mardi 29 avril 2025

Giuseppe Verdi, FalstaffBruxelles, La Monnaie, du 14 au 30 juin.

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Empereur miséreux, bouffon loufoque et même lâche dans la vision de Shakespeare, Falstaff sur la partition de Verdi, synthétise les facettes de l’humanité : cynisme et enchantement. Double aspect porté sur la scène de l’Opéra Bruxellois par le metteur en scène, Willy Decker.

Le metteur en scène Willy Decker aurait eu la révélation de sa mise en scène présentée ici à La Monnaie comme conclusion à sa saison lyrique, dans le métro parisien. « J’étais dans métro… Au milieu d’une foule particulièrement dense, je l’ai vu : imperturbablement perdu dans ses pensées, sa bouteille à la main, égaré dans un autre univers. Un clochard, un mendiat aristocrate. J’avais trouvé mon Falstaff ».

De Paris, l’action s’est déplacée à Windsor, mais on y retrouve l’ambiance suractive d’une foule pressée puisque l’action se passe dans un lieu unique, le buffet de la gare. Falstaff, paria marginal, vagabond noyé dans la masse laborieuse, incarne bien, fidèle à la conception de Verdi et de son librettiste Arigo Boito, cet anti héros social, qui pourtant suscite une indéfectible sympathie. Les contradictions de l’individu, ses renoncements comme aussi ses appétits, sa naïveté surtout (mais qui ne recherche pas à réaliser ses désirs ?) le rendent attachant. Falstaff bouffon? Surtout romantique et même fleur bleue. Il fonce tête baissée dans le piège que lui tendent les femmes de son entourage.

La réussite de la partition repose sur l’équilibre entre deux extrêmes : réalité cynique des scènes où tout un groupe s’ingénie à tromper notre héros, et enchantement des sentiments avoués ou tus, ici ceux d’un Falstaff amoureux malgré ses airs bourrus et loufoques.
L’enchantement prend sons sens dans la scène de la féérie nocturne. Même si chacun est dans le secret de cette mascarade, on sent bien que tous prennent un plaisir évident à jouer et paraître. L’illusion est au coeur de l’oeuvre, et même Verdi disait à l’époque de la composition de son Falstaff, achevé à l’automne 1892, que « Le monde est une farce ».

direction musicale, Kazushi Ono et Peter Tomek (25, 29/6)
mise en scène, Willy Decker, reprise par Sybille Wilson
décors et costumes, John Macfarlane

Sir John Falstaff

Michele Pertusiet Roberto De Candia (20, 30/6)
Ford
Roberto De Candia et Enrico Marabelli (20, 30/6)
Enrico Marabelli (21, 29/6)
Mrs Alice Ford, Ana Ibarra et Michela Remor (20, 30/6)
Mrs Quickly, Elena Zaremba
Mrs Meg Page, Elena Belfiore
Dr Cajus, Lorenzo Caròla
Nannetta, Laura Giordano et Alessandra Marianelli (20, 30/6)
Fenton, Charles Castronovo et Antonio Gandía (20, 30/6)
Bardolfo, Emanuele Giannino
Pistola, Paolo Battaglia

Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie

Bruxelles, La Monnaie
Les 14, 16, 18 (à 15h), 20, 21, 23, , 25, (à 15h), 27, 29, 30 juin à 20
Durée du spectacle : 2h45
Renseignements, réservations : www.lamonnaie.be

Illustration : © Johan Jacobs

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