CRITIQUE, concert. LILLE. Lille Piano(s) Festival 2021. « Monstres sacrĂ©s ». Ensemble Miroirs Ătendus, orchestre. Fiona Monbet, direction, violon. MichĂšle Pierre, violoncelle. Romain Louveau, piano. Cyrielle Ndjiki Nya, soprano. SacrĂ© concert de chambre dans la troisiĂšme et derniĂšre journĂ©e du Lille Piano(s) Festival 2021 ! Lâintimiste auditorium du Conservatoire de Lille accueille lâEnsemble Miroirs Ătendus pour une manifestation musicale proposant le Triple Concerto de Beethoven et les Wesendonck Lieder de Wagner, avec une pincĂ©e dâĂ©lectronique ! La violoniste et cheffe dâorchestre Fiona Monbet est au violon et Ă la direction pour ce programme pertinemment intitulĂ© « Monstres SacrĂ©s ». Une expĂ©rience originale qui sâavĂšre aussi rafraĂźchissante.
Limites musicales brillamment étendues
Nous Ă©tions trĂšs dĂ©sireux de dĂ©couvrir la proposition chambriste et aussi ponctuellement Ă©lectronique des piĂšces monumentales inscrites au programme. Dâabord parce que nous sommes de lâavis que la musique classique a une vocation universaliste, et quâen effet tout le monde peut venir et se plaire au concert, mais surtout parce que nous croyons Ă©galement et davantage que ce rĂ©pertoire peut et doit sortir des sentiers battus comme des zones de confort. DĂ©sir exaucĂ© et pari rĂ©ussi par lâEnsemble Miroirs Ătendus sous la tutelle artistique de Fiona Monbet ! Le concert commence avec un incroyable arrangement pour orchestre Ă cordes du Triple Concerto de Beethoven, signĂ© Dimitri Soudoplatoff, avec la cheffe au violon, le pianiste (et directeur artistique de lâensemble!) Romain Louveau au piano, et MichĂšle Pierre au violoncelle solo. La complicitĂ© des solistes est frappante dĂšs le dĂ©but, tout comme le brio des cordes qui campent une performance souvent saisissante. Le public est lĂ©gitimement emballĂ©, voire ravagĂ© par lâexcellence dĂ©tendue de la performance.
Il sera davantage conquis et bouleversĂ© par les Wesendonck Lieder de Wagner qui terminent le concert. La soprano Cyrielle Ndjiki Nya entre sur scĂšne, rayonnante, ⊠elle interprĂšte une version lĂ©gĂšrement agrĂ©mentĂ©e dâĂ©lectronique en directe (arrangement dâOthman Louati). Lâauditorium est sacrĂ©ment saisi des frissons dĂšs le premier Lied par le gosier et lâintensitĂ© bouleversante du chant de Cyrielle Ndjiki Nya. Son passage de lâurgence Ă lâexaltation au deuxiĂšme inspire au public des applaudissements. Au troisiĂšme nous remarquons encore la direction des cordes, en parfaite harmonie avec le chant. Le cĂ©lĂšbre cycle de 5 lieder finit avec le moment le plus Ă©lectronique de la reprĂ©sentation, quand sâinstalle une atmosphĂšre dâoutre-monde presque, tout Ă fait Ă propos.
Lâengagement de tous les artistes a portĂ© ses fruits ; leur prestation reste fabuleuse.