clavier est né le 5 mars 1991 à Nizhny Novgorod. Il est diplômé de
l’Ecole Gnesin à Moscou où il a suivi la classe de Tatiana Zelikman.
Depuis 2009, il suivait l’enseignement de Sergei Babayan au Cleveland
Institute of music. Martha Argerich avouait en août 2011 pendant la
Compétition moscovite, son admiration pour le jeune pianiste
Daniil Trifonov
Nouveau prince du piano
1er cd Frédéric Chopin chez Decca (parution: janvier 2012)
En concert à Paris, Rendez vous le 21 janvier 2012, salle Pleyel à 20h: concert des lauréats du Concours international Tchaïkvoski de Moscou.
(Daniil avec deux « i ») a remporté le Grand Prix, le Premier Prix et la
médaille du XIVè Concours international Tchaïkovsky de Moscou 2011. Qui
plus est, il a aussi raflé le Prix pour la meilleure interprétation du
Concerto de Mozart. Quelque temps auparavant, il obtenait le Premier
prix et la médaille d’or du 13è Concours Arthur Rubinstein de Tel
Aviv… C’est dire assez l’immense talent de l’interprète ainsi triplement
récompensé, lors d’une compétition parmi les plus difficiles au monde.
Technique prodigieuse mais aussi profondeur, intériorité caressante et
tendresse intérieure font les délices d’un jeu désormais à suivre. Lors
des épreuves éliminatoires, le jeune pianiste a littéralement subjugué
son auditoire et le jury grâce à sa finesse hagogique, la profondeur
articulée du style, le sens des nuances et l’intelligence musicale si
imaginative, ainsi dévoilés et maîtrisés.
Le nouveau dieu du piano a 20 ans
Decca aurait-il déniché « la » perle? Celle que
toutes les majors rêvent de compter parmi ses artistes les plus doués et
les plus captivants… Daniil Trifonov (20 ans) a tout pour lui:
l’heureux vainqueur du dernier Concours International Tchaïkovski de
Moscou (août 2011). Et l’on comprend aisément pourquoi Martha Argerich
ou Nelson Freire, membres du jury ont été immédiatement convaincus par
son jeu lumineux, véloce, jamais creux, d’une profondeur inouïe (écouter
les 3 Mazurkas pour qui en douterait).
Né en 1991, le jeune prodige russe n’a que 20 ans mais
sa sensibilité poétique trouve chez Chopin, les nuances et le mystère
qui manquent à beaucoup de ses confrères voire aînés (lesquels n’ont
plus cet appétit flamboyante du jeu); en octobre 2010, il remportait le
3è Prix du Concours Frédéric Chopin de Varsovie, avec une distinction
particulière quant à sa compréhension intuitive des … Mazurkas. De
fait ce sont bien les 3 Mazurkas opus 56 (en particulier la tendresse,
l’innocence mêlées d’une fulgurante passion, de la n°35) qui soulignent
la maturité musicienne du jeune pianiste.
Le nouveau prince du clavier est né le 5 mars 1991 à Nizhny Novgorod.
Il est diplômé de l’Ecole Gnesin à Moscou où il a suivi la classe de
Tatiana Zelikman. Depuis 2009, il suivait l’enseignement de Sergei
Babayan au Cleveland Institute of music.
Martha Argerich avouait en août 2011 pendant la Compétition moscovite,
son admiration pour le jeune pianiste, capable de tendresse et de feu
démoniaque. Une alliance inimaginable et pourtant redoutablement
convaincante, irrésistible même.
Aux côtés d’Alice Sara Ott, de Ingolf Wunder, de Rafal Blechcaz ou de Yuja Wang
(chez Deutsche Grammophon), Decca accueille ainsi un nouveau
tempérament pianistique appelé à une carrière prometteuse. Pour son
premier album, Daniil Trifonov a choisi Frédéric Chopin, un compositeur admiré et cher (lire ci après notre critique des oeuvres jouées dont la Sonate n°3 en Si mineur op.58);
il avait participé au 16è Concours International Frédéric Chopin de
Varsovie en 2010 où il obtenait le 3è Prix ainsi qu’une distinction
spéciale pour son interprétation des Mazurkas. Déjà en 2010, son exquise
sensibilité avait convaincu les membres du jury d’alors: Martha
Argerich, Nelson Freire, Krzyztian Zimerman.
Remarqué et salué en Italie, Allemagne, Grande Bretagne, Suisse, Canada,
Chine, le jeune russe a encore à conquérir le coeur des mélomanes
français. Défi qui ne sera pas difficile à relever et réussir. Rendez vous le 21 janvier 2012, salle Pleyel à 20h: concert des lauréats du Concours international Tchaïkvoski de Moscou.
Visiter son site www.daniiltrifonov.com

juvénile pleine d’expressivité jaillissante. Même digitalité à vive
allure pour l’Etude qui suit opus 10 n°8 (1829) , laquelle éclaire cet
engagement particulier de la main droite, particulièrement sollicitée:
Daniil Trifonov y déploie une acrobatie volubile étonnante, capable de
sursauts expressifs, de cabrures nerveuses presque agressives, enlevées
avec un panache qui défie la montre. On reste stupéfait par ce brio élégant d’une indéfinissable classe de l’Andante Spianato et de la Grande Polonaise (1838):
le jeune pianiste se distingue a contrario de nombre de ses
prédécesseurs par une tension permanente jamais diluée, ni relâchement
ni baisse d’accentuation, ni cabotinage, ni démonstration: le
balancement hypnotique de l’Andante premier berce et convoque très
justement ce cantabile enchanteur surtout enchanté, porteur de rêves et
de songes personnels. L’allant rythmique sous-jacent, qui écarte
définitivement toute abandon mièvre, renforce la nervosité et l’éclat
crépitant de chaque pièce sélectionnée. Cette position particulière de
l’interprète le détache évidemment des autres pianistes: ici la courbe
émotionnelle et tendre n’empêche pas (à 4’28) un sens singulier des
arêtes vives de l’accentuation, une indéfectible acuité pour l’émergence
soudaine de la Grande Polonaise dont l’interprète aime ciseler les
angles de la structure.
qui affirme la maturité du jeune pianiste: la dernière Sonate de Chopin
composée à Nohant, havre concocté par sa maîtresse George Sand, où il
retrouvait chaque été, l’atmosphère inspiratrice d’une vraie famille.
C’est un été cependant obscurci: Chopin apprend la mort de son père.
Le
premier mouvement d’une tendresse quasi schubertienne fait respirer sa
longue et presque interminable mélodie suspendue, inquiète et
secrète… Le Scherzo est embrasé, fugace, plein d’azur et d’innocence;
le vaste largo s’affirme dans ses teintes nocturnes et crépusculaires,
immersion irrésistible dans l’intériorité, le repli, la pudeur d’où
jaillit le chant italien d’une infinie et flottante nostalgie: c’est le
chant de l’exilé qui vit le lent anéantissement de ses racines,
sentiment de perte vivifié par la disparition de son père. Quant au
Finale, les difficultés galopantes, éruptives voire incandescentes ne
posent aucun souci au jeune pianiste pour lequel, signe captivant,
l’exercice de la virtuosité ne sacrifie jamais la profondeur. Du très
grand art.
renforce l’impression d’immédiateté, de relief et d’instantanéité; vrai
miroir d’un tempérament de lutin prêt à en découdre, sans le fini
parfois trop léché d’un enregistrement studio. Les 3 Mazurkas sont
emblématiques de cette sonorité très orfévrée du jeu de Daniil Trifonov:
écoulement d’une troublante énergie, exprimant toute la richesse
ambivalente de l’écriture Chopinienne, entre basse souveraine (la
mécanique Fazioli et sa sonorité souligne cet aspect à la fois profond
et caverneux, carré et structuré) et mélodie claironnante, d’une finesse
cristalline: l’intelligence de Daniil Trifonov, pris entre des
ceux extrémités, se dévoile sans affectation, en une simple et claire
élocution, laquelle fait merveille dans ce flux versatile, imprévisible
et si proche de l’improvisation, des Mazurkas déjà citées. Album
révélation. Daniil Trifonov.
1 cd Frédéric Chopin à paraître chez Decca, le 16 janvier 2012