SCEAUX, La Schubertiade, le 29 fĂ©v 2020 : Quatuor HermĂšs. Prochain programme Ă©vĂ©nement Ă Sceaux car la Schubertiade Ă lâinvitation de son directeur artistique le pianiste Pierre-Kaloyann Atanassov, reçoit ce 29 fĂ©vrier Ă 17h30, Ă lâHĂŽtel de Ville, le Quatuor HermĂšs. Lâensemble accueille depuis peu son nouveau violoncelliste Yann Levionnois, nouvel Ă©lĂ©ment qui a engagĂ© un renouvellement du fonctionnement, de lâĂ©coute et aussi de la sonoritĂ© du Quatuor français. « Câest un grand changement pour nous car nous avions la mĂȘme Ă©quipe depuis nos dĂ©buts. Sâouvrir Ă un nouveau musicien suppose de changer certaines habitudes et doit nous permettre de devenir encore meilleurs. Câest une chance pour le quatuor dâaccueillir un violoncelliste extraordinaire » prĂ©cise Omer Bouchez, premier violon.
Programme :
Haydn : Quatuor op. 20 n° 4
JanĂĄÄek : Quatuor n°2 « lettres intimes »
Schubert : Quatuor « la jeune fille et la mort ».
Les quatre instrumentistes du Quatuor HERMES
Omer Bouchez et Elise Liu, violons,
Yung-Hsin Lou Chang, alto
Yan Levionnois, violoncelle.
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SCEAUX, HĂŽtel de Ville
Samedi 29 février 2020, 17h30
Quatuor HermĂšs
INFORMATIONS, RĂSERVATIONS
https://www.schubertiadesceaux.fr/la-programmation/edition-2019-2020/
Le mĂȘme jour Ă 11h30, La Schubertiade de Sceaux prĂ©sente « A vous la scĂšne » – en partenariat avec ProQuartet â centre europĂ©en de musique de chambre. Ce 29 fĂ©vrier, une masterclass sera dĂ©livrĂ©e par Pierre-Kaloyann Atanassov au duo de violons E&O, suivie dâune prestation publique du duo. EntrĂ©e libre.
La Schubertiade de Sceaux  -  âšLieu du concert: HĂŽtel de ville de Sceaux (92), 122 rue Houdanâš Â -  Samedi 29 fĂ©vrier 2020 17h30 (et 11h30)  -  âšRenseignements: 06 72 83 41 86  -  âšRĂ©servations: www.schubertiadesceaux.fr/billetterie/
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VIDEO Quatuor HermĂšs
Le Quatuor HermĂšs interprĂšte le mouvement lent du Quatuor Ă cordes de Claude Debussy en direct des FlĂąneries Musicales de Reims.
(Juillet 2016)
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Illustration : DR, © L Kanko
JANACEK : Quatuor n°2 « Lettres intimes » (1928)
Le dernier amour de LEOS JANACEK
Lâoeuvre est totalement soumise Ă la passion amoureuse que voue le compositeur Ă son aimĂ©e, Kamila Stösslova: âjâai commencĂ© Ă Ă©crire quelques chose de beau. Il contiendra notre vie. Je lâappelle âlettres dâamourâ. Ainsi, voici en musique, lâexpression dâun serment particuliĂšrement vivace, ardent, dâune indĂ©fectible Ă©nergie communicative. Le compositeur choisit un instrument mis en avant: Ă©videmment, la viole dâamour (remplacĂ© in fine par lâalto). Le concert permet de mesurer combien le choix de Janacek pour la viole dâamour Ă©tait juste ; mais son remplacement par lâalto Ă©claire tout autant ce jaillissement des sens et une nouvelle voluptĂ© qui fait jour dans lâĂ©criture de Janacek, alors comme rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© par son dernier amour⊠Kamila.
ComposĂ©e du 29 janvier au 17 fĂ©vrier 1928, la partition est Ă©crite dans la fulgurance, celle dâune passion qui submerge⊠Dâailleurs, les musiciens doivent veiller Ă leur jeu prĂ©cis, intense autant dans lâexpression Ă©motionnelle que dans la spiritualitĂ© dâun amour ainsi exaltĂ© et secrĂštement (Ă peine) cĂ©lĂ©brĂ©. Aujourdâhui, les lettres Ă©changĂ©es entre le compositeur et Kamila indiquent lâintensitĂ© des sentiments en jeu, lâĂ©change des serments Ă lâĆuvre. Miroir des humeurs de lâartiste, vĂ©ritable canevas des sentiments de lâhomme Ă©pris, le Quatuor « Lettres intimes » est un autre accomplissement psychologique dans lâoeuvre de Janacek⊠Lâoeuvre est créée dans lâintimitĂ© de la maison de lâauteur Ă Hukvaldy, les 18 puis 25 mai 1928. Le compositeur ne devait pas assister Ă la premiĂšre publique (11 septembre 1928): il Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ© le 12 aoĂ»t prĂ©cĂ©dent. PortĂ© par un tel Ă©branlement de lâĂąme, le Quatuor, le dernier de Janacek fusionne architecture et spiritualitĂ©, avec des effets expressifs expĂ©rimentĂ©s dans ses opĂ©ras antĂ©rieurs, non des moindres, Katya Kabanova, LâAffaire Makropoulos⊠(jeu sul ponticello con sordina). Il en dĂ©coule une vibration sourde et viscĂ©rale dâune rĂ©elle puissance poĂ©tique.
La force de lâĆuvre tient Ă la soliditĂ© de son matĂ©riau mĂ©lodique et rythmique, empruntĂ© aux Ćuvres prĂ©cĂ©dentes ; or plutĂŽt que dâune mosaĂŻque Ă©parse de citations combinĂ©es, Janacek Ă©difie une nouvelle cathĂ©drale dont les Ă©lĂ©ments sâassocie en un tout organique dâune Ă©vidente unitĂ©.
1. LâAndante, agitĂ©, a la libertĂ© de la forme rhapsodique, exprimant le miracle de la premiĂšre rencontre, vĂ©cue, Ă©noncĂ©e (au violon I) comme un jaillissement exaltĂ©, inespĂ©rĂ©âŠ
2. LâAdagio est plus intense et ardent encore, construit sur deux motifs chantĂ©s Ă lâalto ; il y faut une clartĂ© simultanĂ©e des quatre voix.
3. Moderato : sây enchevĂȘtrent berceuse russe, sarabande du violon I (Ă©lectrique) en un mouvement irrĂ©pressible, voire panique qui semble fixer une jubilation proche de la ⊠dĂ©tresse.
4. LâAllegro fait la synthĂšse de ce qui a prĂ©cĂ©dĂ©, avec de claires citations des opĂ©ras Katya Kabanova (thĂšme de la Volga), surtout De la maison des morts (motif de la rĂ©demption) – La texture sâenrichit encore en rĂ© bĂ©mol majeur, et avec une violence presque dure, comme un ultime triomphe sur la vie qui sâachĂšve ; celle de Janacek septuagĂ©naire, alors saisi par le miracle dâun dernier amour. Au final, vie intime est chant musical se mĂȘle Ă©troitement ; ils forment en 1928, lâune des partitions de musique de chambre la plus personnelle, puissante, originale du dĂ©but du XXĂš siĂšcle.
Durée : presque 30 mn.