Paris, TCE. Le 23 novembre 2014, 11h. Lisa Batiashvili, violon. Dans son dernier album discographique Ă©ditĂ© chez Deutsche Grammophon et dĂ©diĂ© aux deux plus grands Bach de la famille : Johan Sebastian et Carl Philip Emanuel… (Lisa Batiashvili joue Bach Ă Tsibili…), la violoniste accomplit un nouvel accomplissement dans sa jeune carrière. C’est l’occasion pour la violoniste gĂ©orgienne de cultiver l’art chambriste … en famille, avec son Ă©poux Ă la ville, l’oboĂŻste François Leleux et leurs complices du concert parisien, Wen-Sinn Yang, violoncelle et Peter Koffer, clavecin. L’interprète qui a appris le violon auprès de son père (” le violon est ma langue paternelle ” avoue-t-telle), a remportĂ© le Concours Sibelius il y a presque 10 ans (1995). Second Prix de la compĂ©tition, Lisa Batiashvili âgĂ©e alors de 16 ans a eu la rĂ©vĂ©lation de sa vocation de musicienne : sa carrière a commencĂ© Ă partir de lĂ . En France, sa nouvelle rĂ©sidence, au Théâtre des Champs ElysĂ©es, Lisa Batiashvili rejoint ses complices instrumentistes : ensemble ils jouent le Trio (hautbois, violon et basse continue Wq 143) de Carl Philip, la Sonate en trio pour violon et basse continue HWV 380 de son père Johann Sebastian, sans omettre le contemporain de Johann Sebastian, l’autre germanique cĂ©lĂ©brissime, Haendel dont sont jouĂ©es aussi Sonate en trio pour hautbois, violon et basse continue HWV 380 ; Passacaille pour violon et violoncelle (arrangement de la Suite pour clavecin n° 7 HWV 42,rĂ©alisĂ© par Johan Halvorsen).
Extrait de la critique du cd Bach de Lisa Batiashvili… notre rĂ©dactrice Elvire James Ă©crit :
« … articulation limpide, sonorité ronde et délicatement ciselée, et surtout ici, dans l’esprit évident d’un enregistrement familial, une complicité immédiatement séduisante. Les qualités naturellement chantantes de la violoniste s’affirment dans la superbe Sinfonia en fa majeur extraite de la Cantate BWV 156 : chant des béatitudes inspiré par une certitude inaltérable, – solo originellement pour hautbois, transposé ici pour violon-, une ferveur inextinguible que le violon aux phrasés fruités de l’instrumentiste sait colorer avec la pudeur généreuse et chaude qui lui est propre.
L’assise intérieure et la maturité expressive comme l’élégance stylistique de Lisa Batiashvili se confirme encore dans les 4 mouvements de la Sonate n°2 BWV 1003 pour violon seul : abstraction aérienne du Grave initial, légèreté faussement anodine de la Fugue qui suit ; pudeur sertie de noble fragilité de l’Andante, enfin pure énergie brillante au jeu pur de l’Allegro conclusif…
Le Trio pour flûte et violon du fils Carl Philipp Emanuel Wq 143 témoigne des dispositions de la soliste dans le format concertant, exercice dialogué où s’équilibre naturellement la personnalité des super solistes associés (entre autres Emmanuel Pahud à la flûte)… la jubilation qui naît de l’écriture concertante place ainsi le fils Bach, immensément admiré à Hambourg après son mentor et modèle Telemann, le un génie de l’esthétique classique dont saura se souvenir Haydn et Mozart… ».
Illustrations : © Anja Frers / Deutsche Grammophon