LILLE, MASS de BERNSTEIN. Dernière ce soir, à 18h30

LILLE, MASS de BERNSTEIN : la conclusion éblouissante de la saison 2018-2019. Dernière ce soir, à 18h30. A Lille, l’Orchestre National de Lille illumine l’année Bernstein grâce à une nouvelle production d’une partition autant méconnue en France que sujet à polémique en Amérique du nord… C’est surtout pour le spectateur de la soirée, une expérience rare, irrésistible et spectaculaire qui témoigne d’un humanisme sincère et directe. Celui du compositeur américain dont le 25 août 2018, marque le centenaire.

Leonard Bernstein construit sa MASS apparemment inclassable, voire indigeste pour certains, comme un manifeste pour l’humanité. En mettant en scène, une parodie de liturgie (avec son choeur d’église et son célébrant : fabuleux baryton Brett Polegato), le compositeur américain met en question la sincérité du rituel et de l’église, en particulier à travers les interventions critiques, acerbes, mordantes (et d’une rare actualité) des chanteurs solistes de « Street chorus » : le chef a réuni un plateau de jeunes tempéraments vocaux d’une très belle tension expressive – cf entre autres le ténor du trope « I believe » / Je crois en Dieu, du Credo, fiévreux, comme brûlé par une urgence irrépressible).
Dans la salle, le spectateur médusé passe du lyrisme introspectif le plus éthéré (a simple song) à la transe collective qui se fait délire débridé défendu, projeté par tous les chanteurs (Agnus Dei, dont le Dona nobis pacem devient séance de fureur déboutonnée hallucinante) : l’expérience est totale et incroyablement bien élaborée.
Bernstein conduit peu à peu l’assemblée (public, plateau, double band : jazz et rock) vers le dévoilement d’un message fraternel : il faut célébrer la vie et la fraternité. N’oublions pas que tout est fragile et ténu : « les choses se cassent si facilement » précise très justement le célébrant.

Au final, on est porté par une partition protéiforme dont la variété formelle (qui emprunte au marching band, au jazz, au rock, à la comédie musicale, mais aussi à Chostakovtich et à Mahler, dans les Méditations d’une profondeur épurée inouïe), mène à une célébration intime d’une portée universelle. Si Bernstein fut croyant, c’est en apôtre de la musique et de la fraternité. La communion admirablement canalisée que nous offre à vivre Alexandre Bloch (notre photo) et toutes les équipes associées sous sa direction, laisse un incroyable sentiment de fierté collective, de cheminement partagé. Quel plus beau cadeau peut offrir un orchestre et son chef pour conclusion à leur saison musicale ? Il reste une date, ce soir, à l’Auditorium du Nouveau Siècle, 18h30. Incontournable.

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vendredi 29 juin 20h
samedi 30 juin 18h30
Lille – Auditorium du Nouveau Siècle

BILLETTERIE EN LIGNE

MASS BERNSTEIN / Direction : Alexandre Bloch
Récitant  : Brett Polegato
Orchestre National de Lille

Street People Ensemble Color
Grand Chœur Ensemble vocal Adventi, Choeur de l’Avesnois, Chœur du Conservatoire de Cambrai, InChorus, étudiants du Conservatoire de Lille et choristes amateurs
Chœur d’enfants Chœur Maîtrisien du Conservatoire de Wasquehal
Chef de chœur Pascal Adoumbou

Plus de 200 interprètes sur scène