LILLE PIANO(S) FESTIVAL 2020 : 100% digital, les 12, 13 et 14 juin 2020 – Crise sanitaire oblige, le LILLE PIANO(S) FESTIVAL est en 2020, 100% DIGITAL. Le Festival propose tout un cycle de concerts gratuits en direct et en rediffusion sur la chaĂźne youtube et la page facebook de lâOrchestre National de Lille (ON LILLE). Au total sur 3 jours, 30 artistes invitĂ©s dans plusieurs programmes entiĂšrement numĂ©rique. Ce sont 19 concerts en direct ou en diffĂ©rĂ© qui porteront la flamme dâun festival parmi les plus importants de la capitale lilloise. Les performances sont assurĂ©es depuis lâauditorium du Nouveau SiĂšcle Ă Lille mais aussi Brooklyn, Philadelphie, Amsterdam et Bruxelles ! Les musiciens de lâOrchestre National de Lille participent Ă©videment Ă lâĂ©vĂ©nement. Alexandre Kantorow (laurĂ©at du dernier Concours Tchaikovski de Moscou, 2019) ouvre le bal avec un concert dĂšs le 12 juin depuis le Nouveau SiĂšcle Ă Lille… En en clĂŽture, le Concerto n°3 pour piano et orchestre de BEETHOVEN (250 ans oblige en 2020 !), avec l’excellent David Kadouch accompagnĂ© par l’Orchestre National de Lille sous la direction d’Alexandre Bloch (version pour orchestre Ă cordes, car l’orchestre a tenu Ă respecter les mesures sanitaires) : Dim 14 juin 2020, 20h – 20h40.
La programmation complĂšte et les programmes des concerts sur le site de lâOrchestre National de Lille / page dĂ©diĂ©e au Festival LILLE PIANO(S) FESTIVAL 2020, un festival entiĂšrement digital : https://www.onlille.com/saison_19-20/lille-pianos-festival/
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VIVRE EN DIRECT Le LILLE PIANO(S) FESTIVAL 2020
sur Youtube
https://www.youtube.com/watch?v=zTniJB0ZeCc&fbclid=IwAR0WJttJu82PhUC_J6Tu-PUgMeBfx3NUR6nCut-RSKqbclBMPLu0N8I6Hk0
cliquez ici pour suivre le LILLE PIANO(S) FESTIVAL :
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Les 12, 13 et 14 juin 2020, les artistes conviĂ©s par lâOrchestre National de Lille pour son LILLE PIANO(S) FESTIVAL sâinvitent chez vous, pendant 3 jours. Tous les concerts se vivent en direct et en replay sur la chaĂźne YOUTUBE Orchestre National de Lille. Outre la diversitĂ© des programmes et des profils, le cycle Ă©vĂ©nement, Lille Piano(s) festival 2020 est aussi un dĂ©fi technologique comprenant plusieurs captations depuis Philadelphie, New York ou Amsterdam⊠de quoi, avant de pouvoir prendre lâavion, nous donner des ailes. AprĂšs le confinement et alors que les salles de concerts et dâopĂ©ras sont encore Ă lâarrĂȘt, sans public, lâOrchestre National de Lille nous offre un somptueux cadeaux, riche en ivresse et vertiges prometteursâŠ
TEMPS FORTS
Lâouverture du Festival (ven 12 juin) est un temps fort avec un tremplin remarquable aux nouveaux temĂ©praments ; celui de la trompettiste Lucienne Renaudin Vary Ă 20h (avec FĂ©licien Brut, accordĂ©on : rĂ©cital trompette et accordĂ©on) puis Ă 20h30 : rĂ©cital de piano du 1er Prix du Concours international Tchaikovski, Alexandre Kantorow, qui joue Brahms (Ballades et Sonates n°3).
LILLE PIANO(S) Festival 2020 cĂ©lĂšbre Ă©videmment les 250 ans de la naissance de Beethoven : câest un fil rouge qui traverse les 3 journĂ©es. IntĂ©grale des Sonates piano et violoncelle (Jonas Vitaud et Victor Julien-LaferriĂšre : sam 13 juin, 19h (Sonates 2, 4 et 5), puis dim 14 juin, 19h (Sonates 1 et 3) ; depuis Philadelphie, Jonathan Biss joue les Sonates pour piano PathĂ©tique opus 13, n°27 opus 90, n°32 opus 111, samedi 13 juin 2020 Ă 21h30 (1h). En clĂŽture, lâexcellent David Kadouch aborde le Concerto pour piano et orchestre n°3 (concert de clĂŽture), avec lâONL et Alexandre Bloch.
JAZZ
Depuis Amsterdam (Studio 150 Bethlehemkerk), Xavi Torres Trio, ven 12 juin 2020 Ă 19h (durĂ©e : 40 mn) ; puis Ă 22h, mĂȘme jour, rĂ©cital trompette et piano : Erik Truffaz & Estreilla Besson. Depuis New York, le pianiste Dan Tepfer : natural machines, dim 14 juin Ă 21h.
JEUNE PUBLIC
Ciné concert pour les petits (dÚs 3 ans) : « Décrocher la lune » par Ollivier Leroy et Pierre-Yves Prothais, dim 14 juin à 11h. Piano Zolo (Romain Dubois) : concert pour toute la famille, dim 14 juin à 14h
Les « PLUS »
Le Festival a conçu en marge des concerts proprement dits, plusieurs « intermĂšdes », bulles musicales et bords de scĂšnes avec la complicitĂ© dâAlexandre Bloch, François Bou et le compositeur Julien Joubert : ven 12 (18h30 et 22h50), sam 13 (18h et 22h25), dim 14 juin (16h30 et 20h45)⊠A ne pas manquer aussi : un concert Neebiic « avant-ringardiste » avec Ă©lectro et expĂ©rimentations sonores, samedi 13 juin Ă 23h20 (durĂ©e : 1h20) et « Blow up », commande de lâOrchestre National de Lille au compositeur Ăke Parmerud : 15 mn en immersion sonore (ven 12 Ă 23h05, et dim 14 juin Ă 18h puis 22h – HervĂ© DĂ©jardin, metteur en ondes). Enfin ne manquez pas deux ateliers explicatifs « un piano, comment ça marche ? » (ven 12 juin, 10h) – « un orgue comment ça marche ? » (ven 12 juin, 10h30).
PLUS DâINFOS : onlille.com
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Le programme JOUR PAR JOUR
VENDREDI 12 JUIN 2020
Ouverture du Festival
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18h30 > 19h
Présentation du Lille Piano(s) Festival
Avec François Bou, Alexandre Bloch, Fabio Sinacori, Julien Joubert
19h > 19h40
Depuis Amsterdam (Studio 150 Bethlehemkerk),
Xavi Torres Trio (jazz)
20h > 20h30
Récital trompette / accordéon
Lucienne Renaudin Vary et Félicien Brut
20h30 > 21h30
Concert dâouverture
RĂ©cital dâAlexandre Kantorow
(1er Prix du Concours international Tchaikovski)
Brahms : 4 ballades opus 10, Sonate n°3 opus 5 en fa mineur
En replay sur le site de France 3 Hauts de Seine
21h30 > 22h
Jean-François Zygel improvise sur Beethoven
250Ăš anniversaire de Beethoven
(concert repris les sam 13, 20h puis dim 14 Ă 18h30).
22h
Récital trompette et piano : Erik Truffaz & Estreilla Besson (jazz)
22h50
Bord de scĂšne avec les artistes
23h05
Blow up
expĂ©rience sonore immersive imaginĂ©e par le compositeur Ăke Parmerud Ă partir des sept « la « dâun piano⊠Commande de lâONL LILLE Orchestre National de Lille
SAMEDI 13 JUIN 2020
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18h
Bulle musicale
avec Alexandre Bloch et Julien Joubert
18h35 > 19h
Bernard Foccroulle, orgue
De Bull Ă FlorentzâŠ
19h > 20h05
Intégrale des Sonates piano et violoncelle de Beethoven
Jonas Vitaud et Victor Julien-LaferriĂšre (Sonates 2, 4 et 5),
20h > 20h30
Jean-François Zygel improvise sur Beethoven
20h30 > 21h20
Beethoven Night : hommage Ă Beethoven
Paul Lay, piano – impros sur les thĂšmes de Beethoven
21h30 > 22h30
Depuis Philadelphie, Jonathan Biss joue Beethoven : Sonates pour piano Pathétique opus 13, n°27 opus 90, n°32 opus 111
22h25 : bulle musicale
avec Alexandre Bloch et Julien Joubert
22h35 > 23h20
Izvora quintet (Jazz)
23h20 > 23h40
Duo Neebiic – concert Ă©lectro avant-ringardiste
DIMANCHE 14 JUIN 2020
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11h > 11h40
« Décrocher la lune » (Jeune public)
Ciné concert pour les petits (dÚs 3 ans)
par Ollivier Leroy et Pierre-Yves Prothais
14h > 14h30
concert pour toute la famille
Piano Zolo (Romain Dubois)
16h30 > 17h10
Bulle musicale avec Alexandre Bloch et Julien Joubert
17h10 > 18h
Récital Marie-Ange Nguci
Bach / Busoni, Beethoven, Ravel, ScriabineâŠ
18h
Blow up, expérience sonore immersive
18h30 > 19h
Jean-François Zygel improvise sur Beethoven
19h
Intégrale des Sonates piano et violoncelle de Beethoven
Jonas Vitaud et Victor Julien-LaferriĂšre (Sonates 1 et 3)
20h > 20h40
Concert de clĂŽture : Beethoven
David Kadouch aborde le Concerto pour piano et orchestre n°3 lâONL Orchestre National de Lille et Alexandre Bloch (direction musicale).
20h40 > 21h
Bord de scĂšne avec les artistes : David Kadouch, Alexandre Bloch et Julien Joubert.
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COMPTES RENDUS
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LILLE PIANO(S) FESTIVAL Ă©dition 2020, 100% digitale donc se savoure devant lâĂ©cran et en direct sur Youtube. Ainsi est cĂ©lĂ©brĂ© le retour des artistes : ils ont vaincu ce silence asphyxiant qui le tenait isolĂ©s ; ils ont rompu lâĂ©touffoir qui les rendait muets pendant le confinement imposĂ© Ă tous depuis la mi mars. Avant le retour du public dans les salles, tous les concerts 2020 sont retransmis en direct, filmĂ©s pour leur majoritĂ© dans le vaste auditorium du nouveau SiĂšcle de Lille, lieu de la rĂ©sidence de lâOrchestre National de Lille.
VENDREDI 12 JUIN 2020. A son dĂ©marrage, pour ses premiers concerts, le Festival Digital « ose » les mĂ©langes inĂ©dits, entre les rĂ©pertoires et les Ă©poques, les styles et les genres. Dâabord Ă 19h, session de Jazz avec le Xavi Torres Trio (en direct depuis Amsterdam) : – encore un pied de nez Ă lâisolement ! emmenĂ©s par la verve des instrumentistes, on a enfin le sentiment de respirer par grandes bouffĂ©es musicales⊠Le sens de lâimpro et une vraie entente chantante sâĂ©coulent dâun musicien à lâautre : suavitĂ© ronde du saxo, motricitĂ© rythmique de la batterie et piano presque enivrĂ© dont sa nature mĂȘme rappelle la source, ce piano laboratoire dâun Beethoven inspirĂ© par la lyre romantique. Lâauditeur reconnaĂźt la pulsion frĂ©nĂ©tique, gĂ©nĂ©reuse du compositeur ; ses mĂ©lodies reconstruites dans un flux qui marque en ouverture du Festival, un goĂ»t san frontiĂšre, une curiositĂ© multiple pour les mĂ©tissages de couleurs et de timbres.
MĂȘme tremplin inventif aux alliages originaux pour la jeune Lucienne Renaudin Vary et FĂ©licien Brut (20h), sâaccordant de concert dans un duo imprĂ©vu ⊠trompette, accordĂ©on. Pieds nus, dâune belle ivresse, la trompette sâimmisce dans les volutes dâun accordĂ©on lui aussi portĂ© par un pur vent de libertĂ© : un essor Ă deux voix dâune irrĂ©pressible chorĂ©graphie⊠rossinienne (danza / tarentelle en ouverture) ; le clavier Ă bretelles joue des effets de soufflets. FĂ©licien Brut prend le micro : il sâadresse aux internautes ; les deux artistes honorent par leur complicitĂ© rayonnante ce brin dâimpertinente facilitĂ© qui fait la marque des grands instants de musique : jubilatoire entente qui aime aussi Ă©clairer lâĂąme des thĂšmes populaires sublimĂ©s par lâĂ©criture des compositeurs savants. Le populaire, le savant savaient se mĂȘler, sans mesure, avec gĂ©nie. Leur Bartok, grand collecteur de thĂšme folkloriques (Danses populaires roumaines) respire, sâenivre lui aussi, exalte un dĂ©sir gĂ©nĂ©reux dans sa saine rusticitĂ©.
PortĂ©e par le clavier Ă bretelles, aux teintes tĂ©nues, adaptĂ©es, Lucienne RV a ce talent rare de faire oublier la technique pour exprimer lâessence dâune nostalgie viscĂ©rale et toujours dâune finesse musicale Ă lâĂ©lĂ©gance toute française. Et pour finir, rien nâĂ©gale la tendresse millimĂ©trĂ©e de Bernstein : « Maria, Maria » (West Side Story), parfum suspendu dâun amour qui sâest imposĂ© contre la loi de la haine et la barbarie des communautĂ©s rivales. LâaccordĂ©on danse avec la trompette, bel Ă©cho Ă cette MASS tonitruante, Ă©chevelĂ©e dans sa tendresse fraternelle que lâOrchestre National de Lille sous la direction dâAlexandre Bloch ont su nous rĂ©galer en clĂŽture de la saison 2018 – 2019. « My Favorite things », jouĂ© aussi par Coltrane, conclut ce formidable duo dâune musicalitĂ© toute de velours tissĂ© Ă deux voix complices.
On lâattendait avec dâautant plus dâimpatience que son rĂ©cent Premier Prix au Concours Tchaikovski faisait promettre un son et un style ⊠dâexcellence. Le rĂ©cital dâAlexandre Kantorow a exaucĂ© nos souhaits (20h30). Programme tout Brahms ; dâabord les Ballades : gravitĂ© inquiĂšte, secrĂšte, intime, dâoĂč sâĂ©coulent des rĂ©sonances presque insouciantes. Appel au rĂȘve et Ă la nuit. Le pianiste tisse la matiĂšre dâune tendresse affleurante qui fait surgir une contine de lâenfance mais avec une rage qui vainc et organise tout sentiment de nostalgie. La clartĂ© des deux mains Ă©claire la savante alchimie des harmonies, tandis que le jeu se montre Ă lâĂ©coute de tous les chants intĂ©rieurs qui murmurent Ă lâoreille du compositeur dont le goĂ»t de la nostalgie mystĂ©rieuse, presque Debussyste, se rĂ©vĂšle alors, dans ce chant dâune pudeur infinie. Alexandre Kantorow passe dâun climat Ă lâautre, en syncopes trĂ©pidantes, en nuances lovĂ©es dans le mystĂšre ; sa palette explore toutes les teintes et demi teintes du sentiment brahmsien avec une finesse sans dĂ©monstration, un naturel qui Ă©quilibre jaillissements et replis pudiques, fureur Ă peine contrĂŽlĂ©e. Cette maĂźtrise des contrastes qui laisse toujours claire et limpide la matiĂšre de la confession, gagne une Ă©loquence vive, celle dâune digitalitĂ© inscrite dans lâombre et le goĂ»t de lâĂ©vanescence, la rĂ©sonance. Une vaste bĂ©atitude qui enveloppe la derniĂšre Ballade.
Puis câest brillante et affirmĂ©e, lâouverture de la Sonate n°3 (1853) que le pianiste enchaĂźne immĂ©diatement Ă la fin de la derniĂšre Ballade. Alexandre Kantorow en exprime le symphonisme fougueux qui impressionna tant Schumann, Ă Dusseldorf (nov 1853) heureux de reconnaĂźtre en Johannes son hĂ©ritier le plus captivant ; Brahms nâayant que 20 ans lorsquâil la composa. De vaste proportions, Ă la mesure de ce cĆur immense toujours insatisfait, la Sonate de Brahms dure 40 mn, un record dans le genre, comprenant 5 mouvements (Allegro maestoso, Andante, Scherzo, Intermezzo, Finale-Allegro moderato ma rubato). DĂšs lâallegro initial et son arche frĂ©nĂ©tique, Ă la fois, grave et sombre, dâun tragique mystĂ©rieux, le pianiste sait inscrire la vaste entrĂ©e comme une interrogation viscĂ©rale, avec ses lueurs et ses Ă©chos lointains, dâune infinie rĂȘverie. La souplesse et la tendresse du jeu, Ă la fois claires et sobres, articulent la suavitĂ© dâun Brahms amoureux dont la vie sentimentale demeure mystĂ©rieuse, certes ancrĂ©e dans la proximitĂ© de Clara Schumann. LâinterprĂšte dĂ©tecte tous les chants parallĂšles, les Ă©chos, les scintillements dâune partition au flux versatile, dâune richesse Ă©motionnelle immense. En funambule enivrĂ©, Alexandre Kantorow saisit par la profondeur et la gravitĂ© dâun jeu qui sait ĂȘtre toujours clairement structurĂ©. LâAndante dĂ©roule son chant aux trilles mozartiens dâune infinie tendresse. Le Scherzo plus rapeux, sâĂ©lectrise tandis que lâintermezzo est traversĂ© dâĂ©clairs et de spasmes dâune intranquillitĂ© fiĂ©vreuse. Tout le cycle est portĂ© par la grande maturitĂ© et une Ă©lĂ©gance sonore rare. La technique elle permet dâĂ©chafauder une architecture fine, puissante, riche de mille nuances inquiĂštes. Superbe pianisme. RV est pris demain samedi 14 juin 2020 dĂšs 18h⊠RĂ©daction : Lucas Irom / classiquenews 2020.
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SAMEDI 13 JUIN 2020. Nouvelle belle complicitĂ© (qui fait suite aux programmes de vendredi soir), entre le pianiste Jonas Vitaud et le violoncelle Victor Julien-LaferriĂšre ; leur intĂ©grale des Sonates violoncelle et piano de Beethoven, premier volet du cycle aujourdâhui (la suite demain dimanche Ă 19h) dĂ©ploie un appĂ©tit partagĂ©. Les deux instrumentistes affirment la fougue et la vitalitĂ© qui porte le style de Beethoven dont les Ă©lans viriles sâaccompagnent toujours dâune rĂ©sonance plus tendre et amoureuse. On regrette parfois une affirmation trop appuyĂ©e, car la malice et lâĂ©lĂ©gance haydnienne, dans lâesprit typiquement viennois doivent aussi peser et compenser la volontĂ© et lâautodĂ©termination ; mais le souffle, la verve en diable emporte lâadhĂ©sion (Sonates enchainĂ©es 2, 4 et 5). La derniĂšre Sonate sonne plus Ăąpre et moins « sĂ©duisante », un bain bouillonnant dâidĂ©es et de remise Ă neuf du dĂ©veloppement formel. HabitĂ© par lâidĂ©e musicale, la nĂ©cessitĂ© et lâurgence traversent cette partition, Ă©cartant toute les dilutions et tentations juvĂ©niles du dĂ©but.
Puis Ă 20h, place au « MaĂźtre de lâimpro », Jean-François Zygel. Le pianiste montre combien la grille transmise par Beethoven, est proche du jazz. A propos du romantisme, le pianiste improvisateur Ă©claire ce en quoi Ludwig peut ĂȘtre Ă la fois le dernier des classiques et le premier des Romantiques ; la vitalitĂ© nerveuse de Beethoven qui a recueilli des mains de Haydn lâĂąme de Mozart, est-il rĂ©ellement cet impĂ©tueux rĂ©solument romantique dont le rapport au monde est viscĂ©ralement dissonant ? ; ses marches funĂšbres si nombreuses indiquent un crĂ©ateur habitĂ© par lâidĂ©e de la mort. Marche funĂšbre de la 3Ăš, de la 7Ăš symphonie, premier mouvement de la Sonate dite « au Clair de Lune »⊠disent cette obsession permanente. AussitĂŽt lâimprovisateur rĂ©tablit le lugubre beethovĂ©nien, cette conscience de la Faucheuse qui donne Ă son Ćuvre entiĂšre, son rayonnement et sa profondeur singuliĂšre. Sa mĂ©lancolie solitaire. Oui, Beethoven est-il vraiment romantique ? Zygel subtil enchaĂźne et pose la question : car son style dĂ©signe la souffrance et le funĂšbre plutĂŽt quâil ne les exprime : câest un hĂ©roĂŻque théùtral, un tragique au diapason des Ă©vĂ©nements guerriers et de lâĂ©popĂ©e napolĂ©onienne qui ont foudroyĂ© son Ă©poque. La question est posĂ©e : Ludwig est le hĂ©ros de sa propre vie, surtout dans ses concertos pour piano, confrontĂ© Ă la masse orchestrale ; il trĂ©pigne, intranquille et insatisfait : Jean-François Zygel nous immerge derechef dans un matĂ©riau sonore de son cru oĂč la syncope et les fanfares et les sonneries lointaines des trompettes, les marches guerriĂšres Ă©voquent lâesprit dâune Ă©poque Ă feu et Ă sang, celle de Beethoven. VoilĂ qui fait sonner Ludwig comme Prokofiev et Chostakovitch. La quĂȘte dâun Beethoven expĂ©rimentateur et finalement inventeur se prĂ©cise de la mĂȘme façon : Ludwig nâa-t-il pas inventĂ© le genre du Scherzo, moment de divertissement hĂ©ritĂ© des quatuors classiques, comportant sa danse soit le menuet, que Ludwig magnifie en lâĂ©nergisant jusquâĂ la transe rythmique. La sĂ©quence jusque lĂ marquĂ© par le jeu, devient une fulmination dâĂ©nergie. De lâexplication Ă lâexemple, Zygel joue une danse enjouĂ©e, frĂ©nĂ©tique, dâune mĂ©canique hallucinĂ©e⊠un Scherzo dans lâesprit de Beethoven, Ă sa maniĂšre. Lumineuse Ă©loquence.
DĂ©cidĂ©ment, Zygel lâimprovisateur et le pĂ©dagogue sait nous envoĂ»ter comme un magicien pianiste. Ses rĂ©flexions sur la musique et lâĂ©criture de Beethoven demeurent captivantes. Le dĂ©bat est ouvert. Et la session au piano est une excellente maniĂšre de cĂ©lĂ©brer les 250 ans de la naissance du plus grands des⊠Romantiques.
20h30, Paul Lay autre improvisateur, rend son propre hommage Ă Ludwig mais dans une langue et un vocabulaire jazz. Swing somptueux et dâune volubilitĂ© enchantĂ©e, dâaprĂšs Beethoven, grĂące Ă un toucher contrĂŽlĂ©, Paul Lay installe une vĂ©ritable ambiance jazzy qui soigne le son, lâĂ©lĂ©gance rythmique : sous ses doigts, lâimpĂ©tuositĂ© beethovĂ©nienne danse, sâenivre y compris en un Finale aĂ©rien, qui danse avec les Ă©toiles, lâOde Ă la joie, traitĂ© en Ă©clairs, scintillements, crĂ©pitements. Un festival Ă©nergisant.
A 21h30, depuis Philadelphie, Jonathan Biss joue les Sonates de Beethoven : PathĂ©tique opus 13 ; n°27 opus 90 ; n°32 opus 111. La PathĂ©tique est emportĂ©e par une ivresse ardente, Ă©nergique qui ne sacrifie en rien la clartĂ© du geste, parfois fougueux Ă lâextrĂȘme.
Dans le cas de lâopus 90, tout est exprimĂ© avec une intensitĂ© tranchante mais un contrĂŽle technique permanent qui insuffle au dĂ©veloppement, une rage intĂ©rieure, impĂ©rieuse et⊠dĂ©finitive ; lâhĂ©roĂŻsme tragique de Beethoven sây dĂ©verse en un torrent au souffle long, hallucinĂ©. Lâempreinte du fatum sâĂ©paissit, irrĂ©pressible. Le pianiste sâest enregistrĂ© chez lui aux USA, et la prise de son nâa pas cette clartĂ© ni cette prĂ©cision des concerts diffusĂ©s depuis Lille. Nonobstant, lâimplication de lâinterprĂšte est totale : les coups de fatum se font martĂšlement, faisant jaillir un flot incessant de pointes sarcastiques, au bord de la folie, auxquelles le hĂ©ros pianiste oppose une ivresse dansante, la volontĂ© dĂ©terminĂ©e dâen dĂ©coudre puis dâassĂ©ner et de rĂ©aliser son appel Ă la sĂ©rĂ©nitĂ©. Biss aborde enfin lâopus 111 tel une matiĂšre Ă©ruptive. Ultime laboratoire pianistique dâun Beethoven habitĂ© par le sens de la forme, qui sâinterroge sur le sens mĂȘme de lâĂ©criture, lâopus 111 semble placer Beethoven dans les rets dâune fatalitĂ© inĂ©luctable. Lâhomme face Ă son destin: le lion solitaire y exprime comme une confession personnelle sa propre tragĂ©die intime (thĂšme du destin mordant et glaçant) auquel le pianiste sait opposer une danse intĂ©rieure qui porte la trace dâune infaillible espĂ©rance. Le contraste de deux directions sâavĂšre toujours comme ici, bouleversant. Câest un champ de bataille menĂ© avec une clairvoyance inĂ©dite, lâexpression dâune lutte arrachĂ©e Ă la vie elle-mĂȘme, en dĂ©pit dans son cas propre, de son handicap, le plus lourd payĂ© par un compositeur et un musicien : ⊠la surditĂ©. DerniĂšre Sonate, la n°32 est bien le bilan de toute une recherche qui recueille aussi les blessures dâune vie dâĂ©preuves. Biss enflamme son clavier en tensions radicales et contrastes exacerbĂ©s. Y compris dans la seconde partie, ample et long adieu Ă la forme que le pianiste compositeur a chĂ©ri entre toutes. Lâadieu sâĂ©tire, dilate la forme et suspend le temps en une forme interrogative, Ă la fois renoncement et aussi suprĂȘme insatisfaction. Lâamertume le dispute Ă une Ă©tonnante poĂ©sie du dĂ©sespoir. Le pianiste amĂ©ricain questionne lâexpression de la lutte. Puis, conduit jusquâĂ la rĂ©solution de la seconde partie, le flux libĂ©ratoire, temps de fraternisation sans Ă©carter dans lâombre, les doutes amers, et lâivresse de temps intimes dĂ©sormais inaccessibles. MalgrĂ© la faible qualitĂ© sonore de la captation, lâengagement du pianiste suscite lâadhĂ©sion. RĂ©daction : Elvire James.
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LILLE PIANO(S) DIGITIAL 2020
Dimanche 14 juin 2020
17h10
RĂ©cital de MARIE-ANGE NGUCI AUTOUR DE LA FANTAISIE DE BEETHOVEN – Ćuvres de Bach/Busoni – Beethoven – Froberger – Ravel – Scriabine. Fulgurant, mordant et dâune Ă©tonnante intelligence des contrastes, le jeu de Marie-Ange Nguci Ă©coute la matiĂšre, fait surgir des Ă©lans murmurĂ©s dâune poĂ©tique Ă©trange, liquide, suspendue, auxquels rĂ©pondent des dĂ©flagrations tranchantes ; mais il y aussi un impressionnisme sonore qui sâĂ©coule, et des rythmes qui sâentrecroisent et se chevauchent dans un festival Ă©motionnel permanent, contrĂŽlĂ©, scintillant : son Scriabine (Sonate n°5 opus 53) Ă©claire la fabrique des rĂ©sonances et des couleurs du compositeur magicien. Jamais diluĂ©e, ni dĂ©monstrative comme beaucoup, jamais dure mais Ă©vocatrice, la pianiste ouvre large la fenĂȘtre des horizons de lâinouĂŻ. Son Scriabine cisĂšle la fureur des cosmos rugissants comme le plus petit atome sonore.
Câest la mĂȘme Ă©coute intĂ©rieure et un son souverain dans Une barque sur lâocĂ©an de Ravel : aucun doute, la pianiste maĂźtrise le sens pictural de la matiĂšre pianistique ; elle colore par touches, par effets entrelacĂ©s, sculpte chaque inflexion avec un souci du son, admirable. Le toucher est de velours, vĂ©ritable appel au rĂȘve, Ă lâimaginaire, au dĂ©passement⊠une perfection sensuelle qui nâomet en rien les aspĂ©ritĂ©s et la soliditĂ© de lâarchitecture. Le temps et lâespace fusionnent sous les doigts de cette nouvelle enchanteresse du clavier. Lâintelligence des enchaĂźnements souligne combien il y a parentĂ© et continuitĂ© de Scriabine Ă Ravel, deux alchimistes de la matiĂšre sonore.
Majeures aussi Ă lâĂ©coute de ce rĂ©cital Ă©vĂ©nement : lâintensitĂ© du jeu, la clartĂ© de lâarchitecture, lâĂ©coute intĂ©rieure rĂ©vĂ©lant les intentions souterraines en particulier dans la Fantaisie dâun Beethoven qui expĂ©rimente, Ă©coute, murmure, va toujours au delĂ de la sonoritĂ© Ă©noncĂ©e, Ă la recherche des vibrations harmoniques, sublimant le cadre formel. Tout est prodigieusement dĂ©veloppĂ© dans le sens dâune exploration cohĂ©rente ; la digitalitĂ© de lâexcellente jeune pianiste albanaise Marie-Ange Nguci Ă©blouit par la douceur articulĂ©e de son approche, Ă©clairant dĂ©jĂ chez Beethoven, une effusion prolixe⊠dĂ©jĂ schumanienne ; tout sâorganise peu Ă peu, du magma sonore qui bouillonne, vers un climat de tendresse tĂ©nu, Ă©perdu, et toujours amoureusement Ă©noncĂ©. Le style hĂ©roĂŻque de Beethoven se lit directement dans une Ă©criture qui proclame, ivre de sa propre joie. Dâune douceur dĂ©terminĂ©e qui enchante, berce et captive grĂące Ă un toucher rare, idĂ©al.
Son Bach / Busoni est dâune intĂ©rioritĂ© lovĂ©e dans les plis et replis dâune pudeur ornementĂ©e mais en rien maniĂ©riste, tant le jeu reste sobre, dĂ©pouillĂ©, essentiel, direct, et dâune suggestivitĂ© de velours; lâĂ©loquence et la pensĂ©e musicale de lâinterprĂšte lui permettent des passages inouĂŻs entre lâinfini tĂ©nu, murmurĂ© et la solennitĂ© dâune architecture colossale. La vision et le parcours tracĂ©s relĂšvent dâune poĂ©tesse du clavier tant sa maĂźtrise technique et la maturitĂ© esthĂ©tique, le goĂ»t du beau son, lâĂ©vidence de la construction, la sobriĂ©tĂ© surtout dâun jeu rĂ©servĂ© mais incandescent⊠sont fusionnĂ©es, admirables. RĂ©vĂ©lation totale. Une dĂ©jĂ grande musicienne dont la sincĂ©ritĂ© et la pudeur Ă©lectrisent. Certes des signes dâune fĂ©brilitĂ© juvĂ©nile qui montrent encore le chemin Ă parcourir, mais le potentiel est immense. Merci Ă LILLE PIANO(S) FESTIVAL de nous offrir ce tremplin exaltant. AprĂšs tout la vocation dâun festival de piano nâest-elle pas de nous surprendre en nous faisant vivre le grand frisson. Ce rĂ©cital en direct nous en a rĂ©servĂ© lâexpĂ©rience mĂ©morable. A suivre.
Programme
SCRIABINE : Sonate n°5 op. 53
RAVEL : Une barque sur lâocĂ©an
FROBERGER : Tombeau
BEETHOVEN : Fantaisie op.77
J.-S. BACH / BUSONI : Chaconne
VOIR, REVOIR, les concerts LILLE PIANO(S) DIGITAL 2020 ici :
sur la chaine Youtube de lâON LILLE – Orchestre National de Lille
Le concert de Marie-Ange NGUCI :
https://www.youtube.com/watch?v=TpgPGamR-fM
Player vidéo : la journée de dimanche 14 juin 2020, dans sa totalité :
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18h. Parmi les « intermĂšdes » rĂ©jouissant, citons « BLOW UP », proposition Ă savourer les yeux fermĂ©s, formidable expĂ©rience auditive stĂ©rĂ©ophonique Ă Ă©couter avec un casque pour en mesurer la plasticitĂ© spatialisĂ©e, dâune oreille Ă lâautre. Composition : Ă ke Parmerud / RĂ©alisation et mise en ondes : HervĂ© DĂ©jardin
Les afficionados et les nĂ©ophytes avaient le bonheur de retrouver les leçons non moins rĂ©jouissantes du professeur improvisateur Jean-François Zygel (18h30) / « JEAN-FRANĂOIS ZYGEL IMPROVISE SUR BEETHOVEN #3 », 3Ăš et derniĂšre session dâun cycle dont sâagissant de la sĂ©quence dâhier, – samedi 14 juin-, nous avons dit tout le bien, ou comment croiser Ă©coute, Ă©rudition, divertissement.
De mĂȘme, le dernier volet de lâINTĂGRALE DES SONATES POUR VIOLONCELLE ET PIANO DE BEETHOVEN #2 (19h) permet de mesurer lâentente des deux instrumentistes invitĂ©s pour se faire : Victor Julien-LaferriĂšre et Jonas Vitaud, dont lâĂ©coute croisĂ©e a gagnĂ© davantage de prĂ©cision et de naturel dans les deux Sonates (n°1 et n°3) ; câest le chant dâune vitalitĂ© heureuse, oĂč dans le jeu alternĂ©, dialoguĂ© des deux musiciens, sâĂ©coulent et se renforcent lâĂ©loquence frĂ©nĂ©tique, une ardeur toute classique, des Ă©chos lyrique et tendres⊠soit un Beethoven ardent, brillant et profond Ă la fois.
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20h, CONCERT DE CLĂTURE. Lâattente se concentre surtout sur le dernier programme, concert de clĂŽture dâun Festival aussi inĂ©dit que rĂ©ussi : Ă 20h, le 3Ăš Concerto pour piano et orchestre de Beethoven. Ces deux lĂ devaient se rencontrer tĂŽt ou tard et fusionner littĂ©ralement. Entre le chef Alexandre Bloch et David Kadouch, pianiste dont classiquenews suit le parcours depuis longtemps, une complicitĂ© Ă©vidente se tisse ; un bonheur du jeu partagĂ© sâoffre immĂ©diatement Ă lâimage. Et les musiciens du National de Lille (que les cordes) ne se font guĂšre prier.
ImmĂ©diatement se distingue lâĂ©loquence tendre, dâune Ă©lĂ©gance souveraine du premier mouvement dont le soliste exprime entre expressivitĂ©, tension, fluiditĂ©, la volubilitĂ© âŠmozartienne. Cette vision trĂšs articulĂ©e cisĂšle lâintrospection de ce massif que beaucoup aborde plus sec et tendu, plus Ă©pais et minĂ©ral. Le choix du caractĂšre, celui dâune introspection « fiĂ©vreuse » selon les propres mots du soliste, Ă©tait juste.
LâAdagio est le chant dâune paix hors temps, Ă©noncĂ© avec une simplicitĂ© Ă©conome, un naturel sans effet aucun, et aussi une gravitĂ© feutrĂ©e qui Ă©branle toute triomphalisme : lâaccord cordes et piano est ici le plus sĂ»r, amoureusement, tendrement rĂ©alisĂ©. David Kadouch en exprime les vertiges dâune errance (la pĂ©dale) profonde et qui se rattache enfin de sĂ©quence Ă la rĂ©alitĂ© de lâespoir. Le pianiste dĂ©ploie une palette de couleurs, riches et sensibles, dans le sillon de ce quâil a appris en Ă©coutant Daniel Barenboim.
La version pour cordes par quelques instrumentistes du National de Lille, Ă bonne distance les uns des autres, distanciation sanitaire oblige, revĂȘt un symbole fort : le retour Ă la parole des instruments qui sâĂ©taient tu jusque lĂ , hors des salles de concert. Moment suspendu qui nous rappelle le pouvoir poĂ©tique essentiel de la divine musique. Le chef trouve des respirations amples et graves, justes et sincĂšres. Laissant au piano, la vitalitĂ© et lâĂ©loquence du cĆur. Le caractĂšre est bien celui dâune confession dâun Beethoven amoureux, inspirĂ© par une submersion de sentiments dâune intensitĂ© saisissante ; le style du pianiste orchestre de mains de maĂźtre cette immersion pleine de grĂące, puis enchaĂźne lâĂ©nergique Allegro final avec une douceur impĂ©riale, une vitalitĂ© chorĂ©graphique, bondissante et mĂȘme swinguĂ©e que les cordes du National de Lille colorent dâune nervositĂ© ronde⊠toute viennoise. LâhĂ©roisme beethovĂ©nien a ici lâĂ©lĂ©gance presque facĂ©tieuse de Haydn et la sincĂ©ritĂ© de Wolfgang. Lâarchitecture de la partition en sort lumineuse, de la conscience du destin (do mineur) au dĂ©but ; au sentiment de la perte (Adagio), jusquâĂ la rĂ©sistance portĂ©e dans le finale, son espĂ©rance qui porte au triomphe. Câest dire la rĂ©ussite de ce dernier concert qui referme lâĂ©dition 100% digitale du LILLE PIANO(S) FESTIVAL en apothĂ©ose. Sublime conclusion Ă une Ă©dition inĂ©dite technologiquement, indiscutable artistiquement.
Sans embrassades mais sâapplaudissant entre eux, la joie entre les musiciens est palpable. Pour les deux musiciens Alexandre Bloch et David Kadouch, il sâagit de leur premier concert en grande formation (depuis le dĂ©but du confinement). Formidable moment de partage et dâĂ©lĂ©gance, de sincĂ©ritĂ©, de bonheur. MĂ©morable. RĂ©daction : Camille de Joyeuse pour classiquenews.com.
BEETHOVEN, CONCERTO POUR PIANO N°3
Concerto pour piano n°3 (version pour orchestre Ă cordes, arrangement Vinzent Lachner dâaprĂšs la version Ă deux pianos de Franz Liszt)
Piano : David Kadouch
Orchestre National de Lille
Direction : Alexandre Bloch
REVOIR le concerto n°3 pour piano et orchestre de Beethoven
par David Kadouch et Alexandre Bloch, Orchestre National de Lille :
https://www.youtube.com/watch?v=hQX7NdLPQR4
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REVOIR TOUS LES CONCERTS DU LILLE PIANO(S) DIGITAL 2020
sur la chaĂźne youtube de lâON LILLE Orchestre National de Lille
https://www.youtube.com/channel/UCDXlku0a3rJm7SV9WuQtAdw
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