CD Ă©vĂ©nement, critique. JOMMELLI : Il Vologeso (Mozartists, Ian Page, 2 cd Signum – live London, avril 2016). Il Velogoso marque en fĂ©v 1766, la maĂźtrise du Napolitain Jommelli (52 ans), cĂ©lĂ©brĂ© eu Europe comme le gĂ©nie napolitain de lâopera seria entre baroque et classicisme, Haendel et Mozart, et alors directeur de la musique du jeune duc Karl Eugen de Wurttemberg, mĂ©lomane avĂ©rĂ© dont la capitale Ă©tait Stuttgart. Câest lĂ que lâopĂ©ra inspirĂ© de Lucio Vero de Zeno est créé avec un orchestre et des chanteurs de premier plan. Ian Page et ses formidables instrumentistes expriment idĂ©alement le souffle nerveux, palpitant de lâorchestre de Jommelli, un auteur totalement oubliĂ© aujourdâhui et si peu joué⊠que Balzac pourtant avait dĂ©jĂ mis Ă lâhonneur dans ses nouvelles sur la musique (« Sarrasine » : carriĂšre du sculpteur Sarrasine Ă Rome).
LIRE notre dossier JOMMELLI (1714-1774) :
http://www.classiquenews.com/niccolo-jommelli-1714-1774/
PassĂ© par Mannheim, Jommelli sait articuler les passions les plus intimes avec un feu orchestral dâune Ă©lĂ©gance inouĂŻe, renouvelant Ă sa maniĂšre le style Sturm und drang ; les cordes somptueuses rĂšgnent en souveraines avec parfois des solos (hautbois, cor, âŠ) dâune profondeur et dâune sincĂ©ritĂ© Ă©motionnelle dont se souviendra Ă©videmment le jeune Mozart. La coupe, le souffle, la vivacitĂ©, lâĂ©lĂ©gance du style sont ici majeurs : autant de valeurs qui rĂ©servent aux premiers chanteurs protagonistes incarnant le couple phare : Vologeso et Berenice des airs saisissants, dâune pudeur classique et pourtant frappĂ© par un sentiment dĂ©jĂ romantique. Pourtant le Lucio Silla de Mozart ne verra le jour quâen 1772 : en 1766, Jommelli Ă©blouit dĂ©jĂ par une intelligence dramatique prĂ©mozartienne, et une caractĂ©risation musicale qui sublime toute convention.
Lâair de BĂ©rĂ©nice au III (lâun des plus dĂ©veloppĂ©s, prĂ©cĂ©dĂ© par un rĂ©citatif accompagnato, forme ciselĂ©e par Jommelli : « Berenice, ove sei ? puis lâair « Ombra que pallida ») tĂ©moigne de lâextrĂȘme attention du Napolitain dans lâĂ©lucidation psychologique de son hĂ©roĂŻne : non pas prĂ©texte Ă rhĂ©torique passionnelle mais individualitĂ© habitĂ©e par un destin conflictuel : voilĂ la source du premier Mozart de toute Ă©vidence.
De sorte que Ian Page a rempli son office, dans la clarification des sources auxquelles a pu puiser le Wolfgang de Mitridate (1770), Lucio Silla (1772), ⊠Ici lâitinĂ©raire de BĂ©rĂ©nice est digne de Corneille et Racine : un ĂȘtre de chair et de sang, dâune subtile caractĂ©risation grĂące Ă la finesse du chef britannique.
Le fondateur et directeur artistique des Mozartists rĂ©pond Ă la promesse de son projet artistique : Ă©clairer le contexte dont Mozart est lâhĂ©ritier. De ce point de vue, ce Velogoso, seria de la maturitĂ© du Napolitain Jommelli convainc sans rĂ©serve : nâĂ©coutez que le cd2, actes II et III, trĂšs finement conçus; le dĂ©roulement du drame, lâĂ©criture musicale, lâenchainement des situations sont passionnants. Et lâon comprend pourquoi Balzac a dĂ©diĂ© Ă Jommelli, toute une nouvelle littĂ©raire.
La distribution est engagĂ©e, elle aussi, comme les instrumentistes, nerveuse et juste. Avec des palmes spĂ©ciales pour la BĂ©rĂ©nice de la soprano Gemma Summerfield. Ce live de 2016 remplit totalement le but quâil sâĂ©tait fixĂ© : Ă©clairer ce en quoi la sensibilitĂ© dramatique de Jommelli pouvait avoir influencĂ© le gĂ©nie de Mozart. CLIC de CLASSIQUENEWS automne 2021.
Cd Ă©vĂ©nement, critique. NiccolĂČ JOMMELLI : Il Vologeso. Stuart Jackson, Jennifer France, Gemma Summerfield, Angela Simkin, Tom Verney, Rachel Kelly, The Mozartists, Ian Page. Live enregistrĂ© Ă Londres en avril 2016 – 2 cd Signum SIGCD692. CLIC de CLASSIQUENEWS automne 2021.
Plus dâinfos sur le site des MOZARTISTS
https://www.mozartists.com/
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Précédents cd The Mozartists / Ian Page, critiqués sur CLASSIQUENEWS :
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CD Ă©vĂ©nement, annonce. ARNE : Artaxerxes / The Mozartists / Ian Page / 2 cd Singnum classics. Lâexcellent chef Ian Page conduit ses troupes mozartiennes en terres lyriques primitives, quand simultanĂ©ment Ă Gluck (Orfeo), le compositeur national Thomas ARNE proposait une version anglaise de lâopĂ©ra seria (italien), avec originalitĂ© et cohĂ©rence comme en tĂ©moigne son Artaxerxes, opĂ©ra seria chantĂ© en anglais, créé Ă Covent Garden en 1762. CLIC de CLASSIQUENEWS (avril 2021)
http://www.classiquenews.com/cd-evenement-annonce-arne-artaxerxes-the-mozartists-ian-page-2-cd-signum-classics/
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CD Ă©vĂ©nement : STURM UND DRANG 1 / The Mozartists, Ian Page et Chiara Skerath, soprano (1 cd Signum classics, janv 2019) â Voici le premier volet dâun cycle annoncĂ© de 7 qui dâabord confirme lâexcellence expressive du collectif dirigĂ© par le britannique Ian PAGE, de toute Ă©vidence en affinitĂ© avec le rĂ©pertoire servi ; puis câest lâintelligence dâun programme somptueux et original, idĂ©alement agencĂ© qui fusionne avec pertinence plusieurs joyaux de lâopĂ©ra avec deux remarquable perles symphoniques signĂ©es Beck (maĂźtre de Mannheim) et Haydn : soit le vivier foisonnant dâidĂ©es et de maĂźtrise auquel sâest confrontĂ© Mozart. Le superbe programme symphonique montre combien les annĂ©es 1760 Ă 1770 dans lâĂ©criture orchestrale, annonce lâessor romantique. PrĂ©classique et surexpressif, voire frĂ©nĂ©tique et dĂ©jĂ romantique, le style de Gluck âŠ
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CD, critique. MOZART : Apollo et Hyacinthus (Classical Opera, Ian Page, Signum classics, 2011). FrĂ©nĂ©tique (post gluckiste), nerveux, sanguin, lâorchestre de Appolo et Hyacinthus prolonge la coupe et la syncope du Sturm un drang, tout en rĂ©vĂ©lant dĂ©jĂ la sensibilitĂ© Ă©motionnelle du jeune Mozart, ici confrontĂ© Ă lâopĂ©ra pour la premiĂšre fois, rĂ©ussit plutĂŽt un ouvrage qui relĂšve du genre oratorio. Commande de lâUniversitĂ© des bĂ©nĂ©dictins de Salzbourg en 1767, lâouvrage est le fruit des rĂ©flexions trĂšs mures dĂ©jĂ dâun compositeur de 11 ans. DâemblĂ©e câest lâassurance et la tendresse de lâĂ©criture qui force lâadmiration (ampleur Ă la fois noble et profonde du premier choeur « Numen o Latonium », quâaccompagne un orchestre dâun raffinement absolu. Lâouvrage est lâaboutissement dâun travail et dâune conception, prolongement de sa tournĂ©e europĂ©enne rĂ©alisĂ©e en 1766, au cours de laquelle le jeune compositeur recueille la riche expĂ©rience et le style des contrĂ©es traversĂ©es. Wolfgand nâen est pas Ă sa premiĂšre piĂšce dâenvergure
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CD, critique. MOZART IN LONDON (1764-1765). The Mozartists / Ian Page (2 cd Signum records, 2015). A 9 ans, le jeune Wolfgang entend sĂ©duire toute lâEurope grĂące Ă un « tour » gĂ©nĂ©ral qui passe Ă©videmment par Londres, dâavril 1764 Ă juillet 1765, soit son sĂ©jour le plus long dans une capitale europĂ©enne. PilotĂ© par son pĂšre Leopold, le jeune prodige enchante les tĂȘtes couronnĂ©es et les patriciens britanniques, tous Ă©mus par ses dons au clavecin principalement. Mais lâimpact de ce sĂ©jour Ă Londres se rĂ©vĂšle surtout profitable pour la jeune imagination du futur compositeur car Ă Londres il rencontre ainsi nombre de crĂ©ateurs dĂ©jĂ adulĂ©s
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CD, critique. Mozart: Die Schuldigkeit des ersten Gebots (Classical Opera / Ian Page, 1 cd Signum classics). RĂ©surrection sincĂšre⊠On ne saura trop louer lâinitiative du chef britannique Ian Page, fondateur en 2017 de la compagnie (orchestre et chanteurs), The Mozartists, dont le nom indique lâexpression et la rĂ©alisation dâune passion, idĂ©alement maĂźtrisĂ©e, la musique de Mozart : symphonies, cantates, oratorios, etc⊠et aussi lâopĂ©ra, genre privilĂ©giĂ© pour lequel Ian Page a fondĂ© un collectif dĂ©sormais dĂ©diĂ© « Classical Opera ». AprĂšs Apollo e Hyacinthus (mai 2012), voici un drame peu connu dâune poĂ©sie exceptionnelle aux thĂšmes graves et dâune finesse insoupçonnĂ©e (comme souvent chez Wolfgang). Die Schuldigkeit des ersten Gebots / Le devoir du Premier Ordre ainsi rĂ©vĂ©lĂ© (enregistrĂ© Ă lâĂ©tĂ© 2012),
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