mardi 19 mars 2024

Il Pirata de Bellini (1827)

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4ème Concours Vincenzo Bellini à La Garenne-ColombesFrance Musique, dimanche 18 février 2018, 20h. BELLINI : Il Pirata. A 26 ans, Bellini achève son opéra Il Pirata créé à la scala en 1827 : c’est un triomphe immédiat qui inaugure une série de succès pour le jeune auteur romantique. Défendant sa valeur, refusant de prendre le risque d’une saturation du rythme de travail, Bellini négocie alors une rémunération confortable lui permettant d’écrire sans la contrainte d’un poste régulier. Il Pirata amorce surtout sa coopération avec le librettiste talentueux Felice Romano, avec lequel il concevra encore 6 autres ouvrages dont La straniera (Scala, 1829), Zaira (Parme, 1829, premier échec), I Capuleti e i Montechi (La Fenice, Venise, 1830, qui recycle nombre d’airs de Zaira), … Mort en 1835 en France (Puteaux où il ne reste rien de la maison où il expira), Bellini réussit ce pari fou de faire aimer l’italianità à Berlioz et Wagner ! Outre le legato infini, suspendu des airs belliniens, Verdi admire quant à lui, la perfection de la déclamation d’un jeune compositeur, fauché à … 34 ans.
anna-kassian-chante-imogene-bellini-2013Déjà en 1959 à New York, Maria Callas, bel cantiste légendaire savait ouvrager, ciseler, colorer, nuancer le personnage d’Imogène. Un rôle qui a permis aussi à l’actuelle soprano Anna Kasyan de remporter le premier prix du Concours Bellini 2013 (Paris) : VOIR notre captation vidéo exclusive de l’air d’Imogène. « Voix veloutée et diction claire et incarnée, la jeune diva a tout d’une grande tragédienne bellinienne : le pathétique et la dignité, le style et l’émotivité. La diva relève les défis du caractère d’Imogène (extrait du Pirate) même s’il est l’un des plus difficiles du répertoire, moins par son exigence en agilité vocale, que par le défi dramatique et psychologique qu’il requiert.

http://www.classiquenews.com/video-anna-kassian-chante-imogene-du-pirate-de-bellini-grand-prix-du-concours-bellini-2013/

Dans Il Pirata, Bellini semble surtout s’attacher au portrait d’amoureuse éperdue, digne, blessée, tragique de l’héroïne Imogène, que son destin rend folle. C’est l’époque des prime donne déraisonnées, ivres, âmes chantantes sacrificielles et détruites dont La Sonnambula postérieure (1831) affichera l’éclat fatal dans une fameuse scène … de folie. Mais Imogène conserve cependant cette grandeur princière, cette mesure qui venant de Rossini, se rapproche de la Norma, autre point d’accomplissement de 1831 (également créé à la Scala). Sicilienne, Imogène perd la raison, emportée dans une fresque et un entourage digne d’un Shakespeare forcené, halluciné : elle abandonne toute résistance car l’époux (Ernesto, baryton) qu’elle n’aime pas mais qu’elle a dû épouser pour sauver son père, la brutalise, au moment où son amant Gualtiero (ténor), le chef des pirates, débarque sur la côte sicilienne. Imogène retrouve son ancien amant : mais ils sont surpris par le mari jaloux et tyranique. En duel, Gualtiero tue Ernesto, mais il est condamné à mort : au pied du gibet de son amant, Imogène perd la raison. Dans un climat de guerre civile, l’esprit de la tempête et de la nuit glacée frappe le littoral méditerranée. Déjà le Verdi d’Otello y puise ce goût des choeurs en panique, eux aussi halluciné, qui commentent impuissants mais DIVA meric lalande soprano bellini par classiquenews il pirata imogene Henriette_Méric-Lalandeprésents, l’horreur et la barbarie triomphantes. A la création, sur la scène scaligène le 27 octobre 1827, une triade d’excellents chanteurs défendent alors le nouvel opéra de Bellini : Antonio Tamburini dans le rôle d’Ernesto ; en Imogène, Henriette Méric-Lalande (créatrice du rôle de Bianca dans Bianca e Gernando de Bellini l’année précédente, 1826, puis de celui de Zaira à parme)). Le légendaire Giovanni Rubini incarne Gualtiero. Dans ce trio amoureux et fatal, tendre et tragique, se fixe le poncif de l’opéra romantique dont Verdi reprendra sans ae modifier, l’équation gagnante : soprano et ténor s’aiment, affrontés au méchant baryton. Le propre de Verdi permettra ensuite au rôle assez monolithique chez Bellini, d’acquérir une ambivalence et une profondeur jamais vue avant lui, offrant au « baryton Verdi », une palette de sentiments particulièrement étendue (Stiffelio, Boccanegra, Rigoletto, …).

logo_francemusiqueBORDEAUX, novembre 2017. Dans la version de concert, enregistré à Bordeaux en novembre 2017, s’impose le ténor argentin Santiago Ballerini parfois un peu tendu aux aigus serrés dans le rôle-titre, l’un des plus difficiles chez Bellini pour cette tessiture, exigeant propre au bel canto : legato, articulation, finesse, puissance, nuances. Opéra de Bordeaux / Représentation donnée le lundi 6 novembre 2017

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