CRITIQUE, opéra. Lille, le 13 mai 2022. BRITTEN : Le Songe d’une nuit d’été. Guillaume Tourniaire / Laurent Pelly - Désignée capitale européenne de la culture en 2004, la ville de Lille a poursuivi depuis lors cet élan en organisant tous les trois ans le festival « Lille 3000 ». Avec son offre multiculturelle, l’édition 2022 « Utopia » valorise de nombreuses expositions de tout premier plan dans la métropole (notamment la présentation d’oeuvres inédites d’Annette Messager au Lam à Villeneuve d’Ascq) et pare les rues nordistes de nombreuses installations spectaculaires, dont les dix statues géantes en mousse entre la…
DVD, Blu-ray, critique : Wagner: Tristan et Isolde – Barenboim (Berlin, 2018 – Tcherniakov – 2 dvd Bel Air classiques) - Berlin avril 2018. Daniel Barenboim en dirigeant cette nouvelle production de Tristan offre une leçon de direction subtile, profonde allusive d’une sincérité irrésistible qui enchante dès le début. L’ouverture saisit par l’intelligence des phrasés aux flûtes et aux cordes (tempi étirés, suspendus, énigmatique, qui portent au mystère de l’acte II), à ce que disent les cors orfévrés, d’une incroyable couleur lumineuse et crépusculaire à la fois, pleins et riches d’une ivresse et d’une langueur extatiques, énoncées comme des questionnements…
CRITIQUE, opéra. Paris, le 10 mai 2022. Richard Strauss : Elektra. Semyon Bychkov / Robert Carsen – Après avoir interprété le rôle de Chrysothémis pendant quelques années (notamment à Washington en 2008), Christine Goerke s’illustre désormais dans le rôle-titre d’Elektra (1909 – voir notre présentation du 4ème opéra de Richard Strauss : https://www.classiquenews.com/richard-strauss-elektra-1909/), qu’elle a chanté sur toutes les scènes américaines avec un grand succès. En Europe, où elle se fait plus rare, seuls quelques chanceux ont eu la possibilité de l’entendre sur scène, notamment à Bayreuth ou lors d’une récente tournée avec Andris Nelsons. Disons-le tout net, la réputation…
TOURS, Opéra. ST-SAËNS : Frédégonde, les 10 et 12 juin 2022. Recréation attendue à l’opéra de Tours. Saint-Saëns dans on opéra en 5 actes, « Frédégonde », aborde la geste des Mérovingiens, rois des Francs du Haut Moyen-Âge, dévorés par l’ambition. Brunhilda combat son beau-frère Hilpéric, son épouse Frédégonde et leur fils Mérowig (ou Mérovée) qui donne son nom à la dynastie des Mérovingiens. Ainsi les Francs se déchirent autour des restes du royaume de Clovis, alors que Mérowig rejoint l’envoûtante Brunhilda, conduite par la vengeance. Brunhilda incarne la fierté des reines meurtrières, rugissantes, passionnées dans une partition esquissée par…
LILLE PIANO(S) FESTIVAL 2022 : les 10, 11 et 12 juin 2022. Succombez à la magie des claviers : le LILLE PIANO(S) FESTIVAL présenté chaque année par l’Orchestre National de Lille, permet de vivre 3 jours d’éblouissement sonore autour du piano et des claviers (orgue, clavecin, claviers électroniques, …): récitals solos, musique de chambre, concerts symphoniques, danse, rencontres et étincelles heureuses entre genres et styles différents (classique, jazz, rock, rap, electro, musique du monde, …), Lille accueille les 10, 11 et 12 juin, un cycle d’expériences musicales étonnantes. Cette années 50 événements fêtent « Béla Bartók et les Espagnes »,…
FRANCE MUSIQUE , Dim 22 mai 2022, 16h. Falla : Le Tricorne. Bilan discographique : quelle meilleure version enregistrée du tricorne de Manuel de FALLA ?
L’austère Manuel de Falla bénéficia de son séjour parisien (1906-1914), soit 8 années avant la première guerre mondiale qui réalisèrent la transformation du petit compositeur andalou encore timide en compositeur au souffle orchestral majeur, en particulier dans ses partitions L’Amour Sorcier ou particulièrement Le Tricorne où la force et la puissance du folklore ibérique bouleversent l’ordre symphonique en une langue renouvelée.
A l’origine, Le Tricorne est une commande de Diagilev pour la saison des…
PARIS, TCE, le 23 avril 2022. WAGNER : L’or du Rhin. Nézet-Séguin. L’or du Rhin. Prélude à la Trilogie qui suit, et donc premier volet de la Tétralogie wagnérienne, L’or du Rhin fixe le cadre de l’épopée lyrique conçue par Wagner pour Bayreuth. Dès l’ouverture et les premières mesures qui commence comme la naissance du monde, le mouvement primitif qui augure toute action, on est saisi par l’ampleur et l’imagination du wagner symphoniste ; l’orchestration phénoménale de Wagner, dramaturge et symphoniste de premier plan. Ne serait-ce l’ouverture, dès les premières mesures et l’évocation du bouillonnement des eaux primordiales qui s’y…
ARTE, spéciale XENAKIS, les 15 et 22 mai 2022. A la fois compositeur, architecte, ingénieur, Xenakis marque l’histoire de la musique moderne par son originalité. Pionnier de l’informatique musicale, du spectacle son et lumière, du concert spatialisé, il inspire encore les artistes de la scène électronique. ARTE diffuse le documentaire inédit, “Xenakis Révolution, le bâtisseur du son” et un concert récemment donné à la Philharmonie de Paris par les Percussions de Strasbourg qui interprètent deux de ses oeuvres majeures.
ARTE, dim 22 mai 2022 à 00h15
Xenakis Révolution, le bâtisseur du son
REPLAY sur arte.tv du 15 mai au 22…
ARTE, mardi 5 avril 2022, 19h30. PROKOFIEV : L’Ange de feu. A l’affiche depuis le 22 mars, L’ange de feu est diffusée lors de sa dernière représentation en direct de Madrid (Teatro Real). Avant la barbarie nazie, la République de Weimar a favorisé à Berlin l’émergence d’œuvres, qui sans le sentiment de liberté ambiant, auraient paru scandaleuses : l’irrévencieuse Sancta Susanna de Paul Hindemith, l’atonal et antimilitariste Wozzeck de Alban Berg, le jazzy et multiculturel Jonny spielt auf de Ernst Krenek… et donc L’Ange de feu de Prokofiev, leqel par sa charge paroxystique est lui, refusé partout, trop puissant, trop…
TOURS, Opéra. ST-SAËNS : Frédégonde, les 10 et 12 juin 2022. Recréation attendue à l’opéra de Tours. Saint-Saëns dans on opéra en 5 actes, « Frédégonde », aborde la geste des Mérovingiens, rois des Francs du Haut Moyen-Âge, dévorés par l’ambition. Brunhilda combat son beau-frère Hilpéric, son épouse Frédégonde et leur fils Mérowig (ou Mérovée) qui donne son nom à la dynastie des Mérovingiens. Ainsi les Francs se déchirent autour des restes du royaume de Clovis, alors que Mérowig rejoint l’envoûtante Brunhilda, conduite par la vengeance. Brunhilda incarne la fierté des reines meurtrières, rugissantes, passionnées dans une partition esquissée par…
ORLÉANS. Les 21 et 22 mai 2022 : DANSES SYMPHONIQUES. Heureux programme de l’Orchestre Symphonique d’Orléans qui en mai 2022 célèbre l’énergie et le mouvement de la danse en musique. Au programme, plusieurs séquences hautement symphoniques qui mettent en avant le tempérament impétueux, flamboyant voire onirique de 3 compositeurs du XXè, non des moindres. Estancia (1941) est un ballet composé par l’Argentin Ginastera qui suggère avec subtilité les délices de la vie campagnarde. Testament musical voire spirituel, Les Danses Symphoniques de Rachmaninov (1940) sont dédiées au chef Eugène Ormandy qui en assure la création avec l’Orchestre de Philadelphie : exilé…
FESTIVAL INVENTIO, jeudi 19 mai 2022, L’AUTRE ULYSSE – 100 ans de la publication d’Ulysse de James Joyce. Entre musique et littérature, le premier événement du FESTIVAL INVENTIO 2022 célèbre le centenaire de la publication d’Ulysse de James Joyce, fresque fleuve, flamboyante et faussement décousue, dont la construction et la langue polymorphe égalent Homère. Le violoniste Léo Marillier, directeur artistique du Festival honore la verve, l’audace, la truculence fraternelle d’un Joyce falstaffien dans ce programme intitulé « L’Autre Ulysse », fantaisie théâtrale dont le texte et la mise en scène sont assurés par lui-même, à partir d’extraits d’Ulysse de Joyce.…
LIEGE, Opéra. 17-25 juin 2022 : SIMON BOCCANEGRA (VERDI). Créé dans sa première version en mars 1857 à La Fenice de Venise d’après un livret de Piave, Simon Boccanegra est remanié en 1880 par Verdi et le jeune librettiste Arrigo Boito. Révisée en profondeur, l’œuvre gagne ainsi sa mythique scène du Conseil, et double l’intrigue familiale originelle d’une vaste fresque à caractère politique. Verdi soulignant surtout la solitude du doge, sa lente et secrète agonie (car il est empoisonné), son amour pour sa fille, surtout sa noblesse vertueuse qui le rend, fatalement, incorruptible.
La production liégeoise envisage l’opéra comme « …
NICE, Opéra. VERDI : Macbeth. 20-26 mai 2022 - Avec Schiller, Shakespeare demeure une source constante pour Giuseppe Verdi. Avant Otello et Falstaff, drames de la dernière maturité, Macbeth, emblème de la tragédie du pouvoir, l’occupe en 1847 : à travers l’ascension puis la chute du diabolique couple écossais (Macbeth et son épouse, cruelle et barbare), Verdi bouleverse aussi la tradition lyrique héritée de Rossini, Bellini et Donizetti… Pour aiguiser le réalisme fantastique de l’action, Verdi écrit une musique âpre et hallucinée ; choisit une chanteuse à la voix plus rauque que séduisante pour incarner la redoutable Lady Macbeth… entité…
LILLE, les 12, 13, 14 mai 2022. Falla : Les Tréteaux de maître Pierre. Dans le cadre de son offre élargie vers tous les publics, en particulier les enfants et leurs parents, l’ON LILLE Orchestre National de Lille propose 3 soirées dédiées à une partition maîtresse de Falla : « Les Tréteaux de Maître Pierre ». Manuel de Falla réinvente la notion même de théâtre lyrique, le rendant accessible à tous. Il ressuscite la magie des théâtres ambulants, où verve, tendresse et réalisme aussi réactivent ici la geste chevaleresque, sa féerie médiévale et poétique où Don Quichotte, héros ibérique par…
PARIS, GAVEAU, Jeu 2 juin 2022. JEAN-NICOLAS DIATKINE, piano. LISZT, SCHUBERT, WAGNER… Récital événement autant pour l’artiste engagé, défricheur de l’absolu, capable de fouiller jusqu’au tréfonds de l’œuvre, révélant ses pépites enfouies ; que pour l’instrument aussi car Jean-Nicolas Diatkine joue un piano Schiedmayer de 1916, parfaitement restauré dont le timbre et le format sonore s’accordent au choix des pièces abordées à Gaveau.
Le programme reprend pour une large part les œuvres jouées dans le dernier cd du pianiste : soit plusieurs perles conçues par Schubert et Wagner mais transcrites par le magicien Liszt. La ciselure verbale du lied schubertien,…
LILLE et sa région : tournée de l’ON LILLE : 20 > 27 mai 2022. SCHUBERT, BEETHOVEN – Beau programme de printemps défendu par les instrumentistes du National de Lille, de surcroît en tournée sur le territoire lillois : 6 dates / 6 escales proposent aux spectateurs le grand frisson symphonique dans 3 œuvres aussi enivrantes qu’accessibles.
SCHUBERT, BEETHOVEN, MENDELSSOHN. Avant-dernière des symphonies « de jeunesse » de Schubert, la Symphonie n°5 (composée achevée dès 1816, créée à Vienne en 1841) réjouit par son élégance, sa transparence et sa grâce, son esprit viennois, mozartien. D’un romantisme lumineux et printanier, elle…
DOUAI, les 29, 30 avril, 3 mai 2022. L’Orchestre de DOUAI joue César Franck, son unique Symphonie, sommet symphonique français postromantique à l’époque du wagnérisme ambiant… Programme de la saison Anniversaire de l’Orchestre de Douai qui célèbre également celui du compositeur César Franck (bicentenaire de la naissance en décembre 2022). Dans son unique symphonie, César Franck innove et excelle avec le traitement de la cellule cyclique – sa propre invention, réalisant cet idéal hautement spirituel entre lyrisme et grandeur.
En pratique, la ré mineur (créée non sans rebondissements et résistances à Paris en 1889) succède aux jalons du genre: Symphonie…
LILLE, ciné concert, les 4, 5 mai 2022. Charlot versus Laurel et Hardy… L’ON LILLE Orchestre national de Lille poursuit son offre la pus large, pour tous les publics, ici entre orchestre et cinéma. Entre 1916 et 1917, Charlie Chaplin développe le personnage de Charlot. Parmi les douze courts métrages qu’il tourne alors, « L’Émigrant » est le plus remarquable : il marque le tournant du réalisateur vers un cinéma plus ouvertement social et engagé. Pour la première fois, les situations comiques s’appuient sur un fond tragique, ici celle des immigrants qui arrivent aux États-Unis, thème universel, d’une actualité toujours…
LILLE, ven 29 avril 22, 12h30. DAN TEPFER, piano. En 45 mn, (sans entracte), succombez au piano innovant surprenant du claviériste franco-américain Dan Tepfer qui est aussi astrophysicien. Le Jazz et les astres composent un imaginaire unique qui s’exprime au piano. De quoi nourrir une approche artistique hors normes et inspirer une expérience musicale totale, proposée par l’Orchestre National de Lille, à l’Auditorium du Nouveau Siècle, dans le cadre de ses « concerts flash ». A l’heure du déjeuner, rien de tel pour nourrir l’esprit, pour explorer les mondes sonores, pour aiguiser sa curiosité.
FRANCK : Hulda. Les 15, 17 mai, 1er juin 2022. A liège (15 mai), Namur (17 mai) puis Paris (TCE, 1er juin), l’année César Franck 2022 vivra l’un de ses temps forts assurément avec la recréation de l’opéra Hulda.
Né liégeois, César Franck (1882-1885) n’en demeure pas moins le compositeur français le plus décisif du XIXè romantique, proposant (et réussissant) une alternative convaincante au wagnérisme ambiant, propre aux années 1880 – 1890 en Europe. Le liégeois sait ainsi renouveler l’opéra français en assimilant et Wagner et l’efficacité de l’opéra verdien. Wagner / Verdi, et si Franck en réalisait une éloquente…
OPERA LIVE STREAM : Parsifal depuis Budapest, ven 15 avril 22, 17h – Pour le Vendredi saint, diffusion en direct de la première représentation du nouveau Parsifal du Hungarian State Opera, par Almási-Tóth (mise en scène), Balázs Kocsár (direction). Le dernier opéra de Wagner, véritable drame sacré, transforme la peur de la tentation et du péché en un récit de rédemption : un jeune homme qui ignore tout, jusqu’à son propre nom, découvre le royaume du Graal (Montsalvat). Est-ce « l’innocent au cœur pur » qui, selon la prophétie, pourrait sauver le royaume ?
VOIR PARSIFAL en direct de BUDAPEST,…
PÂQUES 2022 (17 avril) : l’ORATORIO DE PÂQUES de JS BACH. Pour Pâques, Arte diffuse sur arteconcert jusqu’au 25 août 2024, L’oratorio de Pâques de JS BACH. L’Oratorio de Pâques célèbre dans la joie et l’espérance, la Résurrection du Christ victorieux. C’est la lumière d’un destin soulagé et enfin serein qui peu à peu s’affirme à mesure que la partition se réalise. 4 personnages animent et donnent vie au drame sacré, après la Passion et la Crucifxion : Simon Pierre, Jean, Marie-Madeleine et Marie de Jacques, rejoints le Chœur (tutti collectif).
A la joie de Pâques répond la mystique plus…
OPERA EN DIRECT, Der Vampyr de Marschner, ce soir, 19h30. En Écosse (Highlands), le vampire Lord Ruthwen pourra vivre une année de plus s’il offre en sacrifice 3 jeunes femmes dans les 24 heures. Aubry, un jeune homme qui connaît le secret de Ruthwen, jure cependant de se taire. Mais lorsqu’il apprend que l’une des sacrifiées est Malwina, celle qu’il aime, le jeune homme est tiraillé par un choix impérieux : sauver sa femme ou respecter son serment. L’amour ou le devoir ?
Der Vampyr est indissociable de l’Opéra de Hanovre / Staatsoper Hannover car le compositeur Heinrich…
STREAMING : l’ON LILLE / Alexandre Bloch jouent Bernstein : On the town, Symphonie n°1 Jeremiah… C’était en janvier de cette année, le National de Lille en grand effectif jouait l’un de ses compositeurs fétiches, Bernstein (Lenny, d’ailleurs mis en avant aussi à l’Opéra National de Paris simultanément car Kent Nagano assurait l’entrée au répertoire de son ultime opéra, A QUIET PLACE…). - A partir du lundi 21 mars et jusqu’au 21 juin 2022, l’Orchestre National de Lille diffuse sur sa chaîne Youtube qui est son auditorium digital (AUDITO 2.0), l’intégralité du concert (ce soir 20h). Le programme célèbre l’exultation…
ARTE, mardi 5 avril 2022, 19h30. PROKOFIEV : L’Ange de feu. A l’affiche depuis le 22 mars, L’ange de feu est diffusée lors de sa dernière représentation en direct de Madrid (Teatro Real). Avant la barbarie nazie, la République de Weimar a favorisé à Berlin l’émergence d’œuvres, qui sans le sentiment de liberté ambiant, auraient paru scandaleuses : l’irrévencieuse Sancta Susanna de Paul Hindemith, l’atonal et antimilitariste Wozzeck de Alban Berg, le jazzy et multiculturel Jonny spielt auf de Ernst Krenek… et donc L’Ange de feu de Prokofiev, leqel par sa charge paroxystique est lui, refusé partout, trop puissant, trop…
CINEMA, Opéra en direct. VERDI : Rigoletto. Le 29 janv 2022, 18h55. Enfin un nouveau direct du Met (New York Metropolitan Opera), la nouvelle production de l’opéra que Verdi a conçu d’après Victor Hugo (Le Roi s’amuse) : Rigoletto. La production de Bartlett Sher transpose l’action dans la République de Weimar (décors et costumes créant une ambiance d’inspiration Art Déco, propre aux années 1920). Le baryton Quinn Kelsey incarne pour la première fois au Met le rôle-titre, celui du nain sarcastique et acide qui sera pris à son propre piège (formidable emploi pour un baryton soucieux de jouer autant que…
Cinéma. En direct du Met de New York, sam 23 oct 2021, 18h55 : « COMME UN FEU DEVORANT RENFERME DANS MES OS / FIRE SHUT UP IN MY BONES » de Terence Blanchard, compositeur et jazzman. La création lyrique pourrait bien être l’événement espéré, soulignant la reprise d’activité du Met de New York. L’opéra en création est le premier opéra composé par un un afro-américain pour la scène new yorkaise. L’action mise en musique par le trompettiste et musicien de jazz aborde des sujets d’actualité : abus sexuels, homosexualité, racisme, droits des minorités,…
Pour son deuxième opéra, Terence Blanchard …
CINÉMA. DUNE version 2021 : prochaine sortie du film réalisé par Denis VILLENEUVE en 2019… Après le légendaire film signé David Lynch, et malgré les bouderies de la critique, devenu mythique, voici annoncée la version de Denis Villeneuve (PREMIER CONTACT, BLADE RUNNER 2049). Le film a été tourné en décors naturels en Hongrie et en Jordanie et devrait sortir en septembre 2021, suite à son report covid oblige, initialement prévu en décembre 2020. Le roman fantastique féerique terrifique de Frank Herbert inspire ainsi une nouvelle réalisation cinématographique où le profil du jeune acteur franco-américain Timothée Chalamet, mémorable interprète de The…
CINEMA, Anna Netrebko chante AIDA de Verdi, les 25 juin et 2 juillet 2020. Retour de l’opéra dans les salles obscures. Dans le cadre de l’opération Viva l’opéra !, à 19h30 pour les deux dates, revivez la magie d’une production convaincante grâce au nerf expressif du chef Riccardo Muti, au timbre charnel blessé de la soprano Anna Netrebko dans le rôle d’Aida, esclave à la cour de Pharaon et dont est épris le général victorieux Radamès… Pour autant, la fille de Pharaon, Amneris (ample contralto sombre) jalouse Aida car elle aime aussi Radamès. Anna Netrebko était alors diva verdienne, ayant…
CINÉMA, Fidelio le 17 mars 2020, 18h. Jonas Kaufmann chante Florestan dans les salles obscures… Célébrez le 250ème anniversaire de Mudwig Beethoven, grâce à la diffusion en live de la nouvelle production du Royal Opera Fidelio, avec dans le rôel de Florestan, le prisonnier, victime de l’arbitraire tyranique, JONAS KAUFMANN dont le timbre rauque, de félin blessé, la puissance et la finesse devraient renouveler l’interprétation du personnage, dans le sillon d’un John Vickers avant lui.
Fidelio narre le parcours de Léonore, qui sous les traits d’un homme (Fidelio), entend sauver son mari Florestan, prisonnier politique détenu par le tyran Don…
PARIS, Exposition : « SAINT-SAËNS, un esprit libre » : 25 juin – 10 oct 2021. Le Palais Garnier à PARIS, à travers la Bibliothèque Musée de l’Opéra célèbre le centenaire de la mort (1921 – 2021) du plus grand romantique français de la seconde moitié du XIXè : Camille Saint-Saëns (1835 – 1921), jamais couronné par le Prix de Rome ni reconnu à sa juste valeur par les institutions étatiques ; aux côtés de Massenet, Saint-Saëns offre un visage différent du romantisme à la française grâce à son sens du drame (ses opéras Samson et Dalila ou Ascanio récemment…
EXPO, Paris. Les Musiques de Picasso à la Philharmonie, jusqu’au 3 janvier 2021 : c’est l’expo événement de cette rentrée post confinement. La musique chez Picasso est d’autant plus passionnante à mesurer et découvrir que le sujet fut source de passion et de déclarations spectaculaires voire définitive de la part du peintre. S’il a déclaré qu’il n’aimait pas la musique, Picasso comme Victor Hugo avait une idée trop haute de la création musicale et des citations instrumentales pour accepter leur dévoiement. Pas une toile ou une composition de Picasso qui en représentant un instrument ou un instrumentiste, n’ait été minutieusement…
CONFINEMENT. EXPOS et musées virtuels à visiter.
Et si le confinement était tout simplement le temps des musées et des expos ? Comme pour l’opéra, les ballets et les concerts en ligne désormais, l’offre culturelle muséale comme les expositions enrichissent considérablement leurs contenus. Les parcours et programmes virtuels sont en plein essor. CLASSIQUENEWS vous propose sa sélection des sites les plus captivants. Le monde de demain a déjà commencé : ce ne sont pas les programmes culturels ci après sélectionnés qui infirmeront cette évolution sociétale et culturelle. Il faut à présent envisager de nouvelles manières d’accéder aux œuvres, de vivre…
ARTE, dim 5 avril 2020, 17h45. JAMES TISSOT L’étoffe d’un peintre – Portraitiste de la haute société britannique et parisienne, le nantais James Tissot (1836-1902) portraiture les mondanités et les rituels sociaux comme les mutations de son temps, en particulier celui de l’Angleterre à l’âge industriel quand il se fixe à Londres (1871) après la guerre de 1870.
S’il a renié son prénom (Jacques-Joseph) fleurant bon la bourgeoisie provinciale (nantaise) du XIXe siècle succombant à l’anglomanie ambiante (l’Angleterre victorienne, celle du musicien Elgar, est la première puissance européenne), « James » Tissot, né à Nantes en 1836, a conservé le…
PARIS, Palais Garnier, EXPO « L’aventure du Ring en France », 5 mai – 13 sept 2020. Bibliothèque-musée de l’Opéra / BNF – Opéra national de Paris. Histoire de la mise en scène de la Tétralogie en France, de la fin du 19e siècle à aujourd’hui. Au début des années 1890, Charles Lamoureux s’investit plus que tout autre pour faire écouter les opéras de Wagner dont Lohengrin et Tristan und Isolde. Mais le Ring wagnérien créé à Bayreuth en août 1876 s’imposera plus tard encore sur la scène de l’Opéra national. Il est vrai que le contexte de la première…
PÂQUES 2022 (17 avril) : l’ORATORIO DE PÂQUES de JS BACH. Pour Pâques, Arte diffuse sur arteconcert jusqu’au 25 août 2024, L’oratorio de Pâques de JS BACH. L’Oratorio de Pâques célèbre dans la joie et l’espérance, la Résurrection du Christ victorieux. C’est la lumière d’un destin soulagé et enfin serein qui peu à peu s’affirme à mesure que la partition se réalise. 4 personnages animent et donnent vie au drame sacré, après la Passion et la Crucifxion : Simon Pierre, Jean, Marie-Madeleine et Marie de Jacques, rejoints le Chœur (tutti collectif).
A la joie de Pâques répond la mystique plus énigmatique de l’oratorio de l’Ascension, voyage du Christ ressuscité vers les cieux.
JS BACH : Oratorio de Pâques Oratorio pascal en 10 numéros Plan en 10 numéros / épisodes
L’ORATORIUM DE PÂQUES… Pour livrer une nouvelle musique pascale, Bach recycle entre 1732 et 1735, les partitions déjà écrites et intitule le nouveau cycle “oratorium”. Comme pour la Messe en si mineur, il s’agit grâce au génie synthétique dont il est capable, de combiner des éléments épars en une totalité dont la cohérence et l’architecture nous stupéfient. Soucieux d’unité, le compositeur reprend encore son ouvrage après 1740, et fixe désormais ce que nous connaissons sous le nom d’Oratorio de Pâques. VÉRITABLE OPÉRA SACRÉ, l’Oratorio de Pâques de JS Bach saisit par la maîtrise des contrastes, l’absolu génie des réemplois et aussi, le raffinement d’une grande culture musicale qui utilise selon un plan dramaturgique éblouissant, les styles italiens et français.
N°1 à 3. Au début, les 3 premiers numéros (Sinfonia avec flûtes et hautbois d’amour, Adagio, Chorus) composent un triptyque d’ouverture selon le schéma d’un concerto italien (vif, lent, vif), avec une même tonalité de ré majeur) pour unifier le cycle pour les volets 1 et 3. Dans ce dernier épisode, le texte convoque les fidèles qui pressent le pas vers la sépulture de Jésus. Le n°4 fait paraître les 4 solistes, sombres et graves, qui se retrouvent près du tombeau : Maria Jacobi (soprano), Maria Magdalena (alto), Petrus (ténor), Johannes (basse). Se détache surtout l’aria adagio en si mineur (avec traverso) de Maria Magdalena dans laquelle la chanteuse invite à renoncer aux parfums et onguents de l’embaumement pour choisir les lauriers, annonciateurs de la victoire du Christ ressuscité (n°5).
N°6-7 : surviennent Petrus et Johannes qui découvrent la tombe vide et la pierre déplacée. Maria Magdalena précise alors qu’un ange est venu annoncer la Résurrection du Sauveur. Ainsi Petrus (ténor, en sol majeur) adopte le calme serein d’une bourrée pour exprimer avec les flûtes à bec, la profonde certitude de la paix intérieure, après la proclamation du Miracle christique. N°8 à 10 : les airs des deux Marie basculent dans l’arioso, portés par l’impatience de revoir Jésus : tendre et compatissante, Maria Magadalena se demande où le Christ lui apparaîtra (air en la majeur, avec hautbois d’amour sur rythme de gavotte). Tandis que Johannes invite chacun à se réjouir. Jean-Sébastien Bach conclut par un chœur de réjouissance (n°11) où l’éclat des trompettes dit la réalisation de la transfiguration finale. Le dernier épisode suit un plan en deux parties : format et esprit français et d’une élégance haendélienne tout d’abord ; puis gigue fuguée d’une ivresse collective irrésistible.
Les thèmes de la Résurrection et de l’Ascension du Christ sont abordés par Raphaël Pichon et son ensemble sur instruments d’époque, Pygmalion, à travers les oratorios que Jean-Sébastien Bach leur a consacré : l’Oratorio de Pâques et l’Oratorio de l’Ascension, soit deux véritables opéras sacrés, fréquemment joué en particulier au moment du calendrier liturgique. A la mi avril puis fin mai (selon les années).
Message d’humanité, d’espoir et de lumière… Jean-Sébastien Bach compose l’amour et la paix fraternelle.
Avec Six chanteurs solistes : Julian Prégardien (Evangéliste), Huw Montague Rendall (Jésus), Ying Fang (soprano), William Shelton (contreténor), Laurence Kilsby (ténor) et Christian Immler (basse).
Chœur et Orchestre Pygmalion.
Concert filmé le 26 février 2022 dans l’Auditorium de Bordeaux. Concerts intitulés CHRISTUS, trilogie sacrée / Résurrection / Ascension…
TOURCOING, le 3 avril 2020. Passion et Résurrection du Christ. Dominique Visse, chanteur irrésistible dans les emplois souvent travestis (de Nourrice tendre et prosaïque de l’opéra baroque, entre autres), dirige ici la veine mystique de Marc-Antoine Charpentier. Le contre-ténor a sélectionné plusieurs partitions de baroque français qui s’il n’a jamais occupé de poste à Versailles, n’en était pas moins très apprécié de Louis XIV. Le compositeur a le génie des harmonies raffinées, un sens aigu du drame et une écriture sobre, serrée, particulièrement efficace. Il a su nuancer l’influence des Italiens, en particulier de Carissimi, rencontré à Rome lors d’un séjour où il souhaitait d’abord percer comme… peintre. Son Martyre de Sainte-Cécile ou davantage l’arche funèbre de la Messe pour les trépassés (1673) indiquent une sensibilité supérieure d’une sobre et très puissante ferveur.
Pour le temps de Pâques, Dominique Visse a choisi de construire un programme spécifique qui va crescendo : Passion du Christ tout d’abord, puis 5 méditations pour le Carême dont deux sont des Histoires sacrées, très carissimiennes de format ; enfin Résurrection et espérance… Le chanteur chef sélectionne plusieurs pièces remarquables, en drame comme en éloquence sacrée : Desolatione desolata est terra (L’attente du Sauveur), Ecce Judas unus deduodecim (La trahison de Judas), Tristis est anima mea (L’abandon de Jésus par ses disciples), Cum cenasset Jesus et dedisset discipulis suis (Le reniement de Saint Pierre), Stabat mater (Marie pleure son fils au pied de la croix), Messe pour le jour de Pâques H 6 (1690) ; sans omettre le Chant joyeux pour le jour de Pâques H 339 (1685), qui conclut le cycle dans la joie et l’espérance de la Résurrection. Les solistes promettent un moment intense en profondeur et rayonnante piété grâce aux deux sopranos Cécile Achille et Rachel Redmond…
Cécile Achille, soprano
Rachel Redmond, soprano
Anaïs Bertrand, alto
Paulin Bundgen, haute-contre
Martial Pauliat, ténor
Hugues Primard, ténor
Igor Bouin, baryton
Renaud Delaigue, basse La Grande Écurie et la Chambre du Roy
(Fondateur, Jean Claude Malgoire)
COMPTE-RENDU, critique, oratorio. VERSAILLES, Chapelle royale, le 24 nov 2019. HAENDEL : La Resurrezione. Les nouveaux Caractères, Sébastien d’Hérin.Les Nouveaux Caractères sous la direction de leur chef fondateur Sébastien d’Hérin donnent cet après midi la première de leur lecture d’un oratorio flamboyant mais dramatiquement saisissant : La Resurrezione de Haendel (1708), alors que le Saxon encore jeune achève son tour d’Italie, découvrant à Rome (1706 – 1710), et le genre de l’oratorio et l’expressivité virtuose de la ferveur italienne.
Il en découle un drame sacré d’une étonnante puissance, lié certes à la musique, mais aussi au texte d’un lettré romain, particulièrement inspiré par le sujet du mystère et du miracle de la Résurrection ; chaque témoins du Miracle exprimant sa sidération et sa compassion admirable à mesure que le Diable se réjouit au contraire de la mort du Sauveur dont il doute de la nature divine et salvatrice.
Haendel reprend ici la tradition des oratorios du XVIIè, des Sepolcri, de tous les oratorios qui organisent l’expansion du drame musical à partir des personnages clés que sont la Vierge, Marie-Madeleine, Jean… chacun de leur air cristallise l’émotion ressentie et l’intensité de leur foi revivifiée. Sébastien d’Hérin réactive à son tour la puissance dramatique de la partition, dans l’énergie et d’indiscutables rebonds dramatiques, se rappelant très probablement les plus de 40 musiciens (jusqu’à 47 !) qui sous la direction de Corelli assurèrent la création du drame allégorique au Palais Bonelli (propriété du commanditaire le Prince Francesco Maria Ruspoli).
Versailles réussit un coup de maître
en associant au décor de la Chapelle royale,
l’oratorio romain La Resurrezione de Haendel
superbement défendu par Sébastien d’Hérin et ses Nouveaux Caractères…
Haendel joue avec un instrumentarium minutieusement choisi (comme JS BACH dans ses Passions) et Sébastien d’Hérin démontre une réelle sensibilité pour les timbres, veillant à la tenue des trompettes, hautbois, théorbe, viole de gambe, sans omettre le concert de flûtes (Marie Madeleine ; ou la flûte solo pour Jean) qui marquent de façon spécifique, le caractère de chaque intervention magnifiquement incarnée. D’autant que le choix des solistes accrédite la valeur de l’approche, désormais emblématique du travail de Sébastien d’Hérin, dans la caractérisation des personnages sacrés, dans l’explicitation graduelle et argumentée du drame, l’un des plus aboutis, des plus riches mélodiquement, et des mieux conçus par son architecture dramatique. On y relève par exemple le final de la première partie qui deviendra cette fameuse bourrée de la Water Music ; de même que la conception impressionnantes des évocations confiées en particulier aux cordes, au souffle épique (entre autres, air pour Jean : “Cosi la tortorella” qui oppose la certitude ailée de la colombe aux plongeons ténébreux du faucon prêt à la chasser et fondre sur elle…), annonçant les grands oratorios de la maturité, ceux anglais de la décennie 1740 (auxquels appartient Le Messie). Sébastien d’Hérin n’omet ni les vertiges d’une foi éclatante, ni la sincérité de chaque protagoniste dont sobre et percutant, le soprano direct de Caroline Mutel (Marie-Madeleine), comme l’aplomb textuel de la basse Frédéric Caton (Lucifer). En Delphine Galou que nous avions il y a quelques années découverte dans le Viol de Lucrèce de Britten à Nantes, Marie-Cleophas gagne un relief évident, une présence indéniable grâce à sa persuasion mélismatique et son sens du texte. Les nouveaux Caractères n’en sont pas à leur premier concert dans le château de Louis XIV : ils y ont ressuscité Le Devin du village de Rousseau, ou L’Europe Galante de Campra… avec ce même souci de précision et de vraisemblance expressive.
Les auditeurs de la Chapelle royale de Versailles savent l’acoustique si particulière du lieu historique. Le jour de Pâques 1708, c’est la diva Durastanti qui chantait Madeleine tandis que deux castrats réalisaient les deux parties de soprano. A Versailles, sous la voûte peinte et son sujet du Christ ressuscité (par le néovénitien et grand coloriste La Fosse), la musique de Haendel a su émouvoir et toucher l’audience en une expérience unique qui se produit comme rarement quand le geste musical, le thème du drame, collent idéalement à l’écrin patrimonial qui les accueille (La Fosse peint sa Résurrection à la même époque que Haendel soit de 1708 à 1710 : magistrale convergence !). Superbe production qui atteste de la grande maturité artistique de l’ensemble fondé par Sébastien d’Hérin : Les Nouveaux Caractères. A suivre.
CD, critique. ROUSSEAU : Le devin du village (Château de Versailles Spectacles, Les Nouveaux Caractères, juil 2017, cd / dvd). “Charmant”, “ravissant”… Les qualificatifs pleuvent pour évaluer l’opéra de JJ Rousseau lors de sa création devant le Roi (Louis XV et sa favorite La Pompadour qui en était la directrice des plaisirs) à Fontainebleau, le 18 oct 1752. Le souverain se met à fredonner lui-même la première chanson de Colette, … démunie, trahie, solitaire, pleurant d’être abandonnée par son fiancé… Colin (« J’ai perdu mon serviteur, j’ai perdu tout mon bonheur »). Genevois né en 1712, Rousseau, aidé du chanteur vedette Jelyotte (grand interprète de Rameau dont il a créé entre autres Platée), et de Francœur, signe au début de sa quarantaine, ainsi une partition légère, évidemment d’esprit italien, dont le sujet emprunté à la réalité amoureuse des bergers contemporains, contraste nettement avec les effets grandiloquents ou plus spectaculaire du genre noble par excellence, la tragédie en musique.
CD, critique. CAMPRA : L’EUROPE GALANTE, 1697 (Nouveaux Caractères, Hérin, nov 2017 – 2 cd CVS Château Versailles Spectacles). Campra dut-il décamper ? Le 24 oc 1697, le compositeur employé de l’Archevèque de Paris, n’avait pas souhaité voir mentionné son nom sur les affiches et le livret car son patron n’aurait pas vu d’un bon œil la conception d’un ouvrage à la sensualité et aux références érotiques scandaleuses… Dans les faits, Campra revendiquera officiellement la paternité de l’Europe Galante, puis du Carnaval de Venise de 1699, après s’être libéré de ses engagements d’avec l’Archevêché de Paris en octobre 1700. Le Ballet selon la terminologie du XVIIè (et non pas « opéra-ballet » comme il est dit aujourd’hui par les musicologues), séduit immédiatement par la sensualité séduisante de son écriture, la fine caractérisation des actes selon le lieu concerné et le style « ethnographique » évoqué.
CHRIST est ressuscité ! Jean-Sébastien Bach : Oratorio de Pâques BWV 249. Comme à l’accoutumée, s’agissant de Jean-Sébastien Bach, l’Oratorio de Pâques tel que nous le connaissons actuellement, et tel qu’il est joué par les ensembles les plus informés, regroupe plusieurs partitions sur le thème pascal qui remonte à plusieurs époques, certains opus étant réécrits, modifiés selon l’idéal esthétique du compositeur, selon aussi les effectifs à sa disposition au moment de la commande puis de la réalisation. La première version remonte à 1725 pour les célébrations pascales, en particulier pour le Dimanche de Pâques. Bach recycle une cantate de voeux (donc originellement profane) de février 1725 dédié à l’anniversaire de son patron, le Duc Christian de Saxe-Weissenfels (Entfliet verschwindet, entweichet ihr Sorgen, BWV 249a / écouter ici la version d’Helmut Rilling / Edith Mathis / Stuttgart). Puis il en déduit une nouvelle célébration, d’essence sacrée: Kommt, eilet und laufet, ihr flüchtigen Füsse … (BWV 249 / écoutez ici le choeur introductif pétillant de joie recouvrée, instruments d’époque / Kay Johannsen / Stuttgart, avril 2016), cantate célébrant la dévotion de la feria I de Pâques au 1er avril 1725. Le Choeur introductif est celui d’une marche sereine et vive, celle des fidèles rassemblés dans la joie, la lumière, le partage.
L’ORATORIUM DE PÂQUES… Puis dans un nouveau texte de Picander, la même cantate sert une nouvelle célébration profane en août 1726 pour l’anniversaire de son autre mécène le Comte Joachim Freidrich von Flemming (BWV 249b). Pour livrer une nouvelle musique pascale, Bach recycle entre 1732 et 1735, les partitions déjà écrites et intitule le nouveau cycle “oratorium”. Comme pour la Messe en si mineur, il s’agit grâce au génie synthétique dont il est capable, de combiner des éléments épars en une totalité dont la cohérence et l’architecture nous stupéfient. Soucieux d’unité, le compositeur reprend encore son ouvrage après 1740, et fixe désormais ce que nous connaissons sous le nom d’Oratorio de Pâques.
VOIR / ÉCOUTER l’intégralité de l’oratorio de Pâques de JS BACH BWV 249 – excellente version sur instrument d’époque et sur un tempo vif, allant, réjouissant – Netherlands Bach Society – AMSTERDAM, mai 2017 : Jos van Veldhoven, direction – avec Damien Guillon, alto, Thomas Hobbs, ténor… / le chant de l’orchestre doit ici s’affirmer avant celui du chœur, révélant de la part de Bach, une sensibilité ciselée pour les timbres (longue intro par les seules instruments dont la flûte que dialogue ensuite avec le premier air pour soprano solo… et l’air du ténor qui compte deux flûtes obligées, – “Sanfte soll mein Todeskummer“, l’un des plus tendres et graves, ici à 23’43: par la voix de Petrus, la mort a passé pour que jaillisse la Résurrection, miracle et mystère absolu – l’air pour le ténor est ici le plus énigmatique du cycle pascal conçu par Bach : serein, tendre, d’une douceur qui désigne l’énigme de la Résurrection, donc le sens de la mort du Christ)…
Oratorio en 10 numéros
Plan en 10 numéros/épisodes
VÉRITABLE OPÉRA SACRÉ, l’Oratorio de Pâques de JS Bach saisit par la maîtrise des contrastes, l’absolu génie des réemplois et aussi, le raffinement d’une grande culture musicale qui utilise selon un plan dramaturgique éblouissant, les styles italiens et français.
N°1 à 3. Au début, les 3 premiers numéros (Sinfonia avec flûtes et hautbois d’amour, Adagio, Chorus) composent un triptyque d’ouverture selon le schéma d’un concerto italien (vif, lent, vif), avec une même tonalité de ré majeur) pour unifier le cycle pour les volets 1 et 3. Dans ce dernier épisode, le texte convoque les fidèles qui pressent le pas vers la sépulture de Jésus. Le n°4 fait paraître les 4 solistes, sombres et graves, qui se retrouvent près du tombeau : Maria Jacobi (soprano), Maria Magdalena (alto), Petrus (ténor), Johannes (basse). Se détache surtout l’aria adagio en si mineur (avec traverso) de Maria Magdalena dans laquelle la chanteuse invite à renoncer aux parfums et onguents de l’embaumement pour choisir les lauriers, annonciateurs de la victoire du Christ ressuscité (n°5).
N°6-7 : surviennent Petrus et Johannes qui découvrent la tombe vide et la pierre déplacée. Maria Magdalena précise alors qu’un ange est venu annoncer la Résurrection du Sauveur. Ainsi Petrus (ténor, en sol majeur) adopte le calme serein d’une bourrée pour exprimer avec les flûtes à bec, la profonde certitude de la paix intérieure, après la proclamation du Miracle christique. N°8 à 10 : les airs des deux Marie basculent dans l’arioso, portés par l’impatience de revoir Jésus : tendre et compatissante, Maria Magadalena se demande où le Christ lui apparaîtra (air en la majeur, avec hautbois d’amour sur rythme de gavotte). Tandis que Johannes invite chacun à se réjouir. Jean-Sébastien Bach conclut par un chœur de réjouissance (n°11) où l’éclat des trompettes dit la réalisation de la transfiguration finale. Le dernier épisode suit un plan en deux parties : format et esprit français et d’une élégance haendélienne tout d’abord ; puis gigue fuguée d’une ivresse collective irrésistible.
Résurrection du CHRIST par Fra Angelico et Tiziano (DR)
Approfondir
On retrouve le chant du ténor Thomas HOBBS dans un recueil orphique édité par PARATY – CD, compte rendu critique. Orpheus’ Noble Strings / Les cordes royales d’Orphée / Thomas Hobbs, ténor (1 cd Paraty, 2016). Diseur baroque suave et suggestif, le ténor britannique Thomas Hobbs sait rééclairer de sa voix tendre, claire, idéalement articulée dans la langue de Shakespeare, les mélodies nostalgiques du recueil qui souligne aussi sa complicité avec le luth et les cordes de Romina Lischka. Sur le thème et mythe d’Orphée / ORPHEUS, figure matricielle pour le chant barque et l’opéra tout court, le ténor anglais, chantre et conteur compose un parcours en langueur et nostalgie, cultivant l’accord ténu entre texte et musique, poésie et mélancolie instrumentale. De noble et bergère naissance, le poète évoque l’énergique et cruel Hermès, apprend l’amour, le deuil, l’humaine fragilité aux cotés de la fugace et fatale Eurydice…
COMPTE RENDU, concert. LILLE, ONL, Nouveau Siècle, le 28 février 2019. MAHLER : Symphonie n°2 « Résurrection ». Orchestre National de Lille. Alexandre Bloch. La première Symphonie Titan marquait déjà l’ampleur d’une écriture très inspirée. Premier essai, premier coup de génie (1). Dans la 2è Symphonie, l’architecture s’élève encore : du tumulte initial, l’énergie gravit peu à peu la montagne, jusqu’à édifier une cathédrale… spirituelle et mystique. Alexandre Bloch nous conduit dans ce cheminement qui fait de la Symphonie n°2 une symphonie de compassion, de délivrance, une formidable machine cathartique et salvatrice.
Le premier mouvement marque d’emblée l’échelle du cadre symphonique : colossale voire abyssale. Le souffle, la dimension n’ont jamais été à ce point aussi grandioses, – les contrastes enchaînés, aussi vertigineux… dans la pensée, autant que dans les nouvelles sonorités et trouvailles esthétiques requises pour en exprimer l’énergie. Au début, le chant âpre des contrebasses mène la danse (comme le début de la Walkyrie de Wagner en une sorte de chevauchée nocturne, ivre, panique), puis c’est la prière des hautbois à l’élégance toute racée ; ainsi s’affirme le balancement jamais résolu entre désarroi dépressif et viscérale espérance d’un Mahler accablé par le destin. Les cuivres clament cette prise de conscience supérieure qui se fait onctueuse douceur aux cordes, clarinettes et cors.
Alexandre Bloch fait surgir comme un matrice bouillonnante le mouvement des forces contraires et pourtant concomitantes, avec une franchise de ton et la volonté d’en découdre après avoir exposé toutes les cartes d’un jeu trouble à son début. Fureur contre l’adversité, impuissance face aux éléments contraires et dépression profonde (marche des harpes), et pourtant, toujours, indéfectible foi… Tout est là, à la fois d’une clarté lugubre et d’une tendresse terrorisée mais tenace. C’est d’ailleurs cette résistance coûte que coûte, et cette opiniâtreté qui cimentent toute la construction comme elle inspire la formidable énergie du chef.
Alexandre Bloch et l’Orchestre National de Lille réalisent la prodigieuse métamorphose à l’œuvre dans la 2è Symphonie de Mahler…
SAUVAGERIE, COMPASSION, RESURRECTION
Critiqué vertement par son modèle, Hans von Bulow (le créateur de Tristan) et grand défenseur alors de Richard Strauss, Mahler qui lui avait fait écouté l’esquisse de la 2è (en son premier mouvement dénommé Totenfeier, « fête des morts », mouvement indépendant achevé dès 1888), ne se laisse pas décourager. Bien au contraire. Chevillé au corps, l’exercice de composition est une nécessité vitale.
Ce combat pour s’affirmer, cette clairvoyance pleinement assumée se précisent dans la magma de la 2è, dès son premier mouvement initial (Allegro maestoso), véritable cathédrale sonore où s’affrontent toutes les forces en présence, apparentes puissances contradictoires, en fait pilier d’un monde symphonique nouveau où Mahler dans les faits, fusionne et Wagner, et Bruckner, et toutes les narrations symphoniques connues jusque là, organisant peu à peu le chaos du début, récapitulant, architecturant son grand œuvre en devenir… afin d’éclairer l’orchestre par sa propre voix.
C’est dans ce bain primordial, cet élan en structuration que nous convie Alexandre Bloch, exploitant toutes les riches alliances de timbres, les frottements de sonorités d’une page blanche, dont l’essence est expérimentale. Le chef aime piloter les instrumentistes jusque dans leurs retranchements sonores ultimes : caresses des cordes, à l’ivresse éperdue dont les cors amoureux se font l’écho…
La palette est infinie et suscite bien des climats contrastés, dont l’apparente insouciance (tapisserie miroitante de l’harmonie des vents et des bois) n’écarte jamais un soubresaut d’angoisse sourde, souterraine (carillon des harpes). Ici règnent l’abandon espéré et le sentiment d’une terreur présente, profonde, non encore clairement élucidée. Voilà qui est posé, franchement, dans ce premier mouvement où tout est dit, condensé, en une flamboyante sauvagerie.
Le second mouvement (Andante moderato) débute après une pause marquée selon le voeu de Mahler lui-même (à 32mn44), comme pour mieux absorber la charge terrible du premier mouvement (mouvement indépendant en soi, du fait de l’histoire de sa genèse). L’allant flexible et chantant de cette nouvelle séquence est plus calme (flûte et harpe), mais n’écarte pas non plus l’accent à peine canalisé de nouvelles menaces. Mais ici règne le miel réconfortant d’une grande guitare (pizz des cordes, soulignés par la flûte), source d’un réconfort imprévu (glissandi amoureux des cordes).
Le 3è, Scherzo (43mn31) est ciselé comme un balancement hypnotique d’une souplesse qui se convulse et est prête à déraper. Un déséquilibre prêt à rompre le fil et l’équilibre : le héros reprend son chemin, comme enivré par son propre enthousiasme (rondeur souple des clarinettes, vivacité des flûtes, à laquelle répond la joie des hautbois…). Le promeneur fanfaronne et l’orchestre s’éveille à la grandeur du paysage et des cimes qui se précisent : comme saisi et surpris par l’ampleur du paysage qui l’environne soudain, le marcheur contemple la démesure des forces auxquelles il doit se confronter. Ce vertige, Alexandre Bloch nous le fait ressentir avec des décharges millimétrées, une attention spécifique aux petits détails de l’orchestration, toujours savoureuse.
D’un oeil cinématographique, jouant sur les échelles, le chef demeure à l’affût de la moindre inflexion contenue dans la partition, et qui dévoile le relief du paysage. Ses parts d’ombre, ses contours annonces de la vie céleste…
Puis à 53mn57, est enchainé l’Urlicht : texte entonné par la mezzo (Christianne Stotijn) dont le cuivre vocal répond à la fanfare lointaine qui redessine un paysage assagi, claire référence à un choral d’apaisement. La soliste répand ce baume qui efface toute douleur, toute détresse, laissant envisager ce qui était jusque là refusé : l’ascension vers le ciel (élévation des corps exprimé par le hautbois qui s’enlace à la voix). Ici surgit l’extase mystique d’un Mahler spirituel : « De dieu je viens et veux retourner à Dieu ».
Alexandre Bloch fait entendre alors le tumulte du cosmos, déchirure, déflagration qui sonne comme une porte qui s’ouvre (à la façon de la scène de révélation de la Femme sans ombre de Richard Strauss)… De fait, nous ne sommes pas loin de l’opéra ; du moins dans cette scène, aux jalons mystiques d’une intensité irrésistible, Mahler écrit son oratorio le plus inspiré. A 1h01mn18 : les cuivres expriment enfin l’échelle du céleste qui rejoint la terre et lui permet de gravir la passerelle vers l’éternité (marches énoncées par la harpe)…
Les 30 dernières minutes de ce Finale grandiose, apothéose ultime de l’architecture ascensionnelle décrivent la cité idéale qui paraît alors au pèlerin, les plaintes de ce dernier, sa prière face au Créateur ; la perte de l’espoir, et le vertige de l’abandon… (1h05mn puis 1h09m50).
Alors s’exprime la promesse de la Résurrection pour celui qui a cheminé aussi durement. C’est la rémission tant espérée (1h06mn19) qui se profile (rébus et résolution de l’énigme aux trombones / bassons majestueux)
L’immense clameur d’espérance surgit et se renforce , puis la paix se profile (1h16mn), l’éternité répond (fanfare à 1h17mn43)…
Enfin le chœur (1h20mn04) murmurant énonce la délivrance et la béatitude espérée… Par la voix de la soprano (Kate Royal à 1h21mn49) -, enfin tout est exaucé, pardonné, permis : « Tu ressusciteras mon corps »
Ce à quoi Mahler répond par la voix de la mezzo (1h26mn57), dans un texte qui est de lui : « Ce à quoi tu as aspiré, est à toi / A toi ce que tu as aimé, ce que tu as conquis », sublime émancipation, ultime courage contre l’adversité… et réconfort pour les êtres doués d’une volonté supérieure (« Ce que tu as enduré te portera vers Dieu »). L’œuvre de compassion se réalise enfin par le cri du chœur qui droit aux côtés des deux anges intercesseurs, élève le pêcheur terrassé.
Le Paradis est donc au bout du chemin. Mais avant, … quelles épreuves et quel découragement, quelles angoisses et quelles paniques faut-il éprouver. Le grand bain orchestral, forge et matrice exutoires nous le font entendre, dans un fracas expressif que la direction d’Alexandre Bloch enveloppe d’une tension toute humaine, et même dans sa résolution progressive (au sein du Finale bouleversant), fraternelle et si naturellement familière.
Solistes au verbe incarné, chœur déchirant, machine orchestrale en métamorphose, chef soucieux des équilibres, et surtout de l’intelligibilité du texte final… l’expérience aux dimensions colossales a passé et révélé sa couleur et sa vibration humaine. Jusqu’au carillon ultime, de délivrance et de lévitation d’un magnétisme inoubliable. C’est peu dire que Mahler fait partie des gènes de l’Orchestre lillois. Cette session nous le montre encore. Alexandre Bloch s’inscrit dans la lignée du mahlérien Jean-Claude Casadesus dont classiquenews avait distingué l’enregistrement de la 2è (Lire notre critique : Mahler : Symphonie n°2 (Jean-Claude Casadesus, Orchestre national de Lille, novembre 2015, 1 cd évidence classics) : http://www.classiquenews.com/cd-compte-rendu-critique-mahler-symphonie-n2-jean-claude-casadesus-orchestre-national-de-lille-novembre-2015-1-cd-evidence-classics/
Belle continuité entre les deux chefs et pour Alexandre Bloch la confirmation d’une sensibilité naturelle, convaincante qui annonce la suite de son cycle Mahler sous les meilleurs auspices…
Aucun doute, l’intégrale des 9 symphonies mahlériennes est bien l’événement orchestral de cette année. A suivre à Lille. Prochaine session, la 3è Symphonie, le 3 avril 2019 (programme intitulé « l’éveil du printemps ») : http://www.classiquenews.com/lille-onl-lintegrale-mahler-2019/
Direction : Alexandre Bloch
Soprano : Kate Royal
Mezzo-soprano : Christianne Stotijn
Chœur : Philharmonia Chorus
Chef de chœur : Gavin Carr
ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE
I. [Todtenfeier] Allegro maestoso. Mit durchaus ernstem und feierlichem Ausdruck [D’un bout à l’autre avec une expression grave et solennelle]
II. Andante moderato. Sehr gemächlich [Très modéré]
III. [Scherzo] In ruhig fliessender Bewegung [En un mouvement tranquille et coulant] – attacca
IV. « Urlicht » [Lumière originelle]. Sehr feierlich, aber schlicht [Très solennel, mais modeste]
V. Im Tempo des Scherzo. Wild herausfahrend [Dans le tempo du scherzo. Explosion sauvage]
Enregistré à l’Auditorium du Nouveau Siècle de Lille / France – 28 février 2019
LILLE, demain, jeudi 28 fév 2019, 20h : La Résurrection vous est promise. Et si la Symphonie n°2 de Mahler, dite « Résurrection » était certes une odyssée orchestrale mais surtout une épopée spirituelle, dont le texte dit par les solistes et le chœurs jalonne le cheminement vers la lumière ? C’est ce que nous révélera le chef ALEXANDRE BLOCH et l’ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE, demain soir à LILLE (Auditorium du Nouveau Siècle) et en direct sur la chaine YOUTUBE de l’ONL Orchestre National de Lille. Concert événement.
LILLE, Nouveau Siècle : La 2ème Symphonie de Mahler, le 28 février 2019. Et aussi en direct sur Youtube. 2è volet de l’épopée orchestrale majeure, portée par l’ONL Orchestre National de Lille… Après une Symphonie n°1, « Titan », mémorable, voici le déjà 2ème volet : la Symphonie n°2 dite « Résurrection » qui sollicite en plus de l’orchestre, le concours du chœur (adultes et enfants), deus voix féminines – alto et soprano, afin que se réalise cette ascension spirituelle du FInale où le salut est enfin promis au héros (et donc à l’auditeur). Pas facile de se confronter à une œuvre aussi colossale et dont le sens engage toutes les forces physiques autant que émotionnelles des interprètes. UN CYCLE MAHLER événement… Du 29 janvier 2019 au 17 janvier 2020,Alexandre Bloch et l’Orchestre National de Lille s’engagent pour une intégrale qui fera date, les 9 symphonies de Gustav Mahler. Odyssée autobiographique, cycle poétique et spirituel d’une exceptionnelle tension et expressivité… les 9 symphonies de Mahler renouvellent après Beethoven, le genre symphonique, empruntant aux mondes de l’opéra pour les opus qui sollicitent choeurs et solistes (Symphonies n°2 « Résurrection », n°4, n°8 des « Mille »). Directeur musical de l’ONL Orchestre, Alexandre Bloch nous offre un nouveau jalon de son intégrale mahlérienne, ce jeudi 28 février 2019
VOIR notre reportage VIDEO : Le JOA, Philippe Herreweghe jouent (sur instruments d’époque) la Symphonie n°1 de Gustav Mahler (été 2013, Saintes) http://www.classiquenews.com/reportage-video-le-joa-jeune-orchestre-atlantique-interprete-la-titan-de-mahler-sous-la-direction-de-philippe-herreweghe-juillet-2013/
Le JOA Jeune Orchestre atlantique interprète la Symphonie Titan de Gustav Mahler. Le festival de Saintes 2013 s’ouvre avec un rendez vous symphonique incontournable : jouer Mahler sur instrument d’époque. Philippe Herreweghe pionnier des relectures historiques conquiert les sonorités étranges et familières, à la fois autobiographiques donc intérieures et aussi cosmiques soit flamboyantes, si spécifiques aux univers de Mahler, en assurant aux jeunes instrumentistes choisis du JOA Jeune Orchestre Symphonique, une approche très attendue des textures et étagements malhériens. A Saintes, lieu de résidence habituelle du collectif de jeunes musiciens, le travail se réalise sur une partition majeure du … XXème siècle. L’oeuvre date de 1889, ses espaces, horizons, perspectives qu’elle trace immédiatement, ainsi au diapason d’une subjectivité à l’échelle du cosmos, établissent de nouvelles règles qui abolissent les limites de l’espace, du temps, du son … en route pour la modernité complexe et si riche, captivante et vertigineuse du XXème siècle ! Concert incontournable. Grand reportage vidéo CLASSIQUENEWS.COM
LILLE, ONL. 28 fév 2019 : MAHLER : Résurrection. La Symphonie n°2 de Gustav Mahler est un prolongement naturel de la 9è de Beethoven : pour solistes et choeur, l’arche orchestrale exprime la vie restaurée, une rémission espérée, attendue ardemment par un compositeur qui nous invite à en parcourir tout le cheminement, de jalon en jalon, – à travers les 5 mouvements, explicités par le texte (écrit par Mahler lui-même) qui un hymne éperdu à la grâce divine, réconfortant le pèlerin, perdu, éprouvé sur la route de l’existence.
La partition est achevé en juin 1895 : Mahler l’a affinée comme chaque été, dans sa cabane de Steinbach, son fameux « Hauschen » (la cabane), le spectacle de la miraculeuse nature lui insufflant les germes de l’inspiration, comme le cri de 2 corneilles lui ont soufflé la mélodie du Finale : on ne saurait imaginer plus étroite connivence entre le créateur et la nature, les oiseaux.
BERLIN, 1895 : Symphonie de l’élévation
L’ivresse des hauteurs après l’Apocalypse
C’est l’époque où Mahler rencontre Brahms puis à Bayreuth à l’invitation de Cosima, assiste au représentation de Parsifal, Lohengrin, Tannhäuser (sous la direction de Richard Strauss). L’orchestration du Finale de la Symphonie Résurrection est réalisée dans ce contexte musical. L’ouvrage est créé à ses frais et dans son intégralité à Berlin le 13 décembre 1895. Pour se faire il choisit lui-même la cloche qui doit résonner dans le dernier mouvement, celui de libération et d’apothéose dans la lumière. Le public boude le concert et il a fallu distribuer des billets gratuitement pour remplir la salle. Musiciens et élèves du conservatoire assistent médusés au Finale, le chant de l’oiseau de la mort qui plane, puis les premiers murmures du chœur final en sa sublime prière ultime, vraie élévation, de la terre au paradis. Ainsi les épreuves passées sont le tremplin au salut, le passage vers l’éternité bienheureuse.
Si les spectateurs sont touchés, les critiques fustigent en général une écriture pompeuse, grandoliquente qui manque de personnalité, empruntant trop aux anciens Meyerbeer et Wagner en tête. Les contrastes « durs », les vertiges spectaculaires déconcertent et même agacent une bonne partie des soit disants spécialistes…lesquels ne détectent pas la modernité d’une écriture dont ils dénoncent la « fausse nouveauté ». Rare, Humperdinck, que Mahler avait invité, adresse au compositeur, une lettre admirative.
Itinéraire de la Symphonie n°2 « Résurrection »
Mahler a laissé un texte qui explique le sens de sa symphonie de 1895. On peut y retrouver les élans et passions qui ont inspiré sa symphonie n°1 Titan. Le premier mouvement évoque les funérailles du héros qui s’est battu – il évoque son bonheur terrestre (2è mouvement), mais aussi l’incrédulité et l’esprit de négation qui l’ont saisi jusqu’à douter de tout même de Dieu (Scherzo). Mais l’espoir revient (4è mouvement). Et le Finale (5è et dernier mouvement) décide de son sort car il évoque avec terreur et vertige l’Apocalypse, les déchus et les damnés qui hurlent, la chute de tous les hommes trop corrompus et lâches… (fracas et cri des cuivres) ; puis dans le silence, se précise le chant de l’oiseau (le rossignol porteur de la vie terrestre) et le chœur des anges qui chante l’ivresse salvatrice de la résurrection (« tu ressusciteras! ») : l’amour submerge le cœur des élus et des méritants ; le bonheur éternel apparaît comme une porte céleste attendue, espérée.
Portés par le cycle des 9 symphonies de Mahler, amorcé au début de ce mois de février par la Symphonie n°1 Titan (LIRE notre critique / concert du 1er février 2019), Alexandre Bloch et l’Orchestre National de Lille relisent avec une rare ardeur, l’écriture de Mahler, génie symphonique du XXè. Cet unique concert le dernier soir de février 2019 s’annonce comme un nouveau jalon majeur du cycle Mahler par l’Orchestre National de Lille et son directeur musical, Alexandre Bloch. 2è volet du cycle Mahler à Lille, incontournable.
LILLE, Nouveau Siècle Jeudi 28 février 2019, 20h
MAHLER : Symphonie n°2 « Résurection »
Miah Persson, soprano / Christianna Stotijn, mezzo-soprano
Orchestre National de Lille
Philharmonia Chorus
Alexandre Bloch, direction
VOIR notre reportage VIDEO : Le JOA, Philippe Herreweghe jouent (sur instruments d’époque) la Symphonie n°1 de Gustav Mahler (été 2013, Saintes) http://www.classiquenews.com/reportage-video-le-joa-jeune-orchestre-atlantique-interprete-la-titan-de-mahler-sous-la-direction-de-philippe-herreweghe-juillet-2013/
Le JOA Jeune Orchestre atlantique interprète la Symphonie Titan de Gustav Mahler. Le festival de Saintes 2013 s’ouvre avec un rendez vous symphonique incontournable : jouer Mahler sur instrument d’époque. Philippe Herreweghe pionnier des relectures historiques conquiert les sonorités étranges et familières, à la fois autobiographiques donc intérieures et aussi cosmiques soit flamboyantes, si spécifiques aux univers de Mahler, en assurant aux jeunes instrumentistes choisis du JOA Jeune Orchestre Symphonique, une approche très attendue des textures et étagements malhériens. A Saintes, lieu de résidence habituelle du collectif de jeunes musiciens, le travail se réalise sur une partition majeure du … XXème siècle. L’oeuvre date de 1889, ses espaces, horizons, perspectives qu’elle trace immédiatement, ainsi au diapason d’une subjectivité à l’échelle du cosmos, établissent de nouvelles règles qui abolissent les limites de l’espace, du temps, du son … en route pour la modernité complexe et si riche, captivante et vertigineuse du XXème siècle ! Concert incontournable. Grand reportage vidéo CLASSIQUENEWS.COM
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LILLE, ONL. 28 fév 2019 : MAHLER : Résurrection. Suite du cycle Mahler par l’ONL : La Symphonie n°2 de Gustav Mahler@CLASSIQUENEWS
LILLE, ONL. 28 fév 2019 : MAHLER : Résurrection. La Symphonie n°2 de Gustav Mahler est un prolongement naturel de la 9è de Beethoven : pour solistes et choeur, l’arche orchestrale exprime la vie restaurée, une rémission espérée, attendue ardemment par un compositeur qui nous invite à en parcourir tout le cheminement, de jalon en jalon, – à travers les 5 mouvements, explicités par le texte (écrit par Mahler lui-même) qui un hymne éperdu à la grâce divine, réconfortant le pèlerin, perdu, éprouvé sur la route de l’existence.
La partition est achevé en juin 1895 : Mahler l’a affinée comme chaque été, dans sa cabane de Steinbach, son fameux « Hauschen » (la cabane), le spectacle de la miraculeuse nature lui insufflant les germes de l’inspiration, comme le cri de 2 corneilles lui ont soufflé la mélodie du Finale : on ne saurait imaginer plus étroite connivence entre le créateur et la nature, les oiseaux.
BERLIN, 1895 : Symphonie de l’élévation
L’ivresse des hauteurs après l’Apocalypse
C’est l’époque où Mahler rencontre Brahms puis à Bayreuth à l’invitation de Cosima, assiste au représentation de Parsifal, Lohengrin, Tannhäuser (sous la direction de Richard Strauss). L’orchestration du Finale de la Symphonie Résurrection est réalisée dans ce contexte musical. L’ouvrage est créé à ses frais et dans son intégralité à Berlin le 13 décembre 1895. Pour se faire il choisit lui-même la cloche qui doit résonner dans le dernier mouvement, celui de libération et d’apothéose dans la lumière. Le public boude le concert et il a fallu distribuer des billets gratuitement pour remplir la salle. Musiciens et élèves du conservatoire assistent médusés au Finale, le chant de l’oiseau de la mort qui plane, puis les premiers murmures du chœur final en sa sublime prière ultime, vraie élévation, de la terre au paradis. Ainsi les épreuves passées sont le tremplin au salut, le passage vers l’éternité bienheureuse.
Si les spectateurs sont touchés, les critiques fustigent en général une écriture pompeuse, grandoliquente qui manque de personnalité, empruntant trop aux anciens Meyerbeer et Wagner en tête. Les contrastes « durs », les vertiges spectaculaires déconcertent et même agacent une bonne partie des soit disants spécialistes…lesquels ne détectent pas la modernité d’une écriture dont ils dénoncent la « fausse nouveauté ». Rare, Humperdinck, que Mahler avait invité, adresse au compositeur, une lettre admirative.
Itinéraire de la Symphonie n°2 « Résurrection »
Mahler a laissé un texte qui explique le sens de sa symphonie de 1895. On peut y retrouver les élans et passions qui ont inspiré sa symphonie n°1 Titan. Le premier mouvement évoque les funérailles du héros qui s’est battu – il évoque son bonheur terrestre (2è mouvement), mais aussi l’incrédulité et l’esprit de négation qui l’ont saisi jusqu’à douter de tout même de Dieu (Scherzo). Mais l’espoir revient (4è mouvement). Et le Finale (5è et dernier mouvement) décide de son sort car il évoque avec terreur et vertige l’Apocalypse, les déchus et les damnés qui hurlent, la chute de tous les hommes trop corrompus et lâches… (fracas et cri des cuivres) ; puis dans le silence, se précise le chant de l’oiseau (le rossignol porteur de la vie terrestre) et le chœur des anges qui chante l’ivresse salvatrice de la résurrection (« tu ressusciteras! ») : l’amour submerge le cœur des élus et des méritants ; le bonheur éternel apparaît comme une porte céleste attendue, espérée.
Portés par le cycle des 9 symphonies de Mahler, amorcé au début de ce mois de février par la Symphonie n°1 Titan (LIRE notre critique / concert du 1er février 2019), Alexandre Bloch et l’Orchestre National de Lille relisent avec une rare ardeur, l’écriture de Mahler, génie symphonique du XXè. Cet unique concert le dernier soir de février 2019 s’annonce comme un nouveau jalon majeur du cycle Mahler par l’Orchestre National de Lille et son directeur musical, Alexandre Bloch. 2è volet du cycle Mahler à Lille, incontournable.
MAHLER : Symphonie n°2 « Résurection »
Kate Royal, soprano / Christianna Stotijn, mezzo-soprano
Orchestre National de Lille
Philharmonia Chorus
Alexandre Bloch, direction
VOIR notre reportage VIDEO : Le JOA, Philippe Herreweghe jouent (sur instruments d’époque) la Symphonie n°1 de Gustav Mahler (été 2013, Saintes) http://www.classiquenews.com/reportage-video-le-joa-jeune-orchestre-atlantique-interprete-la-titan-de-mahler-sous-la-direction-de-philippe-herreweghe-juillet-2013/
Le JOA Jeune Orchestre atlantique interprète la Symphonie Titan de Gustav Mahler. Le festival de Saintes 2013 s’ouvre avec un rendez vous symphonique incontournable : jouer Mahler sur instrument d’époque. Philippe Herreweghe pionnier des relectures historiques conquiert les sonorités étranges et familières, à la fois autobiographiques donc intérieures et aussi cosmiques soit flamboyantes, si spécifiques aux univers de Mahler, en assurant aux jeunes instrumentistes choisis du JOA Jeune Orchestre Symphonique, une approche très attendue des textures et étagements malhériens. A Saintes, lieu de résidence habituelle du collectif de jeunes musiciens, le travail se réalise sur une partition majeure du … XXème siècle. L’oeuvre date de 1889, ses espaces, horizons, perspectives qu’elle trace immédiatement, ainsi au diapason d’une subjectivité à l’échelle du cosmos, établissent de nouvelles règles qui abolissent les limites de l’espace, du temps, du son … en route pour la modernité complexe et si riche, captivante et vertigineuse du XXème siècle ! Concert incontournable. Grand reportage vidéo CLASSIQUENEWS.COM
TOURCOING, le 11 janvier 2019. MOZART, NEUKOMM, ATL Atelier Lyrique de Tourcoing. Programme réjouissant, célébratif, et d’une rare élégance : L’Atelier Lyrique de Tourcoing se pare de couleurs majestueuses en janvier 2019 ; au programme, la Messe du Couronnement de Mozart, d’une lumière et d’une certitude à toute épreuve : composée en 1779, elle fait partie des partitions sacrées avec le Requiem (lui inachevé) que Mozart nous laisse en héritage, – emblèmes de son étonnante invention et conception dramatique ; l’oratorio la Résurrection de Neukomm qui fut le grand défenseur de Mozart après sa mort (en 1791donc), et le créateur de nombre de ses œuvres dans le Nouveau Monde et jusqu’au Brésil. Son oratorio prolonge le raffinement et le dramatisme de Mozart jusque dans la premier tiers du XIXè romantique …
La Messe du couronnement célèbre la consécration politique de l’empereur du Saint Empire Germanique Leopold II comme roi de Bohème, qui eut lieu à Prague en 1791. Pourtant Mozart l’écrit 12 ans plus tôt en 1779. La partition est choisie par Salieri, alors maître de chapelle de la Cour, qui la dirige pour cette occasion royale. La Messe témoigne de la maturité de Wolfgang au début des années 1780 – ampleur de la conception esthétique et orchestrale : le cadre classique et formel y implose par le souffle nouveau dévolu à l’orchestre ; Mozart est passé par Mannheim, et ses formidables symphonistes. Dans l’Agnus Dei, le début du solo de soprano préfigure déjà la mélancolie ineffable de la Comtesse (« Dove sono i bei momenti ») de l’opéra Les Noces de Figaro, écrit 7 ans plus tard.
La Résurrection de Sigismund Neukomm est une création mondiale car jamais jouée en France. Elle a été créée à Londres en 1828, et jouée une seule fois avec 3 solistes, un chœur, suivant le même plan que l’oratorio de Haendel, La Resurrezione (écrit en 1708). Avant Tourcoing et Versailles en janvier 2019, la partition oubliée de Neukomm, a été créée au Québec (LIRE ici notre critique du concert MOZART et NEUKOMM, au festival CLASSICA de Saint-Lambert, en juin 2018) ; l’opus déploie une imagination entre Mozart et Weber, mêlant raffinement instrumental et souffle de l’orchestre, tout en citant en plusieurs séquences l’opéra romantique allemand à l’époque de Neukomm.
L’Atelier Lyrique de Tourcoing poursuit ainsi le travail du regretté Jean Claude Malgoire qui s’est efforcé il y a longtemps déjà, de raviver la mémoire de Neukomm, français d’adoption né à Salzbourg, élève de Michael et Joseph Haydn, compositeur de près de 2000 œuvres pour la plupart conservées à la Bibliothèque Nationale de France… C’est d’ailleurs à la BNF que JC Malgoire le défricheur, jamais en reste d’une pépite oubliée, a découvert la partition de La Résurrection.
Le concert répond à la demande du Château de Versailles qui est demeuré sous le charme de Sigismund Neukomm depuis que la Messe de Requiem à la mémoire de Louis XVI a été donnée à la Chapelle Royale. Dans La Résurrection, même prééminence dévolue au chœur, qui commente ce qui est évoqué par les chanteurs solistes. Voici l’un des chef-d’œuvres de Neukomm. Révélation à suivre.
Laetitia Grimaldi, soprano
Pauline Sabatier, mezzo (Mozart)
Antoine Bélanger, ténor
Marc Boucher, baryton
Chœur de Chambre de Namur
La Grande Écurie et la Chambre du Roy
Direction musicale : Leonardo Garcia Alarcon
Coproduction Festival Classica (Saint Lambert, Canada)
LIRE aussi notre critique du concert MOZART / NEUKOMM donné à Boucherville, Québec, le 5 juin 2018 :
COMPTE-RENDU, concert. BOUCHERVILLE (Québec), le 5 juin 2018. Festival Classica. Mozart, Neukomm (La Résurection, récréation). Temps fort de la 8è édition du Festival CLASSICA au Québec, le concert « fermé », dans l’église très élégante de Boucherville, au bord du Saint-Laurent. Le programme devait être dirigé par le chef Jean-Claude Malgoire, décédé brutalement en avril dernier, si grand artiste passionné par le défrichement et qui continue de marquer la redécouverte actuelle de Neukomm. C’est lui qui ressuscitait déjà la version du Requiem de Mozart, telle que la partition fut achevée par le compositeur autrichien (Libera me final). Neukom, bien que contemporain de Beethoven, reste hermétique aux excès expressifs du grand Ludwig. Il s’engage plutôt pour le dernier Mozart et sa diffusion ainsi au Brésil (lors d’un fameux séjour transatlantique réalisé de 1816 à 1821 : la célèbre mission française au Brésil). Sigismond (von) Neukomm (1778-1858), fut élève de Michael Haydn, avant de servir à Vienne, son frère Joseph, comme confident et disciple. De ce dernier, Neukomm apprit les rudiments de son métier, partageant avec le concepteur de la Création (1799), ce goût pour le travail élégant, mesuré, classique, pourtant d’un raffinement absolu servant un dramatisme toujours lumineux et nerveux. Dans les faits, alors que Beethoven révolutionne le genre symphonique, Neukomm cultive et prolonge le goût et l’esprit des Lumières avec un équilibre aristocratique. LIRE la critique du concert dans son intégralité
TOURCOING, le 11 janvier 2019. MOZART, NEUKOMM, ATL Atelier Lyrique de Tourcoing. Programme réjouissant, célébratif, et d’une rare élégance : L’Atelier Lyrique de Tourcoing se pare de couleurs majestueuses en janvier 2019 ; au programme, la Messe du Couronnement de Mozart, d’une lumière et d’une certitude à toute épreuve : composée en 1779, elle fait partie des partitions sacrées avec le Requiem (lui inachevé) que Mozart nous laisse en héritage, – emblèmes de son étonnante invention et conception dramatique ; l’oratorio la Résurrection de Neukomm qui fut le grand défenseur de Mozart après sa mort (en 1791donc), et le créateur de nombre de ses œuvres dans le Nouveau Monde et jusqu’au Brésil. Son oratorio prolonge le raffinement et le dramatisme de Mozart jusque dans la premier tiers du XIXè romantique …
La Messe du couronnement célèbre la consécration politique de l’empereur du Saint Empire Germanique Leopold II comme roi de Bohème, qui eut lieu à Prague en 1791. Pourtant Mozart l’écrit 12 ans plus tôt en 1779. La partition est choisie par Salieri, alors maître de chapelle de la Cour, qui la dirige pour cette occasion royale. La Messe témoigne de la maturité de Wolfgang au début des années 1780 – ampleur de la conception esthétique et orchestrale : le cadre classique et formel y implose par le souffle nouveau dévolu à l’orchestre ; Mozart est passé par Mannheim, et ses formidables symphonistes. Dans l’Agnus Dei, le début du solo de soprano préfigure déjà la mélancolie ineffable de la Comtesse (« Dove sono i bei momenti ») de l’opéra Les Noces de Figaro, écrit 7 ans plus tard.
La Résurrection de Sigismund Neukomm est une création mondiale car jamais jouée en France. Elle a été créée à Londres en 1828, et jouée une seule fois avec 3 solistes, un chœur, suivant le même plan que l’oratorio de Haendel, La Resurrezione (écrit en 1708). Avant Tourcoing et Versailles en janvier 2019, la partition oubliée de Neukomm, a été créée au Québec (LIRE ici notre critique du concert MOZART et NEUKOMM, au festival CLASSICA de Saint-Lambert, en juin 2018) ; l’opus déploie une imagination entre Mozart et Weber, mêlant raffinement instrumental et souffle de l’orchestre, tout en citant en plusieurs séquences l’opéra romantique allemand à l’époque de Neukomm.
L’Atelier Lyrique de Tourcoing poursuit ainsi le travail du regretté Jean Claude Malgoire qui s’est efforcé il y a longtemps déjà, de raviver la mémoire de Neukomm, français d’adoption né à Salzbourg, élève de Michael et Joseph Haydn, compositeur de près de 2000 œuvres pour la plupart conservées à la Bibliothèque Nationale de France… C’est d’ailleurs à la BNF que JC Malgoire le défricheur, jamais en reste d’une pépite oubliée, a découvert la partition de La Résurrection.
Le concert répond à la demande du Château de Versailles qui est demeuré sous le charme de Sigismund Neukomm depuis que la Messe de Requiem à la mémoire de Louis XVI a été donnée à la Chapelle Royale. Dans La Résurrection, même prééminence dévolue au chœur, qui commente ce qui est évoqué par les chanteurs solistes. Voici l’un des chef-d’œuvres de Neukomm. Révélation à suivre.
Laetitia Grimaldi, soprano
Pauline Sabatier, mezzo (Mozart)
Antoine Bélanger, ténor
Marc Boucher, baryton
Chœur de Chambre de Namur
La Grande Écurie et la Chambre du Roy
Direction musicale : Leonardo Garcia Alarcon
Coproduction Festival Classica (Saint Lambert, Canada)
LIRE aussi notre critique du concert MOZART / NEUKOMM donné à Boucherville, Québec, le 5 juin 2018 :
COMPTE-RENDU, concert. BOUCHERVILLE (Québec), le 5 juin 2018. Festival Classica. Mozart, Neukomm (La Résurection, récréation). Temps fort de la 8è édition du Festival CLASSICA au Québec, le concert « fermé », dans l’église très élégante de Boucherville, au bord du Saint-Laurent. Le programme devait être dirigé par le chef Jean-Claude Malgoire, décédé brutalement en avril dernier, si grand artiste passionné par le défrichement et qui continue de marquer la redécouverte actuelle de Neukomm. C’est lui qui ressuscitait déjà la version du Requiem de Mozart, telle que la partition fut achevée par le compositeur autrichien (Libera me final). Neukom, bien que contemporain de Beethoven, reste hermétique aux excès expressifs du grand Ludwig. Il s’engage plutôt pour le dernier Mozart et sa diffusion ainsi au Brésil (lors d’un fameux séjour transatlantique réalisé de 1816 à 1821 : la célèbre mission française au Brésil). Sigismond (von) Neukomm (1778-1858), fut élève de Michael Haydn, avant de servir à Vienne, son frère Joseph, comme confident et disciple. De ce dernier, Neukomm apprit les rudiments de son métier, partageant avec le concepteur de la Création (1799), ce goût pour le travail élégant, mesuré, classique, pourtant d’un raffinement absolu servant un dramatisme toujours lumineux et nerveux. Dans les faits, alors que Beethoven révolutionne le genre symphonique, Neukomm cultive et prolonge le goût et l’esprit des Lumières avec un équilibre aristocratique. LIRE la critique du concert dans son intégralité
Jean-Sébastien Bach : Oratorio de Pâques BWV 249. Comme à l’accoutumée, s’agissant de Bach, l’Oratorio de Pâques tel que nous le connaissons actuellement, et tel qu’il est joué par les ensembles les plus informés, regroupe plusieurs partitions sur le thème pascal qui remonte à plusieurs époques, certains opus étant réécrits, modifiés selon l’idéal esthétique du compositeur, selon aussi les effectifs à sa disposition au moment de la commande. La première version remonte à 1725 pour les célébrations pascales, en particulier pour le Dimanche de Pâques. Bach recycle une cantate de voeux (donc originellement profane) de février 1725 dédié à l’anniversaire de son patron, le Duc Christian de Saxe-Weissenfels (Entfliet verschwindet, entweichet ihr Sorgen, BWV 249a). Puis il en déduit une nouvelle célébration, d’essence sacrée: Kommt, eilet und laufet, ihr flüchtigen Füsse … (BWV 249), cantate célébrant la dévotion de la feria I de Pâques au 1er avril 1725.
Puis dans un nouveau texte de Picander, la même cantate sert une nouvelle célébration profane en août 1726 pour l’anniversaire de son autre mécène le Comte Joachim Freidrich von Flemming (BWV 249b). Pour livrer une nouvelle musique pascale, Bach recycle entre 1732 et 1735, les partitions déjà écrites et intitule le nouveau cycle “oratorium”. Comme pour la Messe en si mineur, il s’agit grâce au génie synthétique dont il est capable, de combiner des éléments épars en une totalité dont la cohérence et l’architecture nous stupéfient. Soucieux d’unité, le compositeur reprend encore son ouvrage après 1740, et fixe désormais ce que nous connaissons sous le nom d’Oratorio de Pâques.
Oratorio en 11 numéros
Plan en 10 numéros/épisodes
Véritable opéra sacré, l’Oratorio de Pâques de JS Bach saisit par la maîtrise des contrastes, l’absolu génie des réemplois et aussi, le raffinement d’une grande culture musicale qui utilise selon un plan dramaturgique éblouissant, les styles italiens et français.
N°1 à 3. Au début, les 3 premiers numéros (Sinfonia avec flûtes et hautbois d’amour, Adagio, Chorus) composent un triptyque d’ouverture selon le schéma d’un concerto italien (vif, lent, vif), avec une même tonalité de ré majeur) pour unifier le cycle pour les volets 1 et 3. Dans ce dernier épisode, le texte convoque les fidèles qui pressent le pas vers la sépulture de Jésus. Le n°4 fait paraître les 4 solistes, sombres et graves, qui se retrouvent près du tombeau : Maria Jacobi (soprano), Maria Magdalena (alto), Petrus (ténor), Johannes (basse). Se détache surtout l’aria adagio en si mineur (avec traverso) de Maria Magdalena dans laquelle la chanteuse invite à renoncer aux parfums et onguents de l’embaumement pour choisir les lauriers, annonciateurs de la victoire du Christ ressuscité (n°5). N°6-7 : surviennent Petrus et Johannes qui découvrent la tombe vide et la pierre déplacée. Maria Magdalena précise alors qu’un ange est venu annoncer la Résurrection du Sauveur. Ainsi Petrus (ténor, en sol majeur) adopte le calme serein d’une bourrée pour exprimer avec les flûtes à bec, la profonde certitude de la paix intérieure, après la proclamation du Miracle christique. N°8 à 10 : les airs des deux Marie basculent dans l’arioso, portés par l’impatience de revoir Jésus : tendre et compatissante, Maria Magadalena se demande où le Christ lui apparaîtra (air en la majeur, avec hautbois d’amour sur rythme de gavotte). Tandis que Johannes invite chacun à se réjouir. Jean-Sébastien Bach conclut par un chœur de réjouissance (n°11) où l’éclat des trompettes dit la réalisation de la transfiguration finale. Le dernier épisode suit un plan en deux parties : format et esprit français et d’une élégance haendélienne tout d’abord ; puis gigue fuguée d’une ivresse collective irrésistible.
Créée en 1895, la seconde symphonie de Mahler, aura demandé pas moins de six années pour être affinée et mise au propre. L’activité du compositeur est réduite à mesure que les responsabilités du musicien comme chef principal de l’Opéra de Leipzig lui demandent travail et concentration.
Au terme d’une gestation difficile et allongée, la Deuxième est un pélerinage vécu par le croyant, au préalable soumis à des forces titanesques qui le dépassent totalement. L’expérience des souffrances l’amène à un effondrement des forces vitales, ce qu’exprime le premier mouvement. Aucune issue n’est possible. Une solitude errante (hautbois), et même meurtrie. Mais l’homme se relève dans l’Andante qui fait suite : pause, regain de vitalité, et aussi, reprise du souffle. Le vrai combat n’est peut-être pas tant dans l’apparente représentation spectaculaire d’un vaste paysage à la démesure cosmique que bel et bien dans l’esprit du héros, en proie à mille pensées contradictoires, amères et suicidaires. C’est pourtant de la résolution d’un conflit personnel, du compositeur face à lui-même que jaillit la révélation de la fin : la carrière vécue comme une tragédie suscite ses propres sources de régénération grâce à une ferveur quasi mystique qui se dévoile pleinement dans les paysages célestes du dernier mouvement.
Fidèle à lui même, Kubelik s’impose par son recul et cette distanciation épique, un souffle grandiose et tragique dont il enveloppe en un geste précis et élégant, les développements de l’orchestre symphonique de la Radio Bavaroise, et aussi du choeur de la Radio Bavaroise dans le final. Cependant, la somptuosité des couleurs, surtout l’oxygénation qu’il trouve aux moments justes, en particulier dans l’Andante et plus encore dans l’activité dansée et nerveuse du Scherzo, qui est ce moment de pause et de repli, celui d’une conscience retrouvée, d’autant plus significatifs après le premier mouvement tendus par le ressentiment tragique, annule tout effet de pesanteur et de grandiloquence.
Les cordes fouillent les accents amers, relancent aussi les grimaces aigres que le héros ne parvient pas à écarter totalement.
Mais la Symphonie Résurrection, porte en elle cette aspiration à la sérénité et aussi à la plénitude. C’est bien au final du côté d’un accomplissement que la baguette du chef indique la direction.
L’Ulricht de Brigitte Fassbaender recueille toutes les souffrances vécues, assumées. La voix exprime et les épreuves passées et les attentes à l’oeuvre. Enfin, l’ultime et cinquième mouvement laisse s’épanouir en une déflagration cosmique la manifestation du ciel. Le croyant n’aura ni souffert ni vécu en vain : les paradis éthérés lui sont désormais ouverts.