vendredi 29 mars 2024

Leoncavallo: Pagliacci, Paillasse Arte, lundi 17 mai 2010 à 22h30

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Ruggero Leoncavallo


Pagliacci
, 1892

José Cura, ténor

Arte

Lundi 17 mai 2010 à 22h30

Opéra enregistré à Zürich en 2010.

Lors de la première en 1892, Paillasse (Pagliacci) faisait un triomphe qui ne s’est jamais démenti depuis. Il suivait de près un autre opéra, Cavalleria rusticana (Pietro Mascagni), et a d’emblée été célébré, à juste titre, comme un chef d’oeuvre de l’ opéra vériste. Le vérisme met en scène les sentiments des gens simples. Paillasse est l’histoire d’une passion, une histoire d’amour et de mort. Les moyens musicaux mis en œuvre sont efficaces, dramatiques, intenses, francs, directs… Avec ce contrastes désormais emblématique: à la violence crue de l’action répond une orchestration subtile et des accents mélodiques somptueux…
Le plus grand ténor italien avant Pavarotti, Enrico Caruso, chante sur le tout premier disque de l’histoire : « Ridi, Pagliaccio ! » (Ris donc, Paillasse !). Ce morceau de bravoure, enregistré en 1902 dans un hôtel milanais, contribua à la célébrité du légendaire ténor, mais aussi à l’immense popularité de l’opéra.

Sur la scène zurichoise, le ténor argentin José Cura dont certains reproche le manque de subtilité et de naturel, s’investit totalement, et donne au personnage central, cette vérité aux accents sincères: être dévoré par la jalousie et le soupçon, Paillasse sur la scène tuera par désarroi, en une scène où le théâtre dans le théâtre précipite l’action et rejoint la réalité la plus tragique. Son masque bleu, bleu du mépris et de la rancoeur exulte et enrage… jusqu’au crime.
Le chanteur a depuis ses premiers rôles en Europe au début des années 1990, suscité l’admiration des spectateurs grâce à l’intensité de ses incarnations… Paillasse et son air fameux font partie de son répertoire: ivre, en proie au désespoir amoureux, il chante sa triste vie, cocu dérisoire d’une vie amère et sordide dont la mort seule est le remède…
Et face à la Nedda déterminée car malheureuse de l’excellente Fiorenza Cedolins, le pauvre bougre détruit se dresse larmoyant, victime définitive de ses passions… En tuant celle qu’il aimait, il se tue lui-même.

En Calabre, vers 1865, une troupe de comédiens ambulants (Peppe
l’Arlequin; Tonio, le bossu…), acteurs de la Commedia dell’arte sont
épuisés de jouer une fausse comédie.
Leur patron Canio ne peut cacher ses soupçons et sa dévorante jalousie
vis à vis de sa femme la belle Nedda que tout un chacun courtise et qui a
depuis longtemps succombé aux avances du beau Silvio.
Tout en jouant Paillasse, le clown dérisoire, Canio saigne mais doit
faire rire: amertume, poison de la haine, instillé et développé par
Tonio qui a essayé plusieurs refus de Nedda, tout conspire dans le coeur
du mari trahi. Son délire manifeste sa lente destruction psychologique
et sa folie bientôt meurtrière…
Dans l’acte II, qui doit être celui de la représentation du soir,
Paillasse assassine sur scène Nedda et son amant Silvio: de comédie et
faux semblants, les planches se font révélatrices des blessures, arène
où s’accomplit la catastrophe…

Ruggero Leoncavallo: Paillasse, Pagliacci. Opéra en deux actes et un prologue de Ruggero Leoncavallo
Direction Musicale : Stefano Ranzani
Mise en scène : Grischa Asagaroff
Avec : Fiorenza Cedolins (Nedda), José Cura (Canio alias Paillasse), Carlo Guelfi (Tonio), Boiko Zvetanov (Beppe), Gabriel Bermúdez (Silvio)
Et le Choeur, le Choeur d’enfants et l’Orchestre de l’Opéra de Zurich
Chef de choeur : Jürg Hämmerli
Réalisation : Nele Münchmeyer (2010, 75mn)

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