COMPTE-RENDU, critique, concert. Avignon, le 13 dĂ©c 2019. Orch RĂ©gional Avignon-Provence, M Milstein (violon), P-J De Boer (direction). Compte-Rendu, concert. Avignon, la FabricA, le 13 dĂ©cembre 2019. Orchestre RĂ©gional Avignon-Provence, Maria Milstein (violon), Pieter-Jelle De Boer (direction). Câest encore une riche saison que propose lâOrchestre RĂ©gional Avignon-Provence, toujours prĂ©sidĂ© par lâinfatigable Philippe Grison, et dĂ©centralisĂ© ce soir au Théùtre La FabricA, lâun des hauts lieux du Festival de théùtre estival. Comme souvent Ă Avignon, la premiĂšre partie fait place Ă une Ćuvre de musique contemporaine, une piĂšce de Henri Dutilleux intitulĂ©e « MystĂšre de lâinstant » (1989). Le chef belge Pieter-Jelle De Boer, avec une battue Ă la fois souple et prĂ©cise, rend parfaitement le lyrisme et la poĂ©sie de la partition, sans que le soin apportĂ© dans la mise en place des passages les plus complexes ne vienne brider le propos.
Câest ensuite en claudiquant que la violoniste moscovite Maria Milstein fait son apparition, suite Ă une mauvaise chute, et câest donc assise sur une chaise quâelle dĂ©livre le fameux Concerto n°1 pour violon et orchestre opus 64 de Felix Mendelssohn. La lecture qu’en donne la violoniste russe jouit d’une clartĂ© d’articulation bienvenue, doublĂ©e dâune sonoritĂ© des plus chantantes, sans accentuer plus que de raison les contrastes ou la dynamique. De son cĂŽtĂ©, lâORAP offre un pupitre de bois Ă la fois prĂ©cis et plein de couleurs, sous la baguette amoureuse de De Boer. Le chef cherche Ă livrer ici une version exacerbĂ©e du chef dâĆuvre du compositeur allemand. En bis, on a droit Ă lâincontournable piĂšce tirĂ©e de lâimmense rĂ©servoir que sont les Ćuvres de BachâŠ
En deuxiĂšme partie de soirĂ©e, place Ă la rayonnante Symphonie n°2 de Robert Schumann. DâemblĂ©e, lâauditeur est frappĂ© par lâĂ©clairage dĂ©licat du contrepoint et une orchestration qui fait immĂ©diatement penser Ă celle de Berlioz. Comme pour Mendelssohn, De Boer parvient Ă animer avec une belle vigueur expressive la superposition des deux thĂšmes ; il sait faire Ă©voluer lâorchestre vers des tutti dâun incroyable affrontement qui rĂ©jouit nos oreilles. Quant au Scherzo, le chef fait ressurgir immanquablement le fameux Songe dâune nuit dâĂ©tĂ© du mĂȘme auteur⊠Que de vie, de pulsations, dâĂ©changes au cordeau, dâĂ©quilibres achevĂ©s entre les diffĂ©rent pupitres ! Les phrases sont tendues au maximum, sans le moindre soupçon de duretĂ© ; lâAdagio fascine grĂące Ă une superbe pĂąte sonore, qui laisse toute la place au hautbois⊠Une trĂšs belle exĂ©cution qui rassure sur lâĂ©tat de santĂ© de la phalange provençale !…
Les prochains concerts sont Ă©galement allĂ©chants, avec la venue du guitariste Juan Carmona pour un « programme espagnol » (le 24 janvier prochain), mais aussi la CrĂ©ation mondiale de « La Femme Samouraï » de Pierre Thilloy, le 20 mars, ou encore les deux soirĂ©es 100 % Mozart des 12&13 juin qui permettront notamment dâentendre sa Messe du CouronnementâŠ
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Compte-Rendu, concert. Avignon, la FabricA, le 13 décembre 2019. Orchestre Régional Avignon-Provence, Maria Milstein (violon), Pieter-Jelle De Boer (direction). Illustration : Mendelssohn (DR)