Jérémie Rhorer approche le Beethoven des origines...
Chaque mesure résonne comme un pétard fulgurant dont on loue dans sa suite, une onctuosité régénérée des accents dynamiques. Voilà un Beethoven certes dépoussiéré, allégé, d'une précision arachnéenne dont la chair sait se dévoiler opulente, fluide, articulée, palpitante.
Khatia Buniatishvili joue Liszt... L'univers déjà très riche et si affirmé de la jeune pianiste géorgienne se dévoile ici sans effets ni apprêts, sans calculs ni outrance: une sensibilité prodigieusement musicale s'affine, s'élève, se confirme. Le disque est jubilatoire.
Messe à 40 parties séparées de Striggio. Florence, 1560. Robert Hollingworth créée l'événement en s'intéressant à une partition retrouvée à la BNF à Paris. Le chef britannique surprend en nous dévoilant le sens spatial et polychoral d'Alessandro Striggio (circa 1536-1592), diplomate musicien et créateur génial dont la vision rejoint cette liturgie profane qui place l'homme au centre de l'univers...
Revivre une magie passée: tel est l'objet de la reprise d'Atys version Christie - Villégier, initialement créé en 1986 à Paris. Le spectacle par lequel l'opéra baroque a suscité un immense engouement public, profitant surtout à la renaissance (toujours si fragile) des opéras de Lully, est bien l'événement baroque de ce printemps 2011.
Ropartz le symphoniste à Tours: La symphonie n°3 marque un premier aboutissement éprouvé au passage d'un siècle à l'autre. Contemporaine de La Mer de Debussy (1905), l'œuvre est créée aux Concerts du Conservatoire le 11 novembre 1906.; son plan est en 3 mouvements...
Le miracle Nelson...
Nelson Freire s'intéresse lui aussi à l'année Liszt et nous livre un programme admirablement conçu, à la façon d'un paysagiste romantique, entre Caspar Fredrich et Vernet, et dans l'économie d'une palette de plus en plus resserrée, Degas
A star is born... Yuja Wang, nouvelle diva chionise du clavier romantique. La jeune diva du piano montre que, enfin, une étoile chinoise est née et prend son envol avec une musicalité désormais sûre, à mille lieues des clichés du bling bling et du tape à l'oeil clinquant... dont on crédite à tort ou à raison, les pianistes d'origine chinoise...
Falstaff est bien davantage qu'un agitateur vulgaire, dindon d'une farce collective dont il ne comprendrait pas les enjeux ni les interactions sociales. Il y a de la tendresse dans ce personnage qui veut croire encore à l'amour... Bien au contraire, son esprit facétieux se fait pure jubilation des sens; son rire réenchante le monde, et grâce à lui, les individus se dévoilent, se (re)découvrent, accomplissent in fine un travail sur eux-mêmes qui nourrissent non leur haine réciproque...
L'interprète reconnu et célébré des oeuvres de Messiaen, s'intéresse ici à deux créateurs phares du romantisme parisien: Berlioz (né en 1803) et Liszt (né en 1811) qui rappelons fit ses premières classes à Paris, y connut une célébrité grandissante, et comme jeune homme irrésistible, emportant la Comtesse d'Agoult pour un voyage au-delà des Alpes...