particulier pendant les Ecoutes-intimes évoquées plus haut, mais aussi les deux Nocturnes de 22h30 qui sont donnés devant un public restreint (une centaine de personnes maximum). Une audience limitée et une ambiance singulière due à l’heure tardive confèrent à ces moments une grâce particulière.
Le principe habituel de Musiques en nos murs, c’est de consacrer un jour à la musique médiévale, un jour à la Renaissance et un jour au Baroque, parce que la ville permet le dialogue avec ses périodes. Mais dès le lendemain de notre première édition qui a eu lieu l’an passé, j’ai travaillé sur la programmation 2017. Il m’est vite apparu qu’en cette année Monteverdi, nous avions matière à de très beaux programmes autour de ce maître au génie protéiforme. Nous avions en particulier la possibilité de montrer et de faire entendre le passage de la Renaissance au Baroque, dans cette période si passionnante de 1560 à 1640 environ où tout bascule.
Nous étions déjà convenus de mettre en valeur la synagogue, aussi un programme autour des psaumes de Salomone Rossi a rapidement semblé incontournable. Il nous semblait également important de faire entendre des madrigaux et de la musique sacrée.

 
 

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Quels sont les 3/4 temps forts de l’édition 2017 ?

 

Pour nos trois grands concerts, nous avons trois créations de programmes.
Le samedi soir, l’Ensemble Cronexos et la superbe soprano Barbara Kusa donneront un programme pour soprano solo et basse continue autour de Monteverdi et de son temps dans lequel on pourra entendre à côté de pièces instrumentales de Frescobaldi, le Stabat Mater de Giovanni F. Sances et le Salve O regina ou le Pianto della madone de Monteverdi.
Le dimanche, la Maîtrise de la cathédrale de Metz dirigée par Christophe Bergossi s’associe à l’Achéron de François Joubert-Caillet pour un programme qui illustre le passage de la Renaissance au Baroque dans l’œuvre phare d’un Monteverdi devenu révérend : la Selva morale e spirituale (Forêt morale et spirituelle). On s’y perdra avec bonheur.
Le festival aura été lancé le vendredi soir par l’Ensemble Enthéos que je dirige, dans un programme présentant l’évolution du madrigal, de sa création sous les plumes de Verdelot et Arcadelt jusqu’à l’explosion du genre avec Monteverdi. Les œuvres de ce dernier constituent un peu plus de la moitié du programme. C’est une histoire subjective bien sûr dans laquelle je montre une filiation entre 5 générations de compositeurs. C’est aussi l’occasion de creuser la littérature madrigalesque puisque parmi les auteurs des textes, on rencontrera les incontournables Petrarque, Guarini, Le Tasse, mais également les plus rares Machiavel ou Michel-Ange. On pourra entendre dans ce programme les célèbres Hor che’l ciel e la terra, le Lamento della ninfa; le Combattimento di Tancredi e Clorinda de Monteverdi, mais aussi de véritables pépites signées Arcadelt, Willaert, de Rore, de Wert, Guesualdo…

 

 

 

Quelle est l’expérience que vit le festivalier à chaque édition ?

 

Nous mettons souvent en avant dans notre communication « Dialogue des musiques anciennes et du patrimoine ». Ce n’est pas qu’une formule. C’est la réalité qui s’offre à tout visiteur de Bar-Le-Duc. D’abord parce que le festival est porté par une association qui travaille sur le patrimoine et qui veut le faire vivre, c’est-à-dire le restaurer et le mettre en valeur. Ensuite parce que cette association est constituée de passionnés qui ont à cœur de faire découvrir leur ville et qui se démènent pour que ces concerts se fassent dans l’ambiance la plus chaleureuse possible. Le festivalier est ainsi réellement invité à une immersion dans la musique qui dialogue avec la pierre, lui répond, lui fait écho.
Les impressions et témoignages qui reviennent le plus souvent de la part des festivaliers sont : « aller de surprise en surprise », « se laisser aller au fil d’une programmation hors des sentiers battus et rebattus, alliant exigence et accessibilité artistique et financière », « découvrir des interprètes rares dont on découvre le travail », « l’alliance des musiques, des références historiques et du cadre patrimonial qui leur font écho ».

Propos recueillis par Alexandre Pham, en avril 2017.

 

 
 

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CONSULTER le programme 2017 et LIRE notre présentation du festival MUSIQUES EN NOS MURS à Bar-Le-Duc.

http://www.classiquenews.com/bar-le-duc-55-festival-musiques-en-nos-murs/

 

 

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