Vingt-sept ans après sa sortie sur le grand écran (1979), le Don Giovanni réalisé par Joseph Losey d’après Mozart et Da Ponte continue de fasciner. La Gaumont qui a décidé de republier l’œuvre, a déjà écoulé le premier tirage depuis son placement en magasin, le 9 mai 2006.
Jessye Norman est née le 15 septembre 1945 à Augusta (Géorgie, Etats-Unis). Enfant d'une famille pieuse, la jeune soprano démontre très tôt sa passion pour la voix qu'elle met en pratique en chantant gospels et cantiques. Ses modèles se nomment alors, Rosa Ponselle et la contralto noire Maria Anderson. Plus tard, Erna Berger lui transmet la fascination du lied allemand.
La couleur générale de la partition y est extrêmement raffinée : chant des flûtes et des hautbois valorisés (duo N°7), timbres graves des bois, en particulier bassons omniprésents, et surtout clarinettes. L’instrument à hanche y tient une place d’honneur.
A contrario de tout ce qu’on dit de l’œuvre, Mozart choisit avec une infinie justesse, écriture, choix des instruments en particulier, et surtout enchaînements. Aucune faiblesse dans le déroulement des airs.
Plus que Titus qui en est le prétexte officiel, Vitellia est la véritable héroïne de la partition : c’est par elle que s’accomplit le miracle de la métamorphose.
l est possible que le musicien ne se soit pas mis au travail dans un délai aussi court que celui que nous connaissions. La légende tenace comme toujours, laisse imaginer Mozart pris entre la composition de la Flûte et du Requiem et au dernier moment parce que Salieri est empêché, est sommé d’écrire un nouveau seria pour le couronnement de l’Empereur Leopold II, comme roi de Bohême.
Tout compositeur ambitionnant se faire un nom et imposer son style est tenté par le seria, grand genre par excellence. Mozart ne rompt pas avec cette tradition.
En définitive, il faudra tôt ou tard reconnaître à Mozart son œuvre décisive dans le genre « seria » : de Mitrhidate (1770), à Lucio Silla (1772), d’Idoménée (1781) à la Clemenza di Tito (1791), c’est bien une arche remarquable qui redéfinit le cadre dramaturgique et les possibilités poétiques d’un genre officiel codifié qui demeure l’objet vénéré, malgré sa forme rétrograde, de tout grand musicien.