Stanley Kubrick
(1928-1999)
France Musique
Du 14 au 18 juillet 2008, de 9h à 10h
Cinéma mélomane
Du 14 au 18 juillet, de 9h à 10h, la musique des films de Stanley Kubrick est à l’honneur du magazine «Le Matin des Musiciens ». Le réalisateur n’a jamais caché dans la conception de ses films, la place privilégiée accordée à la musique: « Quand la musique convient à un film, elle lui ajoute une dimension que rien d’autre ne pourrait lui donner. Elle est de toute première importance. » disait-il.
Le Beau Danube Bleu avec l’astronef de 2001 : L’Odyssée de l’espace, la Neuvième Symphonie de Beethoven accompagnant Alex dans Orange mécanique, ou encore la Valse de la Suite de Jazz de Chostakovitch sur le générique d’Eyes Wide Shut… chez Stanley Kubrick, images et musique ne font qu’un. Chaque jour, de 9h à 10h, Antoine Pecqueur, auteur des Ecrans sonores de Stanley Kubrick, explore cette alchimie au travers de cinq films clés :
Lundi 14 juillet 2008 : 2001, L’Odyssée de l’espace
Mardi 15 juillet 2008 : Orange mécanique
Mercredi 16 juillet 2008 : Barry Lyndon
Jeudi 17 juillet 2008 : Shining
Vendredi 18 juillet 2008 : Eyes Wide Shut
Pour chaque émission, un réalisateur français est reçu en direct pour témoigner de son rapport à la musique et aux films de Stanley Kubrick. Invité annoncé: Dominik Moll, Gilles Marchand…
Né à New York le 26 juillet 1928, Kubrick aurait soufflé en 2008, ses 80 ans. Il s’est éteint le 7 mars 1999, laissant comme dernier film, Eyes Wide Shut. Penseur, philosophe, il réfléchit sur le sens du monde, la destinée humaine. D’origine juive par ses parents eux-mêmes originaires d’Europe centrale, le cinéaste filme en produisant des idées visuelles tout en suivant ses idées personnelles en concepteur exigeant: combinant la forme au fond, son écriture, dans chaque sujet a su se renouveler esthétiquement selon ses positions intellectuelles. En cinéaste cultivé, il a réfléchi à sa propre « lignée cinématographique »… Prenant par exemple, chez Eisenstein et Frizt Lang, la perfection formelle et l’audace esthétique; chez Chaplin, l’exigence du fond.
Philosophe esthète
Perfectionniste, Kubrick voulait que ses acteurs se surpassent devant la caméra ou qu’ils apportent même des idées neuves et personnelles… comme dans Orange Mecanic, lorsque Malcolm McDowel improvise sur la musique de « chantons sous la pluie« … géniale inventivité.. que le réalisateur retrouve ensuite grâce à Jack Nicholson dans Shining… Plans ralentis presque mélancoliques, dans Barry Lindon, Eyes wide Shut, 2001, l’Odyssée de l’espace, et même suspension énigmatique qui se lit aussi dans le regard éloigné, lointain des acteurs, apparemment absents ou détachés, la filmographie de Kubrick et son écriture assimilent le rythme d’un compositeur. Sur un tempo sostenuto ou scaccato, le réalisateur contrôle tout: l’image, le son, la lumière. Rien n’est laissé au hasard. L’homme était simple, mais aussi ironique et drôlatique, doué d’une curiosité qui n’aimait pas expliquer son oeuvre, laissant aux autres, le choix de l’interprétation afin de laisser une totale liberté dans l’approche et la compréhension de ses oeuvres. La musique idéalement sélectionnée ajoute à la magie captivante de ses images. Intellectuel engagé et perfectionniste, Kubrick a souvent dérangé et suscité de vifs débats, car l’image aussi belle soit-elle n’est chez lui, pas un but en soi, mais l’illustration vivante d’une pensée tendue, affûtée, interrogative sur notre monde et notre condition d’homme.
Crédits photographiques: Stanley Kubrick: autoportrait, sur le tournage de 2001, l’Odyssée de l’espace (DR)
