dimanche 19 janvier 2025

CRITIQUE, concert (« Viva Puccini ! »). MONACO, Salle des Princes du Grimaldi Forum, le 17 novembre 2024. Jonas KAUFMANN / Valeria SEPE. Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Marco Armiliato (direction)

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André Peyrègne
André Peyrègne
André PEYREGNE est Président d’honneur de la Fédération Française d’Enseignement Artistique, Chroniqueur en Histoire et Musique de Nice-Matin, Collaborateur de Radio France et France Télévision et Ecrivain (son dernier livre paru : « Petites histoires de la grande musique » / Editions Desclée de Brouwer)

« Vincero, vincero ! ». Quand Jonas Kaufmann eut fait éclater les deux mots par lesquels se termine l’air de Calaf (« Nessun dorma« ) dans TurandotJe vaincrai, je vaincrai ! »), deux mille personnes se levèrent comme un seul homme dans l’immense Salle des Princes du Grimaldi Forum de Monaco, hurlant leur joie, explosant en bravos ! Après La Rondine en octobre ou plus récemment encore La Bohème, la série de concerts et spectacles organisés par l’Opéra de Monte-Carlo pour commémorer le Centenaire Puccini s’achevait de façon on ne peut plus éblouissante !…

 

Oui, vous avez bien lu, Jonas Kaufmann est venu. Il n’a pas annulé ! Ceci est la première information de la soirée. La deuxième est que son concert fut splendide. Attaquant d’entrée le premier air de Caravadossi de la Tosca, il fit trembler les murs et les cœurs. Suivit le fameux « E lucevan le stelle », toujours dans Tosca, et des frissons parcoururent la salle. On avait face à nous le Kaufmann des grands jours – le souverain, le héros, l’Imperator, le Kaufmann à la voix pleine, charnue, puissante, au timbre solaire ! Pas une note qui ne soit « musicale », pas la moindre « attaque » qui ne soit brutale… cela fait la beauté de son chant.

 

Jonas Kaufmann n’était pas venu seul. Il était en compagnie de la jeune soprano napolitaine Valeria Sepe. Il n’aurait pas pu mieux choisir. Elle fut une partenaire idéale : un chant d’une pureté absolue, d’une totale justesse, d’une suprême élégance. En solo ou en duo, elle fut tour à tour Mimi, Butterfly, Manon et Liu, mais aussi – le public l’attendait bien sûr… – Lauretta (dans Gianni Schicchi) et son grand air « O mio babbino caro » ! Elle incarna tous ces personnages avec un charme fou. Devant l’orchestre, Jonas et Valeria esquissaient un semblant de mise en scène. On était aux anges.

L’orchestre, parlons-en également : c’était l’excellent Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo. A sa tête se trouvait celui qui, avec les deux chanteurs, fut la troisième étoile de la soirée : le chef italien Marco Armiliato. Il obtint de ses musiciens une souplesse, une finesse, une délicatesse idéales. Tout l’esprit de Puccini passait par sa baguette. Tout au long du spectacle étaient projetées, sur un grand écran, des images des opéras dont les airs étaient interprétés. En particulier un spectaculaire saloon, dans La Fanciulla del West, devant lequel Kaufmann fut grandiose. A la fin, ce fut l’image géante de Puccini qui apparut – comme s’il était revenu pour assister au concert. On peut vous l’affirmer : il avait l’air heureux…

 

 

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CRITIQUE, concert (« Viva Puccini !« ). MONACO, Salle des Princes du Grimaldi Forum, le 17 novembre 2024. Jonas Kaufmann / Valeria Sepe. Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Marco Armiliato (direction). Toutes les photos © Marco Borrelli

 

VIDÉO : Jonas Kaufmann chante l’air « Nessun dorma » / extrait de Turandot de Pucccini

 

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