POLITIQUE. ChorĂ©gies d’Orange. DĂ©mission du directeur gĂ©nĂ©ral Raymond Duffaut. Le premier festival lyrique du Vaucluse vivrait-il ses heures les plus sombres ? Raymond Duffaut, jusque lĂ directeur gĂ©nĂ©ral des ChorĂ©gies d’Orange depuis 1981, a annoncĂ© sa dĂ©mission depuis la dĂ©mission prĂ©cĂ©dente du PrĂ©sident du Festival, Thierry Mariani survenue en janvier 2016. Ce dernier avait choisi de partir après que Jean-Louis Grinda (directeur de l’OpĂ©ra de Monaco) ait Ă©tĂ© choisi Ă la succession de Raymond Duffaut Ă partir de 2018, au poste de directeur gĂ©nĂ©ral. Depuis cette date, c’est Marie-ThĂ©rèse Galmard, adjointe Ă la vie sociale de la mairie d’Orange qui assure la prĂ©sidence par intĂ©rim, selon les dispositions des statuts de l’association des ChorĂ©gies. La municipalitĂ© d’Orange est aujourd’hui dirigĂ©e par le parti d’extrĂŞme droite auquel appartiennent le maire actuel Jacques Bompard (actuel prĂ©sident de la Ligue du Sud) et Marie-ThĂ©rèse Galmard. De plus en plus tendues avec les reprĂ©sentants de la Mairie, les relations ont conduits au dĂ©part coup sur coup des dirigeants des ChorĂ©gies, lesquels en avaient assurĂ© la continuitĂ© et la cohĂ©rence depuis plus de 30 ans. A l’heure oĂą le parti de Marie Lepen souhaite montrer un visage « normalisé », cette rupture avec les reprĂ©sentants de l’une des places culturelles les plus prestigieuses de France, tombe mal. L’équation « Culture et extrĂŞme droite » est-elle inĂ©luctablement vouĂ©e aux scandales et aux rebondissements ? L’avenir nous le dira Ă commencer par les prochaines Ă©ditions des ChorĂ©gies d’Orange, dĂ©sormais et jusqu’à l’arrivĂ©e de Jean-Louis Grinda, soit en 2018, sous la tutelle de la politique Marie-ThĂ©rèse Galmard.
De son côté, le démissionnaire Raymond Duffaut, qui incarnait la mémoire vive comme l’intégrité artistique des Chorégies d’Orange, assurant aussi sa large notoriété grâce entre autres à l’obtention de directs télévisuels devenus réguliers chaque été, dénonce « le coup de force » de la Ligue du Sud sur les Chorégies d’Orange. A son arrivée, Marie-Thérèse Galmard a immédiatement retiré au directeur général, sa délégation de signature, prétextant d’une nouvelle orientation financière prenant en compte le déficit d’un million d’euros des Chorégies.  Les tensions entre Jacques Bompard et la direction des Chorégies ne datent pas d’aujourd’hui : depuis son élection en 1995, le Maire après avoir constaté l’échec de son élection comme président, avait suspendu la subvention municipale. Aujourd’hui, le festival des Chorégies est autofinancé à 80%. Mais il est fragilisé par le non versement des subventions, ce à 3 reprises, et depuis précisément 1995 : soit une perte dans son budget courant de 450.000 euros.
Selon les statuts de l’association des Chorégies, la présidente par intérim l’est de droit jusqu’à la fin du mandat courant, mais en cas d’empêchement, « pas en cas de démission » comme le précise Raymond Duffaut. A suivre.