vendredi 13 juin 2025

Benjamin Alard, clavecin et orgue. Biographie et discographie

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Benjamin Alard,
orgue et clavecin


A 23 ans, Benjamin Alard (né à Rouen en 1985) est l’un des
clavecinistes français les plus doués et les plus talentueux de sa
génération. Nommé pour les Victoires de la musique classique 2008 (dont
le palmarès final sera proclamé lors d’une soirée télévisée en direct
sur France 3, le 13 février 2008 à 20h), dans la catégorie « Révélation
instrumentale de l’année 2008 », le jeune interprète a déjà publié deux
cds dont les répertoires respectifs montrent l’étendue des possibilités
et l’extrême sensibilité du jeu. Sa passion du clavier et aussi de la
musique ancienne le mène du piano (qu’il joue dès l’âge de 7 ans), à
l’orgue (travaillé avec Louis Thiry et François Ménissier au Cnr de
Rouen), et au clavecin (approfondi auprès d’Elisabeth Joyé à Lisieux,
puis au conservatoire du 7ème arrondissement de Paris). Il rejoint
ensuite les classes de Jean-Claude Zehnder (orgue) et Andrea Marcon
(clavecin) à la Schola Cantorum de Bâle. L’essor de sa carrière de
jeunes soliste se confirme à partir de 2004 lorsqu’il remporte le
Premier prix du Concours International de clavecin de Bruges. En 2005,
Benjamin Alard a remporté le concours pour le poste d’organiste
titulaire du nouvel orgue Bernard Aubertin de l’église
Saint-Louis-en-l’Île à Paris (inauguré par Michel Chapuis en juin
2005). L’orgue parisien de facture allemande convient en particulier à
l’interprétation de Bach.

Discographie
Andreas Bach Buch (1 cd Hortus)

Enregistré en octobre 2005
, l’album constitue pour le jeune claviériste
qui joue clavecin et orgue, comme un florilège conçu à partir du
manuscrit intitulé « Andreas Bach Buch », recueil compilé par Johann
Christoph, aîné de Johann Sebastian, qui y regroupe plusieurs
partitions de son frère cadet, mais aussi de Boehm, de Buxtehude, de
Ritter, de Telemann, de Marin Marais, de plusieurs Italiens, soit près
de cent cinquante pièces. Qu’il s’agisse du clavecin franco-allemand
Philippe Humeau (Barbaste, 2001) ou de l’orgue Rémy Mahler (1999) de
l’église Saint-Etienne de Baïgorry, d’ailleurs parfaitement adapté à l’esthétique
des oeuvres choisies, le jeu du jeune interprète captive par son sens
de la sonorité, de l’articulation et de la dramaturgie. En traversant
la diversité des styles compilés par Andreas (France, Italie,
Allemagne), des registres poétiques (de la pureté orthodoxe Buxtehude aux
mondanités de Marais dont Benjamin Alard nous transmet la transcription
de l’opéra Alcide), l’interprète écarte le brio pour approfondir chaque
oeuvre avec une nature et un tempérament exemplaires: clarté, précision,
éloquence et fluidité digitale caractérisent une approche sensible,
jamais extérieure ni artificielle. Cet album se parcourt avec une
prolixité de tons, de caractères, d’engagements divers et renouvelés.
Voici la confirmation d’un superbe talent à suivre.

Transcriptions pour clavecin (1 cd Hortus)

L’universalité de Bach n’est pas une chose anecdotique. Cet album nous
le montre avec une lumineuse élégance: enregistré en décembre 2006,
l’album regroupe plusieurs transcriptions réalisées par Jean-Sébastien
à partir des oeuvres de Reincken (1643-1722), Vivaldi (1678-1741). Le
claveciniste rouanais détaille, cisèle, mais aussi emporte en poète
chacune des transcriptions avec ce panache orfèvré qui est désormais la
marque de son talent. Si la transcription apporte la preuve de la
circulation des oeuvres et des manières, elle inspire au jeu de
l’interprète, une liberté habitée et jubilatoire. Allemand du nord,
Reincken aime la clarté et l’articulation mais ici réinvesties par le
génie contrapuntique d’un Bach combinatoire et audacieux, deux lectures simultanées auxquelles
Benjamin Alard apporte une fluidité oxygénée, remarquable.
Un degré supérieur est encore franchi dans la transcription pour
clavecin de la Sonate pour violon bwv 1003 de Bach le père, réalisé
probablement par Bach le fils (Wilhelm Friedemann), et celle pour
clavecin d’après le Concerto en sol pour violon et cordes de Vivaldi RV
310: l’agilité du claveciniste recompose la richesse polyphonique et
concertante de l’orchestre ou de l’ensemble initial, mais en plus de la
puissance et d’une assurance qui imposent sa maturité totale, il ajoute cette
finesse et cette élégance du jeu qui se fait poésie et suggestion (andante de la SOnate BWV 964, plage 14).
Voici qu’en quelques transcriptions habilement agencées, s’écoute toute
la pensée musicale d’une époque, telle que pouvait la redécouvrir les
contemporains de Bach, et Bach lui-même à partir de la transcription
comme exercice circulatoire: Suite française, Sonate et Concerto
italiens… Ce nouvel album confirme la voie amorcée par l’Andreas Bach
Buch
préliminaire: la sensibilité du jeune claveciniste rouanais est
indiscutable et s’avère irrésistible.

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