Gaetano Donizetti
L’Elisir d’amore, 1832
Tours, Grand Théâtre
Les 3, 5 et 7 octobre 2007
Mise en scène: Davide Livermore
Orchestre Symphonique
Région Centre-Tours
Jean-Yves Ossonce, direction
Scène rivale de la Scala, le Teatro della Canobbiana dirigé par Alessandro Lanari, a besoin d’ouvrages intenses et accessibles pour attirer et fidéliser son public. Aussi, lorsque le jeune Donizetti, qui a triomphé avec Anna Bolena en 1830, propose son opéra comique, L’Elisir d’amore, l’oeuvre tombe à pic. La création (le 12 mai 1832) est un immense succès.
Après Anna Bolena, L’Elisir confirme la reconnaissance de Donizetti sur la scène européenne.Lucrece Borgia (1833) puis la série des ouvrages comiques créés à Paris, La fille du régiment, La Favorite le mène vers un statut glorieux quand sa Linda di Chamounix créée à Vienne en 1842 lui fait obteni rle titre de Compositeur de la Cour et Maître de la Chapelle Impériale…
Dans L’Elisir, en plus d’airs somptueux, entre le sérieux et le comique, le compositeur a soigné son orchestration. Plus qu’une farce bien trempée, dans la pure tradition de Rossini et de la scène burlesque napolitaine, Donizetti écrit plusieurs airs pathétiques et intenses, d’une rare gravité émotionnelle, conférant à la douleur du jeune amoureux (Una furtiva lagrima), Nemorino, épris d’Adina, une vérité psychologique et scénique qui fonde toujours la fascination de l’oeuvre. En un subtil jeu de bascule, les deux protagonistes se retrouvent en fin d’action: à mesure que Nemerino gagne en confiance, la fière Adina au début conquérante voire condescendante, fait valoir une fragilité croissante, une sensibilité secrète… Comme dans Tristan et Yseult de Wagner, postérieur (1865), l’élixir est un breuvage magique, qui dévoile la vérité des coeurs, dans le tragique comme dans le comique.
L’Elisir d’amore, opéra buffa en deux actes. D’après le Philtre d’Auber.
Illustration
Gaetano Donizetti (DR)