Non, Don Quichotte, s’il en est la parodie, ne signe pas la mort des romans de chevalerie mais en est la paradoxale exaltation. Si le Chevalier à la Triste Figure avoue lui-même que le plus célèbre d’entre eux, Amadís de Gaula, de José de Montalvo (1508) l’a rendu fou, cette folie est bien d’amour, et largement partagé, car la carrière du célèbre roman n’en continue pas moins son chemin triomphal...
Non, il ne s’agit pas de Desperate housewives du fameux feuilleton, pas de femmes désespérées au foyer (comme aurait dit Landru), mais de deux femmes, ou plutôt d’une seule, diva hyperboliquement féminine en formes et voix (Brigitte Peyré), l’autre (Alain Aubin) étant de genre indéterminé, homme travesti ou femme extravertie dans le corps d’un homme par sa voix d’alto masculin à diapason féminin.
Le drame de Shakespeare avait déjà inspiré une dizaine d’opéras avant que Bellini, en quarante-cinq jours, n’en compose dans l’urgence cette version pour Venise (1830), utilisant des fragments d’autres de ses œuvres sur un livret de Romani, repris de celui que le librettiste avait fourni deux ans plus tôt à Vaccaj.
Psyché de Lully à Toulon...
Le bel opéra néo-baroque de Toulon, finement restauré, était voué à Lully. Ici, pas de sonnerie aiguë pour inviter les spectateurs à rejoindre leurs places, mais les accords dansants solennels d’une danse de Lully. Voici donc le créateur italien de l’opéra à la française qui entre triomphalement en cette scène comme chez lui
Avec un continuo assuré par Corinne Betirac, clavecin, et Annick Lassalle, viole de gambe, la rayonnante et souriante soprano Lucile Pessey avait la lourde tâche de nous peindre en voix et expressions, ces héroïnes de Hændel, Pergolèse, Rameau, sans oublier la rieuse fille d’une cantate de Bach et peut-être sa femme, Ana-Magdalena...
À semailles de Mars en Baroque, Automne fructueux : le succès du festival désormais rituel du Baroque de mars invitait à offrir une autre saison au public fidèle qui suit maintenant les manifestations du (Centre Régional d’Art Baroque P.A.C.A...
Rosenkavalier à l'Opéra de Marseille (octobre 2009). Dès l’ouverture, cette sorte de galop érotique, frénétique, qui monte au paroxysme et climax orgasmique, dans un spasme de cocorico mâle, puis retombe dans l’apaisement d’une chair comblée qui cherche sa respiration et se retrouve dans l’apaisement d’une sorte de chuchotement masculin et féminin, thème de la Maréchale,...
L’automne se dore à peine mais l’on n’a pas encore oublié les chaudes dorures de l’été finissant et les derniers accords chaleureux des festivals. À Aix, la triomphale exposition Picasso/Cézanne vient de se clore mais un original concert dans la cour même du Musée Granet en avait prolongé les vibrations des coloris en ondes musicales.
Orange 2009. Les chorégies se mettent à l'heure vériste. La tradition a justement lié ces deux opéras courts, le premier, Cavalleria rusticana (‘Chevalerie paysanne’) de Mascagni, un acte, sonnant en 1890 l’entrée fracassante du naturalisme dans l’opéra, le « vérisme » ; le second, deux actes, 1892, Pagliacci (‘Paillasse’) confirmant le succès de cette veine et offrant, avec le personnage emblématique du Prologue, l’esthétique du courant vériste : « personnages de chair et de sang, vraies larmes
Mieux qu'un piano ? Deux pianos. Mieux qu'une sœur? Deux. Quand ce sont les sœurs Labèque, Katia et Marielle, la qualité est assurée dans leur défense sans faille du répertoire pour deux pianos. On connaît leur éclectisme, leur curiosité, leur originalité. Nous en eûmes, sous les ramures chanteuses de La Roque,...