VIDEO. CD. Gemme, le nouvel album de De Caelis… Le  1er avril 2015, l’Ensemble De Caelis Ă©dite leur nouvel album : GEMME (1 cd l’empreinte digitale) : flamboiement sonore et miroitement vocal d’une puissance esthĂ©tique et poĂ©tique bouleversantes grĂące au travail du compositeur Zad Moultaka lui-mĂȘme inspirĂ© des textes et compositions de l’abbesse Hildegard von Bingen. La rencontre et l’enregistrement qui en dĂ©coulent n’ont pu ĂȘtre possibles que grĂące Ă la rĂ©sidence de De Caelis Ă l’Abbaye aux Dame de Saintes : un Ă©crin exceptionnel qui stimule l’inspiration et favorise l’engagement des interprĂštes. DĂ©flagration et implosion disent ce temps de libĂ©ration nĂ©cessaire pour que naisse un nouvel ordre du monde… CLASSIQUENEWS Ă©tait prĂ©sent lors de l’enregistrement de GEMME Ă Saintes en septembre 2014: premiĂšres images avant le reportage complet… © CLASSIQUENEWS.COM 2015
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CD. Reicha : 3 Quatuors (Ardeo 1 cd LâEmpreinte digitale).
CD. Reicha : Quatuors (Ardeo 1 cd LâEmpreinte digitale). Anton Reicha exporte en France cette austĂ©ritĂ© heureuse du genre quatuor, fixĂ© Ă Vienne par Haydn, enrichi par Mozart, incarnĂ© alors par Beethoven dont il reste le contemporain le plus talentueux. Entre Vienne et Paris, Anton Reicha qui devient professeur de fugue et de contrepoint au Conservatoire de Paris Ă partir de 1818, fait figure de formidable passeur entre France et Allemagne, grands romantiques viennois et crĂ©ativitĂ© parisienne. Encore une preuve que le Paris romantique nâa pu se bĂątir sans les Germaniques : lâexemple dâOnslow, appelĂ© le Beethoven Français confirme une nette tendance historique : pas de romantisme français sans les Viennois dâOutre Rhin, et Ă dĂ©faut pas dâavancĂ©e musicale notables sans une claire influence, assumĂ©e, admirative envers les auteurs outre-Rhin (le phĂ©nomĂšne est avĂ©rĂ© bien avant Wagner : songez Ă Gouvy le lorrain si pĂ©nĂ©trĂ© par le symphoniste dâun Mendelssohn par exemple).
Parmi les Ă©lĂšves de Reicha Ă Paris, rien de moins que les plus grands Ă venir : Liszt, Berlioz, Gounod ⊠LâintĂ©rĂȘt du prĂ©sent album est de restituer outre lâapport de Reicha au genre quatuor (18 opus quand mĂȘme : une rĂ©alisation au catalogue qui pourrait ambitionner de rivaliser avec Mozart et BeethovenâŠ), dâĂ©clairer ce en quoi sa maniĂšre Ă©volue sensiblement, dĂ©voilant un authentique crĂ©ateur, formidable tempĂ©rament taillĂ© de facto pour le chambrisme le plus Ă©loquent et le plus polissĂ© : fougueux, audacieux, imprĂ©visible, puissant et personnel. Câest dire la valeur du prĂ©sent enregistrement⊠Il connaĂźt son Mozart Ă©videmment comme lâatteste le premier Quatuor ici sĂ©lectionnĂ© (Opus 49 n°1), avec citation et commentaire du thĂšme principal de Concerto pour piano n°24 du divin Wolfgang. Reicha en fait une paraphrase aussi originale et personnelle que ⊠Liszt quand il compose dâaprĂšs⊠Verdi ou Wagner.
Si les deux premiers opus retenus sont trĂšs viennois, Mozartiens et Haydniens donc dans la facture et la construction, le dernier Quatuor opus 94 n°3 en fa mineur, nous saisit littĂ©ralement par sa verve, son idĂ©alisme tendre, une plĂ©nitude qui nous semble absente et magistralement assumĂ©e Ă prĂ©sent. LâAndante montre Ă quel point Reicha opĂšre une fusion des influences françaises et germaniques, juste mouvement de balancier qui vient fĂ©conder une sensibilitĂ© Ăąpre, vive, rĂ©flĂ©chie, mue autant par le dĂ©sir de plaire (vocalitĂ et ligne chantante proche de la romance française) dans les deux premiers mouvements que lâesprit de la nĂ©cessitĂ© la plus incisive et la plus brĂ»lante. Le Menuet regarde Ă nouveau du cĂŽtĂ© de Haydn (son menuet des sorciĂšres de lâopus 76 n°2). ElĂ©gance, prĂ©cision, fluiditĂ©, mais aussi grande aisance de la palette agogique, les quatre musiciennes dâArdeo ne dĂ©roge pas Ă leur rĂ©putation : elle portent mĂȘme bien leur nom, prĂȘtes Ă brĂ»ler de mille feux et crĂ©pitements tĂ©nus pour que se consume une ardente et vive musicalitĂ©. Superbe rĂ©vĂ©lation⊠qui nous laisse aussi impatient dâen entendre dâautres. NĂ© Praguois, viennois de style et naturalisĂ© français en 1829, Reicha concrĂ©tisant un rare exemple dâassimilation entre deux cultures, ne pouvait imaginer meilleures ambassadrices. Du pain bĂ©ni pour⊠Arte, comme Gouvy : un prochain documentaire sur les deux compositeurs entre les deux rives du Rhin et inversement ? Pour lâheure dĂ©lectez vous de ce cd excellemment rĂ©alisĂ©.
Anton Reicha (1770-1836) : 3 Quatuors : opus 49 n°1 en do mineur, opus 90 n°2 en sol majeur, opus 94 n°3 en fa mineur. Quatuor Ardeo – 1 cd LâEmpreinte Digitale ED13240