En définitive, il faudra tôt ou tard reconnaître à Mozart son œuvre décisive dans le genre « seria » : de Mitrhidate (1770), à Lucio Silla (1772), d’Idoménée (1781) à la Clemenza di Tito (1791), c’est bien une arche remarquable qui redéfinit le cadre dramaturgique et les possibilités poétiques d’un genre officiel codifié qui demeure l’objet vénéré, malgré sa forme rétrograde, de tout grand musicien.
Depuis ses premiers seria, Mithridate et Lucio Silla, puis Idoménée, Mozart dramaturge n'a cessé de s'intéresser au genre noble et tragique. Sur le métier, il expérimente, défriche, aboutit finallement avec Titus, à une forme "véritable".
« La Clemenza di Tito », opéra sous-évalué, méprisé, écarté du catalogue « noble » de Mozart ? Certes oui ! A tort ou à raison, critiques et musicologues ont aimé minorer la partition de 1791. Dans les faits, le dernier « seria » de Mozart fut brossé en à peine trois semaines par un compositeur pris entre la conception simultanée de « la Flûte Enchantée » menée avec la complicité de l’homme de théâtre Schikaneder, et celle du « Requiem » pour le comte Walsegg, en hommage à sa défunte épouse.
Pour commémorer le 350ème anniversaire de la naissance du compositeur, assistant et favori de Lully, Radio classique diffuse une version de son opéra majeur, Alcyone (1706). Epopée lyrique en cinq actes, la partition marqua surtout les esprits grâce à sa fameuse "tempête" dont le souffle engage un orchestre étoffé...
Aux côtés de Jordi Savall, son époux, Monserrat Figueras exhume plusieurs siècles de musique composée par des femmes poétesses ou prophètes, aujourd'hui oubliées. Pourtant ce sont des chants qui parlent au coeur autant qu'à l'esprit dont l'actualité des thèmes n'a jamais été ausi aiguë. Voyage en pays de lumière, où les ténèbres ne sont jamais loin, à l'occasion de la sortie de son album "Lux Feminae"...
Fidèle à Orfeo, certes écrit en 1607, mais qui en marque une première étape génératrice, Il Ritorno d’Ulisse créé après 1640, témoigne des recherches ultimes du compositeur Claudio Monteverdi, dans le registre de la musique dramatique. Au compositeur italien, père du genre opéra, revient le mérite de fusionner poème et musique, et même d’inféoder totalement chant et continuo instrmental, pour l’explicitation de l’action.
Muti a montré avec grandeur et conviction son affinité avec Chérubini. Serait-ce que, parce qu'ils sont tous deux napolitains, le chef éprouverait une indéfectible attraction pour son prédécesseur ?
Si l’on constate la discographie la plus convaincante concernant les messes du compositeur, force est de reconnaître la domination sans ambiguités du maestro Muti
Si les quatre messes « brèves » (bwv 233 à 236) sont indiscutablement luthériennes, le cas de la « grande » Messe en si mineur (bwv 232) laisse une imprécision confessionnelle qui accrédite son universalisme.
Le mois de Mai célèbre Verdi. Deux productions nouvelles de Simon Boccanegra occupent l’affiche à Paris, Angers et Nantes (lire notre mag des concerts, voir le « Top5 des concerts). Surtout, Arte retransmet en direct la soirée du 23 depuis l’Opéra Bastille… et Mezzo consacre le 31 une soirée spéciale Verdi, grâce à deux documentaires : présence appuyée, en ce printemps 2006, du maître de l’opéra italien sur la scène et le petit écran.