Gurnemanz accompli
Son Sachs contient assez d’humanité et de générosité pour emporter l’adhésion; le Gurnemanz est impérial (avec Domingo en partenaire étonnant!); Reste que les adieux de Wotan à sa chère et tendre Walkyrie Brünnhilde manquent singulièrement d’accentuation, d’incarnation, de subtilité: le débit y est souvent unilatéral sans guère de trouble ou de profondeur émotionnelle.
Mais Marke relève le niveau et son Wolfram laisse envisager dans le futur, quelques jours meilleurs car tout n’est pas perdu. Certes la baguette flamboyante et suractive mais avec finesse de Daniel Barenboim hisse ce récital wagnérien à son sommet; un volet tout aussi passionnant orchestralement parlant que le récital titre de Jonas Kaufmann, lequel sous la direction de Claudio Abbado incarnait d’une manière inoubliable, Siegmund (chez Deutsche Grammophon également). Wagner attire les meilleurs interprètes. S’il n’est pas tout à fait convaincant, René Pape dans ce programme Wagner, n’en est pas pour autant platement neutre. Car ses Sachs, Marke, Wolfram, Henri L’Oiseleur et surtout Gurnemanz, sont eux prenants voire convaincants.
René Pape, baryton-basse. Récital Wagner: extraits des opéras Les Maîtres Chanteurs, Parsifal, Lohengrin, Walkyrie, Tannhäuser. Staatskapelle de Berlin. Choeur Staatsoper de Berlin. Daniel Barenboim, direction. Avec Placido Domingo (Parsifal). 1h03mn. Deutsche Grammophon. 4776617