Neuf chapitres
pour une oeuvre inclassable
Un monument encore largement célébré, joué, analysé et qui prolonge comme nul autre, l’héritage de la symphonie haydnienne, son énergie, ses contrastes de dynamiques, son rythme. Mais avec un orchestre décuplé, véhément, et même rugissant tant il porte les idéaux politiques et philosophiques de son temps : les neuf symphonies de Beethoven expriment peu à peu l’émergence d’une pensée musicale et même, l’essor d’une conscience orchestrale comme volonté et affirmation de l’individu. C’est la manifestation d’une ambition jamais exprimée jusque là.
L’intégrale Beethoven par Sir Simon RattleL’actualité discographique de novembre 2006 met à l’honneur les symphonies de Beethoven : un chef au tempérament exceptionnel navigue ici avec un sens supérieur de la direction ; il est vrai qu’il dispose d’une équipe remarquable : Sir Simon Rattle aborde le cycle avec les musiciens de la Philharmonie de Vienne. Emi classics réédite, en novembre 2006, les enregistrements captés sur le vif, à Vienne, en mai 2002.
Genèse
De 1799 (Première Symphonie) à 1824 (création de la Neuvième), la genèse de l’écriture orchestrale Beethovénienne, couvre deux décennies, décisives pour le style romantique comme capitales, sur le plan des idées et des événements de l’histoire européenne.
Tout en reprenant le cadre de la sonate classique, Beethoven crée du neuf dont par exemple, le scherzo qui, ancien menuet de l’époque galante, s’émancipe et devient autonome, réoxygéné en quelque sorte. D’ailleurs, seules les Deuxième et Troisième indiquent le nom de scherzo, quand pour les autres, Beethoven préfère signaler un tempo. La volonté d’embrasser toutes les formes à sa disposition à la mesure de son génie, conduit le compositeur au grand oeuvre, la Neuvième qui élargit l’horizon de cette conscience musicale, qui rehausse la vie humaine, au diapason de la Nature, à l’échelle du cosmos. La dernière symphonie exprime aussi la maturation spirituelle du Beethoven humaniste, qui choisit de conclure son chant orchestral en mettant en musique l’hymne fraternel, l’ode à la joie de Friedrich Von Schiller. Voici une brève présentation du massif beethovénien, brossant en neuf cimes, un paysage de plus en plus grandiose.
Sommaire
Symphonie n°1
Symphonie n°2
Symphonie n°3
Par Jean-Marc Goossens
Par Hugo Papbst
Symphonie n°7
Symphonie n°8
Symphonie n°9
Par Alexandre Pham
Approfondir
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