SAINTES: Chambrisme incandescent dans Brahms et Beethoven

Beethoven_Hornemann-500-carreSAINTES, Abbaye aux Dames, le 9 octobre 2016. Quintette de l’Orch des Champs -Elysées. Dimanche hautement chambriste à l’abbaye aux dames, la cité musicale, Saintes. Les habitués savent combien l’Abbaye aux Dames tout au long de l(année et pas seulement au moment du festival estival, accueille, cultive, respire l’esprit de création musicale. C’est aussi depuis les nombreuses sessions du Jeune Orchestre de l’Abbaye (JOA, anciennement Jeune Orchestre Atlantique), un foyer très actif dédié à la professionnalisation des meilleurs instrumentistes, passionnés par la pratique des instruments d’époque et tout autant animé par le désir de renouveler le jeu et approfondir la connaissance des sources. Inspirant cette riche expérience organologie et interprétative, les musiciens professionnels de l’Orchestre des Champs Elysées. Dimanche 9 octobre 2016, 15h30, plusieurs solistes de la phalange créée par Philippe Herreweghe, et de venue nous savons raison, l’orchestre modèle en France, sur instruments d’époque, joueront le Quintette de Brahms pour cordes n°1 opus 88, et une transcription d’époque de la Symphonie n°7 de Beethoven (photo ci dessus), hymne ardent, énergique, dansant pour un effectif réduit mais d’avant plus engagé. La réalisation promet d’être passionnante car l’effectif invité à Saintes regroupe les chefs de pupitres de l’Orchestre des Champs-Elysées, soit la crême des instrumentistes français, chacun dans leur spécialité. L’approche toute en finesse, où précision, écoute, complicité sont essentielles, montrera de toute évidence, combien même en effectif réduit, la puissance poétique des deux Å“uvres, sans l’ampleur de l’orchestre à son complet, peut toucher, frapper, convaincre et suggérer. Concert événement.

 

 

 

SAINTES, Auditorium de l’Abbaye aux Dames
Dimanche 9 octobre 2016, 15h30
Quintette des solistes de l’Orchestre des Champs-Elysées

J. Brahms
Quintette à cordes n°1 en fa majeur opus 88

L.V. Beethoven
Transcription d’époque de la symphonie n°7

Solistes de l’Orchestre des Champs-Élysées :
Alessandro Moccia, Ilaria Cusano, violons
Catherine Puig, Jean-Philippe Vasseur, altos
Ageet Zweistra, violoncelle

 

 

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Toutes les infos et les modalités de réservation sur le site de l’Abbaye aux Dames, la cité musicale, Saintes

 

 

 

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Saintes, abbaye aux dames

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Séjour à Saintes, Abbaye aux Dames, la cité musicale

saintes_porte_abbayeTout au long de l’année, séjournez à Saintes à l’occasion d’un concert dans l’Abbaye. Les chambres sont aménagées dans les anciennes cellules des moniales. Petit déjeuner sur place possible. Pour toute location d’une chambre dans l’Abbaye, réduction de 5% à la boutique de l’Abbaye (l’Abboutique : cd, livres, produits régionaux…), réduction sur la visite du site, tarif adhérent pour l’achat d’une place de concert. Téléphone réservation chambres : 05 46 97 48 33 (classement établissement hôtelier : catégorie 1 étoile). Standard général de l’Abbaye aux Dames à Saintes : 05 46 97 48 48. Offre spéciale Saint-Valentin 2014 : le concert et la chambre à Saintes, les 14 ou 15 février 2014 : 100 euros (pour 2 personnes) : réservations au 05 46 97 48 48.

Consultez le site de l’Abbaye aux dames et découvrez les chambres de l’Abbaye aux dames

Se rendre à l’Abbaye
Abbaye aux Dames, 
la cité musicale, Saintes
11, place de l’Abbaye
CS 30125
17104 SAINTES CEDEX
- Accès par la rue Geoffroy Martel
(Parking gratuit)
- Coordonées GPS :
Lat : 45.743681
Long : -0.624375

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SAINTES, les solistes de l’Orchestre des Champs-Élysées jouent Brahms et Beethoven

Beethoven_Hornemann-500-carreSAINTES, Abbaye aux Dames, le 9 octobre 2016. Quintette de l’Orch des Champs -Elysées. Dimanche hautement chambriste à l’abbaye aux dames, la cité musicale, Saintes. Les habitués savent combien l’Abbaye aux Dames tout au long de l(année et pas seulement au moment du festival estival, accueille, cultive, respire l’esprit de création musicale. C’est aussi depuis les nombreuses sessions du Jeune Orchestre de l’Abbaye (JOA, anciennement Jeune Orchestre Atlantique), un foyer très actif dédié à la professionnalisation des meilleurs instrumentistes, passionnés par la pratique des instruments d’époque et tout autant animé par le désir de renouveler le jeu et approfondir la connaissance des sources. Inspirant cette riche expérience organologie et interprétative, les musiciens professionnels de l’Orchestre des Champs Elysées. Dimanche 9 octobre 2016, 15h30, plusieurs solistes de la phalange créée par Philippe Herreweghe, et de venue nous savons raison, l’orchestre modèle en France, sur instruments d’époque, joueront le Quintette de Brahms pour cordes n°1 opus 88, et une transcription d’époque de la Symphonie n°7 de Beethoven (photo ci dessus), hymne ardent, énergique, dansant pour un effectif réduit mais d’avant plus engagé. La réalisation promet d’être passionnante car l’effectif invité à Saintes regroupe les chefs de pupitres de l’Orchestre des Champs-Elysées, soit la crême des instrumentistes français, chacun dans leur spécialité. L’approche toute en finesse, où précision, écoute, complicité sont essentielles, montrera de toute évidence, combien même en effectif réduit, la puissance poétique des deux Å“uvres, sans l’ampleur de l’orchestre à son complet, peut toucher, frapper, convaincre et suggérer. Concert événement.

 

 

 

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Dimanche 9 octobre 2016, 15h30
Quintette des solistes de l’Orchestre des Champs-Elysées

J. Brahms
Quintette à cordes n°1 en fa majeur opus 88

L.V. Beethoven
Transcription d’époque de la symphonie n°7

Solistes de l’Orchestre des Champs-Élysées :
Alessandro Moccia, Ilaria Cusano, violons
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SAINTES. Récital d’Ivan Ilic, samedi 9 juillet 2016, 22h

ilic-ivan-piano-cage-satie-debussy-vignette-carre-280Saintes. Récital du pianiste Ivan Ilic, samedi 9 juillet 2016, 22h. Dans l’église abbatiale de Saintes (Abbaye aux Dames), le pianiste Ivan Ilic propose un programme idéalement adapté à l’esprit et à l’acoustique du lieu. C’est un programme intimiste, qui s’inscrit au début de la nuit d’été, retraçant de passionnantes filiations et correspondances entre Scriabine et Debussy, Satie et Cage… Une secrète et permanente influence française que son programme originel enregistré sous le titre The Transcendentalist (CLIC de CLASSIQUENEWS, mai 2014) avait à peine exprimer de façon explicite. Or l’originalité de Satie est bien présente, indiscutable et stimulante pour nombre de compositeurs et créateurs qui l’ont ou non directement approché…

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Satie & friends …

In a Landscape et Dream de John Cage date de la fin de la première période de sa production, soit 1948. Cage était alors obsédé par Erik Satie, assez méconnu en Amérique à l’époque. Pendant l’été 1948 Cage a organisé 25 concerts de la musique d’Erik Satie, et il donne une conférence qui marque l’histoire de la musique, intitulée “Défense de Satie” dans laquelle il oppose Satie à Beethoven, et donne raison à Satie. « Cage a étudié les carnets de brouillons de Satie, dans lesquels il trouve la structure rythmique de pièces à venir. Il comprend ainsi que Satie « compose » le rythme en premier, puis « remplit » les cellules de notes, pour composer ses morceaux, et cette idée fascine Cage, qui a réalisé depuis ses études avec Schoenberg qu’il n’avait pas de don pour l’harmonie. Cage y trouve une sortie de son impasse esthétique, et il explore cette même idée dans ses célèbres Sonates et Interludes pour piano préparé, qui date la même époque. Associer les pièces mythiques de Satie avec ces pièces de Cage est donc une évidence.», précise Ivan Ilic. Outre Cage et Satie, voici tout autant Claude Debussy… un Debussy certes adulé et célébré mais finalement jaloux du statut particulier, atypique d’un Satie puissant et original, définitivement inclassable.

« Debussy admirait toujours le statut de “outsider†de Satie, son indépendance du milieu musical parisien. Avec leur ambiguïté expressive, certains préludes de Debussy sont proche de l’esprit des miniatures Satie, bien que plus riches sur le plan harmonique, et plus proche de la musique russe (Stravinsky, Scriabine) qui poussait de plus en plus loin une utilisation chromatique de la tonalité » complète Ivan Ilic. A Satie et Debussy, maîtres des tonalités suspendues, irrésolues et des formes inédites dans le sillon des Gymnopédies, Ivan Ilic associe aussi Alexandre Scriabine, le compositeur pianiste au mysticisme parfois superfétatoire dont il offre les dernières pages pour le piano : « On y trouve un mélange d’extase et de calme spirituel, comme s’il savait qu’il fallait tout donner dans la dernière année de vie, qui s’avère très productive, par ailleurs ».

Le programme d’Ivan Ilic à Saintes résonne tel un parcours intérieur, singulier et original : « On passe d’une musique modale (Cage) à une musique entièrement dénouée de drame (Satie) à une harmonie plus complexe et suggestive (Debussy) à l’abstraction de Scriabine, avec un tourbillon d’émotion dans Vers la flamme qui ne cesse de monter et de donner à l’auditeur l’impression de monter vers l’extase », conclut le pianiste.

boutonreservationRécital du pianiste Ivan Ilic à Saintes
Abbaye aux Dames de Saintes
Samedi 9 juillet 2016, 22h

 

 

ENTRETIEN AVEC IVAN ILIC…  question complémentaire à Ivan Ilic pour mieux comprendre les enjeux esthétiques de son récital à Saintes 2016.

CLASSIQUENEWS : En quoi le programme diffère t il / reprend t-il le programme et l’esprit des pièces du cd de 2014 ?
Transcendance irrésistible d'Ivan IlicIvan Ilic : Ce programme est étroitement lié à mon disque Le Transcendantaliste / The Transcendentalist (CD élu CLIC de CLASSIQUENEWS en 2014), qui reliait Scriabine avec Cage et Morton Feldman, notamment. Le journaliste de Forbes, aux Etats-Unis a su identifier que le « saint patron du disque aurait pu être Satie », remarque très juste, car les oeuvres de Scriabine que j’avais choisies, sont presque sans tension, d’un lyrisme pure, ce qui est relativement atypique dans l’œuvre de Scriabine, qui a plus tendance a exprimé le côté tourmenté de l’existence. Le programme du disque était donc uniquement russe et américain, mais avec des influences françaises suggérées çà et là.
Dans mon programme pour Saintes, le lien avec la musique française devient explicite. En écoutant les pièces côte à côte, on réalise les correspondances fortes, notamment entre Cage et Satie d’une part, et le Debussy et le Scriabine, tardifs, de l’autre. Le mot transcendantaliste implique une démarche intuitive de la composition, sans systèmes, et tous les quatre compositeurs tombent dans cette catégorie.

Je me sens particulièrement proche de cette idée, car même si j’ai fait des études de mathématiques, et je me considère quelqu’un de plutôt rationnel dans mon quotidien, j’accepte depuis quelques années que la vie comporte une grande part de mystère, et que le vrai pouvoir de la musique est justement son côté mystérieux, insaisissable, éphémère, inexplicable. Le fait de ne pas comprendre ne nous empêche pas de faire ; au contraire, faire en ignorant le pourquoi me semble un acte essentiel, un geste qui tend vers l’infini”.

 

Propos recueillis en juin 2016.

Illustrations : Portrait du pianiste Ivan Ilic (© B Maire)

LIRE aussi notre critique complète du cd The Transcendentalist d’Ivan Ilic, CLIC de CLASSIQUENEWS (Scriabine, Cage, Wollschleger, Feldman), édité en mai 2014

Reportage. L’ensemble NEVERMIND en résidence à Saintes (février 2016)

logoSaintes_A3_noirReportage. L’ensemble NEVERMIND en résidence à Saintes (février 2016) — Le quatuor de solistes sur instruments d’époque  (formation originale à quatre voix égales : traverso, violo,, viole de gamme et clavecin) NEVERMIND est en résidence à l’Abbaye aux Dames, la cité musicale, à Saintes. Approche intensive du répertoire baroque, en particulier les Quatuors parisiens de Telemann, cycle emblématique dans la constitution du groupe, travail collectif à Saintes, relation aux publics, projets futurs et programmes pour le festival estival de Saintes… — réalisation : Philippe-Alexandre PHAM — © studio CLASSIQUENEWS.COM 2016

Compte-rendu, concert. Saintes, Auditorium, le 10 février 2016. Rameau, Couperin, Telemann… Ensemble Nevermind

Compte rendu, concert. Saintes, Auditorium. Le 10 février 2016. Ensemble Nevermind : Couperin, Rameau, Telemann… Acteurs d’une résidence à l’Abbaye aux Dames de Saintes, le jeune ensemble Nevermind (sur instruments d’époque) affirme l’entente musicale de quatre instrumentistes dont la complicité et le plaisir partagé scellent une nouvelle sonorité concertante. Après tout, les quatuors baroque ne sont pas légions et les quatre tempéraments ainsi accordés (flûte, violon, clavecin, viole de gambe) méritent bien une scène spécifique, qui résidence oblige, présente en ce soir du 10 février, dans l’Auditorium de Saintes, les fruits de leur travail réalisé sur quatre journées. Un travail de précision comme une mécanique subtile engage chaque instrumentiste pour la réalisation de cette conversation musicale où le jeu concertant est l’expression d’un équilibre collectif qui recherche l’éloquence harmonieuse des partis associés. Les instruments se chauffent et s’accordent dans le Marais d’ouverture (qui est certes sur le canevas d’un trio: en l’occurrence, un extrait du Trio n°5 des Pièces pour le coucher du Roi ; puis c’est surtout les 3 Pièces de clavecin en concert, celles sublimes du Concert V de Rameau, où le tissu si subtile cette fois à quatre voix égales, permet concrètement de réaliser ce jeu collectif où la somme des parties séparées engendre cet enchantement d’une ineffable poésie : La Cupis fait entendre pour la voix de dessus, le très beau son du violon de Louis Crea’ch, ex élève de l’orchestre maison, Jeune Orchestre de l’Abbaye (à l’époque de sa formation et de son apprentissage : “Jeune Orchestre Atlantique”) : la maîtrise des intentions, l’intelligence des phrasés, le style d’une pudeur fine et tendre à la fois, affirment nettement la sensibilité de l’instrumentiste ; un artiste d’une rare compréhension et d’une plénitude  stylistique manifeste dont l’Abbaye aux Dames peut être fière d’avoir ainsi favorisé l’éclosion et la maturation. D’une même sûreté de ton, carrure preste et technicité coulante, le clavecin de Jean Rondeau (que l’on ne présente plus car l’intéressé mène parallèlement une carrière de claveciniste remarqué – son dernier cd dédié à Rameau et surtout Royer affirme comme un nouveau jalon, cohérence et maturité de ses convictions artistiques).

 

 

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C’est surtout après le Couperin d’une grande finesse (superbes passages harmoniques, extraits de La Piémontaise des Nations), l’intensité dramatique et les somptueuses couleurs du Telemann moins connu (extraits du 6ème opus des Quatuors Parisiens : idéalement destinés pour la formation instrumentale en quatuor, les partitions de Telemann frappent par leur grand raffinement, leur caractère noble et évidemment italien, quand leur architecture puissante cultive aussi de superbes atmosphères déjà presque néoclassiques (or nous ne sommes que dans les années 1730…). A l’époque où Rameau fait sa révolution lyrique, le chant instrumental, cosmopolite et raffiné de Telemann n’a rien à lui envier. Et les solistes de Nevermind lui dédient leur travail d’horlogerie, précision et souffle expressif combinés. Un réel accomplissement qui confère au groupe sa légitimité instrumentale ; c’est d’ailleurs autour des Quatuors parisiens de Telemann que les quatre solistes se sont reconnus, accordés, combinés avec la réussite qui ce soir se révèle souvent irrésistible.

Fruit de la résidence à Saintes, ce Telemann prometteur laisse entrevoir un prochain enregistrement de la totalité des Quatuors parisiens ; mais il a su aussi nourrir un tout autre travail sur le jeu quasi improvisé (au prix de quelle maîtrise, en particulier sur le souffle et l’exactitude rythmique) d’un traditionnel irlandais (Port na bPúcaí), “un air de très ancienne mémoire” précise la flûtiste Anna Besson visiblement très inspiré par ce défi : le traverso emporte l’enthousiasme par ses sonorités intérieures et méditatives, en total accord avec le clavecin énigmatique de Jean Rondeau. On en redemande.

 

SAINTES, PEPINIERE DES JEUNES TEMPERAMENTS. Saintes jalonne ainsi sa saison musicale dans l’année par des rendez vous désormais incontournables : cette résidence Nevermind et l’offrande de ce concert du 10 février, composent les éléments d’un tremplin offert aux jeunes tempéraments, prometteurs et défricheurs. Les spectateurs peuvent retrouver les interprètes au moment du festival estival, dont le programme prolonge un cheminement artistique élaboré sur la durée. Cet été, en juillet 2016, les festivaliers pourront découvrir comme l’étape suivante de leur parcours musical à Saintes, ce travail spécifique sur le jeu concertant, fruit de l’écoute, de la complicité et du plaisir, composantes toujours irrésistible d’une nouvelle fraternité musicale qui s’écrit désormais de concert en concert. Jeune ensemble à suivre.

 

 

Vitalité concertante : Nevermind à Saintes

rondeau-jean-clavecin-poitiers-tap-classiquenewsSaintes. Concert Nevermind. Mercredi 10 février 2016. C’est un nouvel ensemble à quatre voix égales qui sait déployer une pétulante vitalité sur instruments d’époque : flûte ou plutôt traverso, violon, clavecin et viole de gambe. Le programme de ce 10 février est le prolongement finalisé et abouti d’une résidence de près de 4 jours, dans l’écrin inspirant de l’Abbaye aux Dames de Saintes. Comme l’ensemble de voix de femmes De Caelis – en résidence en 2015 pour l’enregistrement de leur programme en création dédié à Hildegard von Bigen : VOIR notre reportage vidéo sur le travail de De Caelis à Saintes en 2014 avec Zad Moultaka, “Jardin clos” puis Gemme en 2014), les quatre instrumentistes de Nevermind explorent à Saintes en 2016, de nouveaux champs musicaux : un Baroque revivifié au diapason de l’énergie collective. Sur instruments anciens, les 4 tempéraments innovent, surprennent, osent par un jeu concerté, concertant, virtuose et profond d’une indiscutable clarté expressive qui rend chaque interprétation captivante, par la précision rythmique et le souci de l’écoute partagée. De la fougue, une sensibilité ciselée, partagée par des partenaires complices qui cultivent le respect mutuel, le rebond, dans l’esprit si délicat d’une conversation musicale… Au programme quelques joyaux baroques français du Grand Siècle (Marais) et du XVIIIè (Couperin et Rameau), mis en regard avec deux monstres sacrés du XVIIIè germanique, JS Bach et Telemann…

 

 

 

boutonreservationEnsemble Nevermind
Programme : Marais, Couperin, Rameau, Bach, Telemann (extraits des Quatuors Parisiens)
Mercredi 10 février 2016, 20h30
Saintes, Auditorium de l’Abbaye

Anna Besson, traverso
Louis Creac’h, violon
Robin Gabriel Pharo, viole de gambe
Jean Rondeau, clavecin

 

 

CONVERSATION MUSICALE A QUATRE VOIX. Evolutive, souvent surprenante, l’écriture instrumentale à l’âge Baroque est l’une des plus inventives. Jean Rondeau et ses complices interrogent toutes les possibilités expressives du cadre concertant où 3 instruments solistes jouent de concert sur un continuo des plus subtiles. L’ensemble Nevermind met en lumière la partie éclatante et continue de la basse continue (continuo), assurée par le clavecin et la viole entre autres, qui sait nuancer sa partie lorsqu’il faut par exemple mettre en lumière les instruments concertants, comme c’est le cas de la Suite en trio n°5 en mi mineur de Marin Marais ou dans La Piémontoise, tirée du recueil Les Nations de François Couperin. Souple, agile, le continuo déploie un subtil tapis sonore sans couvrir les instruments solistes.
Plus déconcertant encore, la place que Rameau sait dédier au clavecin dès lors moins instrument du continuo que soliste de premier plan ; ainsi dans ses Pièces pour clavecin en concerts, le clavecin est l’instrument central autour duquel s’organise la conversation musicale. Le compositeur n’hésite pas à défier la virtuosité du soliste : un main assure la basse continue pendant que l’autre défend la partie concertante et soliste, dialoguant avec les autres instruments. Un défi pour l’interprète.
Jean-Sébastien Bach innove encore en associant deux flûtes, ou en dédiant sa partition uniquement à la viole ou au clavecin (Sonate in sol majeur BWV 1039). Mais l’un des plus grands génies européens de l’époque baroque, Telemann – plus célèbre encore de son vivant que Bach, publie à Paris, ses fameux Quatuors Parisiens dont la formation reste constante, et là encore, sujet de défis concertants permanents : flûte, violon, viole et clavecin…

Article actualisé le 13 février 2016 : le jeune ensemble Nevermind à Saintes.

Les 4 Nevermind : jubilation instrumentale à Saintes

rondeau-jean-clavecin-poitiers-tap-classiquenewsSaintes. Concert Nevermind. Mercredi 10 février 2016. C’est un nouvel ensemble à quatre voix égales qui sait déployer une pétulante vitalité sur instruments d’époque : flûte ou plutôt traverso, violon, clavecin et viole de gambe. Le programme de ce 10 février est le prolongement finalisé et abouti d’une résidence de près de 4 jours, dans l’écrin inspirant de l’Abbaye aux Dames de Saintes. Comme l’ensemble de voix de femmes De Caelis – en résidence en 2015 pour l’enregistrement de leur programme en création dédié à Hildegard von Bigen : VOIR notre reportage vidéo sur le travail de De Caelis à Saintes en 2014 avec Zad Moultaka, “Jardin clos” puis Gemme en 2014), les quatre instrumentistes de Nevermind explorent à Saintes en 2016, de nouveaux champs musicaux : un Baroque revivifié au diapason de l’énergie collective. Sur instruments anciens, les 4 tempéraments innovent, surprennent, osent par un jeu concerté, concertant, virtuose et profond d’une indiscutable clarté expressive qui rend chaque interprétation captivante, par la précision rythmique et le souci de l’écoute partagée. De la fougue, une sensibilité ciselée, partagée par des partenaires complices qui cultivent le respect mutuel, le rebond, dans l’esprit si délicat d’une conversation musicale… Au programme quelques joyaux baroques français du Grand Siècle (Marais) et du XVIIIè (Couperin et Rameau), mis en regard avec deux monstres sacrés du XVIIIè germanique, JS Bach et Telemann…

 

 

 

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Programme : Marais, Couperin, Rameau, Bach, Telemann (extraits des Quatuors Parisiens)
Mercredi 10 février 2016, 20h30
Saintes, Auditorium de l’Abbaye

Anna Besson, traverso
Louis Creac’h, violon
Robin Gabriel Pharo, viole de gambe
Jean Rondeau, clavecin

 

 

CONVERSATION MUSICALE A QUATRE VOIX. Evolutive, souvent surprenante, l’écriture instrumentale à l’âge Baroque est l’une des plus inventives. Jean Rondeau et ses complices interrogent toutes les possibilités expressives du cadre concertant où 3 instruments solistes jouent de concert sur un continuo des plus subtiles. L’ensemble Nevermind met en lumière la partie éclatante et continue de la basse continue (continuo), assurée par le clavecin et la viole entre autres, qui sait nuancer sa partie lorsqu’il faut par exemple mettre en lumière les instruments concertants, comme c’est le cas de la Suite en trio n°5 en mi mineur de Marin Marais ou dans La Piémontoise, tirée du recueil Les Nations de François Couperin. Souple, agile, le continuo déploie un subtil tapis sonore sans couvrir les instruments solistes.
Plus déconcertant encore, la place que Rameau sait dédier au clavecin dès lors moins instrument du continuo que soliste de premier plan ; ainsi dans ses Pièces pour clavecin en concerts, le clavecin est l’instrument central autour duquel s’organise la conversation musicale. Le compositeur n’hésite pas à défier la virtuosité du soliste : un main assure la basse continue pendant que l’autre défend la partie concertante et soliste, dialoguant avec les autres instruments. Un défi pour l’interprète.
Jean-Sébastien Bach innove encore en associant deux flûtes, ou en dédiant sa partition uniquement à la viole ou au clavecin (Sonate in sol majeur BWV 1039). Mais l’un des plus grands génies européens de l’époque baroque, Telemann – plus célèbre encore de son vivant que Bach, publie à Paris, ses fameux Quatuors Parisiens dont la formation reste constante, et là encore, sujet de défis concertants permanents : flûte, violon, viole et clavecin…

Article actualisé le 13 février 2016 : le jeune ensemble Nevermind à Saintes.

L’ensemble Nevermind à Saintes

rondeau-jean-clavecin-poitiers-tap-classiquenewsSaintes. Concert Nevermind. Mercredi 10 février 2016. C’est un nouvel ensemble à quatre voix égales qui sait déployer une pétulante vitalité sur instruments d’époque : flûte ou plutôt traverso, violon, clavecin et viole de gambe. Le programme de ce 10 février est le prolongement finalisé et abouti d’une résidence de près de 4 jours, dans l’écrin inspirant de l’Abbaye aux Dames de Saintes. Comme l’ensemble de voix de femmes De Caelis – en résidence en 2015 pour l’enregistrement de leur programme en création dédié à Hildegard von Bigen : VOIR notre reportage vidéo sur le travail de De Caelis à Saintes en 2014 avec Zad Moultaka, “Jardin clos” puis Gemme en 2014), les quatre instrumentistes de Nevermind explorent à Saintes en 2016, de nouveaux champs musicaux : un Baroque revivifié au diapason de l’énergie collective. Sur instruments anciens, les 4 tempéraments innovent, surprennent, osent par un jeu concerté, concertant, virtuose et profond d’une indiscutable clarté expressive qui rend chaque interprétation captivante, par la précision rythmique et le souci de l’écoute partagée. De la fougue, une sensibilité ciselée, partagée par des partenaires complices qui cultivent le respect mutuel, le rebond, dans l’esprit si délicat d’une conversation musicale… Au programme quelques joyaux baroques français du Grand Siècle (Marais) et du XVIIIè (Couperin et Rameau), mis en regard avec deux monstres sacrés du XVIIIè germanique, JS Bach et Telemann…

 

 

 

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Programme : Marais, Couperin, Rameau, Bach, Telemann (extraits des Quatuors Parisiens)
Mercredi 10 février 2016, 20h30
Saintes, Auditorium de l’Abbaye

Anna Besson, traverso
Louis Creac’h, violon
Robin Gabriel Pharo, viole de gambe
Jean Rondeau, clavecin

 

 

CONVERSATION MUSICALE A QUATRE VOIX. Evolutive, souvent surprenante, l’écriture instrumentale à l’âge Baroque est l’une des plus inventives. Jean Rondeau et ses complices interrogent toutes les possibilités expressives du cadre concertant où 3 instruments solistes jouent de concert sur un continuo des plus subtiles. L’ensemble Nevermind met en lumière la partie éclatante et continue de la basse continue (continuo), assurée par le clavecin et la viole entre autres, qui sait nuancer sa partie lorsqu’il faut par exemple mettre en lumière les instruments concertants, comme c’est le cas de la Suite en trio n°5 en mi mineur de Marin Marais ou dans La Piémontoise, tirée du recueil Les Nations de François Couperin. Souple, agile, le continuo déploie un subtil tapis sonore sans couvrir les instruments solistes.
Plus déconcertant encore, la place que Rameau sait dédier au clavecin dès lors moins instrument du continuo que soliste de premier plan ; ainsi dans ses Pièces pour clavecin en concerts, le clavecin est l’instrument central autour duquel s’organise la conversation musicale. Le compositeur n’hésite pas à défier la virtuosité du soliste : un main assure la basse continue pendant que l’autre défend la partie concertante et soliste, dialoguant avec les autres instruments. Un défi pour l’interprète.
Jean-Sébastien Bach innove encore en associant deux flûtes, ou en dédiant sa partition uniquement à la viole ou au clavecin (Sonate in sol majeur BWV 1039). Mais l’un des plus grands génies européens de l’époque baroque, Telemann – plus célèbre encore de son vivant que Bach, publie à Paris, ses fameux Quatuors Parisiens dont la formation reste constante, et là encore, sujet de défis concertants permanents : flûte, violon, viole et clavecin…

Article actualisé le 13 février 2016 : le jeune ensemble Nevermind à Saintes.

Concert de Noël à Saintes

Saintes cite musicale, abaye aux dames annonce concert classiquenews abbatiale-facade-724x521Saintes. Abbaye aux Dames, jeudi 17 décembre 2015. Orchestre Poitou Charentes : Rossini, Saint-Saëns, Delibes… Concert subtil (duo concertant violon et violoncelle de Saint-Saëns) et facétieux (irrésistible Rossini et son ouverture de L’Echelle de soie, La Scala di Seta) à l’affiche de l’Abbaye aux Dames de Saintes pour ce mois de fêtes de fin d‘année : l’Orchestre Poitou Charentes sous la direction d’Adrien Perruchon interprète plusieurs joyaux romantiques dans le registre de la finesse et de la subtilité. L’opéra-comique et l’opérette s’y déploient accordant virtuosité, justesse, profondeur grâce aux solistes conviés pour l’occasion : chanteurs et instrumentistes, interprètes engagés de Rossini, Saint-Saëns mais aussi Delibes, Gounod, Lopez… « Bonne humeur, légèreté, voire décalage », la présentation du concert sur le site de l’Abbaye aux Dames, la cité musicale, Saintes affiche une joie partagée décomplexée. L’Orchestre Poitou-Charentes y défend un panorama de l’opéra-comique, de l’opérette, particulièrement prometteur, – c’est à dire un florilège de mélodies et tableaux qui ont fait chanter et danser la France et l’Europe, de l’époque romantique jusqu’à la moitié du XXe siècle.

perruchon-adrien-chef-maestro-review-critique-annonce-concert-CLASSIQUENEWS-582-390

 

 

Le jeune maestro Adrien Perruchon, relève les défis multiples de ce programme qui associe virtuosité vocale, saillies et délires dramatiques, défis instrumentaux. Les chanteurs invités interprètent airs célèbres de Lakmé (les clochettes) de Delibes, de l’opéra La Traviata de Verdi, Le Chanteur de Mexico de Francis Lopez (Rossignol de mes amours)…, l’ivresse amoureuse du jeune Nemorino (L’elisir d’amore de Donizetti), l’hystérie féminine qu’incarne la Cunégonde de Bernstein dans son opéra Candide (air pour soprano : “Glitter and be gay”), sans omettre le désopilant duo de la mouche extrait d’Orphée aux enfers, parodie mythologique et déjantée d’Offenbach, où Jupiter transformé en mouche séduit Eurydice… Le programme présenté à Saintes est dirigé par un jeune maestro récemment révélé quand il remplaçait pour un même concert à Radio France, Mikko Franck et Lionel Bringuier initialement annoncés. Timbalier au Philhar de Radio France, Adrien Perruchon a montré une trempe exemplaire, un vrai tempérament particulièrement convaincant. Qu’en sera-t-il à Saintes ? C’est sans doute une nouvelle baguette à suivre et qui fait donc l’événement ce 17 décembre sous la voûte de l’Abbatiale de Saintes.

 

 

boutonreservationAdrien Perruchon dirige l’Orchestre Poitou Charentes
Opéra comique, opérette…
Jeudi 17 décembre 2015, 20h30

Gioachino Rossini
L’échelle de soie, ouverture
Camille Saint-Saëns
La Muse et le Poète pour violon et violoncelle opus 132
Léo Delibes, Charles Gounod, Francis Lopez…

François-Marie Drieux, violon
Jean-Marie Trotereau, violoncelle
Blaise Rantoanina, ténor
Isabelle Philippe, soprano colorature

Orchestre Poitou-Charentes
Adrien Perruchon, direction

Durée: 1h30
Tarifs: de 8 à 25€

Programme détaillé du Concert de Noël :

Gioachino ROSSINI
(1792-1868)
L’Echelle de soie, ouverture en ut majeur
Una Voce Poco Fa (Le barbier de Séville)

Gaetano DONIZETTI
(1797-1848)
Una furtiva lagrima (Elixir d’amour)

Camille SAINT-SAËNS
(1835-1921)
La Muse et le Poète pour violon
et violoncelle opus 132

Entracte

Emmanuel CHABRIER
(1841-1894)
Fête Polonaise (Le Roi malgré lui)

Leonard BERNSTEIN
(1918-1990)
Glitter and be Gay (Candide)
Happy We (Candide)

Francis LOPEZ
(1916-1995)
Rossignol de mes amours
(Le Chanteur de Mexico)

Léo DELIBES
(1836-1891)
Air des clochettes (Lakmé)

Jacques OFFENBACH
(1819-1880)
Duo de la mouche (Orphée aux enfers)

Durée du concert : 1 h 30

Vin chaud offert à l’Abboutique à l’issue du concert.

 

Concert repris au TAP de Poitiers, Dimanche 20 décembre 2015, 15h

Saintes : le concert de Noël

Saintes cite musicale, abaye aux dames annonce concert classiquenews abbatiale-facade-724x521Saintes. Abbaye aux Dames, jeudi 17 décembre 2015. Orchestre Poitou Charentes : Rossini, Saint-Saëns, Delibes… Concert subtil (duo concertant violon et violoncelle de Saint-Saëns) et facétieux (irrésistible Rossini et son ouverture de L’Echelle de soie, La Scala di Seta) à l’affiche de l’Abbaye aux Dames de Saintes pour ce mois de fêtes de fin d‘année : l’Orchestre Poitou Charentes sous la direction d’Adrien Perruchon interprète plusieurs joyaux romantiques dans le registre de la finesse et de la subtilité. L’opéra-comique et l’opérette s’y déploient accordant virtuosité, justesse, profondeur grâce aux solistes conviés pour l’occasion : chanteurs et instrumentistes, interprètes engagés de Rossini, Saint-Saëns mais aussi Delibes, Gounod, Lopez… « Bonne humeur, légèreté, voire décalage », la présentation du concert sur le site de l’Abbaye aux Dames, la cité musicale, Saintes affiche une joie partagée décomplexée. L’Orchestre Poitou-Charentes y défend un panorama de l’opéra-comique, de l’opérette, particulièrement prometteur, – c’est à dire un florilège de mélodies et tableaux qui ont fait chanter et danser la France et l’Europe, de l’époque romantique jusqu’à la moitié du XXe siècle.

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Le jeune maestro Adrien Perruchon, relève les défis multiples de ce programme qui associe virtuosité vocale, saillies et délires dramatiques, défis instrumentaux. Les chanteurs invités interprètent airs célèbres de Lakmé (les clochettes) de Delibes, de l’opéra La Traviata de Verdi, Le Chanteur de Mexico de Francis Lopez (Rossignol de mes amours)…, l’ivresse amoureuse du jeune Nemorino (L’elisir d’amore de Donizetti), l’hystérie féminine qu’incarne la Cunégonde de Bernstein dans son opéra Candide (air pour soprano : “Glitter and be gay”), sans omettre le désopilant duo de la mouche extrait d’Orphée aux enfers, parodie mythologique et déjantée d’Offenbach, où Jupiter transformé en mouche séduit Eurydice… Le programme présenté à Saintes est dirigé par un jeune maestro récemment révélé quand il remplaçait pour un même concert à Radio France, Mikko Franck et Lionel Bringuier initialement annoncés. Timbalier au Philhar de Radio France, Adrien Perruchon a montré une trempe exemplaire, un vrai tempérament particulièrement convaincant. Qu’en sera-t-il à Saintes ? C’est sans doute une nouvelle baguette à suivre et qui fait donc l’événement ce 17 décembre sous la voûte de l’Abbatiale de Saintes.

 

 

boutonreservationAdrien Perruchon dirige l’Orchestre Poitou Charentes
Opéra comique, opérette…
Jeudi 17 décembre 2015, 20h30

Gioachino Rossini
L’échelle de soie, ouverture
Camille Saint-Saëns
La Muse et le Poète pour violon et violoncelle opus 132
Léo Delibes, Charles Gounod, Francis Lopez…

François-Marie Drieux, violon
Jean-Marie Trotereau, violoncelle
Blaise Rantoanina, ténor
Isabelle Philippe, soprano colorature

Orchestre Poitou-Charentes
Adrien Perruchon, direction

Durée: 1h30
Tarifs: de 8 à 25€

Programme détaillé du Concert de Noël :

Gioachino ROSSINI
(1792-1868)
L’Echelle de soie, ouverture en ut majeur
Una Voce Poco Fa (Le barbier de Séville)

Gaetano DONIZETTI
(1797-1848)
Una furtiva lagrima (Elixir d’amour)

Camille SAINT-SAËNS
(1835-1921)
La Muse et le Poète pour violon
et violoncelle opus 132

Entracte

Emmanuel CHABRIER
(1841-1894)
Fête Polonaise (Le Roi malgré lui)

Leonard BERNSTEIN
(1918-1990)
Glitter and be Gay (Candide)
Happy We (Candide)

Francis LOPEZ
(1916-1995)
Rossignol de mes amours
(Le Chanteur de Mexico)

Léo DELIBES
(1836-1891)
Air des clochettes (Lakmé)

Jacques OFFENBACH
(1819-1880)
Duo de la mouche (Orphée aux enfers)

Durée du concert : 1 h 30

Vin chaud offert à l’Abboutique à l’issue du concert.

 

Concert repris au TAP de Poitiers, Dimanche 20 décembre 2015, 15h

SAINTES. Adrien Perruchon dirige l’Orchestre Poitou Charentes Opéra comique, opérette…

Saintes cite musicale, abaye aux dames annonce concert classiquenews abbatiale-facade-724x521Saintes. Abbaye aux Dames, jeudi 17 décembre 2015. Orchestre Poitou Charentes : Rossini, Saint-Saëns, Delibes… Concert subtil (duo concertant violon et violoncelle de Saint-Saëns) et facétieux (irrésistible Rossini et son ouverture de L’Echelle de soie, La Scala di Seta) à l’affiche de l’Abbaye aux Dames de Saintes pour ce mois de fêtes de fin d‘année : l’Orchestre Poitou Charentes sous la direction d’Adrien Perruchon interprète plusieurs joyaux romantiques dans le registre de la finesse et de la subtilité. L’opéra-comique et l’opérette s’y déploient accordant virtuosité, justesse, profondeur grâce aux solistes conviés pour l’occasion : chanteurs et instrumentistes, interprètes engagés de Rossini, Saint-Saëns mais aussi Delibes, Gounod, Lopez… « Bonne humeur, légèreté, voire décalage », la présentation du concert sur le site de l’Abbaye aux Dames, la cité musicale, Saintes affiche une joie partagée décomplexée. L’Orchestre Poitou-Charentes y défend un panorama de l’opéra-comique, de l’opérette, particulièrement prometteur, - c’est à dire un florilège de mélodies et tableaux qui ont fait chanter et danser la France et l’Europe, de l’époque romantique jusqu’à la moitié du XXe siècle.

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Le jeune maestro Adrien Perruchon, relève les défis multiples de ce programme qui associe virtuosité vocale, saillies et délires dramatiques, défis instrumentaux. Les chanteurs invités interprètent airs célèbres de Lakmé (les clochettes) de Delibes, de l’opéra La Traviata de Verdi, Le Chanteur de Mexico de Francis Lopez (Rossignol de mes amours)…, l’ivresse amoureuse du jeune Nemorino (L’elisir d’amore de Donizetti), l’hystérie féminine qu’incarne la Cunégonde de Bernstein dans son opéra Candide (air pour soprano : “Glitter and be gay”), sans omettre le désopilant duo de la mouche extrait d’Orphée aux enfers, parodie mythologique et déjantée d’Offenbach, où Jupiter transformé en mouche séduit Eurydice… Le programme présenté à Saintes est dirigé par un jeune maestro récemment révélé quand il remplaçait pour un même concert à Radio France, Mikko Franck et Lionel Bringuier initialement annoncés. Timbalier au Philhar de Radio France, Adrien Perruchon a montré une trempe exemplaire, un vrai tempérament particulièrement convaincant. Qu’en sera-t-il à Saintes ? C’est sans doute une nouvelle baguette à suivre et qui fait donc l’événement ce 17 décembre sous la voûte de l’Abbatiale de Saintes.

 

 

boutonreservationAdrien Perruchon dirige l’Orchestre Poitou Charentes
Opéra comique, opérette…
Jeudi 17 décembre 2015, 20h30

Gioachino Rossini
L’échelle de soie, ouverture
Camille Saint-Saëns
La Muse et le Poète pour violon et violoncelle opus 132
Léo Delibes, Charles Gounod, Francis Lopez…

François-Marie Drieux, violon
Jean-Marie Trotereau, violoncelle
Blaise Rantoanina, ténor
Isabelle Philippe, soprano colorature

Orchestre Poitou-Charentes
Adrien Perruchon, direction

Durée: 1h30
Tarifs: de 8 à 25€

Programme détaillé du Concert de Noël :

Gioachino ROSSINI
(1792-1868)
L’Echelle de soie, ouverture en ut majeur
Una Voce Poco Fa (Le barbier de Séville)

Gaetano DONIZETTI
(1797-1848)
Una furtiva lagrima (Elixir d’amour)

Camille SAINT-SAËNS
(1835-1921)
La Muse et le Poète pour violon
et violoncelle opus 132

Entracte

Emmanuel CHABRIER
(1841-1894)
Fête Polonaise (Le Roi malgré lui)

Leonard BERNSTEIN
(1918-1990)
Glitter and be Gay (Candide)
Happy We (Candide)

Francis LOPEZ
(1916-1995)
Rossignol de mes amours
(Le Chanteur de Mexico)

Léo DELIBES
(1836-1891)
Air des clochettes (Lakmé)

Jacques OFFENBACH
(1819-1880)
Duo de la mouche (Orphée aux enfers)

Durée du concert : 1 h 30

Vin chaud offert à l’Abboutique à l’issue du concert.

Hervé Niquet : portrait & entretien. Défrichement et pédagogie

PORTRAIT et entretien. Hervé Niquet : La renaissance du Concert Spirituel, défrichement et pédagogie. A l’occasion de son passage à l’Abbaye aux Dames de Saintes où il dirige un concert du Jeune Orchestre de l’Abbaye, Hervé Niquet a accepté de nous recevoir pour évoquer son parcours avec le Concert Spirituel, l’orchestre qu’il a fondé en 1987, ses projets mais aussi son travail avec le JOA, cet orchestre constitué de jeunes instrumentistes fraîchement diplômés venus du monde entier afin de travailler avec des chefs de renommée internationale dans la maîtrise des instruments anciens.

Niquet herveLe Concert Spirituel. Le premier Concert Spirituel est né en 1725 et a disparu en 1793, pendant la Révolution française. Hervé Niquet qui nous reçoit à l’Abbaye aux Dames, alors qu’il s’apprête à diriger les jeunes instrumentistes du collectif local, le Jeune Orchestre de l’Abbaye, précise : «Je souhaitais fonder mon propre ensemble. Après de multiples recherches, le principe de cet orchestre, spécialisé dans la musique française, m’a interpellé.» Et d’ajouter : «La musique française, à commencer par les grands motets, est largement délaissée par de nombreux musiciens. Il est vrai aussi que monter les grands motets demande un important travail aussi exigeant que la préparation d’un opéra». Le chef conclut : «Il y a un grand nombre d’oeuvres, surtout dans le répertoire baroque français, à découvrir ou à redécouvrir». Depuis 1987, le Concert Spirituel est devenu un ensemble de premier plan défrichant, sous la direction de son chef et fondateur, le répertoire français du XVIIe siècle au XIXe siècle.

Les projets. Après la sortie du CD Herculanum, opéra oublié de Félicien David (1810-1876) et du Gloria d’Antonio Vivaldi (1678-1741) Hervé Niquet ajoute Don Quichotte chez la duchesse opéra bouffon sorti en DVD le 17 novembre; cela permettra de voir ou de revoir la mise en scène de Shirley et Dino». Il ajoute: «J’irai peut-être en Grande Bretagne pour diriger Herculanum; après l’important travail de recherche critique, musicologique et scientifique que cela représente, je suis ravi qu’il soit reconnu. Je regrette cependant que cela soit d’abord en Grande Bretagne et pas en France ». Et concernant le succès public et critique d’Herculanum : «Cela est gratifiant pour nous tous bien sûr» souligne-t-il, avec un bref sourire.

France Musique. Très actif, Hervé Niquet a aussi un chronique dans la Matinale de France Musique. «Je n’y suis que cinq minutes par semaine.». Il poursuit : «Cela demande un travail de réflexion et d’écriture; mais cela permet aussi de faire partager, même brièvement un peu de notre vie d’artistes; une vie difficile certes mais choisie».

Saintes : Le Jeune Orchestre de l'Abbaye se révèle en 2 concertsLe Jeune Orchestre de l’Abbaye. Pour Hervé Niquet ce n’est pas une première : «Je suis déjà venu il y a quatre ans. C’est une expérience que je renouvelle avec plaisir. Le JOA regroupe de jeunes professionnels encore malléables; pour eux travailler avec des chefs différents à chaque fois leur permet d’acquérir une expérience nécessaire pour plus tard, lorsqu’ils intégreront d’autres orchestres.». Et d’ajouter : «Cela me permet aussi de faire «mon marché» pour le Concert Spirituel». Hervé Niquet conclue : «J’attends un haut niveau professionnel et qualitatif de leur part». Et en effet, lors du raccord qui suit notre entretien, le chef travaille et retravaille les passages des trois Å“uvres au programme du concert (Gossec, Hérold, Mozart), en particulier les passages qui posent le plus de problèmes. Si Hervé Niquet reprend ses musiciens avec humour, il n’en reste pas moins intransigeant, remettant sur le métier, et jusqu’à la dernière minute, cette musique française qu’il aime tant ciseler, avec une implacable rigueur.

herold-ferdinand-louis-portrait-620Le programme du concert. Les trois compositeurs programmés sont tous emblématiques du XVIIIè, mais aussi du premier romantisme symphonique qui reste à redécouvrir en particulier en France. En ce qui concerne François-Joseph Gossec (1734-1829), Hervé Niquet explique : «Gossec est le plus âgé des trois compositeurs du concert de ce soir. D’origine belge, il s’est installé en France qui est rapidement devenue sa patrie. Sa musique, qui s’est intégrée facilement au répertoire français est certes complexe mais aussi très audacieuse.». A propos de Louis Ferdinand Hérold (1791-1833) : «Hérold est un concentré de tout ce qui a précédé. Il y a, dans sa musique, un mélange des techniques de composition héritées de Mozart, Beethoven, Haydn ou Gossec; mais, même s’il est à la croisée des chemins, il innove et sa musique, plaisante, apparemment simple, est complexe, variée, bouillonnant de thèmes et donc très difficile à jouer. A sa manière Hérold préfigure ce que sera Wagner quelques décennies plus tard.». En ce qui concerne Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) il ajoute : «Mozart, lui, il ne s’inspire de personne. Il écoute, rencontre du monde et ingurgite sans efforts. Il a rencontré Gossec lors de son séjour à Paris; ils sont devenus amis lors de ce séjour en France.».

Hervé Niquet, grand défricheur de chefs d’oeuvres oubliés devant l’Eternel contribue depuis de longues années à la renaissance de tout un pan de la musique française depuis la période baroque jusqu’au début du XXe siècle. L’excellent musicien se dévoile à Saintes, fin pédagogue et chef exigeant ; en pilote loquace, argumenté, perfectionniste, il pousse ses jeunes musiciens dans leurs ultimes retranchements pour les amener à s’épanouir et à hausser un peu plus haut leur niveau. A être réactifs, efficaces, concentrés, participatifs. Il le dit d’ailleurs très clairement : «Ce sont de jeunes professionnels qui auront à faire à des chefs exigeants quant à la qualité. Ils devront être au niveau tout de suite». L’excellence instrumentale et interprétative des jeunes musiciens passe par Saintes. Sous la direction d’Hervé Niquet, les jeunes élèves auront atteint une nouvelle marche dans le long apprentissage qui mène parfois à la perfection musicale.

CD : les derniers cd d’Hervé Niquet

LIRE notre compte rendu critique d’Herculanum (avec le Brussels Philhamronic, où brille le diamant vocal de l’excellent Nicolas Courjal)

LIRE notre compte rendu du Gloria de Vivaldi (CLIC de classiquenews de novembre 2015). Les chanteuses du Concert Spirituel renouvellent notre connaissance de la ferveur vénitienne vivaldienne avec un ton saisissant de sincérité collective…

Compte rendu concert. Saintes. Abbaye aux dames, le 5 novembre 2015. Hérold, Gossec, Mozart. Jeune Orchestre de l’Abbaye. Hervé Niquet, direction.

concert-joa saintes JOAEn ce début novembre 2015, le Jeune Orchestre de l’Abbaye (JOA) a présenté les fruits de sa première session de travail pour la saison 2015/2016. Dans ce concert, les responsables de la Cité musicale, Saintes ont invité le chef Hervé Niquet, directeur musical et fondateur du Concert Spirituel. Fin pédagogue, Niquet, qui a programmé deux symphonies de compositeurs français, – son répertoire de prédilection-, a fait travailler les jeunes instrumentistes jusqu’à la dernière minute. Et, lors du concert de jeudi soir, le résultat a dépassé ses espérances.

JOA jeune orchestre de l abbaye saintes classiquenews concertHervé Niquet qui, de par son parcours avec Le Concert Spirituel, défend le répertoire français avec une constance bienvenue, a programmé les symphonies de deux compositeurs français du XVIIIe et du XIXe siècle. La soirée débute avec François Joseph Gossec (1734-1829) : sa Symphonie opus VIII n°2 en fa majeur, composée en 1774. Protégé de Jean-Philippe Rameau (1683-1764), Gossec fait partie des pionniers de la musique symphonique suivant en cela l’exemple de Joseph Haydn (1732-1809), l’inventeur du genre; et c’est d’ailleurs Gossec qui a converti la France au genre symphonique. La Symphonie est allante, dynamique, clair foyer bouillonnant de thèmes et de rythmes dansants. Le chef, très inspiré dirige ses musiciens avec clarté et fermeté; cela ne l’empêche pas de faire preuve d’humour et d’arpenter la scène comme s’il s’agissait d’une promenade de santé. Cependant ne nous fions pas aux apparences, chef et musiciens n’oublient pas une seconde la musique ; ils cisèlent chaque note, chaque section de la partition de Gossec avec une précision millimétrée. Le public réserve aux instrumentistes félicités audiblement par le maestro à la fin de l’oeuvre, un accueil chaleureux très mérité. Pendant l’année, les sessions du JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye ponctue un parcours d’approfondissement dans l’interprétation unique en Europe ; la pratique sur instruments anciens appliquée à la (re)découverte comme ce soir de partitions oubliées pourtant majeure, réserve à Saintes, des soirées d’accomplissements symphoniques mémorables. Voilà un volet qui renforce la forte activité de Saintes comme cité musicale, une activité qui rend légitime son intitulé.

Après une session de travail classique / romantique, le JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye offre un concert mémorable dédié à Gossec, Hérold, Mozart

Saintes, le geste symphonique

JOA 700La soirée se poursuit avec la symphonie n°2 en ré majeur (1812) de Louis Ferdinand Hérold (1791-1833). Né l’année même de la disparition de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Hérold se trouve à la croisée des chemins. Utilisant sans complexes les techniques de compositions héritées de Haydn, Gossec, Mozart ou Beethoven, entre autres, Hérold innove aussi composant une musique «apparemment simple, mais complexe et difficile à jouer» nous dit Hervé Niquet avant le concert. Sa Symphonie n°2 en ré majeur dans laquelle apparaissent des rythmes de valses est l’exemple même de cette complexité interprétative dont nous parlait le chef dans l’après midi. Cependant il dirige avec la rigueur et l’humour qui sont sa marque de fabrique, obtenant de l’orchestre des sons et des couleurs brillant de mille feux sous la voûte de l’Abbaye aux Dames. Les jeunes instrumentistes qui jouent en ce jeudi soir suivent leur chef avec une précision enflammée ; les cinq jours de travail intense qui ont précédé ce concert, ont porté leurs fruits et le résultat est, là aussi, à la hauteur des exigences et des attentes du chef.

Jeune orchestre de l abbaye saintes video_JOA_saintes_david_sternAprès une courte pause, le Jeune Orchestre de l’Abbaye et son chef d’un soir reviennent pour jouer l’ultime Å“uvre de la soirée : la Symphonie en mi bémol majeur KV 543 de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791). Toujours aussi survolté, Hervé Niquet prend cette 39ème Symphonie a bras le corps; Å“uvre de la maturité du compositeur salzbourgeois (elle a été composée en 1788), elle complète à merveille un programme exigeant un niveau d’excellence et une concentration constante. Le chef qui ne manque pas d’idées pour surprendre ses musiciens cesse de diriger pendant une bonne minute donnant les départs d’un simple regard; cependant si Hervé Niquet ne manque pas d’humour poussant ses musiciens dans leurs retranchements, il garde la tête froide et sa battue reste claire et précise, limpide. Ce Mozart joués près les premiers romantiques, encore classiques (Gossec), sonne étonnamment « moderne », une source viennoise qui tout en marquant le genre symphonique alors en plein essor, prélude déjà à l’avènement du sentiment et de la passion à peine masquée. Entre classicisme et premier romantisme, le choix des instruments d’époque s’affirme dans une saveur délectable qui permet de suivre ce jeu de timbres, ces effets de réponses, le contraste entre les séquences, l’équilibre dialogué des pupitres. Pour les jeunes instrumentistes en perfectionnement, les défis sont multiples et permanents ; pour le public, l’expérience est passionnante.

JOA jeune orchestre de l abbaye saintes classiquenews IMG_4030-BD©-Sébastien-Laval-400x267Le Jeune Orchestre de l’Abbaye, survolté par un chef exigeant, fin pédagogue et ardent défenseur d’un répertoire qu’il aime éperdument, donne le meilleur de lui-même pendant une soirée d’anthologie. Le public conquis, leur réserve un accueil enthousiaste. Hervé Niquet, farceur et très en forme même après une heure dix de musique, annonce un bis tiré de l’oeuvre d’Hector Berlioz; ledit bis qui ne tient qu’en un seul accord prend tout le monde de court clôturant ainsi un concert d’une qualité exceptionnelle.

Compte rendu, concert. Saintes. Abbaye aux dames, le 5 novembre 2015. Louis Ferdinand Hérold (1791-1833) : Symphonie n°2 en ré majeur. François Joseph Gossec (1734-1829) : Symphonie opus VIII n°2 en fa majeur. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : 39ème Symphonie en mi bémol majeur KV 543. Jeune Orchestre de l’Abbaye (JOA). Hervé Niquet, direction.

Symphonisme de Gossec et Hérold à Saintes

JOA jeune orchestre de l abbaye saintes classiquenews IMG_4030-BD©-Sébastien-Laval-400x267Saintes, Abbaye aux dames. Concert Mozart,Hérold,Gossec. Le 5 novembre 2015,Hervé Niquet. C’est l’un des jeunes orchestres les plus dynamiques et formateur de l’Hexagone. Le JOA ex Jeune Orchestre Atlantique, aujourd’hui rebaptisé Jeune Orchestre de l’Abbaye (celle des Dames de Saintes), réunit à chacune de ses sessions de travail, la crème des jeunes instrumentistes sur instruments d’époque. Pour chaque nouveau programme, un compositeur soit romantique soit classique : prétexte décisif pour s’immerger dans la pratique et l’esthétique des XVIIIè ou XIXè siècle. On se souvient de formidables répétitions préparatoires pour la Symphonie de Cherubini, jalon essentiel du romantisme français naissant… sous la férule d’un chef affûté exigeant, David Stern (l’actuel directeur de la troupe lyrique Opera fuoco).

Niquet herveEn novembre 2015, c’est au tour d’Hervé Niquet de jouer les pédagogues communicatifs et charismatiques pour l’interprétation d’oeuvres majeures du symphonisme premier en France, signé Hérold (le Beethoven français) et Gossec (qui invente littéralement la symphonie en France à l’époque de Haydn et de Mozart). Elegance, mesure, mais aussi éloquence instrumentalement détaillée et couleurs nouvelles composent un cocktail éminemment français qui au carrefour des XVIIIè/XIXè, façonne les ferments du romantisme à la française. Aux côtés de la Symphonie n°39 de Mozart (un jalon important qui fait la synthèse des avancées orchestrales au XVIIIè), les Symphonies de Gossec (opus VIII n°2 en fa majeur) et Hérold (n°2 en ré majeur) sont les nouveaux défis des jeunes instrumentistes réunis à Saintes, lors de répétitions puis d’un concert (ce jeudi 5 novembre 2015 à 20h) qui promettent d’être captivants. Le symphonisme historiquement informé s’apprend à Saintes et y apportent ses fruits exaltants, et nul par ailleurs. Concerts événement.

 

 

 

Wolfgang Amadeus Mozart
Symphonie n° 39 en mi bémol majeur, KV 543

Ferdinand Hérold
Symphonie n°2 en ré majeur

François-Joseph Gossec
Symphonie opus VIII n°2 en Fa Majeur

 

Jeune Orchestre de l’Abbaye
Hervé Niquet, direction

 

 

 

 

 

boutonreservationSaintes, La Cité musicale
Abbaye aux Dames, Jeudi 5 novembre 2015, 20h
Durée : 1h30 / Tarifs de 8 à 25€

 

 

 

 

APPROFONDIR : Mozart, Gossec, Hérold : le Symphonisme européen entre classicisme et préromantisme : lire notre présentation spéciale : “symphoniste à Gossec et Hérold à Saintes “

herold-ferdinand-herold-le-pre-aux-clercs-portrait-symphonie-n2-classiquenewsAu moment où Joseph Haydn (1732-1809) élabore puis perfectionne la forme de la symphonie classique viennoise, son contemporain, né deux ans après lui en 1734, François-Joseph Gossec (1734-1829), propose également un modèle symphonique où s’affirme le caractère de l’orchestre tel que nous le connaîtrons bientôt. L’activité de Gossec à Paris est essentielle dans la capitale française : il y impose peu à peu le nouveau genre (symphonique), suscitant un réel engouement du public, … En lire +

 

 

 

 

 

Saintes. Hérold et Gossec par le JOA

JOA jeune orchestre de l abbaye saintes classiquenews IMG_4030-BD©-Sébastien-Laval-400x267Saintes, Abbaye aux dames. Concert Mozart,Hérold,Gossec. Le 5 novembre 2015,Hervé Niquet. C’est l’un des jeunes orchestres les plus dynamiques et formateur de l’Hexagone. Le JOA ex Jeune Orchestre Atlantique, aujourd’hui rebaptisé Jeune Orchestre de l’Abbaye (celle des Dames de Saintes), réunit à chacune de ses sessions de travail, la crème des jeunes instrumentistes sur instruments d’époque. Pour chaque nouveau programme, un compositeur soit romantique soit classique : prétexte décisif pour s’immerger dans la pratique et l’esthétique des XVIIIè ou XIXè siècle. On se souvient de formidables répétitions préparatoires pour la Symphonie de Cherubini, jalon essentiel du romantisme français naissant… sous la férule d’un chef affûté exigeant, David Stern (l’actuel directeur de la troupe lyrique Opera fuoco).

Niquet herveEn novembre 2015, c’est au tour d’Hervé Niquet de jouer les pédagogues communicatifs et charismatiques pour l’interprétation d’oeuvres majeures du symphonisme premier en France, signé Hérold (le Beethoven français) et Gossec (qui invente littéralement la symphonie en France à l’époque de Haydn et de Mozart). Elegance, mesure, mais aussi éloquence instrumentalement détaillée et couleurs nouvelles composent un cocktail éminemment français qui au carrefour des XVIIIè/XIXè, façonne les ferments du romantisme à la française. Aux côtés de la Symphonie n°39 de Mozart (un jalon important qui fait la synthèse des avancées orchestrales au XVIIIè), les Symphonies de Gossec (opus VIII n°2 en fa majeur) et Hérold (n°2 en ré majeur) sont les nouveaux défis des jeunes instrumentistes réunis à Saintes, lors de répétitions puis d’un concert (ce jeudi 5 novembre 2015 à 20h) qui promettent d’être captivants. Le symphonisme historiquement informé s’apprend à Saintes et y apportent ses fruits exaltants, et nul par ailleurs. Concerts événement.

 

 

 

Wolfgang Amadeus Mozart
Symphonie n° 39 en mi bémol majeur, KV 543

Ferdinand Hérold
Symphonie n°2 en ré majeur

François-Joseph Gossec
Symphonie opus VIII n°2 en Fa Majeur

 

Jeune Orchestre de l’Abbaye
Hervé Niquet, direction

 

 

 

 

 

boutonreservationSaintes, La Cité musicale
Abbaye aux Dames, Jeudi 5 novembre 2015, 20h
Durée : 1h30 / Tarifs de 8 à 25€

 

 

 

 

APPROFONDIR : Mozart, Gossec, Hérold : le Symphonisme européen entre classicisme et préromantisme

herold-ferdinand-herold-le-pre-aux-clercs-portrait-symphonie-n2-classiquenewsAu moment où Joseph Haydn (1732-1809) élabore puis perfectionne la forme de la symphonie classique viennoise, son contemporain, né deux ans après lui en 1734, François-Joseph Gossec (1734-1829), propose également un modèle symphonique où s’affirme le caractère de l’orchestre tel que nous le connaîtrons bientôt. L’activité de Gossec à Paris est essentielle dans la capitale française : il y impose peu à peu le nouveau genre (symphonique), suscitant un réel engouement du public, au Conservatoire et au Concert Spirituel entre autres. L’ouverture que joue Hervé Niquet et le Jeune Orchestre de l’abbaye (JOA) témoigne de cette écriture visionnaire, déjà très élaborée qui place Gossec aux côtés de Haydn, comme l’inventeur du genre.
Vienne s’impose néanmoins comme la capitale de la Symphonie grâce à un autre génie musical, Mozart qui grand connaisseur et admirateur de Haydn, contribue lui aussi à faire évoluer le genre : ses 3 dernières symphonies, – n°39,40 et 41-, composées à la fin des années 1780, constituent en réalité un triptyque unitaire (que Nikolaus Harnoncourt récemment a abordé en y relevant les jalons d’un testament musical, qu’il appelle “oratorio instrumental”…). LIRE notre critique du coffret cd Mozart : les 3 dernières Symphonies de Mozart, un oratorio instrumental).
 

 

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La première, pleine d’élan et de liberté audacieuse est un vrai défi pour l’orchestre et le prélude à cette aventure orchestrale unique dans l’histoire de la musique. Méconnu mais récemment redécouvert, le romantique français Hérold (comme Onslow) affirme un tempérament égal qui, chronologie oblige (il est né en 1791, l’année même de la mort de Mozart) fait évoluer comme Beethoven, le développement symphonique, des Lumières vers le Romantisme naissant. Après ses aînés, pionniers fondateur du genre, – Gossec, Haydn, Mozart, – Hérold, élève de Kreutzer et de Catel, affirme une nouvelle esthétique dans sa Symphonie n°2 en ré majeur : celle du premier romantisme français : une claire assimilation du style de Beethoven acclimatée au goût du public parisien pour la virtuosité. Composée en 1814, sans trompettes ni timbales, la Symphonie n°2 est créée avec un grand succès en Italie : d’après ce que le compositeur écrit à sa mère, l’Andante et le Rondo (- tous deux hommages explicites à Haydn) ont particulièrement marqué les esprits. L’introduction lente du premier mouvement, audacieuse dans ses richerches harmoniques (Hérold se montre ici un digne suiveur de Méhul dont il fut aussi l’élève) ; dans le troisième mouvement, allegro molto, Hérold glisse un subtil mouvement de valse, rythme alors très à la mode, défendu par les violons. véritable synthèse du genre symphonique sous l’Empire, la Symphonie d’Hérold a aussi la subtilité de références maîtrisées : l’humour et l’élégance sont évidemment des emprunts au caractère de la symphonie viennoise fixée par Haydn (et qu’il a encore magnifié dans ses fameuses Symphonies londoniennes, ses plus tardives).
Complet, associant styles classique viennois et premiers feux du romantisme français, le programme défendu  à Saintes par les jeunes instrumentistes du JOA, s’annonce prometteur : révélant des écritures aussi diverses qu’intensément caractérisées,  d’autant plus expressives qu’elles sont ici jouées sur instruments anciens.

Compte rendu, concert. Saintes. Abbaye aux dames, le 15 juillet 2015. Brahms; Schumann; Schubert. Wagner; Isaac. Emmanuel Ceysson, harpe; Anneke Scott, Joe Walters, Olivier Picon, Chris Larkin, cors. Ensemble Pygmalion; Raphaël Pichon, direction.

L’édition 2015 du festival de Saintes étant centrée sur les jeunes talents, de nombreux artistes prometteurs ou déjà reconnus se croisent dans l’église abbatiale de Saintes. Nous avons dit dans une autre chronique tout le bien que nous pensions de Jean Rondeau, claveciniste et pianiste de haut vol, de Bach au Jazz; le 15 juillet au soir, c’est Raphaël Pichon et l’ensemble Pygmalion, dont il est le directeur musical et fondateur, qui se sont installés à l’Abbaye aux Dames. Le jeune chef, il n’a que 31 ans, a, dès 2005, centré le répertoire de Pygmalion sur la musique de Johann Sebastian Bach (1685-1750) et Jean Philippe Rameau (1683-1764). Ceci ne l’empêche pas de visiter avec talent d’autres contrées musicales, du XVIIIe siècle à nos jours. Et le concert de ce mercredi soir démontre à quel point Pichon transforme en or tout ce qu’il touche, tant le répertoire visité, est radicalement aussi convaincant que différent de celui qu’il défend habituellement.

Pygmalion explore le canon romantique

raphael_pichonLe programme, consacré aux romantiques allemands, alterne musique instrumentale transcrite pour cors ou pour cors et harpe par le compositeur Vincent Manac’h, et musique vocale, a cappella ou en complicité avec un ou plusieurs des cinq musiciens présents. Le challenge est d’autant plus réussi que nombre d’oeuvres sont totalement méconnues du public : canons pour voix de femmes a cappella de Johannes Brahms (1833-1897), Robert Schumann (1810-1846) ou Franz Schubert (1797-1828). Le pari est risqué mais réussi au delà de toutes nos attentes : précision, rigueur, justesse, diction excellente et direction claire, nette, précise. Il n’y a aucune faiblesse dans les canons a cappella ni dans dans les oeuvres avec accompagnement instrumental comme le chant des filles du Rhin, tiré du Crépuscule des Dieux de Richard Wagner (1813-1883). Quant aux arrangements pour cors ou cors et harpes des oeuvres de Heinrich Isaac (1450-1517), de Schumann ou de Brahms par Vincent Manac’h, ils sont interprétés avec une maîtrise quasi parfaite de leurs instruments par les cinq musiciens invités. Notons également les déplacements du choeur, tant sur la scène que dans le choeur arrière, qui ajoute une petite touche scénographiée, sympathique et attachante à l’ensemble de la soirée. De la première à la dernière note, le public est subjugué au point que les applaudissements, plutôt timides et à rebours en cours de soirée fusent en fin de concert; l’accueil chaleureux qui est réservé aux artistes de ce mercredi soir est grandement mérité au vu de la superbe performance artistique réalisée.

C’est donc un concert quasi parfait que Raphaël Pichon et l’ensemble Pygmalion ont présenté mercredi soir à un public plutôt nombreux. D’autant plus idéal que le jeune chef ressort de l’ombre, un certain nombre d’oeuvres vocales, restées méconnues, de grands compositeurs romantiques allemands; et nous tenons à saluer l’audace payante de Pichon qui réussit un coup de maître digne des plus grands. En amont la préparation rigoureuse de l’ensemble vocal contribue aussi pour beaucoup au grand succès de la soirée. Espérons que ce coup de projecteur sera suivi d’une publication au CD.

Compte rendu, concert. Saintes. Abbaye aux dames, le 15 juillet 2015. Johannes Brahms (1833-1897) : Ich swing mein horn (pour cor), Göttlicher Morpheus, Wille, wille, will, der mann ist kommen, grausam erweiseit sich amor an mir, Einförmig ist der liebe gram, quatre chants pour voix de femmes, cors et harpe op 17 ; Robert Schumann (1810-1846) : Wiegenlied (arrangement Vincent Manac’h), In meeres Mitten; Meerfay, Die capelle, Sonnerie pour deux cors; Franz Schubert (1797-1828) : Psaume XXIII Gott ist mein hirt, Ständchen, Lacrimosa son io, Coronach; Richard Wagner (1813-1883) : Le crépuscule des Dieux (sonnerie des filles du Rhin, chant des filles du Rhin); Heinrich Isaac (1450-1517) : innsbruck ich muss dich (transcription Vincent Manac’h). Emmanuel Ceysson, harpe; Anneke Scott, Joe Walters, Olivier Picon, Chris Larkin, cors. Ensemble Pygmalion; Raphaël Pichon, direction.

Festival de Saintes 2015

SAINTES festival 2015 visuel-festival-BD-400x559Festival de Saintes : 10-18 juillet 2015. Imaginé en 1972 pour donner une nouvelle vocation (musicale) au site afin d’assurer sa préservation, le meilleur festival en Poitou-Charentes en juillet sait chaque année renouveler son offre : ni territoire des Ayatollah du Baroque, ni terre réservée des passionnés des sonorités romantiques, mais un goût spécifique et élargi pour la sincérité et l’authenticité des démarches artistiques, un tremplin de personnalités éclectiques finalement, qui osent, régénèrent, questionnent. Sous la voûte grandiose de l’église abbatiale, les grands concerts savent proposer de grandes formes : symphoniques, chorales, sacrées ou profanes, et cette année ce sont des générations de nouveaux musiciens, instrumentistes et chanteurs qui fourmillent d’idées et de saine sensibilité pour que l’idée du festival se conjugue avec découverte et aussi surprise voire défrichement. Allez à Saintes cet été pour les jeunes artistes communicatifs (lire ci après tous les noms des phalanges cultivées ici comme les pousses d’une stimulante pépinière) et aussi, surtout, ce Wagner sur instruments d’époque (Parsifal quand même) par Philippe Herreweghe et son orchestre maison : des Champs Elysées (événement symphonique le 18 juillet à 19h30 : dernier grand concert de l’édition 2015).

 

 

Temps forts du Sainte 2015

Wagner sur instruments d’époque : un nouveau défi gagnant ?

herreweghe philippeNe manquez pas cette année : D’abord, le Wagner sur instruments d’époque (depuis le temps que nous en rêvons!), comme nous l’avons signalé précédemment, puis : le Rameau pastoral méconnu d’Amarillis et le ténor Mathias Vidal, le 13 juillet, 13h ; le Borodine du clarinettiste Raphaël Sévère, même date mais à 11h ; le Satie et John Cage d’Alexeï Lubimov ; Fux avec Vox Luminis, le 12 juillet à 19h30 ; la facétieuse et virtuose Petite Messe de Rossini par le chÅ“ur Aedes (le 17 juillet à 19h30), et surtout le dernier Wagner (Parsifal) et Strauss (Mort et transfiguration) par l’Orchestre des Champs Elysées et Philippe Herreweghe (temps fort pour les curieux de Wagner sur instruments d’époque : le 18 juillet à 19h30 ; au programme pour les amateurs de Wagner : Préludes du I, III en Enchantement du Vendredi Saint : soit les instants les plus hautement spirituels de la partition ; de quoi transformer la voûte de l’Abbatiale en nouveau temple bayreuthien ? Superbe idée en tout cas !). Les vertus du symphonisme sur instruments d’époque ne sont plus à prouver et Saintes, résidence et lieu de travail des jeunes instrumentistes de l’Orchestre maison, Jeune orchestre de l’Abbaye (ex JOA Jeune Orchestre Atlantique)-, « ose » également nous enchanter par un programme prometteur qui ressuscite le Beethoven français, Onslow (impétuosité, énergie, vitalité et raffinement instrumental, le 11 juillet à 17h).
Sans omettre, le premier concert concertant avec orchestre de la claveciniste Maude Gratton (le 13 juillet, 19h30), les transcriptions du violon ou du luth par  Jean Rondeau (clavecin) et une myriade exaltée (enchanteresse?) de jeunes ensembles qui foulent pour la première fois le sol de l’Abbaye (Quatuor Cambini : le 11 juillet à 22h dans Mozart et Haydn ; Gli Angeli : le 11 juillet dans Biber, Rosenmüller… ; La Main Harmonique dans les Madrigaux de Monteverdi, le 16 juillet, 22h ; Faenza : le 13 juillet, 22h, « Conversation ou dialogue de l’esprit et des sens »…).
Le 14 juillet temps fort à 19h30 dans l’Abbatiale : Messe en si de Bach par Philippe Herreweghe et le Collegium vocale Gent.  Et puis année Louis XIV oblige, le festival offre aussi la restitution musicale des fastes du mariage de Louis XIV avec l’Infante Marie-Thérèse d’Espagne.

 

 

 

SAINTES festival 2015 visuel-festival-BD-400x559Le Festival de Saintes se structure dans et autour du lieu qui l’accueille, un ensemble minéral superbement préservé que le festivalier parcourt en empruntant ses alentours comme un manège enchanté : la cour extérieure, l’église, les vastes salles des communs de l’Abbaye aux Dames, où les concerts ont lieu à 13h, 17h30, 19h30, 22h… un menu qui permet chaque jour de choisir, selon son goût et son humeur, auquel s’ajoutent de nombreuses animations : conférences, visites guidées (locales et hors les murs)… Journée diffusée sur Radio Classique, le 14 juillet 2015.

 

 

Toutes les infos sur le site du Festival de Saintes 2015

 

 

CD. GEMME, le nouvel album de De Caelis (1 cd l’empreinte digitale, le 1er avril 2015)

couverture GEMMEVIDEO. CD. Gemme, le nouvel album de De Caelis… Le  1er avril 2015, l’Ensemble De Caelis édite leur nouvel album : GEMME (1 cd l’empreinte digitale) : flamboiement sonore et miroitement vocal d’une puissance esthétique et poétique bouleversantes grâce au travail du compositeur Zad Moultaka lui-même inspiré des textes et compositions de l’abbesse Hildegard von Bingen. La rencontre et l’enregistrement qui en découlent n’ont pu être possibles que grâce à la résidence de De Caelis à l’Abbaye aux Dame de Saintes : un écrin exceptionnel qui stimule l’inspiration et favorise l’engagement des interprètes. Déflagration et implosion disent ce temps de libération nécessaire pour que naisse un nouvel ordre du monde… CLASSIQUENEWS était présent lors de l’enregistrement de GEMME à Saintes en septembre 2014: premières images avant le reportage complet… © CLASSIQUENEWS.COM 2015

Compte rendu, concert. Saintes. Abbaye aux dames, le 25 janvier 2015. Mozart; Schubert. Anaïs Constant, soprano; Pauline Leroy, mezzo soprano; Enguerrand de Hy, ténor; Virgile Ancely, baryton. Jeune choeur de Paris; Jeune Orchestre de l’Abbaye; Laurence Équilbey, direction.

Le Jeune Orchestre de l’Abbaye rend justice à Mozart et Schubert. Depuis sa création, le Jeune Orchestre de l’Abbaye (JOA) a accueilli nombre de jeunes musiciens professionnels ou en fin de parcours universitaire. Dirigé depuis ses débuts par de grands chefs français ou étrangers, le Jeune Orchestre de l’abbaye se nourrit ainsi d’expériences diverses, qui font des musiciens apprentis des artistes prêts à affronter toutes les situations. Avec Laurence Équilbey, la chef et fondatrice de l’ensemble Accentus et d’Insula orchestra, l’orchestre ne faillit pas à la tradition d’apprentissage et de partage, d’adaptabilité et de curiosité, qui fait depuis ses débuts, sa spécificité.

Equilbey laurence JOA SaintesAu programme du concert, deux compositeurs : Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) et Franz Schubert (1797-1828). C’est l’ouverture de Die zauberflôte qui ouvre l’après midi; si quelques fausses notes s’entêtent du côté des cuivres Laurence Équilbey recadre rapidement les intéressés (c’est le lot du jeu sur instruments d’époque) ; la chef dirige avec élégance l’un des ultimes chef d’oeuvre de Mozart. La Messe du Couronnement qui suit, permet au jeune choeur de Paris, fondé par Laurence Équilbey dans le cadre du Département Supérieur pour Jeunes Chanteurs du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, de s’installer avec les jeunes solistes invités pour l’occasion. Très sollicité, le Jeune choeur de Paris se sort avec honneur d’une partition difficile propre au génie Mozartien; quant au quatuor de solistes, il chante alternativement seul et avec le choeur. Anaïs Constant, Pauline Leroy et Enguerrand de Hy ont des voix solides, quoique encore un peu vertes étant donné leur jeunesse ; Virgile Ancely, lui a bien du mal à passer le mur du son. Et de la tribune où nous étions installés, la voix du jeune baryton nous parvenait à peine. Le Jeune Orchestre de l’Abbaye accompagne le choeur et les solistes avec subtilité sous la direction vigilante et ferme de Laurence Équilbey. Le chef d’oeuvre de Mozart, composé à la demande du prince-archevêque de Salzbourg Hyeronimus Von Colloredo pour le couronnement de la Vierge, n’en est pas moins fort joliment interprété malgré les imperfections diluées ici et là.

Après l’entracte, le Jeune Orchestre de l’Abbaye interprète la symphonie n°4 en ut mineur de Franz Schubert (1797-1828). La baguette reste ferme et dynamique; les musiciens suivent d’ailleurs leur chef avec une précision remarquable comme si la musique de Schubert les inspirait plus que La Flûte Enchantée. La Symphonie n°4 de Schubert n’est pas particulièrement longue, à peine trente minutes, mais elle exige des interprètes; et Laurence Équilbey, en fine musicienne, relève le gant avec panache. Quant à l’orchestre bien préparé tant par ses formateurs que par sa chef, il donne au chef d’oeuvre de Schubert de  superbes intonations : mordantes, expressives, d’une intériorité parfois pénétrante. La profondeur n’attend pas l’âge des années ; et les jeunes musiciens ont, canalisés sous la tutelle de leur pilote, des richesses intérieures à revendre.

La venue de Laurence Équilbey à l’Abbaye aux dames est d’autant plus remarquable qu’elle est l’une des rares femmes chef d’orchestre à avoir percé dans un milieu majoritairement masculin. Elle a pris le Jeune Orchestre de l’abbaye en main avec maestria, lui permettant d’atteindre de très belles sonorités tant dans la Messe du couronnement de Mozart que dans la Symphonie de Schubert. Et le public, venu nombreux, a réservé à l’ensembles des artistes un accueil très chaleureux, légitime.

Compte rendu, concert. Saintes. Abbaye aux dames, le 25 janvier 2015. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Die zauberflöte, ouverture; messe du couronnement K317 en UT majeur. Franz Schubert (1797-1828) : symphonie N°4 en UT mineur. Anaïs Constant, soprano; Pauline Leroy, mezzo soprano; Enguerrand de Hy, ténor; Virgile Ancely, baryton. Jeune choeur de Paris, Jeune Orchestre de l’Abbaye; Laurence Équilbey, direction.

Le Jeune Orchestre de l’Abbaye joue Mozart et Schubert

JOA 700La Rochelle, Saintes. JOA : concert Mozart, Schubert. Les 24,25,26 janvier 2015. Messe du couronnement de Mozart et Symphonie n°4 de Schubert. Les jeunes musiciens du JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye de Saintes, auxquels se joignent solistes et choristes interprètent un superbe programme Mozart et Schubert sous la baguette de Laurence Equilbey ; oeuvres de jeunesse et d’un raffinement juvénile éclatant, ambitieux pour Schubert (19 ans), profond, déchirant pour Mozart (qui compose à 23 ans sa sublime Messe du Couronnement). Les 3 concerts sont l’aboutissement d’un travail (stage préalable) réalisé par les jeunes apprentis musiciens, immergés pendant 10 jours dans la compréhension, l’interprétation, l’approfondissement de chaque partition ;  il ne s’agit pas seulement de maîtriser le jeu sur cordes en boyaux (entre autres pour les violonistes, altistes, violoncellistes), il surtout exprimer de la plus claire et simple manière, le sens et le caractère du texte musical. Comme pour chaque session proposée par le JOA, les musiciens apprennent leur futur métier, se perfectionnent en janvier, entre classicisme et romantisme ; leur approche sur instruments anciens, selon les techniques et le style le plus adaptés, indique une expérience particulièrement formatrice dont ils savent partager les fruits avec le public. 3 dates événements. (LIRE aussi notre compte rendu du dernier concert du JOA à Paris aux Invalides en novembre 2014 : programme Haydn et Beethoven : la 8ème Symphonie sous la direction d’Alessandro Mocia, premier violon de l’Orchestre des Champs-Elysées).

 

 

 

La Rochelle, La Coursive
Samedi 24 janvier 2015, 20h30

Saintes, Abbatiale
Dimanche 25 janvier 2015, 15h30

La Rochelle, La Coursive
Lundi 26 janvier 2015, 20h30

Wolfgang Amadeus Mozart :
0uverture de La Flûte enchantée
Messe du Couronnement

Franz Schubert :
Symphonie n°4

Rencontre avec Laurence Equilbey, chef d’orchestre
dimanche 25 janvier / Gallia Théâtre – Cinéma Saintes / 11h
entrée libre

 

 

 

Messe du couronnement de Mozart, 1779

EQUILBEY laurence-equilbey-400x266La « Messe du Couronnement de Mozart (KV 317) en Ut majeur est écrite par Mozart pour quatre solistes, chœur mixte, 2 hautbois, 2 cors, 3 trombones, timbales, cordes et orgue. A 23 ans, Mozart doit honorer la commande passée par l’archevêque de Salzbourg, l’ignoble Coloredo qui ne mériterait pas d’être cité dans chacune des biographie de Mozart à Salzbourgn tant le jeune compositeur détestait son employeur (qui était aussi celui de son père) et qui prenait soin de lui rappeler son rang inférieur, celui d’un musicien serviteur. On sait avec quel courage et quel tempérament le jeune génie claqua la porte, devenant le premier compositeur libre de l’histoire !

mozart_portrait-300Sur le plan personnel, la période est grave voire dépressive : à Paris où il séjournait avec sa mère, celle ci meurt ; sa liaison avec la belle Aloysia Weber tourne court (il épousera la sÅ“ur d’Aloysia, Constance). Janvier 1779, Mozart doit rentrer à Salzbourg : la France ne l’a jamais compris ni apprécié : ses séjours sont tous des échec. Après la Misa brebis (comprenant un superbe solo d’orgue), le jeune Konzertmeister (responsable de la musique religieuse à la Cour de l’archevêque), Mozart compose donc une nouvelle partition sacrée de grande envergure, recueillant ses expériences récentes. la « Krönungsmesse » est datée du 23 mars 1779 : le couronnement est celui de Marie, divinité protectrice et apaisante, ainsi à l’honneur au moment de sa création, pour la Pâques de 1779. Par la suite, l’oeuvre véritable hymne déchirant en l’honneur de Marie, est jouée à nouveau pour le couronnement de Léopold II, Roi de Bohême à Prague, le 6 septembre 1791, en présence de Mozart ; de François II de Bohême, en 1792, futur François Ier d’Autriche. Mozart prend avec lui le manuscrit à Prague. Haydn toujours très admiratif du style de son cadet, dirige la messe du couronnement pour l’épouse du prince Esterházy, laquelle la connaissait pour l’avoir entendue lors du couronnement de Léopold en 1791.

jeune orchestre de l abbaye saintes JOA-janv-©-Sébastien-Laval-400x266D’un tendresse affectueuse égale au grand air nostalgique de Rosine, La Comptesse des Noces (qui alors se souvient d’un temps perdu, miraculeux où jeune fille elle croyait encore à l’amour…), l’Agnus Dei, dans la Messe du Couronnement rappelant le « Dove Sono », reste le sommet de la partition sacrée. Tout au long de la Messe, le raffinement de l’orchestration s’apparente à un opéra… sans les costumes et les situations théâtrales. La ferveur,l’intensité, la profondeur et la sincérité de l’écriture de Mozart accomplissent un premier chef d’oeuvre sacré qui montre l’étonnante maturité, l’exceptionnelle sensibilité du jeune compositeur pourtant incompris, et souvent dévalorisé à Salbzourg.

Compte rendu, concert. Paris. Invalides, salle Turenne, le 23 novembre 2014. Haydn : Symphonie L’Horloge n°101. Beethoven : Romance pour violon et orchestre. Symphonie n°8. Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames (Saintes). Alessandro Moccia, premier violon et direction.

JOA jeune orchestre de l abbaye aux dames saintes concert invalides 2014Au sein du fonctionnement pédagogique du JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames, le premier violon dirigeant cette nouvelle session, est un musicien accompli : il sait aussi être, le temps de cette expérience orchestrale qui réalise l’interprétation du redoutable programme Haydn / Beethoven, un maestro convaincant : tout en jouant son rôle de supersoliste, Alessandro Moccia (par ailleurs, premier violon de l’Orchestre des Champs Elysées) a à cÅ“ur de transmettre sa furie intérieure,  une maîtrise du jeu collectif qui s’appuie sur une très solide sûreté de l’archet. Classique et romantique, l’esthétique des oeuvres, dont le spectre étend une ligne cohérente de 1793 à 1811 (si l’on considère les dates de composition des deux oeuvres principales), permet à nouveau une immersion complète dans la lecture de deux Viennois déconcertants d’idées, de construction, de génie dans l’orchestration.

Initiée en Autriche en 1793, la Symphonie “L’Horloge” n°101, appartient au cycle des Londoniennes : Haydn la termine à Londres en 1794 pour la 4è saison des concerts Salomon : écrite pour flûtes, hautbois, clarinettes, bassons, cors et trompettes par deux, son luxe instrumental fait merveille dans l’effectif réuni par Alessandro Moccia : les vents et les bois à la fête portent très haut cet esprit facétieux et aussi très énergique qui traverse tout le cycle symphonique. La Symphonie L’Horloge relève d’une maturité rayonnante, riche en humour : si l’entrée frappe par son mystère diffus et comme suspendu aux cordes seules, une entrée en matière à laquelle les jeunes instrumentistes du Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames offre une épaisseur immédiate et une franchise de ton propres aux instruments d’époque, la suite est pleine de rebondissements, d’idées, de contrastes desquels surgit surtout l’Andante : avec son mouvement de balancier (tout en finesse rythmique) l’oeuvre gagne un titre non usurpé. Le sol majeur accentue le caractère pittoresque du mouvement dont l’énergie annonce l’Héroïque de Beethoven : une filiation naturelle que renforce encore la perspective du concert qui comprend en fin de programme, la sublime et incandescente 8ème de Beethoven.
Tout est dit dans le final piano et comme murmuré du mouvement : les musiciens savent exprimer le souffle d’une mécanique filigranée dans son énoncé primordial, puis machinerie rugissante dans son développement, enfin horlogerie fine en sa résolution finale. Il faut infiniment de sûreté rythmique, de richesse dynamique, une cohésion collective pour réussir ce morceau d’humour et de partage instrumental. Le menuet est l’un des mieux conçus par Haydn et des plus développés, annonçant là encore l’ambitieuse Héroïque de Beethoven. Rien ne semble arrêter la prodigieuse énergie ni la plénitude sonore des jeunes musiciens dans le final Vivace avec entre autres son fugato piano (pour les cordes seules) si subtilement écrit : une prouesse d’inspiration qui montre à nouveau le génie de Haydn dans l’écriture symphonique à l’extrémité du XVIIIème.

Moccia Alessandro_Moccia_0.previewExcellent pont entre classicisme et romantisme, l’ancrage esthétique de la session de travail dont le concert découle, prolonge les fruits classiques de Haydn par l’énergie conquérante du Beethoven le mieux inspiré… On ne saurait concevoir de succession plus cohérente : un apprentissage magnifiquement élaboré et l’expérience d’un passage particulièrement formateur pour les jeunes instrumentistes.  La Huitième Symphonie de Beethoven opus 93 en fa majeur est un sommet de trépidation rythmique (superbe carrure de l’Allegretto scherzando ou second mouvement dont le sautillant mécanique n’est pas sans rappeler, clin d’oeil délectable, l’allure de balancier distingué de L’Horloge qui a précédé) ; c’est un massif irrésistible de concision, d’énergie lui aussi, calibrée dans un cadre chorégraphique qui affirme le tempérament impétueux de Ludwig. Ecrite à l’été 1811, la partition est créée en 1814 : son caractère souriant, lumineux, d’une respiration positive doit beaucoup à la rencontre entre Beethoven et la cantatrice berlinoise Amélie Sebald dont le charme et la présence profitent manifestement à l’inspiration du compositeur. Les jeunes instrumentistes portés par la conviction continue et la détermination de plus en plus explicite de leur chef et premier violon, emportent la vivacité et le charme de la “petite ” symphonie de Beethoven, en particulier dans le dernier mouvement dont la durée égale la somme des trois précédents.

violon moccia alessandro mocciaL’intensité électrisante et immédiate des tutti, si finement projetée par le collectif des instruments anciens, la verve sans limite, le feu d’un ensemble très engagé, les couleurs des timbres particulièrement maîtrisés (flûtes, hautbois, bassons), la fine arête des cuivres (cors et trompettes) accomplissent ici l’élan facétieux d’un Haydn déjà ambitieux et imprévisible. L’arc tendu et viril d’un Beethoven conquérant et amoureux n’en gagne que plus de tonicité communicative. Superbe programme défendu par un collectif enthousiasmant. Le JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye aux dames (ex Jeune Orchestre Atlantique) poursuit à travers ses sessions d’orchestre, son cycle d’accomplissements exemplaires. Le concert apporte davantage qu’une formation déjà gratifiante, c’est aussi une passerelle habilement conçue et partagée pour le dépassement de chacun au sein du groupe.

Compte rendu, concert. Paris. Invalides, salle Turenne, le 23 novembre 2014. Haydn : Symphonie L’Horloge n°101. Beethoven : Romance pour violon et orchestre. Symphonie n°8. Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames (Saintes). Alessandro Moccia, premier violon et direction.

JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames, Saintes. Stage estival 2014. Reportage vidéo

concert-joa saintes JOAA l’été 2014, dans le cadre du Festival estival de Saintes, le JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames à Saintes, travaille et propose sous la voûte de l’Abbaye, un nouveau programme, d’autant plus formateur qu’il réunit Grande Fugue de Beethoven, Concerto en ré de Stravinsky, Concerto pour violon de Robert Schumann… un défi sur instruments d’époque qui nécessite outre une technique particulière sur les cordes, de changer d’archets, sous la conduite du chef et violoniste Alexander Janiczek, à la fougue rare et communicante… grand reportage vidéo © CLASSIQUENEWS.COM 2014

Nouvelle tournée du Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames en novembre 2014 :

 

Moccia-alessandro-violon-Orchestre-des-champs-elysees-saintes-JOA-jeune-orchestre-de-l--abbayeHaydn, Beethoven :
le JOA à l’épreuve symphonique
Nouvelle tournée du JOA
Du 17 au 23 novembre 2014
3 concerts publiques, les 21, 22 et 23 novembre 2014

Concert au lycée Bellevue à Saintes le 21 novembre
(dans le cadre des actions de médiations, rencontre avec les élèves, véritable échange avec les musiciens : les jeunes instrumentistes rencontrent les élèves internes pour discuter avec eux de musique classique)

Concert à Saintes, Abbatiale le 22 novembre, 20h30

Concert à Paris, Hôtel des Invalides, le 23 novembre 2014
3ème concert de ce type à Paris

 

 

VIDEO : voir le JOA sous la direction de Philippe Herreweghe interpréter la Symphonie N°1 “Titan†de Gustav Mahler (Abbatiale de Saintes, festival de Saintes, juillet 2013)

Nouvelle tournée du JOA : Haydn, Beethoven

JOA-jene-orchestre-abbaye-saintes-philipe-herreweghe-concert-repetition-rehearsalJOA, nouvelle tournée : les 21,22 et 23 novembre 2014. Saintes et Paris. Voilà 18 ans que le JOA offre un terrain stimulant aux volontés instrumentales les plus ardentes et juvéniles… Chaque nouvelle tournée du JOA (jeune Orchestre de l’Abbaye qui a sa résidence à Saintes) est la promesse d’un travail approfondi sur le répertoire abordé, sujet de séances acharnées d’autant plus formatrices pour les jeunes instrumentistes. En novembre 2014, le Jeune Orchestre de l’Abbaye travaille avec Alessandro Moccia à la direction et au premier violon : leur pédagogue est aussi le premier violon de l’Orchestre des Champs Elysées avec lequel le JOA cultive des relations proches et familiales, le premier étant en quelque sorte le géniteur et le mentor du second. Feu en partage, mordant ciselé des instruments d’époque font jaillir à travers l’engagement et la ferveur de plus jeunes, une nouvelle sonorité chez Haydn et Beethoven. Aux amateurs de concert symphonique et d’approche fouillée, préparée, retravaillée : cette nouvelle série de 3 concerts est un must.

 

 

 

Jeune Orchestre de l’Abbaye

 

JOA-jeune-orchestre-abbaye-sainte-session-haydn-beethoven-2014Confrontés aux défis multiples du jeu sur instruments d’époque, ils abordent durant un stage d’orchestre la Première Romance de Beethoven et l’Horloge d’Haydn. Deux Å“uvres virtuoses et redoutables sur le plan expressif qui les conduira à offrir le meilleur d’eux mêmes lors des 3 concerts, aboutissements de cette nouvelle session d’apprentissage intensif. RV les 21, 22 et 23 novembre 2014 Les Jeunes du JOA abordent deux sommets de l’écriture symphonique, de l’âge des Lumières avec le père de la Symphonie, Haydn soi-même, … au romantisme le plus fougueux et exalté d’un Beethoven mûr, soit de l’extrême fin du XVIIIè au temps de la Vienne impériale éternelle, capitale de l’élégance facétieuse (1794) à la quête d’une arche musicale sans équivalent à son époque défendue par le grand Ludwig, conquérant d’un nouveau langage pour un nouveau monde, en 1812, celui qui va bientôt composer la 9ème. En jouant les deux partitions sur instruments d’époque, les jeunes musiciens professionnels apprennent aussi en plus de la technique instrumentale, les valeurs et la sensibilité de chaque esthétique. Du classicisme au romantisme : une période clé de l’art musical et symphonique à Vienne.

Lire la présentation des œuvres au programme de la nouvelle tournée Haydn et Beethoven du JOA en novembre 2014 

 

Moccia-alessandro-violon-Orchestre-des-champs-elysees-saintes-JOA-jeune-orchestre-de-l--abbayeHaydn, Beethoven :
le JOA à l’épreuve symphonique
Nouvelle tournée du JOA
Du 17 au 23 novembre 2014
3 concerts publiques, les 21, 22 et 23 novembre 2014

Concert au lycée Bellevue à Saintes le 21 novembre
(dans le cadre des actions de médiations, rencontre avec les élèves, véritable échange avec les musiciens : les jeunes instrumentistes rencontrent les élèves internes pour discuter avec eux de musique classique)

Concert à Saintes, Abbatiale le 22 novembre, 20h30

Concert à Paris, Hôtel des Invalides, le 23 novembre 2014
3ème concert de ce type à Paris, Salle Turenne à 17h

 

 

VIDEO : voir le JOA sous la direction de Philippe Herreweghe interpréter la Symphonie N°1 “Titan” de Gustav Mahler (Abbatiale de Saintes, festival de Saintes, juillet 2013)

Nouvelle tournée Haydn, Beethoven par le JOA

JOA-jene-orchestre-abbaye-saintes-philipe-herreweghe-concert-repetition-rehearsalJOA, nouvelle tournée : les 21,22 et 23 novembre 2014. Saintes et Paris. Voilà 18 ans que le JOA offre un terrain stimulant aux volontés instrumentales les plus ardentes et juvéniles… Chaque nouvelle tournée du JOA (jeune Orchestre de l’Abbaye qui a sa résidence à Saintes) est la promesse d’un travail approfondi sur le répertoire abordé, sujet de séances acharnées d’autant plus formatrices pour les jeunes instrumentistes. En novembre 2014, le Jeune Orchestre de l’Abbaye travaille avec Alessandro Moccia à la direction et au premier violon : leur pédagogue est aussi le premier violon de l’Orchestre des Champs Elysées avec lequel le JOA cultive des relations familiales, le premier étant en quelque sorte le géniteur et le mentor du second.

 

 

 

Jeune Orchestre de l’Abbaye

 

JOA-jeune-orchestre-abbaye-sainte-session-haydn-beethoven-2014Confrontés aux défis multiples du jeu sur instruments d’époque, ils abordent durant un stage d’orchestre la Première Romance de Beethoven et l’Horloge d’Haydn. Deux Å“uvres virtuoses et redoutables sur le plan expressif qui les conduira à offrir le meilleur d’eux mêmes lors des 3 concerts, aboutissements de cette nouvelle session d’apprentissage intensif. RV les 21, 22 et 23 novembre 2014 Les Jeunes du JOA abordent deux sommets de l’écriture symphonique, de l’âge des Lumières avec le père de la Symphonie, Haydn soi-même, … au romantisme le plus fougueux et exalté d’un Beethoven mûr, soit de l’extrême fin du XVIIIè au temps de la Vienne impériale éternelle, capitale de l’élégance facétieuse (1794) à la quête d’une arche musicale sans équivalent à son époque défendue par le grand Ludwig, conquérant d’un nouveau langage pour un nouveau monde, en 1812, celui qui va bientôt composer la 9ème. En jouant les deux partitions sur instruments d’époque, les jeunes musiciens professionnels apprennent aussi en plus de la technique instrumentale, les valeurs et la sensibilité de chaque esthétique. Du classicisme au romantisme : une période clé de l’art musical et symphonique à Vienne.

Haydn : Symphonie L’Horloge
haydn-joseph-portrait-perruqueL’opus 101 de Haydn est en ré majeur : créée à Londres en 1794, lors des fameux Haydn-Salomon concerts, unanimement applaudis par la bonne société londonienne, la 101 débute par un prélude misterioso avant que n’éclate le bondissant Presto. Alors au sommet de sa carrière, Haydn aime cultiver de saisissants contrastes pour mieux surprendre et dérouter l’auditeur. L’Andante en sol majeur donne son titre à la symphonie : son rythme entêtant et continu de balancier entonné tout au long de l’épisode offre une base à un air d’une vitalité rayonnante, préfiguration très intense de la marche funèbre de l’Eroica de Beethoven à venir. Haydn y peaufine une travail exaltant entre mélodie et rythme d’une tenue imbriquée fascinante. D’autant que l’amplification croissante de l’effectif fait passer d’une mécanique légère à une puissante machinerie en fin de séquence. Le Menuet est l’un des plus développés de Haydn et ne sera guère dépassé par son prolongement dans l’Eroica de Beethoven. Architecte virtuose, Haydn surenchérit en facétie et effets comiques : orchestre du trio jouant faux, entrée précoce des cors, effets de vièles… L’intelligence du Vivace final démontre toute la magie inventive et synthétique de Haydn qui a chaque symphonie, semble perfectionner encore et toujours ses prodigieux dons d’écriture : humour, complexité contrapuntique, enchaînement imprévu des sections en une arche expressive continûment dramatique. C’est un défi permanent pour le chef et les musiciens sur le plan des dynamiques.

Beethoven : Symphonie n°8
Fidelio de BeethovenAchevée en octobre 1812, soit (5 mois à peine après la 7ème), la Symphonie n°8 porte l’hommage amoureux de Beethoven comme séduit et insouciant par la fréquentation aimable d’Amélie Sebald, jeune femme spirituelle et cultivée dont il recherche alors la compagnie et peut-être plus. A sa création à Vienne (Redoutesaal, février 1814), la 8ème suscite un accueil mitigé. Après l’ample 7ème, la 8ème fait office de “petite”, appellation validée par Beethoven lui-même, mais il ne faut pour autant en atténuer la valeur. Marquée par une grâce lumineuse et dansante, la 8ème est pourtant un chef d’Å“uvre d’enchaînements réussis : l’énergie de l’Allegro vivace e con brio initial, la rythmique palpitante et tonique de l’Allegretto scherzando qui suit, – son allure mécanique, de nature sautillante, aérienne voire facétieuse-, prolonge indiscutablement la Symphonie l’Horloge de Haydn- ; puis le menuet – clair hommage aux Viennois Haydn et Mozart (en place du scherzo traditionnel) ; enfin, le final en forme de rondo développe son flux aussi ample que les 3 mouvements précédents réunis, affirmant le clair espoir radieux du fa majeur.

 

 

 

Moccia-alessandro-violon-Orchestre-des-champs-elysees-saintes-JOA-jeune-orchestre-de-l--abbayeHaydn, Beethoven :
le JOA à l’épreuve symphonique
Nouvelle tournée du JOA
Du 17 au 23 novembre 2014
3 concerts publiques, les 21, 22 et 23 novembre 2014

Concert au lycée Bellevue à Saintes le 21 novembre
(dans le cadre des actions de médiations, rencontre avec les élèves, véritable échange avec les musiciens : les jeunes instrumentistes rencontrent les élèves internes pour discuter avec eux de musique classique)

Concert à Saintes, Abbatiale le 22 novembre, 20h30

Concert à Paris, Hôtel des Invalides, le 23 novembre 2014, à 17h
(3ème concert de ce type à Paris)

 

 

VIDEO : voir le JOA sous la direction de Philippe Herreweghe interpréter la Symphonie N°1 “Titan” de Gustav Mahler (Abbatiale de Saintes, festival de Saintes, juillet 2013)

Concert, annonce. Saintes, Abbatiale. Sibelius, Dvorak. Tedi Papavrami, le 12 octobre 2014, 15h30

ONPL-400x266Saintes, Abbatiale. Concert Sibelius, Dvorak. Tedi Papavrami, le 12 octobre 2014, 15h30. Saintes : nouvelle expérience symphonique ? Peu à peu, au fil d’une programmation musicale qui investit le lieu tout au long de l’année, l’Abbatiale de l’Abbaye aux Dames à Saintes confirme son rayonnement comme place symphonique : la voûte sacrée se fait temple de l’expérience orchestrale ; quand il ne s’agit pas des formations sur instruments d’époque (Symphonies des Lumières, Orchestre des Champs Elysées…), la Cité musicale accueille aussi des orchestres reconnus pour leur approche approfondie du répertoire. En témoigne ce nouveau rv dimanche 12 octobre 2014 à 15h30, dédié à Smetana, Sibelius et Dvorak, intitulé “Symphonie Slave”, bien que Sibelius incarne tel un pur joyau nordique, la vitalité de l’écriture finnoise en matière de symphonisme ardent, original, irrésistible : son Concerto pour violon, chef d’oeuvre du genre par son introspection expressive et sa pureté d’inspiration (qui confine à l’épure) est ici défendu par l’excellent violoniste Tedi Papavrami. Il est accompagné par l’Orchestre national des Pays de la Loire qui fait sa première entrée sous la voûte de l’Abbaye aux Dames.

L’ouverture de La Fiancée vendue de Smetana est un vrai défi pour l’interprète ; on se souvient avec quel souci de l’expressivité raffinée et trépidante, un Karel Ancerl ou un Carlos Kleiber dirigeaient ce morceau symphonique aussi riche que tout un opéra, dévoilant chacun des trésors d’invention suggestive. Créé en mai 1886 à Prague, l’opéra confirme le tempérament lyrique de l’auteur ; annonçant l’esprit léger d’une comédie irrésistible, l’ouverture, développée dans l’esprit d’une véritable kermesse tchèque, redouble de nervosité villageoise, fourmille en accents et surenchère rythmique qui en font un morceau de choix pour tout orchestre. Ce n’est pas un lever de rideau mais bien un poème symphonique d’une profondeur inouïe, réclamant de tous les musiciens, une maîtrise absolue des dynamiques comme de la vitalité rythmique. Nerf, élégance et profondeur : le cocktail requis n’est pas évident ; il révèle de toute évidence les qualités (ou les limites) de toute formation…

Le Concerto pour violon de Sibelius
Sibelius_portraitEn ré majeur, le Concerto pour violon de Jean Sibelius est assurément son oeuvre phare. Etant devenu l’un des sommets de l’écriture violonistique, retenu par les plus grands concertistes, il s’est imposé naturellement auprès du public. L’opus 46 en ré majeur fut composé en 1903 et, après révision, créé sous la direction de Richard Strauss en 1905 à Berlin. L’oeuvre est contemporaine de l’installation du compositeur dans la villa “Aïnolaâ€, à Jarvenpaa, en pleine forêt, à 30km d’Helsinki. Fidèle à son écrtiure et son inspiration de plus en plus exigeante, Sibeliu s’y laisse pénétré par le mystère de la Nature, sublimé en une réflexion perpétuelle sur la forme. Longtemps minimisé en raison d’une apparente et “creuse†rigueur, le Concerto s’imposa néanmoins en raison des difficultés techniques qu’il exige du soliste. Mais en plus de sa virtuosité exigente, le Concert de Sibelius demande tout autant, concentration, intériorité, économie, justesse de la ligne musicale. Autant de qualités qui se sont révélées grâce à la lecture des plus grands violonistes dont il est devenu le cheval de bataille. D’une incontestable inspiration lyrique néo-romantique, la partition développe une forme libre, rhapsodique, même si elle respecte la traditionnelle tripartition classique en trois mouvements: allegro moderato, adagio di molto, finale. Même si l’inspiration naturelle, panthéiste, du compositeur s’exprime avec clarté, en particulier d’après le motif naturel des forêts de sa Finlande natale, les souvenirs enrichissent aussi une imagination personnelle et intime. A ce titre, le deuxième mouvement pourrait convoquer les impressions méditerranéennes vécues pendant son séjour en Italie. A la sublime sensation du motif forestier, Sibelius ajoute la chaleur parfois brûlante du clair soleil méditerranéen.

Saintes, Abbatiale
dimanche 12 octobre 2014, 15h30

Bedrich Smetana
 : Ouverture de La fiancée vendue
Jean Sibelius : 
Concerto pour violon
Anton Dvořak : 
Symphonie n°7

Tedi Papavrami, violon (Stradivarius Le Reynier)
Orchestre national des Pays de la Loire
Vassilis Christopoulos, direction

Tarifs : de 8 à 32 €
Durée du concert : 1h15

Informations et achat en ligne

 

saintes clocher

Saintes, nouvelle saison 2014-2015 de l’Abbaye aux Dames

saintes-saison-14-15-vignetteSaintes, nouvelle saison 2014-2015 de l’Abbaye aux Dames. Le nouveau visuel en fait foi : une jeune flûtiste anime un extérieur printanier marqué au second plan par le fameux clocher de l’Abbatiale, casque pointu qui cible les hauteurs et semble griser les ambitions artistiques vers des sommets toujours plus élevés… La nouvelle saison musicale à la cité musicale de Saintes dont le temple de la musique est l’Abbatiale nous promet jusqu’en juin 2015, découvertes voire révélations sous le signe de la “création au féminin”, des nouveaux talents et de la curiosité. Outre la forme habituelle des concerts et public assis, ce sont aussi d’autres rendez vous, surtout conviviaux à destination de tous les publics, conformément au projet artistique et pédagogique de la cité musicale (laquelle abrite aussi le Conservatoire de la ville de Saintes). Toutes les infos, découvrez l’ensemble de la saison musicale de l’Abbaye aux Dames de saintes sur le site de la cité musicale, Saintes … Voici notre sélection des événements incontournables de la nouvelle saison 2014 2015 à Saintes : point d’orgue cette année l’Orchestre maison sur instruments anciens (JOA pour Jeune Orchestre de l’Abbaye) fidèle à son fonctionnement en résidence à Saintes reprend du service sous la direction de Laurence Equilbey dans un programme classique et romantique, associant sous la voûte de l’Abbatiale, le feu sacré de Mozart et le symphoniste singulier de Schubert (dimanche 25 janvier 2014)… N’oubliez pas non plus la rencontre publique avec danseurs et instrumentistes d’un projet en résidence “ La Cavale et Hip4tet “, le 20 février 2015…

 

 

 

Votre séjour à Saintes

 

 

 

 

 

8 événements d’une saison éclectique sous le signe de la curiosité

 

Dimanche 12 octobre 2014, 15h30
saintes-saison-14-15-vignetteAbbatiale. Premiers pas de l’Orchestre national des Pays de la Loire dans un programme associant traversées finnoises et slaves, de Smetana (La Fiancée vendue, ouverture), à Sibelius (sublime Concerto pour violon) et Dvorak (Symphonie n°7). Aux côtés du soliste Tedi Papavrami pour le Concert de Sibelius, l’Orchestre bordelais aborde un programme très amibitieux au symphonisme icnadescent, ardent voire echevelé (dès l’ouverture de La Fiancée vendue de Smetana)… une offre instrumentale et musicale qui met en appétit car à Saintes, résidence habituel du Jeune orchestre de l’Abbaye comme lieu favori de l’Orchestre des Champs Elysées, les amateurs de vertiges orchestraux sont nombreux et… exigeants. LIRE notre présentation du concert Smetana, Sibelius, Dvorak à Saintes avec Tedi Papavrami

 

 

 

Samedi 22 novembre 2014, 20h30
saintes-saison-14-15-vignetteAbbatiale. Première session de travail des jeunes instrumentistes apprentis du JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye : sur instruments anciens, les musiciens apprennent le style et l’esprit des partitions classiques et romantiques. En novembre, le cadre de l’apprentissage est toujours assuré par les grands Viennois, symphonistes aguerris et vénérés légitimement pour leurs qualités : Haydn (Symphonie n°101 L’Horloge) et Romance puis Symphonie n°8 de Beethoven. Un bain de puissante énergie refondatrice (Beethoven) associé à l’esprit de l’élégance voire de la facétie viennoise classique (Haydn). Le premier violon Alessandro Moccia assure la direction de cet atelier dont les fruits seront passionnants à suivre lors du concert du 22 novembre 2014.
Le programme est ensuite repris en tournée : le 21 novembre, Lycée Bellevue, séance scolaire. Le 23 novemre, 17h à Paris, Salle Turenne des Invalides. Durée : 1h10mn.

 

 

 

Mardi 9 décembre 2014, 19h
Auditorium. Les enfants de la malle. Le Poème Harmonique, Vincent Dumestre. Avec le comédien Stefano Amori et Maroun Mankar-Bennis, clavecin portatif. La malle est pour le comédien de la Commedia dell’Arte de l’époque baroque (XVIIIème) : sa valise, sa maison, son décor : un élément central de sa vie d’itinérance… Séance scolaire à 14h30. Goûter autour de la Commedia dell’arte à 15h30.

 

 

 

Saintes festival lieu convivial toute l année

 

 

 

Dimanche 25 janvier 2015, 15h30
saintes-saison-14-15-vignetteconcert-joa saintes JOAAbbatiale. Laurence Equilbey prend la succession de David Stern ou Christophe Coin sans omettre Philippe Herreweghe pour cette nouvelle session du JOA, associant un compositeur classique et un autre romantique. Avec le jeune choeur de Paris, la chef d’orchestre dirige à Saintes pour ce concert événement : l’ouverture de la Flûte Enchantée, puis la Messe du couronnement, enfin la Symphonie n°4 de Schubert. Programme repris ensuite à La Rochelle, La Coursive, lundi 26 janvier 2014, 20h30.

 

 

 

Jeudi 12 février 2015, 20h30
Auditorium. Musique de chambre romantique : Michel Dalberto (piano) et Dan Zhu (violon) jouent la 9ème Sonate opus 47 “à Kreutzer” et la Sonate de Franck aux réminiscences proustiennes… Durée : 1h10mn

 

 

 

Vendredi 20 février 2015, 19h
saintes-saison-14-15-vignetteAuditorium. La Cavale et Hip4tet : musique et danse. 5 danseurs contemporains dialoguent avec 5 instrumentistes et proposent le fruit de leur rencontre et session de travail après 5 jours de concertation et d’échange. C’est selon le jargon pro, une première restitution de résidence au cours de laquelle, face au public, les artistes et interprètes présentent les premiers aboutissements de leur rencontre, avant l’oeuvre complète qui sera présentée en création quelques semaines plus tard… Entrée libre.

 

 

 

Festival Piano en Saintonge, les 13 et 14 mars 2015, 20h30
saintes-saison-14-15-vignetteAuditorium. Avec les pianistes :  Guillaume Masson, Kazuya Salto, Selim Mazari, Aude-Liesse Michel, Antoine de Grolée, Marie Vermeulin… Deux soirées, six pianistes,  une ambiance familiale  et chaleureuse et la possibilité de découvrir les futurs « pointures » du piano. Cette année, quatre jeunes musiciens se produiront  sous le parrainage de deux
« anciens » : Antoine de Grolée et Marie Vermeulin.  Tarifs : de 8 € à 27 €. Autour du concert : Dégustation-découverte,  ” autour du piano ” le dimanche 15 mars à 11h à l’Abboutique

 

 

 

Jeudi 2 avril 2015, 20h30
saintes-saison-14-15-vignetteAuditorium. Session de musique de chambre du Jeune Orchestre Atlantique JOA. Pendant 5 jours de travail par pupitres, les jeunes musiciens apprentis de l’Orchestre jouent les Å“uvres qu’ils ont choisis et qui leur apportent une nouvelle expérience. Concert en accès libre. Durée : 1h30.

 

 

 

Samedi 18 avril 2015, 17h30
Abbatiale. 8ème édition de la Rencontre régionale de choeur d’enfants, cette année autour de la création contemporaine, avec le compositeur Antoine Bernard. 150 choristes issus de la Région Poitou-Charentes investissent l’abbaye le temps d’une journée d’échange et d’émulation. À 17 h 30, ils présentent le résultat de cette journée : fraîcheur,
enthousiasme et allégresse au rendez-vous ! Concert en accès libre. Durée du concert : 1h 30

 

 

 

Mardi 21, mercredi 22, jeudi 23 avril 2015, 19h30
saintes-saison-14-15-vignetteHall Mendes France. Opera Buffa d’après Don Giovanni de Mozart. “Dramma giocoso”.. c’est l’intitulé de la partition autographe de Mozart. Certes, l’opéra des opéras est un conte cynique et noir, mais aussi dans de nombreux épisodes, un chef d’oeuvre de contrastes comiques, de coups de théâtres fantastiques ou oniriques, taillés sur un rythme trépidant… Mozart rangeait son Don Giovanni parmi les Opera Buffa : une pièce lyrique de ton léger, faite pour divertir. De plus, l’action tourne autour de banquets et autres moments culinaires. Il n’en fallait pas plus pour décider Peter de Bie à s’emparer de Don Giovanni, avec la complicité de Muziektheater Transparant, pour redéfinir la notion d’Opéra Bouffe ! En jouant des genres, le spectacle est d’abord un moment théâtral irrésistible, conçu à partir des meilleurs moments de la partition mozartienne. Au cours du spectacle, mets et plats de choix sont servis, tout droit sortis des cuisines de Don Giovanni… Tarifs : de 8 € à 35 €. Durée : 1h40mn.

 

 

 

Samedi 2 et dimanche 3 mai 2015, dès 10h. Week end d’écoute : La passion selon Saint-Jean. Avec Hélène Décis-Lartigau, musicologue. Autour de la Passion selon Saint-Jean de Jean-Sébastien Bach. Le temps d’un week end, découvrez l’oratorio composé par le compositeur baroque, fresque musicale, ample monument sonore, révélatrice d’une maîtrise admirable…

 

 

Samedi 9 mai 2015, 19h.

saintes-saison-14-15-vignetteGallia Théâtre. Kirana, opéra pour les enfants. Avec les enfants issus du Conservatoire de Saintes. Rube Zahra, musique. Kirana est un opéra contemporain conçu pour les enfants. L’histoire s’inspire de la création des mythes dans les différentes civilisations :  Chine, Inde, Babylone et Mésopotamie. Accompagnés par un piano et un percussionniste,  les enfants participent également au récit en suivant leurs propres rythmes, mouvements, improvisations musicales, paroles et projections de leurs créations artistiques.  Un spectacle total où les enfants deviennent acteurs : ils s’expriment à travers différents médias : light painting (peinture lumineuse), percussions, animations digitales. Tarif unique : 8 €. Durée du concert : 50 min.

 

 

 

Toute la saison 2014 – 2015 sur le site de l’Abbaye aux dames de Saintes

et aussi :
saison.abbayeauxdames.org
05 46 97 48 48

 

 

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Votre séjour à Saintes

 

Séjour à Saintes, Abbaye aux Dames, la cité musicale

 

saintes_porte_abbayeTout au long de l’année, séjournez à Saintes à l’occasion d’un concert dans l’Abbaye. Les chambres sont aménagées dans les anciennes cellules des moniales. Petit déjeuner sur place possible. Pour toute location d’une chambre dans l’Abbaye, réduction de 5% à la boutique de l’Abbaye (l’Abboutique : cd, livres, produits régionaux…), réduction sur la visite du site, tarif adhérent pour l’achat d’une place de concert. Téléphone réservation chambres : 05 46 97 48 33 (classement établissement hôtelier : catégorie 1 étoile). Standard général de l’Abbaye aux Dames à Saintes : 05 46 97 48 48. Offre spéciale Saint-Valentin 2014 : le concert et la chambre à Saintes, les 14 ou 15 février 2014 : 100 euros (pour 2 personnes) : réservations au 05 46 97 48 48.

Consultez le site de l’Abbaye aux dames et découvrez les chambres de l’Abbaye aux dames

Se rendre à l’Abbaye
Abbaye aux Dames, 
la cité musicale, Saintes
11, place de l’Abbaye
CS 30125
17104 SAINTES CEDEX
- Accès par la rue Geoffroy Martel
(Parking gratuit)
- Coordonées GPS :
Lat : 45.743681
Long : -0.624375

Vous avez choisi de dormir à l’Abbaye aux Dames ? réussissez votre séjour à la cité musicale

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Saintes, Abbatiale. Concert Sibelius, Dvorak. Tedi Papavrami, le 12 octobre 2014, 15h30.

ONPL-400x266Saintes, Abbatiale. Concert Sibelius, Dvorak. Tedi Papavrami, le 12 octobre 2014, 15h30. Saintes : nouvelle expérience symphonique ? Peu à peu, au fil d’une programmation musicale qui investit le lieu tout au long de l’année, l’Abbatiale de l’Abbaye aux Dames à Saintes confirme son rayonnement comme place symphonique : la voûte sacrée se fait temple de l’expérience orchestrale ; quand il ne s’agit pas des formations sur instruments d’époque (Symphonies des Lumières, Orchestre des Champs Elysées…), la Cité musicale accueille aussi des orchestres reconnus pour leur approche approfondie du répertoire. En témoigne ce nouveau rv dimanche 12 octobre 2014 à 15h30, dédié à Smetana, Sibelius et Dvorak, intitulé “Symphonie Slave”, bien que Sibelius incarne tel un pur joyau nordique, la vitalité de l’écriture finnoise en matière de symphonisme ardent, original, irrésistible : son Concerto pour violon, chef d’oeuvre du genre par son introspection expressive et sa pureté d’inspiration (qui confine à l’épure) est ici défendu par l’excellent violoniste Tedi Papavrami. Il est accompagné par l’Orchestre national des Pays de la Loire qui fait sa première entrée sous la voûte de l’Abbaye aux Dames.

L’ouverture de La Fiancée vendue de Smetana est un vrai défi pour l’interprète ; on se souvient avec quel souci de l’expressivité raffinée et trépidante, un Karel Ancerl ou un Carlos Kleiber dirigeaient ce morceau symphonique aussi riche que tout un opéra, dévoilant chacun des trésors d’invention suggestive. Créé en mai 1886 à Prague, l’opéra confirme le tempérament lyrique de l’auteur ; annonçant l’esprit léger d’une comédie irrésistible, l’ouverture, développée dans l’esprit d’une véritable kermesse tchèque, redouble de nervosité villageoise, fourmille en accents et surenchère rythmique qui en font un morceau de choix pour tout orchestre. Ce n’est pas un lever de rideau mais bien un poème symphonique d’une profondeur inouïe, réclamant de tous les musiciens, une maîtrise absolue des dynamiques comme de la vitalité rythmique. Nerf, élégance et profondeur : le cocktail requis n’est pas évident ; il révèle de toute évidence les qualités (ou les limites) de toute formation…

Le Concerto pour violon de Sibelius
Sibelius_portraitEn ré majeur, le Concerto pour violon de Jean Sibelius est assurément son oeuvre phare. Etant devenu l’un des sommets de l’écriture violonistique, retenu par les plus grands concertistes, il s’est imposé naturellement auprès du public. L’opus 46 en ré majeur fut composé en 1903 et, après révision, créé sous la direction de Richard Strauss en 1905 à Berlin. L’oeuvre est contemporaine de l’installation du compositeur dans la villa “Aïnolaâ€, à Jarvenpaa, en pleine forêt, à 30km d’Helsinki. Fidèle à son écrtiure et son inspiration de plus en plus exigeante, Sibeliu s’y laisse pénétré par le mystère de la Nature, sublimé en une réflexion perpétuelle sur la forme. Longtemps minimisé en raison d’une apparente et “creuse†rigueur, le Concerto s’imposa néanmoins en raison des difficultés techniques qu’il exige du soliste. Mais en plus de sa virtuosité exigente, le Concert de Sibelius demande tout autant, concentration, intériorité, économie, justesse de la ligne musicale. Autant de qualités qui se sont révélées grâce à la lecture des plus grands violonistes dont il est devenu le cheval de bataille. D’une incontestable inspiration lyrique néo-romantique, la partition développe une forme libre, rhapsodique, même si elle respecte la traditionnelle tripartition classique en trois mouvements: allegro moderato, adagio di molto, finale. Même si l’inspiration naturelle, panthéiste, du compositeur s’exprime avec clarté, en particulier d’après le motif naturel des forêts de sa Finlande natale, les souvenirs enrichissent aussi une imagination personnelle et intime. A ce titre, le deuxième mouvement pourrait convoquer les impressions méditerranéennes vécues pendant son séjour en Italie. A la sublime sensation du motif forestier, Sibelius ajoute la chaleur parfois brûlante du clair soleil méditerranéen.

Dvorak : Symphonie n°7
En ré mineur comme la 4ème, mais d’un tout autre format, – d’où son appellation de “grande symphonie en ré”, la 7ème de Dvorak est le fruit d’une promesse du compositeur faite à la Royal Philharmonic Society de Londres au moment où il en avait été nommé membre d’honneur. Ecrite en 4 mois à partir de décembre 1884, la 7ème affirme le génie du symphoniste alors très influencé par Wagner et par son ami Brahms dont la 3ème Symphonie venait d’être triomphalement créée. C’est Hans von Bulow qui en assura l’interprétation la plus convaincante, enthousiasmant Dvorak au comble de la satisfaction : il écrit sur le manuscrit un hommage sensible à l’adresse du chef d’orchestre : “Gloire! Tu as donné vie à cette Å“uvre”. De fait avant la fameuse 8èùe Nouveau Monde”, la 7ème impose l’ampleur et la maturité du génie symphonique de Dvorak en particulier dans la succession des deux premiers mouvements.

dvorak antoninDès l’Allegro maestoso d’ouverture, l’auditeur y retrouve tout ce qui fonde l’intense expressivité de l’écriture dvorakienne : lugubre et profonde introduction (qui valut à l’auteur plusieurs réécritures) puis fougue irrésistible : la vitalité de Dvorak s’exprime aussi par une étonnante et saisissante fluidité entre les mélodies exposées dont celle introduite par flûtes et clarinettes, citation à peine voilée de Brahms (Concerto pour piano n°2). Le 2è mouvement (Poco Adagio) est le sommet de la partition par son élévation spirituelle (choral d’ouverture exposé par les bois), son recueillement et ses langueurs suggestives très proches cette fois de l’esprit tristanesque défendu par Wagner. Dvorak mêle très habilement références brahmsiennes et wagnériennes.

Saintes, Abbatiale
dimanche 12 octobre 2014, 15h30

Bedrich Smetana
 : Ouverture de La fiancée vendue
Jean Sibelius : 
Concerto pour violon
Anton Dvořak : 
Symphonie n°7

Tedi Papavrami, violon (Stradivarius Le Reynier)
Orchestre national des Pays de la Loire
Vassilis Christopoulos, direction

Tarifs : de 8 à 32 €
Durée du concert : 1h15

Informations et achat en ligne

 

saintes clocher

Compte rendu critique, concert.Saintes. Abbaye aux dames, le 19 juillet 2014. Rameau; Armelle Khourdoïan, dessus (soprano); Andréa Soare, dessus (soprano); Élodie Hache bas-dessus (mezzo soprano); Joao Pedro Cabral, haute contre (ténor); Tiago Matos, basse-taille (baryton); Andriy Gnatiuk, basse. Les Folies Francoises; Patrick Cohën-Akenine, violon et direction.

Dans une chronique précédente,  nous avons rendu hommage au compositeur espagnol Juan Hidalgo, né il y a quatre cents ans. Mais 2014 est aussi l’année du deux cent cinquième anniversaire du décès de Jean Philippe Rameau (1683-1764). D’abord connu comme compositeur de musique religieuse (cantates, grands motets …) et instrumentale (musique pour orgue essentiellement) et comme théoricien (il est l’auteur d’un Traité d’harmonie qui fait alors autorité), Rameau a cinquante ans lorsqu’il compose son premier opéra : Hippolyte et Aricie (1733). Il faut moins de vingt-quatre heures pour que s’allume la querelle des Lullystes et des ramistes tant ce nouvel opéra est musicalement novateur. Pour ce concert, le dernier de la tournée entamée quelques semaines plus tôt, Patrick Cohën-Akenine, chef et fondateur des Folies Francoises, a programmé, outre Hippolyte et Aricie, Les surprises de l’amour (commande de madame de Pompadour) et Les Indes Galantes. Les Folies Francoises accompagnent six chanteurs de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris.

Les Folies Françoises rendent hommage à Jean Philippe Rameau

Année Rameau 2014 : nos temps fort (opéras, concerts, ballets...)C’est avec Les surprises de l’amour, composées et créées en 1748 sur commande de madame de Pompadour qui cherchait constamment à amuser Louis XV, que débute le concert. La première entrée, La lyre enchantée ouvre le programme; les voix d’Armelle Khourdoïan (Uranie), Andrea Soare (Amour) et Tiago Matos (Linus) sont bien assorties et les trois jeunes gens utilisent judicieusement l’espace à leur disposition. La soprano Armelle Khourdoïan fait sien le grand air d’Uranie et ses hésitations, sa crainte de succomber à l’amour de Linus et à ses propres sentiments. Dans l’entrée des incas du Pérou tirée des Indes Galantes (1735), c’est la basse ukrainienne Andryi Gnatiuk (Huascar) qui est à l’honneur en compagnie d’Armelle Khourdoïan (Phani) et de Joao Pedro Cabra (Carlos). Le couple Cabra/Khourdoïan est juvénile et bien en voix mais c’est Andryi Gnatiuk qui séduit et étonne par une diction remarquable. Cependant la part belle est faite à Hippolyte et Aricie, premier opéra de Rameau, avec des extraits tirés de chacun des cinq actes de l’oeuvre; il est un peu regrettable cependant que les choeurs aient été supprimés, ôtant une part d’autorité à Phèdre notamment dans le premier acte lorsqu’elle tente de contraindre Aricie à devenir prêtresse de Diane. La mezzo soprano Élodie Hache est une Phèdre tourmentée à souhait; la voix est limpide, large, claire mais peut-être un peu puissante pour un rôle, certes court mais intense.

Les Folies Francoises et les six chanteurs de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris donnent un fort beau concert, vivant, plein d’allégresse, très en voix. Saluons l’engagement de chacun des chanteurs dont la diction est excellente et la direction idéale de Patrick Cohën-Akenine qui aussi joue la partie de premier violon avec un plaisir évident.

Saintes. Abbaye aux dames, le 19 juillet 2014. Jean Philippe Rameau (1683-1764) : Les surprises de l’amour, première entrée : La lyre enchantée; Les indes Galantes, deuxième entrée : Les incas du Pérou, troisième entrée : Le bon sauvage (bis : Danse des sauvages : forêts paisibles); Hippolyte et Aricie, extraits ; Armelle Khourdoïan, dessus (soprano); Andréa Soare, dessus (soprano); Élodie Hache bas-dessus (mezzo soprano); Joao Pedro Cabral, haute contre (ténor); Tiago Matos, basse-taille (baryton); Andriy Gnatiuk, basse. Les Folies Francoises; Patrick Cohën-Akenine, violon et direction.

Compte rendu critique, concert. Saintes. Abbaye aux dames, le 17 juillet 2014. Couperin; Charpentier; Delalande. Le Concert Spirituel. Hervé Niquet, direction.

La religion catholique romaine aux XVIIe et XVIIIe siècles était le pilier de la vie en France. Les fêtes religieuses rythmaient le quotidien des français d’alors et les compositeurs étaient très sollicités pour produire des oeuvres nouvelles et toujours différentes des précédentes; Francois Couperin (1668-1733), Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) et Richard Delalande (1657-1726) ne font pas exception à la règle en vigueur alors. Couperin composa neuf Leçons des ténèbres pour les jeudis, vendredis et samedis saints. En ce jeudi soir, Hervé Niquet, chef et fondateur du Concert Spirituel, donnait les trois premières d’entre elles couplées avec les Repons composées par Marc-Antoine Charpentier. Pour ce concert, le chef a sélectionné un groupe de six chanteuses, comme il l’avait fait auparavant pour d’autres occasions.

Le Concert Spirituel moins spirituel qu’il n’y parait

Niquet herveHervé Niquet qui dirige depuis son orgue a travaillé avec ses chanteuses et ses musiciens avec une rigueur et une précision implacables. Si nous ne pouvons d’ailleurs que saluer la technique inénagalable et la musicalité exceptionnelle qui émanent du Concert Spirituel, nous regrettons que les Leçons des ténèbres de Couperin alternant avec les Repons de Charpentier soient données de façon si peu chaleureuse. Les chefs d’oeuvres des deux compositeurs français, contemporains l’un de l’autre, résonnent dans l’abbatiale avec une sécheresse peu habituelle donnant la fâcheuse impression d’êtres inhabitées; elles sont comme vidés de toute vie; et ce n’est pas la prononciation du latin “à la française”, réfrigérante et rédhibitoire qui aide à comprendre et à apprécier Leçons et Repons. Le Miserere de Delalande qui suit est tout aussi glacial, sans âme et peu touchant tant le Concert Spirituel poursuit comme il avait commencé : technique et musicalité impeccables et diction “à la française” réfrigérante globalement peu agréable à l’oreille. Si la volonté de présenter un programme de musique baroque française, fut elle tirée du répertoire religieux, est tout à fait louable, quel dommage que le résultat soit très en deçà de ce qui avait été proposé quelques jours auparavant par La Grande Chapelle et La Cappella Mediterranea. Hervé Niquet qui est pourtant reconnu comme un excellent musicien, donne à Saintes un coup d’épée dans l’eau en privilégiant une interprétation sans âme, une diction totalement répulsive et rédhibitoire. Le chef est ses musiciens reçoivent d’ailleurs un accueil de courtoisie sous l’apparente chaleur d’un public partagé entre enthousiasme et déception.

Saintes. Abbaye aux dames, le 17 juillet 2014. Francois Couperin (1668-1733) : première leçon à une voix, deuxième leçon à une voix, troisième leçon à deux voix; Marc Antoine Charpentier (1643-1704) : repons, repons, repons; M.R Delalande (1657-1726) : Miserere. Le Concert Spirituel. Hervé Niquet, direction.

Compte rendu, concert JOA. Saintes. Abbaye aux dames, le 12 juillet 2014. Haydn, Beethoven; Jeune Orchestre de l’Abbaye, Philippe Herreweghe, direction.

JOA 700Si depuis sa fondation le Jeune Orchestre de l’Abbaye travaille avec des chefs de renommée nationale et/ou internationale, il collabore régulièrement avec Philippe Herreweghe, le chef fondateur de la phalange saintoise. Pour son premier concert de l’édition 2014 du festival de Saintes, le JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye donne deux symphonies assez proches l’une de l’autre : la symphonie N°102 en si bémol majeur de Joseph Haydn (1732-1809) qu’il composa en 1796 lors de son second séjour à Londres et la symphonie N°4 en si bémol majeur de Ludwig Van Beethoven (1770-1827) qui date de 1807 alors que le compositeur allemand était devenu totalement sourd au début des années 1800.

Le Jeune Orchestre de l’Abbaye triomphe à l’abbaye aux Dames

Le Jeune Orchestre de l’Abbaye entame son premier concert estival avec la symphonie N°102 en si bémol majeur de Joseph Haydn. Dans l’imposant corpus symphonique de Haydn, la 102 est la dixième des douze symphonies londoniennes. Philippe Herreweghe très inspiré en ce samedi soir dirige les jeunes musiciens avec un plaisir évident, comme dopé par le dynamisme, l’enthousiasme et le professionnalisme des jeunes instrumentistes qui constituent la phalange pour le festival 2014. Passées les premières mesures de la symphonie N°102, l’oeuvre explose en un feu d’artifices de couleurs, de thèmes, de rythmes vifs et rapides. Herreweghe déroule chaque mouvement avec une précision diabolique faisant ressortir les thèmes musicaux avec un éclat rare et permettant à chaque pupitre de se mettre en valeur sans jamais prendre le pas sur les autres.

herreweghe philippeAprès une courte pause, le Jeune Orchestre Atlantique entame la symphonie N°4 en si bémol majeur de Ludwig Van Beethoven. Lorsqu’il compose cette symphonie, dans le même ton que celle de Haydn, Beethoven est déjà frappé par le mal qui le rend sourd inéluctable. Si Beethoven utilise les techniques de composition à sa disposition et reprend le schéma mis au point par son illustre ainé, il innove dans chacune de ses oeuvres en ajoutant des techniques de composition nouvelles qui ont parfois choqué le public de l’époque. Sa quatrième symphonie foisonne de thèmes vifs et joyeux alors que les premières mesures, tout comme dans la 102 de Haydn, sont de sombre couleur transcrivant le mal-être de Beethoven qui est, en 1807, lentement s’enfonce dans la surdité. Là encore l’orchestre et son chef se délectent à jouer le chef d’oeuvre du compositeur allemand qu’ils interprètent avec entrain.

La complicité qui lie le Jeune Orchestre Atlantique et Philippe Herreweghe, son chef fondateur est un moteur qui leur permet de maintenir un niveau élevé. En fin de concert, l’hommage du chef belge à ses musiciens est d’autant plus apprécié des musiciens et du public que la session estivale est d’un niveau exceptionnel; pour remercier le public l’orchestre rejoue un court passage de la symphonie de Haydn. Une très belle soirée qui ouvre un festival dont le cru promet par ailleurs d’être très élevé.

Saintes. Abbaye aux dames, le 12 juillet 2014. Joseph Haydn (1732-1809) : symphonie N°102 en si bémol majeur;  Ludwig Van Beethoven (1770-1827) : symphonie N°4 en si bémol majeur; Jeune Orchestre de l’Abbaye, Philippe Herreweghe, direction.

Compte rendu, concert. Saintes. Abbaye aux dames, le 14 juillet 2014. Hidalgo; La Grande Chapelle, Albert Recasens, direction.

Albert Recasens, directeur de La Grande ChapelleSi en cette année 2014 nous fêtons le deux cent cinquantième anniversaire de la mort de Jean Philippe Rameau (nous y reviendrons dans une autre chronique) nous oublions, comme de coutume, de célébrer la naissance de nombreux autres compositeurs, plus ou moins oubliés. Le compositeur espagnol Juan Hidalgo (1614-1685) est de ceux ci. Arrivé en France dans la suite de l’infante Marie Thérèse, venue épouser Louis XIV, il a composé nombres de partitions à l’occasion des noces royales célébrées en grande pompe à St Jean de Luz puis à Paris. Jamais rejouées depuis 1660, les oeuvres d’Hidalgo sont rapidement tombées dans l’oubli et il a fallu à Albert Recasens, chef et co-fondateur, avec son père, de La Grande Chapelle, un long et patient travail de recherches musicales et musicologiques pour parvenir à les retrouver et à les rassembler en un programme cohérent.

La Grande Chapelle fête royalement le quadricentenaire Hidalgo

Musicalement moins reconnue que l’Italie, la France et l’Allemagne, l’Espagne a pourtant donné le jour à nombre de compositeurs prolifiques dont fait partie Juan Hidalgo. Ses motets et les villancicos constituent une partie non négligeable de son oeuvre. Des copies ont été retrouvées tant en Europe (Espagne, France, Allemagne) qu’en Amérique du nord (États Unis) et en Amérique latine (Guatemala, Mexique …) démontrant ainsi la popularité de Juan Hidalgo de son vivant. Au programme de ce concert, ce sont des villancicos vocaux ou instrumentaux et des motets vifs et joyeux qui sont chantés alternativement en solo, en duo, à trois ou à quatre.

Les quatre chanteurs de La Grande Chapelle sont dotés de fort belles voix qui se complètent remarquablement; saluons par ailleurs l’excellente diction des quatre solistes qui sont soudés par une évidente complicité et des liens musicaux très forts. Albert Recasens dirige avec sobriété et talent les villancicos et motets à trois et quatre voix dont le ton est à la fois recueilli et allègre. Les deux solistes, respectivement soprano et ténor, brillent particulietement en solo ou en duo, ces deux formes occupant un grand tiers du concert. Pour donner un peu de répit aux chanteurs les musiciens jouent deux villancicos instrumentaux assez courts mais séduisants qui leur permettent de se mettre en valeur avec simplicité.

La Grande Chapelle et son chef reçoivent un accueil très chaleureux d’autant plus qu’avec un programme de musique baroque espagnole le pari était loin d’être gagné. Cependant le talent et la proximité d’Albert Recasens tant avec ses musiciens qu’avec le public lui permet de dévoiler avec aisance un programme de toute beauté composé d’oeuvres oubliées depuis trop longtemps. Saluons le long et patient travail de recherche musicologique, remarquable defendu par La Grande Chapelle car il permet d’exhumer des oeuvres injustement oubliées ; souhaitons que linkyiat8ve du chef donnera lieu à la parution d’un CD d’ici à quelques mois.

Saintes. Abbaye aux dames, le 14 juillet 2014. Juan Hidalgo (1614-1685) : Venid querubines alados, Mas ay piedad, Oh admirable Sacamento, Rompa el aire en suspiros, Pajarillo que cantas alegre, Escuchad mi voz (instrumental), Anarda divina, Cuando el alba aplaude; Suprema deida que miro, Antorcha brillante; Ay corazon amante, Luceros y flores arded y lucid, Cielos que florece el ampo (instrumental), Aunque en el pan del cielo, Oigan en ecos y esdrujulos, Escuchad atended; La Grande Chapelle, Albert Recasens, direction.

Compte rendu, concert, oratorio. Saintes. Abbaye aux dames, le 14 juillet 2014. Falvetti : Il diluvio universale. Mariana Flores, Rad; Fernando Guimaraes, No; Matteo Bellotto, Dio; Fabian Schoffrin, La Morte; Evelyn Ramirez Munoz, La Giustizia Divina; Magali Arnault Stanczak, L’acqua; Caroline Weynants, La Natura Humana; Keyvan Chemirani, percussion; choeur de chambre de Namur; Cappella Mediterranea, Leonardo Garcia Alarcon, direction.

saintes diluvio universale Alarcon SaintesNombre de compositeurs connus et reconnus de leur vivant tombent ensuite dans l’oubli parfois pendant plusieurs décennies voire pendant plusieurs siècles. Tel est le cas de Michelangelo Falvetti (1642-1692) maître de chapelle de la cathédrale de Messine, ville où il s’était installé après y avoir fait ses études. C’est à  Messine, en 1682, qu’a été créé son oratorio Il diluvio universale. Falvetti qui connait l’histoire de la ville, punie par le roi d’Espagne après s’être révolté contre lui, s’est inspiré de ce tragique événement. Le compositeur messinois a fait appel au librettiste Vincenzo Giattini pour écrire un livret tiré d’un épisode de l’ancien testament : le déluge qui dura quarante jours et quarante nuits. Dieu ayant décidé de punir le genre humain qui était tombé dans une débauche, une négation de l’existence de Dieu, et une arrogance telles que le châtiment fut exemplaire. Seuls Noé, sa famille et un couple de chaque espèce animale vivant sur terre qui s’étaient, selon le commandement Divin, réfugiés sur une arche pouvant les accueillir tous, furent sauvés du châtiment divin.

 

 

Falvetti : Il Diluvio Universale à Saintes

La Capella Mediterranea offre un concert de première classe

 

Tombé dans l’oubli peu après sa création, ce n’est que trois siècles plus tard que I’oratorio il diluvio Universale renait de ses cendres. Leonardo Garcia Alarcon a brillamment ressuscité le chef d’oeuvre de Falvetti qu’il a défendu avec fougue et brio au cours d’une tournée débutée à  Ambronay et qui s’achève à  Saintes en ce jour de fête nationale 2014. Pour  défendre le chef d’oeuvre de Falvetti Leonardo Garcia Alarcon a invité des artistes jeunes, talentueux et prometteurs. Par ailleurs le chef et ses musiciens, liés par une complicité et une amitié solides qui se sont renforcées pendant la tournée, investissent l’abbatiale avec entrain et gourmandise entrant qui par les nefs latérales, qui par le choeur, qui par la nef centrale.

Parmi les solistes, les courtes interventions de Evelyn Ramirez Munoz (La Giustizia Divina) et de Magali Arnault Stanczak (L’Acqua) sont marquantes; les deux jeunes femmes ont des voix rondes, larges, chaleureuses et lancent un feu d’artifices éblouissant.

Alarcon_portrait_oblique_250Le couple Mariana Flores (Rad) et Fernando Guimaraes (No) est totalement assorti tant par sa jeunesse fougueuse que par deux voix fraîches et complémentaires qui font des récitatifs et des duos de purs joyaux dramatiques. C’est cependant le contre-ténor argentin Fabian Schoffrin (La Morte) qui se taille la part du lion en faisant une entrée très remarquée grimé et maquillé en “grande faucheuse” déterminée  tout rafler sur son passage; si son dialogue avec Caroline Weynants (La Natura Humana) est l’un des grands moments de l’oratorio, c’est sa seconde entrée, un tambourin  à la main qui se révèle être un moment d’anthologie. Shoffrin prend un malin plaisir à chanter et  danser tout en maniant son instrument avec délice. Si les interventions de Matteo Bellotto (Dio) sont légèrement moins convaincantes elles marquent avec force le mécontentement Divin face  la débauche des hommes, leur impiété, leur arrogance. Défauts et péchés majeurs qui leur valent une punition exemplaire à  laquelle, malgré tous leurs efforts, ils n’échappent pas. Et d’ailleurs le choeur de chambre de Namur fait des merveilles dans l’oratorio jouant parfaitement la terreur, la tristesse  la joie du pardon final.

La brillante interprétation de Il diluvio universale par La Capella Méditerranea lui vaut la seule ovation debout du festival tant le public a été séduit. L’enthousiasme est tel que Leonardo Garcia Alarcon concéde trois bis, rejoignant  ses chanteuses avec une spontanéité plaisante lors du second bis. Totalement déchaîné, Fabian Schoffrin entraîne le public pour l’accompagner dans un bis endiablé. Il diluvio universale a trouvé en La Capella Mditerranea le meilleur des avocats; espérons que ce très bel oratorio continuera encore sa carrière avortée en 1682. Tel est bien le palmarès déjà méritant d’une partition parmi les plus convaincantes récemment reexhumée.

 

 

Saintes. Abbaye aux dames, le 14 juillet 2014. Michelangelo Falvetti (1642-1692) : Il diluvio universale. Mariana Flores, Rad; Fernando Guimaraes, No; Matteo Bellotto, Dio; Fabian Schoffrin, La Morte; Evelyn Ramirez Munoz, La Giustizia Divina; Magali Arnault Stanczak, L’acqua; Caroline Weynants, La Natura Humana; Keyvan Chemirani, percussion; choeur de chambre de Namur; Cappella Mediterranea, Leonardo Garcia Alarcon, direction.

 

 

Festival de Saintes 2014 : c’est parti !

saintes festival 2014Saintes, Festival. 11>19 juillet 2014. Jusqu’au 19 juillet, le festival de Saintes 2014 bat son plein : jusqu’à 4 concerts dans la journée, mêlant les formes (vocales, chorales, symphoniques ou chambriste) et les styles, Saintes 2014 est le premier des festivals d’été, pour nous, incontournables… La cité musicale dans l’ample enceinte de l’Abbaye aux Dames retrouvent pour son festival estival les fondamentaux qui font sa réussite et souvent la magie de programmes passionnants : créations, défrichements, expériences instrumentales sur instruments d’époque, et bien sûr vertiges choraux…  Saintes n’est pas exclusivement un festival de musique ancienne et baroque ; le festival sait se renouveler, proposant une offre musicale d’un rare équilibre, associant diversité et programmes nouveaux. L’événement cette année est double De Caelis et le JOA, Jeune Orchestre de l’Abbaye.

 

 

DE CAELIS ©GuyVivien2-724x481C’est d’abord, la création de JARDIN CLOS programme planant et apocalyptique qui croise et fait dialoguer l’extase vocale de Hildegard von Bingen défendue par les 5 voix féminines de De Caelis, et les suspensions hypnotiques de Zad Moultaka (création le 13 juillet 2014,  Cathédrale Saint-Pierre de Saintes, à 19h30 : lire notre compte rendu critique des prémices de Jardin clos et voir aussi notre reportage vidéo sur le travail préalable pour Jardin clos).

 

 

Saintes : Le Jeune Orchestre de l'Abbaye se révèle en 2 concertsC’est aussi, la nouvelle session de l’orchestre de jeunes musiciens JOA (Jeune Orchestre de l’Abbaye) : pépinière de talents frénétiques et audacieux au service des oeuvres orchestrales sous la direction cette année encore de Philippe Herreweghe (programme romantique : Symphonies n°2 de Haydn, n°4 de Beethoven, le 12 juillet, Abbaye aux Dames, 19h30) ; puis sous la direction non moins vibrante et ciselée du violoniste Alexander Janiczek, le 18 juillet à 17h (lire ici notre présentation complète et nos 4 coups de cÅ“ur du festival de Saintes 2014)…

 

 

Ne manquer pas non plus les 4 autres concerts suivants :

Hidalgo, musique pour le roi Planète par La Grande Chapelle, un ensemble que classiquenews suit depuis longtemps : originaire de Madrid, Albert Recasens, directeur de l’ensemble interprète avec finesse et expressivité les polyphonies et l’art monodique du XVIè au XVIIIè : lundi 14 juillet 2014, 13h 

 

Récital du claveciniste Jean Rondeau : Domenico Scarlatti, Soler, mardi 15 juillet, 13h

Récital de la pianiste Beatrice Rana ; Chopin, Schumann, jeudi 17 juillet, 22h

Récital chambriste : Quatuors de Haydn, Janacek, Beethoven  par les musiciennes du Quatuor Zaïde, vendredi 18 juillet 2014, 22h

 

 

 

Votre séjour à Saintes

 

 

 

logoSaintes_A3_noirLE BLOG du festival 2014. L’info en continue à propos du festival de Saintes pendant l’édition 2014 : suivez l’actualité des concerts, événements, rencontres, animations, conférences en photos, commentaires, focus imprévus et complémentaires sur le BLOG du festival de Saintes 2014, régulièrement alimenté et actualisé tout au long du mois de juillet 2014

 

 

 

 

Consultez l’ensemble de la programmation du festival de Saintes, les modalités de réservations et les offres pacakagés plusieurs concerts, les conditions d’hébergement à Saintes… sur le site du festival de Saintes 2014

Réservations par internet

par téléphone au  + 33 5 46 97 48 48

 

 

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Reportage vidéo : Le JOA Jeune Orchestre Atlantique interprète la Titan de Mahler sous la direction de Philippe Herreweghe (juillet 2013)

JOA_jeune_orchestre_atlantiqueReportage vidéo: Le JOA Jeune Orchestre atlantique interprète la Symphonie Titan de Gustav Mahler. Le festival de Saintes 2013 s’ouvre avec un rendez vous symphonique incontournable : jouer Mahler sur instrument d’époque. Philippe Herreweghe pionnier des relectures historiques conquiert les sonorités étranges et familières, à la fois autobiographiques donc intérieures et aussi cosmiques soit flamboyantes, si spécifiques aux univers de Mahler, en assurant aux jeunes instrumentistes choisis du JOA Jeune Orchestre Symphonique, une approche très attendue des textures et étagements malhériens. A Saintes, lieu de résidence habituelle du collectif de jeunes musiciens, le travail se réalise sur une partition majeure du … XXème siècle. L’oeuvre date de 1889, ses espaces, horizons, perspectives qu’elle trace immédiatement, ainsi au diapason d’une subjectivité à l’échelle du cosmos, établissent de nouvelles règles qui abolissent les limites de l’espace, du temps, du son … en route pour la modernité complexe et si riche, captivante et vertigineuse du XXème siècle ! Concert incontournable. Grand reportage vidéo CLASSIQUENEWS.COM

JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye : 2 concerts à Saintes

JOA_orchestre_violonisteSaintes, Jeune Orchestre de l’Abbaye, JOA. Concerts les 12 et 18 juillet 2014. Depuis ses premières sessions à l’Abbaye aux Dames de Saintes, le JOA Jeune Orchestre Atlantique – rebaptisé au moment où l’Abbaye aux Dames devenait Cité musicale (2014) : Jeune Orchestre de l’Abbaye, ne cesse de porter toujours plus loin les apports bénéfiques des instruments d’époque dans l’interprétation des partitions classiques et romantiques; rien n’égale en Europe la formation ainsi proposée aux jeunes instrumentistes venus du monde entier pour y suivre les conseils de l’équipe pédagogique (en particulier les instrumentistes professionnels de l’Orchestre des Champs Elysées), de façonner et perfectionner leur propre jeu sous la conduite des chefs aujourd’hui reconnus : récemment David Stern, Louis Langrée ou Christophe Coin, et régulièrement, Philippe Herreweghe soi-même.
L’obtention d’un Master “recherche et pratiques d’ensemble” valide aujourd’hui ce que tout jeune instrumentiste soucieux de technicité et de style souhaite maîtriser. En plus d’une discipline collective, les jeunes musiciens du JOA apprennent l’écoute, recueillent l’expérience des aînés spécialistes de l’interprétation symphonique “historiquement informée”.

 

 

 

 

Jeune Orchestre défricheur

 

Ainsi, à l’été 2013, volet toujours très attendu du festival estival, le JOA ose aller plus loin encore ; il repousse le cadre chronologique des périodes classiques et romantiques … jusqu’à la Symphonie n°1 Titan de Gustav Mahler (1889) … un nouveau défi post romantique se dresse face à l’énergie et à la curiosité des apprentis musiciens, pour lequel s’engage aussi le chef flamand Philippe Herreweghe qui depuis sa création, suit les avancées et l’évolution de l’orchestre. Captation intégrale de la Symphonie n°1 Titan, week end inaugural du festival de Saintes 2013
A l’été 2014, la phalange de jeunes instrumentistes tout en demeurant fidèle aux Viennois classiques et romantiques, soit Haydn et Beethoven, – deux compositeurs qui forment le noyau de leur répertoire-, poursuit son exploration des auteurs du XXème avec Stravinsky, une occasion prometteuse qui apporte ses fruits au contact d’un auteur célébré pour son énergie rythmique et sa science de l’orchestration. Précision, écoute, phrasés, équilibre et richesse dynamique sont de rigueur pour cette nouvelle série de 2 concerts événements.

 

 

 

samedi 12 juillet 2014,
Abbaye aux Dames, 19h30
Haydn, Beethoven (Philippe Herreweghe, direction)

JOA_jeune_orchestre_atlantiqueEn quelques jours, circonstances propices à l’adaptabilité des jeunes instrumentistes sur instruments d’époque, l’Orchestre aborde deux programmes différents. Avant Stravinsky (du 18 juillet), le 12 juillet met en avant la classicisme viennois, avec la Symphonie de Joseph Haydn n°102, et surtout, la Symphonie n°4 de Beethoven (en si bémol majeur opus 60). Ecrite à l’été 1806, quand Beethoven était épris de la Comtesse Thérèse von Brunswick, la 4ème exulte sur un registre plus enlevé   (mais pas superficiel) l’éclat et les innovations trépidantes de l’Eroica. Berlioz a loué la volupté insurpassable de son Adagio…

 

 

vendredi 18 juillet 2014,
Abbaye aux Dames, 17h
Stravinsky, Mendelssohn, Beethoven (Alexandre Janiczek, direction)

JOA_jeune_orchestre_atlantiqueLe 18 juillet, place à Stravinsky (Concerto en ré), Mendelssohn (Concerto pour violon), Beethoven (Grande Fugue opus 133) : un incroyable programme d’une difficulté prometteuse où se croisent le jeu concertant,tendre et lumineux de Mendelssohn, couplé au jeu formel de haute virtuosité signé Stravinsky, sans omettre en apothéose finale, l’architecture contrapuntique si redoutable composée par Beethoven dans sa grande Fugue opus 133. Les seuls pupitres des cordes y sont portés, encadrés, chauffés par l’excellent violoniste et chef Alexander Janiczek dont on se rappelle la fougue et l’implication totale comme premier violon pour la Symphonie Titan de Mahler, créé l’année dernière (en ouverture du festival estival 2013), ici même à Saintes (voir le reportage vidéo ci dessous). Le Concerto en ré de Stravinsky composé en 1946 est la première Å“uvre qui marque le retour du compositeur sur le sol européen (après son émigration aux States en 1939).  Trois parties (Vivace, Arioso, Rondo) composent une Å“uvre d’une versatilité fugace, frémissante, voire frénétique (le staccato “ben articolato” en doubles croches du Rondo final). Comme celui de Stravinsky, le Concerto pour violon de Mendelssohn est en ré… mais mineur, écrit en 1822, Å“uvre printanière, de jeunesse (Mendelssohn n’a que 13 ans) qui semble prolonger JS Bach, son grand modèle. Déjà, le final, (rondo sur motif de gavotte) manifeste le génie mendelsohnien pour l’élan chorégraphique et la vitalité échevelée.

 

 

Le JOA en vidéo
Gustav Mahler : Symphonie n°1 Titan, 4ème mouvement
(13 juillet 2013)

Gustav Mahler : Symphonie n°1 Titan. Grand reportage, entretien avec les musiciens et Philippe Herreweghe (13 juillet 2013)
Le festival de Saintes 2013 s’ouvre avec un rendez vous symphonique incontournable : jouer Mahler sur instrument d’époque. Philippe Herreweghe pionnier des relectures historiques conquiert les sonorités étranges et familières, à la fois autobiographiques donc intérieures et aussi cosmiques soit flamboyantes, si spécifiques aux univers de Mahler, en assurant aux jeunes instrumentistes choisis du JOA Jeune Orchestre Symphonique, une approche très attendue des textures et étagements malhériens. A Saintes, lieu de résidence habituelle du collectif de jeunes musiciens, le travail se réalise sur une partition majeure du … XXème siècle. L’oeuvre date de 1889, ses espaces, horizons, perspectives qu’elle trace immédiatement, ainsi au diapason d’une subjectivité à l’échelle du cosmos, établissent de nouvelles règles qui abolissent les limites de l’espace, du temps, du son … en route pour la modernité complexe et si riche, captivante et vertigineuse du XXème siècle !

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Saintes 2014. Récital Chopin, Schumann par Beatrice Rana, piano

Rana Beatrice Rana pianoSaintes. Récital Beatrice Rana, piano. Chopin, Schumann, le 17 juillet 2014, 22h. Schumann démiurge. Chopin était roi de l’intime suscitant une nouvelle approche dans l’écoute et la réceptivité du concert, Schumann fut celui de l’introspection libre, d’une versatilité protéiforme fascinante. Celui qui souhaitait être le Paganini du piano explore et trouve les nouvelles expressions d’un clavier libéré, prolongement de sa pensée musicale si riche et bouillonnante. Car ici, l’éclatement de la forme selon les tentations de l’humeur n’empêche pas un développement précis, cohérent d’une irrépressible logique interne. Schizophrène impuissant, incapable de développement comme d’accomplissement abouti, rien de tel pour Schumann. Son caractère double, Janus fécond-, Robert revendique une double, voire une triple sensibilité aux facettes plus complémentaires que contradictoires. Schumann prend et relève le défi de chanter ce qui ne peut être dit. Une claque à la démence. Un élan irrépressible que l‘on retrouve, vivace, lumineux dans ses Symphonies à venir.  Qu’il soit Eusébius (instrospectif et sombre) ou Florestan (vif, solaire, conquérant), saturnien ou appolonien, Schumann exprime par le piano un jaillissement unique de la pensée et de l’esprit d’une fraîcheur et d’une vitalité exceptionnelle.

 

 

schumann_robertEclairs et murmures du piano romantique. Les études symphoniques (1834-1852) réalisées sous la forme de 12 variations à partir d’un thème originel de 16 mesures reflètent cet équilibre souverainement romantique où le feu de l’inspiration remodèle à mesure qu’il se déploie, les canevas formels les plus classiques. A mesure qu’il exprime, se dévoile, Schumann réinvente, expérimente. Le motif lui aurait été fourni par le père de sa fiancée d’alors, Ernestine von Fricken (l’Estrella du Carnaval à laquelle il était fiancé – avant Clara, en 1834), une marche funèbre dépouillée d’une beauté franche, immédiate. Relisant, affinant encore ses chères Etudes, miroir musical de ses intimes aspirations- éditées finalement en 1852, Schumann nous laisse l’une des ses partitions les plus personnelles.
Le doucereux Chopin se révèle aussi dans l’écriture musicale : ses Scherzos sont d’une âpreté imprévue, la révélation d’un tempérament plus passionnés et révolté qu’on l’a dit souvent. Le déséquilibre, les forces dépressives, l’attraction du lugubre et de l’anéantissement sont aussi inscrits dans le terreau de la fertile pensée chopinienne. Ce récital romantique en fait foi. Même la forme plus classique de la Sonate a séduit le Chopin ténébreux et rageur : la 2ème Sonate fait souffler un vent de liberté où l’émotion sait plier les contraintes d’un canevas strict. C’est le génie des grands compositeurs que de réinventer toujours… N’écoutez que le contraste qui naît de la chevauchée haletante du Scherzo auquel succède le gouffre lugubre de la célèbre marche funèbre : des visions fulgurantes, pourtant d’une simplicité et d’une économie de moyens, saisissantes. Grand récital romantique sous la voûte de l’église abbatiale de Saintes.

Illustrations : B Rana © Ralph Lauer/The Cliburn

 

 

Jeudi 17 juillet, 22h
Abbaye aux Dames
Beatrice Rana, piano
concert n°26

Frédéric Chopin
(1810-1849)
Scherzo n°3 opus 39
Sonate n°2 opus 35 en si bémol mineur
grave – doppio movimento scherzo
marche funèbre : lento finale : presto

Robert  Schumann
(1810-1856)
Études symphoniques opus 13

 

 

Jean Rondeau, clavecin à Saintes

Rondeau jeanSaintes. Récital Jean Rondeau, clavecin. D. Scarlatti. Le 15 juillet 2014, 13h. Clavecin méridional. Récital de  clavecin méridional avec son ambassadeur le plus rayonnant et virtuose: Domenico Scarlatti (1685-1757). A la fougue de son tempérament hautement napolitain déjà riche en audacieuse créativité (héritage du père Alessandro), Domenico sait assimiler le délire picaresque,  la flamboyante caractérisation propres aux caractères de son pays d’adoption: l’Espagne. Son oeuvre et son style sont si impressionnant (550 Sonates) que les virtuoses antérieurs sont tous minimisés sauf peut être le père pour tous S’agissant du clavecin ibérique : Antonio Soler (1729-1783).
Telles les jalons d’une pensée musicale qui recherche et expérimente sans se fixer de limites, les Sonates de Domenico outrepassent les règles dévolues au clavier faisant de l’instrument avant les compositeurs romantiques,  le vecteur privilégié de sa quête intarissable : un instrument expérimental de premier ordre qui suit les humeurs et les audaces de l’auteur.  De fait il nous laisse une littérature inédite dont l’esprit dynamique renouvelle totalement la forme musicale,  jusqu’au rapport à l’instrument. Ce Scriabine du  clavecin aura subjugué bien des interprètes excités par les défis multiples d’oeuvres atypiques. Au premier rang desquels Scott Ross. Ralf Kirkpatrick musicologue que la question de Scarlatti n’a cessé d’interroger, a tenté de rétablir la chronologie d’un catalogue qui porte encore son nom et classe ainsi de façon critique une centaine de Sonates scarlatiennes.
Esprit nerveux,  Domenico affirme une écriture vive qui se joue des modulations passant sans annonce ni préambule du mineur au majeur. Les sonates baroques sont parfois très courtes en un seul mouvement,  développant un seul thème ou combinant plusieurs. Toujours le style est flamboyant,  imprévisible,  d’une libéré et d’un feu déjà mozartiens. Un vrai défi pour un jeune claveciniste prêt à relever tous les paris pour dévoiler son propre tempérament : c’est assurément le cas de Jean Rondeau, élève de l’ineffable et subtile Blandine Verlet-, dont l’engagement pour le clavecin égale son art de l’improvisation qu’il cultive au piano au sein d’un ensemble de jazz. Volubile, curieux, mais aussi discipliné, Jean Rondeau crée l’événement à Saintes ce 15 juillet sous la voûte de l’Abbatiale.

Mardi 15 juillet 2014
Abbaye aux dames, 13h

Jean Rondeau, clavecin

Domenico Scarlatti (1685-1757)

Sonate k.215 en Mi Majeur, andante
Sonate k.175 en la Mineur, allegro
Sonate k.208 en la Majeur, adagio e cantabile
Sonate k.119 en do Majeur, allegro
Sonate k.213 en ré Mineur, andante
Sonate k.141 en ré Mineur, allegro
Sonate k.30 en Sol Mineur « la Fugue du Chat », moderato
Sonate k.132 en do Majeur, cantabile
Sonata k.84 en do Mineur, allegro
Sonata k.481 en do Mineur, andante cantabile

Padre Antonio Soler (1729-1783)

Fandango r.143 en ré Mineur

Illustration : Jean Rondeau (DR)

Approfondir : consultez notre présentation complète du festival de Saintes 2014

 

Saintes abbayeLe festival de Saintes c’est aussi de nombreux jeunes talents déjà remarqués à Saintes ou nouveaux tempéraments à suivre désormais et révélés dans le cadre de l’Abbaye aux Dames : entre autres, Quatuor Hermès (Haydn, Beethoven, Schubert, le 13 juillet, 22h), Jean Rondeau, clavecin (le 15 juillet, 13h), Récital de l’excellente soprano Céline Scheen (L’Amante segreto, le 16 juillet, 13h), Quatuor Hip4tet (Quatuors de Félicien David et Mendelssohn, les 17 et 19 juillet, 17h), …

 

 

 

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Festival de Saintes 2014. De Caelis, Zad Moultaka réalisent “Jardin clos” (création)

Jardin clos, la nouvelle création de De Caelis à SaintesSaintes, Festival 2014. De Caelis, Zad Moultaka:Jardin clos, le 13 juillet 2014. Ensemble en résidence à l’Abbaye aux Dames de Saintes, De Caelis croise l’écriture du compositeur contemporain Zad Moultaka pour enfanter un nouveau programme : “Jardin clos”. Des visions et chants mystiques médiévaux d’Hildegard Von Bingen aux vertiges suspendus irradiants de Zad Moultaka, le concert fait l’événement du prochain festival de Saintes 2014 (création mondiale le 13 juillet 2014 à la Cathédrale Saint-Pierre de Saintes). Pour le compositeur contemporain d’origine libanaise, l’extase expressive de Bingen fait jaillir des lignes de forces proches des déflagrations de notre époque. En portant un regard fraternel sur l’Å“uvre de l’Abbesse, Zad Moultaka en partant du jardin clos, souhaite faire éclater les murs, fondre l’édifice en s’abimant dans les ténèbres, puis rétablir la liberté de pensée et l’espérance d’un monde apaisé… De Caelis le suit dans cette traversée vocale qui au moment du concert devrait apporter aux festivaliers de Saintes, une expérience mémorable. Reportage vidéo exclusif : travail et rencontre des 5 chanteuses de De Caelis avec Zad Moultaka (© CLASSIQUENEWS.TV 2014)

Festival de Saintes 2014

saintes festival 2014Saintes, Festival. 11>19 juillet 2014. La cité musicale dans l’ample enceinte de l’Abbaye aux Dames retrouvent pour son festival estival les fondamentaux qui font sa réussite et souvent la magie de programmes passionnants, associant créations, défrichements, expériences instrumentales sur instruments d’époque, et bien sûr vertiges choraux… L’événement cette année est double : la création de Jardin clos, programme planant et apocalyptique qui croise et fait dialoguer l’extase vocale de Hildegard von Bingen défendue par les 5 voix féminines de De Caelis, et les suspensions hypnotiques de Zad Moultaka (création le 13 juillet 2014,  Cathédrale Saint-Pierre de Saintes, à 19h30 : lire notre compte rendu critique des prémices de Jardin clos) – c’est aussi, la nouvelle session de l’orchestre de jeunes musiciens JOA (Jeune Orchestre de l’Abbaye) : pépinière de talents frénétiques et audacieux au service des oeuvres orchestrales sous la direction cette année encore de Philippe Herreweghe (programme romantique : Symphonies n°2 de Haydn, n°4 de Beethoven, le 12 juillet, Abbaye aux Dames, 19h30) ; puis sous la direction non moins vibrante et ciselée du violoniste Alexander Janiczek (lire ci après nos 4 coups de cÅ“ur 2014)…

 

Votre séjour à Saintes

 

 

 

festival de Saintes 2014

Jardin clos, JOA, jeunes talents et vertiges choraux…

 

saintes festival 2014-des-amis-1000x395Jardin clos nous rappelle qu’à Saintes, hors festival estival, ont lieu des concerts toute l’année : la résidence de De Caelis et leur création Jardin clos qui en est l’aboutissement, en témoigne cette année ; le JOA est l’autre grande manifestation dévoilant ce travail musical spécifique à Saintes où la recherche s’accorde aux gestes les plus exigeants… Pour preuve autour de ces deux temps forts ainsi distingués, ne manquez pas cette année nos 4 coups de coeur suivants, éléments isolés d’une offre musicale aussi riche que très prometteuse :

 

1 – Vox Luminis, le 11 juillet en ouverture du festival (Abbaye aux dames, 19h30) : l’ensemble choral de Lionel Meunier propose Israelbrünnlein (petites fontaines d’Israel), sommet de la musique ancienne germanique. Les mêmes interprètes jouent les cantates de Bach le 13 juillet à 13h

2 – La Grande Chapelle, le 14 juillet (Abbaye aux Dames, 13h). L’ensemble d’Albert Recasens, superbe phalange ibérique, se dédie aux polyphonies suaves ferventes de Juan Hidalgo (1614-1685), grand ordonnateur des fastes baroques à l’époque de Louis XIV…

3 – Concert du JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye, le 18 juillet (Abbaye aux Dames, 17h) : programme pour cordes seules. Concerto pour violon de Mendelssohn, Concerto en ré de Stravinsky, Grande fugue opus 133 de Beethoven, sous la direction du violoniste particulièrement remarqué l’année passée au festival (Symphonie n°1 Titan de Gustav Mahler), Alexander Janiczek. Pour les jeunes instrumentistes sur instruments anciens, il s’agit d’offrir au public le résultat de leur session de travail sur les pupitres de cordes.

4 – Enfin le concert de clôture est assuré comme d’habitude par Philippe Herreweghe et l’Orchestre des Champs Elysées, le 19 juillet à 19h30 (Abbaye aux Dames) : au programme, Bruckner (Motets par le Collegium vocale Gent), Schubert (Messe en mi bémol majeur D950. Vertiges sacrés sous la voûte de l’Abbaye aux Dames pour une fin d’édition marquante par ses audaces chorales, vocales instrumentales.

 

 

 

Saintes abbayeLe festival de Saintes c’est aussi de nombreux jeunes talents déjà remarqués à Saintes ou nouveaux tempéraments à suivre désormais et révélés dans le cadre de l’Abbaye aux Dames : entre autres, Quatuor Hermès (Haydn, Beethoven, Schubert, le 13 juillet, 22h), Jean Rondeau, clavecin (le 15 juillet, 13h), Récital de l’excellente soprano Céline Scheen (L’Amante segreto, le 16 juillet, 13h), Quatuor Hip4tet (Quatuors de Félicien David et Mendelssohn, les 17 et 19 juillet, 17h), …

 

 

 

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Compte rendu, rencontre. Saintes, la cité musicale, le 24 mai 2014. De Caelis, Zad Moultaka : Jardin clos, prémices avant la création estivale.

Jardin clos, prochaine création. A Saintes, les cinq chanteuses solistes de l’ensemble vocal De Caelis guidées par le compositeur Zad Moultaka revisitent la figure mythique de Hildegard von Bingen, poétesse mystique, compositrice inspirée du XIIème siècle .. dont les Visions embrasées, apocalyptiques par leur force comme leurs images surréalistes se révèlent magistralement modernes.

 

 

 

 

Résidence de De Caelis à Saintes

De Bingen à Moultaka : faire sauter les murs…

Première étape avant la création de Jardin clos, création mondiale présentée le 13 juillet 2014

 

 

DE CAELIS ©GuyVivien2-724x481Intitulé “ Jardin clos ” , la nouvelle création portée par  chanteuses et compositeur passe les étapes successives de sa conception et s’offre même le luxe pour les spectateurs venus découvrir les coulisses d’une oeuvre nouvelle en gestation, les surprises d’une rencontre ce samedi 24 mai (Salle Adélaïde dans l’enceinte de l’Abbaye de Saintes) où, en présence du compositeur Zad Moultaka et des chanteuses de De Caelis, les auditeurs ont pu goûter le chant extatique en latin sans équivalent au Moyen-Age, composé et probablement chanté par la célèbre abbesse germanique. De Caelis a chanté deux extraits des pièces de Bingen qui seront présentées dans le concert définitif.  C’était une “restitution de résidence” dans le jargon spécialiste : une première offrande musicale expliquée avant la création du programme Jardin clos dans sa version complète et finale, le dimanche 13 juillet 2014 dans le cadre du festival estival de Saintes. Ce nouveau travail s’inscrit dans la résidence que Saintes offre depuis 3 années à l’ensemble vocal.

L’oeuvre croise deux mondes concertants, celui médiéval et mystique de la Sainte,  celui millimétré,  magistralement dramatisé du libanais Moultaka dont la sensibilité marronite favorise une écriture centrée sur les mondes intérieurs,  les vertiges d’une conscience révélée à ses propres tensions dont la résolution pointe vers une explosion salvatrice des clôtures qui enferme et étouffe notre existence moderne. Si le raffinement apporté à la partition en création – que nous avons découvert lors d’un premier filage en matinée du 24 mai dernier sous la voûte idéalement réverbérante de l’église abbatiale de Saintes, privilégie la couleur,  le timbre, d’infinies nuances dynamiques – vrai défi pour De Caelis lors de sa  résidence,  la pièce finale du programme jouée en création mondiale s’appuie sur la portée expressive du texte en une dramaturgie progressive irrésistible de trois parties : inspiré par le modèle des partitions dHildegard,  Zad Moultaka fait sauter la clôture du jardin… pour que ce monde s’effondre et laisse la place à un nouveau.

Pour se faire, tout le travail contemporain du compositeur se concentre sur l’écho, la résonance, – leur trace que suscite l’énoncé de la parole médiévale de Bingen. Avant la création proprement dite et comme enchassées entre les chants de la Sainte, Moultaka produit des ondes sonores (à partir des voix de De Caelis préalablement enregistrées), comme autant de réponses en miroirs qui sont contemporaines au verbe mystique de Bingen, traces, empreintes qui font sens aujourd’hui et nourrissent notre sensibilité moderne.

Pour Laurence Brisset,  soprano de De Caelis,  une création ne se réduit pas aux seuls signes et indications de la partition … c’est surtout une rencontre.  Celle avec Zad Moultaka est exceptionnelle : elle porte chacune des soliste à se dépasser… torches ardentes d’un tableau sonore vertigineux, désormais à découvrir cet été lors du festival estival de Saintes.

Feux,  crépitements embrasement salvateurs s’invitent donc à Saintes …. que le programme soit porté uniquement par les 5 voix de De Caelis est déjà une performance en soi. C’est le prochain événement du festival de Saintes, à découvrir ce dimanche 13 juillet 2014 dans le vaste écrin de la Cathédrale Saint-Pierre (19h30).